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D-live de Ryouji Minagawa, éditions Kabuto

D-livrance

Je vais être franc : j’entretiens une relation assez perverse avec Ryouji Minagawa. Un « gangsta love » comme disent les américains. Depuis mon adolescence ce mangaka me supplicie, me tourmente et j’aime ça. A chaque fois, ma raison me dicte d’éviter son regard et chaque fois j’y replonge délicieusement.

Tout à commencé lorsque Glénat édita les deux premiers tomes de Striker, un « actionner » au dessin bancal et au scénario d’une banalité affligeante… mais que c’était bon ! Voir un adolescent en tenue commando, épaulé par un loup-garou français,en train de dégommer un gamin au pouvoir digne d’un Tetsuo sous amphét’ dans Akira, est un spectacle fascinant. Cela a beau être bestial, régressif, Minagawa réussit à  flatter les mœurs les plus vils du lecteur le moins exigeant. Malheureusement la série fut stoppée avant de voir traduire le tome d’anthologie relatant le pugilat entre notre héros et le clone énervé d’Adolf Hitler. Tout n’étant pas noir, nous avons eu le plaisir de voir l’adaptation de l’œuvre en anime sous le nom de Spriggan produit par Katsuhiro Otomo (et dont le art book réside sur nos rayons)…

Quelques temps après, je me suis bâfré la série Arms chez Kana. Dans ces pages, la pauvre Alice de Lewis Caroll sert de prétexte à des combats titanesques entre humains cybernétiques et des légions de militaires bourrins de plus en plus retors… là encore on assiste à un divertissement jouissif. Seulement, avec ses 22 tomes au compteur, la lecture de Arms s’avère être une épreuve d’endurance qui rince son fan, au point de lui effacer quelques rams de mémoires. Du coup je m’étais promis de plus m’y faire reprendre.

C’était sans compter sur les pépites agencées sous les tables de notre librairie… bien rangées en piles ; sur lesquelles prônent des étiquettes merveilleusement adaptées à leurs valeurs… les cinq premiers tomes de la série D-Live pour 10 € ! Si au Japon la série complète compte 15 tomes, seul le tiers a été publié par Kabuto. Cette ablation n’est absolument pas un problème chers lecteurs. En  effet le récit est découpé en autant de chapitres que d’historiettes finies. Du premier au dernier, on suit les exploits haletant de Satoru Ikaruga ; un adolescent de 17 ans appartenant à la mystérieuse organisation ASE. Son « pouvoir » : il est capable de conduire à la perfection tout véhicules à moteur (même un TGV un jour de grève). Ce don va être mis à rude épreuve par de nombreux attentats et accidents tous extrêmement spectaculaires... Le mot est lâché. Le reste est à découvrir par vous même. En conclusion si vous voulez prendre votre ration d’adrénaline pour 2€  partome, ne cherchez plus.

D’ailleurs je viens de lire un avis de fan sur le site manganews qui résume bien mieux que mon long discours l’engouement que Minagawa peut provoquer, je cite : "ce manga et juste super je quiff ce manga".