Vous découvrez soudainement des trous dans votre emploi du temps habituel et vous vous demandez comment les combler ? Si Alec d’Eddie Campbell, présenté quelques articles de là, est un choix évident pour un moment de lecture étendu, il en est un autre un peu plus obscure mais pas moins emblématique qui se cache dans nos rayons: Cerebus.

Les aventures du fameux barbare oryctérope misanthrope reversent les codes de l’héroic-fantasy depuis 1977. Barbare initialement brutal et rustre, Cerebus se confronte dans High Society à la vie politique tumultueuse des grandes villes lorsqu’il devient soudainement… maire à cause de sa vénalité. C’est le tournant de sa carrière de bandit banal et l’aventure qui lui fait transcender son statut d’épopée en opposant ses impérieux réflexes et désirs agressifs à la mondanité mielleuse et sirupeuse du Gotha.

Cerebus est l’un des romans graphiques indépendants les plus marquants du genre et l’auteur s’attache encore aujourd’hui à bidouiller sans cesse le cadre classique dans lequel la majorité des guerriers en pagnes sont engoncés.

High Society est une histoire satyrique complète en un volume (un arc narratif comprenant un début et une fin) qui ne nécessite aucune connaissance préalable de son univers. Très critique envers son medium, Dave Sim en condense ses travers pour mieux s’en moquer en jetant son personnage principal en pâture a des ennemis bien plus fourbes qu’un simple monstre des tourbières dans une mise en page dense et inventive.

Prix initial: 35€, album épuisé en neuf. Un classique imparable.

Il est possible de lire les 20 premières pages de cet album massif ici.