BATMAN : la cour des hiboux (1)

 

La vision d'un détail dans un coin de case a fait ressurgir en moi un ensemble d'interrogations futiles autour du personnage de Batman et de sa vraisemblance. Le Sombre Chevalier balance un bon coup de pied dans le visage d'un malfrat ukrainien.

À ce moment on peut apercevoir que sous sa semelle il y a son logo, la chauve-souris stylisée. J'ai tout d'abord cru que ce logo était en relief, aussi je m'interrogeais sur la pertinence de marquer ainsi ses semelles, ce qui permettrait à n'importe qui de savoir que Batman est passé par ici ou par là pour peu qu'il y ait un peu de boue. À y regarder de plus près il me semble qu'en fait ce logo est peint sur la semelle dans un petit cercle laissé en creux entre les crans.

Qui a peint ce logo ? Bruce Wayne lui-même, pour passer le temps entre deux séances de muscu et de bricolage ? Plus probablement un de ses nombreux Robin, assumant ainsi une des tâches subalternes qui dans toute société hierarchisée combinent astucieusement humiliation et formation nécessaire. On peut dès lors imaginer que c'est le dernier arrivé, son fils Damian, qui s'est acquitté de la peinture du logo sur les semelles, Dick et Tim, plus anciens dans la boite ayant sans doute depuis longtemps été promus à la peinture des logos sur les carrosseries des nombreux véhicules que l'on peut apercevoir dans la Batcave.

La Batcave... Quel boulot quand même ! Quand on pense qu'il a fallu bâtir tout ça dans la plus grande discrétion, sans faire appel à des intervenants extérieurs pour que personne ne soit au courant, pour que rien ne fuite, pour que personne ne puisse faire le rapprochement entre Wayne et Batman... Et tous ces véhicules, qu'il a fallu assembler en interne, même si certaines pièces ont pu être commandées toutes faites en passant par des sociétés écrans domiciliées aux îles Caïmans... Et ce dinosaure empaillé, oulah ! Ça n'a pa été facile de le faire passer par l'entrée, surtout sans se faire remarquer.

Bon, je ne vais pas insiter trop longtemps. Les fans ne cessent de le répéter, ce qui est bien chez Batman, c'est qu'il n'a pas de superpouvoirs, que c'est un mec presque normal (milliardaire et champion dans tout les domaines, mais en dehors de ça, parfaitement normal). C'est vrai que cette figure est intéressante, mais elle implique qu'on la confronte à une certaine vraisemblance. Que Superman se construise vite fait une gigantesque "Forteresse de solitude" on peut très bien l'admettre, mais qu'un type sans super-pouvoirs qui tient à préserver son identité secrète s'aménage, tout seul ou avec un ou deux stagiaires, une batcave high-tech, ça passe beaucoup plus mal.

Ce problème est inhérent à presque toutes les aventures de Batman et pas seulement au démarrage des nouvelles dans Batman : La cour des hiboux de Scott Snyder et Greg Capullo, mais cet ouvrage est farci de nombreuses autres petites choses gênantes sur lesquelles je reviendrai très prochainement.

Deuxième partie de l'article.