Walking Dead 4 de Robert Kirkman et Charlie Adlard

 

Ni dieu, ni césar, ni tribun...

Et si l'humanité se perdait dans l'effort même qu'elle déploie à perdurer ? Dans le volume 4 de Walking Dead, la menace zombie semble reléguée au second plan et ce sont  bien les vivants qui plus que jamais représentent un danger pour eux-mêmes.

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Ainsi Rick, personnage central, s'épuise à s'efforcer d'être l'incarnation du héros. Flic déboussolé au début, il désagrège par accoups son capital de sympathie. S'étant érigé en autocrate, son arbitraire et ses erreurs forment boule de neige tout du long de ce recueil. Imaginez un peu que vous soyez dirigés par un bonhomme qui a fait montre de sa faillibilité dès la première planche de l'épisode 1 et qui est encore capable de dire à la page 45 de ce nouveau recueil des énormités comme : "on ira plus vite si on se sépare..." et quelques cases plus loin : "si ça devient trop noir, on retournera chercher la torche...".

Il faut vraiment que ce soit l'aube des morts-vivants pour que l'humanité se choisisse d'aussi piètres dirigeants !

Action et psychologie

En motivant l'action par l'évolution de la psychologie des personnages, le scénariste Kirkman, servi par l'austérité du noir et blanc de Tony Moore et Charles Adlard, réussit un joli cocktail pouvant séduire des gourmets (et des gloutons !) en dehors des fans du genre.

En grattant  les contours de mythes et de questionnements parfaitement américains (héroïsme, légitimité de la violence, port des armes, ségrégation) les créateurs nous offrent un divertissement des plus réjouissants et stimulants  (pour moi le meilleur comic depuis le Daredevil de Bendis et Maleev).

C'est une valeur sûre, la preuve : Arno de chez Pulp's les lisait chaque mois sans attendre leur sortie en recueils !

Walking Dead de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard, 4 tomes chez Delcourt. Série en cours.

 
Comic, 2008, Février 20081 Comment