Publications dans Mai 2009
Invasions
 

Donneurs de leçons venus de l'espace

On a reçu tellement de livres et on va tellement en recevoir, qu'on passe un grosse partie de nos journées de travail printanières à déballer des caisses et à en trier le contenu.

Nous sommes des excessifs. Si bien que j'ai passé une très mauvaise nuit peuplée de cauchemars sordides. J'étais un auto-esclave et des extra-terrestres envahissaient la Terre.

Malgré mes forces déclinantes (alors que j'étais censé être à moitié Wolverine, je n'arrivais même pas à tordre le cou à une zombie alien rencontrée dans un couloir), je parvenais à être dans le dernier carré des résistants. Au milieu de piles de livres, au moment de la reddition finale, je demande aux chefs des extra-terrestres, vêtus en simili-chevaliers teutoniques :

— M'enfin pourquoi vous êtes venus envahir la Terre ?

— Parce que cette planète est aussi mal gérée que votre librairie, me répond l'un d'eux du tac au tac.

 Vous avez compris que c'est le moment de venir farfouiller dans les piles qui dépassent des rayons. Inutile de venir demander d'un œil morne "alors quoi de neuf ?", il suffit de se baisser.

 
Quizz
 

« — mais arrête de bouder, elle est super ta nouvelle veste ! »

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Bon ce coup-ci c'est sûr, c'est du Bourgeon, plus facile à repérer que la dernière fois

...Mais de quelle œuvre est donc extraite la vignette ci-contre ?

Allez, en avant les érudits !

Le gagnant pourra emporter un jeune plant de tomate variété "cœur de bœuf" spécialement cultivé dans la vitrine de la rue Serpente ou une bédé à 3€.

 
éditions originales...
 

Du neuf dans le vieux papier

Stéphane ne manquera pas de vous le dire, il a mis la main sur une jolie collection. Même qu'un commerçant de nos voisins, connu internationalement pour son exigence, est très vite arrivé chez nous faire des emplettes !

C'est progressivement que nous exposerons nos trouvailles. Ainsi aujourd'hui je mets en rayon rue Serpente, entres autres...

— une édition originale et en bel état du Combat des chefs, septième Astérix, 1er trimestre 1966 donc, 250 euros.

— une  E.O. du  Tour de Gaule , bel état également... 1965, 660€.

— un supplément au Petit Vingtième du Jeudi 17 décembre 1931 (couverture de Hergé).

 
L'Aigle de Rome de Jean-Claude Gal
 

Avant le temps des cathédrales

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Lorsqu'il dessine L'Aigle de Rome, le jeune Jean-Claude n'a encore rien publié. J'imagine qu'il s'est lancé dans cette entreprise en solitaire, avec l'envie ardente de prouver sa valeur au monde. Son inspiration est marqué par deux courants. Un goût de la fantasy et un attachement aux paysages de l'Ouest américain. Il marie alors ces deux envies dans un péplum, un genre qu'il affectionne également, et qui dans son esprit, si l'on en juge par le résultat, se situe à l'intersection de l'Heroïc Fantasy et du Western.

L'action se situe en Espagne au premier siècle avant J.C.. Après la conquête, les légions romaines tentent de maintenir la paix dans ces régions farouches. La structure de l'aventure est tout à fait celle d'un western.

Le héros, le centurion Marcus Flaminius est un excellent sous-lieutenant de cavalerie, à l'esprit indépendant et compréhensif vis-à-vis des populations indigènes, ici des tribus ibères parfaites en indiens parqués dans leurs réserves. Le camp de la Xe légion fait un très bon siège pour le 10e de Cavalerie. D'ailleurs l'Espagne est un substitut avéré de l'Ouest américain, quand on voit le nombre de westerns tournés dans le désert d'Alméria. Les Romains et les Ibères possèdent chacun leur quota de fanatiques belliqueux prêts à rouvrir les hostilités. Solitaire et de plus en plus barbu, le Centurion Flaminius est le seul qui puisse sauver la paix... Ramènera-t-il a temps l'étendard de la légion, l'Aigle, dérobée (oui au féminin)  par les indigènes (oui comme au début de la série télé Rome ; un ami lettré me souffle qu'il doit y avoir une histoire comme ça dans La guerre des Gaules).

C'est déjà du bon noir et blanc mais le dessin est encore un peu rigide, les figures sont comme extraites de la pierre... Dans la suite de sa trop courte carrière, l'artiste, à force de minutie, parviendra à faire de ce défaut une qualité, définissant les contours d'un style magistral et hiératique, traitant avec le même soin les figures et les décors... Un sculpteur de cathédrales en quelque sorte.

Lorsque nous avons racheté la fin du stock de l'éditeur Pierre Charles, il restait un peu de ce titre mémorable, en parfait état... Mais pas du tout dans les mêmes quantités que les autres titres du petit catalogue. Aussi, notre prix de vente tient compte de cette rareté : 30 €.

A noter en plus de cette histoire complète, une vingtaine de pages concentrant diverses illustrations et histoires courtes de Jean-Claude Gal.

 
Cauchemars de Yves Chaland : Jeune Albert inclus !
 

Je n'ai que deux mains

Arrivé en fin de semaine dernière rue Dante, ce beau portfolio de Chaland, Cauchemars, mettant en scène, en sérigraphie, six cauchemars du Jeune Albert (les amateurs de Charles Burns seront en terrain familier). Pièce en très bon état. 8 planches dont une planche titre et une de justification de tirage portant la signature de Chaland et le numéro 110 (sur 850), le tout sous un joli emboîtage toilé avec rabats. Éditions L'Atelier, septembre 1986.
A vendre pour 265 €.

 
Bon anniversaire David Boring.
 

Par Stéphane

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 A en croire Daniel Clowes, David Boring fêterait aujourd'hui ses 30 ans. L'occasion de rappeler à quel point la bande dessinée dont il est le héros est raffinée.

Comme je ne l'ai pas lue depuis fort longtemps, je ne me risquerais pas à la commenter de mémoire. Néanmoins, je me souviens parfaitement de l'ambiance poisseuse qui s'en dégage, des rapports conflictuels avec la mère, et surtout de cette croyance -récurrente chez les héros de Daniel Clowes- en la morphopsychologie. D.Boring se dit en effet capable de deviner la beauté du cul d'une femme en la dévisageant attentivement - à moins que ce ne soit l'inverse, je ne sais plus vraiment.

Tiens, si je la relisais ce soir...

 
Comme l'aile blanche de l'albatros...
 

Le timonier s'est échappé !

Il en est qui s'ennuient lorsque les eaux s'apaisent, qui craignent le confort et la routine, qui regardent toujours un peu plus haut que l'horizon de peur de constater qu'il est trop proche. Tel est sans doute notre ami Frédéric, connu sous le pseudonyme de Stanley lors de ses activités de libraire aaapoumien ("Stanley" comme Livingstone, et non "Stan Lee" comme l'entendent certains de nos visiteurs).

Ainsi, selon son bon désir, il est parti naviguer sur d'autres mers, après deux années de loyaux services à bord de notre flottille. Nous perdons le Superman de la gestion de l'espace et l'Amiral de l'organisation de rayons ! Il est parti celui qui maintenait le cap aux heures nocturnes, avec la tranquille assurance et le professionnalisme serein de ceux qui en verront d'autres.

Merci camarade ! Que la pluie et les embruns te soient doux !

PS: la succession est assurée et prévue depuis longtemps, aussi que les éventuels postulants ne se fassent pas de vaines illusions.