LE blog est une merveille...
qui permet de montrer aux lecteurs ce qui normalement ne paraîtrait pas.
Par Stéphane
La presse, ses aléas. Un sujet dont j'aime à discuter ici. Aujourd'hui, c'est l'autocensure le sujet. Et sur le thème, je conseille l'excellent strip de Lewis Trondheim paru dans le nouveau Ferraille illustré, portant sur les locaux de Télérama. Sorte de portrait alerte et curieux du magazine culturel le plus vendu en France, le magazine télé le moins vendu aussi. Commandé à une période difficile pour l'entreprise, le portrait dressé par Lewis Trondheim fut si juste que les commanditaires n'eurent d'autre solution que de le censurer. Connaissant moi même un ou deux membres de l'équipe rédactionnelle, je peux vous garantir que la bande de L.T. fit à l'époque grand bruit.
Pour ma part, c'est un autre problème qui m'amène à poster aujourd'hui. Ma nouvelle chronique pour Score doit être réécrite, et ne sera pas publiée telle que je l'envisageais. Il n'y a pas vraiment de censure, j'ai donné mon accord total. En fait, je dois même reconnaître que mon rédac-chef m'a donné de bonnes raisons pour recommencer ce papier. Seulement, dans le fond, le problème je le connais: je suis trop dur avec les éditeurs bd et ciné. Je dois certes redéfinir mon angle, mais surtout le mot d'ordre, c'est : " moins saignant".
Comment être critique si l'on ne peut attaquer? Ah publicité, quand tu nous tiens... trop par les couilles.
Ma chronique originelle dans la suite, et grand merci à l'inventeur du blog.
Travailler à Score.
" Depuis que je travaille à Score, les attachés de presse de la bande dessinée n’ont de cesse de me contacter pour me vanter les mérites des adaptations de films à la mode. «Venez voir les Brigades du Tigres et lire la prequel de papier. Le scénariste du film, Xavier Dorison, est d’ailleurs un auteur qui vient du monde la bande dessinée ». Quelques heures plus tard mon téléphone sonne à nouveau : « Stéphane, j’ai pensé à toi, Ju-on sort en manga et Score justement a souvent parlé des films, je pense qu’un sujet serait parfaitement adapté pour ta rubrique BD». Hier Ring et demain que sais-je encore…
Pourtant dans ces pages vous entendrez peu parler, car a-t-on déjà vu une transposition qui mérite le détour ? Non, et c’est là le problème. Plus produits dérivés que livres à part entière, au mieux transpositions si collantes qu’elles n’enrichissent en rien, ces opérations marketings tiennent surtout du gadget de fan. Dans l’autre sens, me direz-vous, ce n’est guère mieux. Pour un Spiderman et un X-men décalqués sans déperdition (mais quel intérêt pour le calque ?), combien de Batman Begins racistes, et d’Enquête corse christianclavierisées ? Alors j’encourage le respect de l’équation une œuvre = un support. Et si cette discipline demande quelques efforts - dont celui de se forcer sur des médias que l’on n’a pas forcément l’habitude de fréquenter-, c’est aujourd’hui encore la seule et unique solution pour ne pas être déçu."