Publications avec le tag goldorak
Goldorak est mon ange gardien.
 

Sans lui je serai autre chose, c’est sûr

Par Stéphane

goldo.jpg

1 : Comme pour deux garçons sur trois de ma génération, il fut le héros et le  jouet ultime. J’en eu deux versions. Le classique avec la soucoupe en plastique qui tire des missiles gamma et des planitrons, et une peluche, bien plus grande que moi, remplie de fourrage. La paille, c’était pour moi «de l’intérieur de Goldorak». Je devais découvrir ce que la paille était réellement quelques années plus tard, et comprenais ainsi pourquoi cette conne de peluche ne tenait jamais debout malgrè sa rigidité apparente.

2. Des rares miracles intellectuels dont ma mère peut s’enorgueillir lorsque elle parle de son fils (car il faut reconnaître que par la suite ce sacripant eu une scolarité plutôt sans éclats positif, si vous voyez ce que je veux dire), c’est que j’appris à lire seul (les mots et l’heure), entre quatre et cinq ans, à l’aide du programme télé et de nombreuses questions. A cette époque ma mère ne veut pas que je regarde la télé, et préfère que je m’épanouisse dehors. Hors, le mercredi, 14H35, après Watoo Watoo, impossible pour moi de manquer ce rendez-vous. Comme elle ne peut rien m’interdire sinon je fais des comédies atroces, elle me ment. « Retourne jouer, ce n’est pas encore l’heure. Ce n’est pas encore l’heure. Ce n’est pas encore l’heure. Ce n’est pas l’heure…. Bah alors, où tu étais, je t’ai cherché partout dans la cour mais tu étais nulle part. C’est fini Goldorak ». Vous pouvez vous dire que je ne me suis pas laissé faire longtemps.

3. Le premier dessin, celui que j’ai vu ou du moins compris comme tel. Dans les poubelles de l’immeuble, un superbe Goldorak en crayon à papier, sur une feuille à grands carreaux, les deux poings tendus, s’éjectant de sa soucoupe, avec des vaisseaux ennemis en arrière plan. Magnifique. Ma mère ne voulait pas que je le garde, mais elle céda. Aujourd’hui je le revois, assez nettement, et comprends qu’il ne devait être que le décalque d'un enfant plus vieux que moi. Mais à l’époque, c’est de l’art, qui me permit de saisir le concept de réalisme. Fini les boules et les traits que je griffonnais partout, je commençais à scruter le monde avec attention, et vouloir le reproduire dans le détail.

4. Quelques années plus tard, je décalque beaucoup, sauf Goldorak, dont je n’ai aucune représentation en deux dimensions. Il est le premier personnage que j’apprends à dessiner depuis un objet en volume –mon jouet bien sûr. J’ai beaucoup progressé grâce à lui.

 5. Aujourd’hui, je ne dessine plus, ou très mal. Je sais, je sens, un blocage. Pfiouuu. Chaque fois que je passe devant mon Goldorak en plastique, unique jouet que je possède encore, offert par François de DBD à un anniversaire, je me dis que je vais réapprendre grâce à lui. Un jour je vais le mettre sur ma table base, prendre une feuille, et le redessiner comme je le fis des dizaines de fois.