Courts-métrages et super héros

 

Bilan de la soirée d'hier

Un agréable sous-sol métal-goth avec ossements et fûts de bière, une petite salle de projection bien aménagée, même s'il faudrait réserver les premiers rangs aux respectables citoyens de moins d'un mètre cinquante... tel était le cadre du "Jeudi de l'angoisse : super héros" organisé par Mathieu Berthon et Alain Cogne à La Cantada II.

Nous avons ainsi pu voir une volée de courts-métrages inspirés par le mythe du Super héros. Comme prévisible la plupart des productions souffrent de deux syndrômes, classiques dans le fan-art :

1) un humour potache régi par une règle : l'inversion des valeurs. C'est parfois drôle et souvent répétitif.

2) le souci de produire à tout prix pour s'exercer... Les auteurs se focalisent alors sur les aspects techniques au détriment du scénario.

Ceci étant posé, il y avait pas mal de choses intéressantes.

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Les courtes animations sobrement intitulées Super de Christophe Blanc étaient bien dessinées et son Génèse assez poétique, même si je n'ai pas bien compris (il faut dire qu'au début du film, mon portefeuille est tombé de ma poche arrière et que ça m'a perturbé de le rechercher à tâtons).

Superman va en baver de Frog and Rosbif très simple et efficace m'a bien amusé. L'acteur escargot est très fort et il me semble qu'il n'était pas doublé dans les scènes d'action.

Techniquement très abouti le Batman: Ashes to Ashes de Julien Mokrani et Samuel Bodin, dans le registre Sin City mais en mieux, souffre d'un scénario extrêment confus et est plombé par une volonté d'avoir l'air finaud alors qu'en fait l'histoire est basique.

Mon coup de cœur ira certainement au Lovin' Mary Jane de Paul Belêtre et Stefan Gaillot : ludique, harmonieux et débarrassé de la contrainte de l'intrigue par le choix du film musical. Il est vrai que voir Octopus passer de DR à DJ en s'installant aux platines est un spectacle déjà bien réjouissant.

Notre impression générale à la vision de cet assortiment est que cette génération de fans trentenaires semble avoir surtout retenu de ses lectures que la violence c'est fun et qu'un Super héros c'est quelqu'un qui cogne, davantage que quelqu'un qui lutte pour la Justice. Même si ce constat est un peu désagréable il n'est guère surprenant, assez en phase avec les productions yankees de l'époque, qu'elles soient cinématographiques ou bédéïques.

Je ne peux vous parler du long métrage canadien Cul-de-sac, car nous sommes alors honteusement partis manger une choucroute, non sans avoir préalablement distribué les lots de bédés que nous avions apportés lors d'une amusante tombola.

Gare au loup !

Pour finir j'ai glané dans cette distrayante soirée un genre de scoop pour les bédéphiles : Aurélien Poitrimoult, le réalisateur de Green Hornett (court-métrage aux combats très bien menés, mais lénifiant pour cause d'indigence du scénario) est en train de travailler sur un court métrage qui sera distribué sur DVD en même temps que le cinquième et dernier tome de la série Garous (Ed. Soleil). L'histoire en a été scénarisée par Jean-Charles Gaudin lui-même. Ce sera donc un petit plus, un à-côté complémentaire à la série.

A noter, car je ne perds pas trop le nord, que nous avons justement quelques tomes de Garous anciennes maquettes à des prix très agréables en ce moment dans notre magasin de la rue Serpente...