Publications dans BD européenne
Hel'Blar d'Alex et Sergio A. Sierra
 
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C’est une histoire de sang. Le sang des êtres humains. Ce liquide chaud qui coule dans nos veines, symbole de vie, mais aussi de mort lorsqu’on le voit répandu. Le sang, si commun à tous mais qui pourtant nous sépare en lignées familiales : “il est de mon sang !”. D’ailleurs Hel’Blar est l’œuvre de deux frères, les catalans Sierra, Alex au dessin et Sergio au scénario.

Dans Hel’Blar le sang est aussi synonyme de puissance magique. Il donne de la puissance aux êtres non-morts revenus des entrailles de la terre. Utilisé comme encre pour tracer des runes sur des objets il peut leur conférer des pouvoirs magiques.

C’est une histoire de vikings. Un village, guidé par un bon chef, juste et loyal, mais qui mit fin voilà six ans au règne d’un despote cruel et psychopathe. Il y a des enfants à sauver, des morts-vivants, de la magie, des épées, des haches et des flèches, une bonne dose de folklore exotique, une référence à Goya. L’intrigue est bien sculptée, avec ce qu’il faut de retour en arrière savamment placé en début de deuxième partie pour préserver le suspens dans la première. Les influences du cinéma et du jeu vidéo sont évidentes sans y être gênantes et produisent d’efficaces scènes d’action. La mise en couleurs est bien pensée, harmonieuse, privilégiant les tons froids et les lumières pâles pour mieux mettre en valeur certains éclats.

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Les deux couvertures de ce diptyque (oui c’est une histoire complète en deux tomes ! Hallelujah !) forment un face-à-face réjouissant. On pourrait presque regretter qu’il n’y ait pas plus de pages. En effet, certaines planches explicatives sont très tassées, fort bavardes, alors que les planches plus aérées sont très réussies, donnant la pleine mesure des ambitions du dessinateur. Un plus long développement aurait permis d’individualiser davantage les personnages, de s’approcher plus d’eux, d’accroître l’émotion. Mais, quand tant d’œuvres tirent inutilement à la ligne, encombrant à l’excès les étagères de notre clientèle, il est sans doute malvenu de blâmer la concision d’un nouveau produit !

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En effet nous disposons de quelques packs de cette série, que nous proposons pour l’instant au prix très compétitif de 10 €. Je ne peux qu’encourager les amateurs de mythologie nordique, de fantasy et de découpage de morts-vivants à en profiter.
Au fait Hel’Blar signifierait quelque chose comme “revenus de Hel” (le monde des morts).

Vlad

Hel’Blar d’Alex et Sergio A. Sierra, éditions Sandawe.

T.1 : Les Chasseurs de Draugar, 2017, 9782390141853
T.2 : Le Roi sous le tumulus, 2018, 9782390142430




 
Raymond Capp
 

Permettons-nous, pour célébrer la mise en vente sur notre boutique en ligne de Fondation Babel, d’exhumer ce court billet dédié à Raymond Capp, une aventure également dessinée par Marco Nizzoli parue au même moment chez le même éditeur.

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 "— Oh Ray ! Toutes ces émotions m'ont excitée. Embrasse-moi !"

Le style "sous-mœbius" est quasiment un genre bédéïque en soi et qui mériterait d'être analysé, car à travers lui, c'est un pan de l'histoire du neuvième art que nous pourrions retracer. Marco Nizzoli est un dessinateur italien qui avait 20 ans quand l'Incal de Mœbius et Jodorowsky a pris fin. Cette lecture a profondément marqué l'œuvre qu'il réalisa avec son compère Federico Amico au scénario : Raymond Capp.

Il est inutile de crier au plagiat tant la référence est évidente. Il s'agit d'un polar cyberpunk extrêmement classique, qui se veut un démarquage futuriste des enquêtes de Philip Marlowe, exactement comme l'Incal Noir, le premier volume des aventures de John Difool, mais avec en plus une orientation réseaux informatiques formant dimension parallèle – la fameuse "matrice" – qui n'intéressait pas encore Jodo à l'époque. On retrouve ainsi éparpillés dans Raymond Capp divers motifs tant graphiques que scénaristiques de l'Incal, mais aussi d'autres œuvres de Mœbius en noir et blanc. John Difool s'appelle donc ici Raymond Capp, l'holo-maquillage s'appelle "générateur holographique", etc.

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Les envolées mystiques de Jodorowsky sont ici réduite à un personnage assez grotesque qui s'exprime comme Yoda, et la tonalité est nettement plus terre-à-terre et vulgaire que dans la saga cosmique des Humanoïdes Associés. Ces réserves émises, l'exercie est assez réussi, et depuis Nizzoli a trouvé en France une sorte de consécration en travaillant avec Jodo sur le Monde d'Alef-Thau, prenant ainsi la suite d'Arno, un dessinateur qui poussa lui-même à la lumière moebiusienne.

La meilleure création de l'album, c'est ce groupe de terroristes critiques littéraires prêts à tout pour défendre la culture face à l'abrutissement des masses (masses auxquelles ils se sentent forcément infiniment supérieurs).

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Raymond Capp de Nizzoli et Amico, environ 180 pages à vue de nez, Vertige Graphic 1994, 10€ en neuf, mais quelques exemplaires à 5€ vus à Aaapoum Bapoum.

Vlad, 2011.

 
Porcelaine #2
 

Permettons-nous pour une humble fois d'utiliser la dénomination "fine" à son plein potentiel. Est en effet de retour le catalogue de lingerie (fine, donc) le plus étonnant, subtil et réussi de la nouvelle scène autonome de création visuelle francophone.

Si le concept est détonnant en soit, c'est bien son impressionnante exécution encrée et aquarellée qui en tire toute sa substance, avec délicatesse et un petit coté mutin.

Bref, après la très bonne surprise du Porcelaine #1 auto-publié l'année dernière et dont nous avions déjà un peu parlé, nous célébrons la sortie du second numéro en accueillant l'autrice en nos murs, samedi 14 septembre, à priori de 17 à 19h.

Il vous faudra, pour accéder à un dessin de sa part, vous procurer ledit #2 dans notre boutique de la rue serpente. Nous disposerons de l'album quelques jours en amont de la dédicace, si vous voulez prendre de l'avance.Si vous faites parties des motivés qui l'avez obtenu à la japan, amenez votre exemplaire.https://diane-truc.tumblr.com/

 
Soyons réalistes
 
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Après quelques jours de confusion durant lesquels nous étions listés comme partenaires, nous pouvons annoncer pour de bon que nous disposons dorénavant des 5 albums des toutes jeunes éditions Réalistes dont Silences de Frederic Poincelet, auteur indépendant historique, et Premium Plus d’Ugo Bienvenu que nous connaissons bien car il a réalisé notre dernière carte de visite en date.

Ces cinq ouvrages sont à découvrir absolument dans leur format mega-poche étonnamment efficace et solide. Ça promet alors on promeut. Nous n'avons pas encore eu le temps de nous pencher précisément sur cette toute nouvelle production. Nous percevons seulement le caractère très étrange (voir angoissant) de la plupart de leurs récits.

Quelques indices supplémentaires sur leur contenu ont cependant été distillés sur notre twitter.

 
Melvin
 

Sous ses allures de bd sexiste, Melvin est en réalité un hommage décomplexé aux films érotiques de genre des années 80 filmés à la truelle et à la testostérone qui se moque de l'imaginaire macho.

Oui, Melvin est l'objet de tous les désirs les plus bestiaux et improbables mais justement, objet il est. Jamais ne sera-t il acteur de ses aventures et jamais au grand jamais, durant tout l'album, il ne détournera le regard du lecteur comme pour bien lui signifier quel voyeur il est.

Bourré de hippies en folie sur roller-quads oldschool, de flics patibulaires et de body moulants qui sentent bon la californication, Melvin est un album qui génère chez le lecteur un sourire aussi Colgate que celui dont Melvin ne se sépare littéralement jamais.

Nous en avons quelques-un rue serpente, 10€, soit encore moins cher qu'un BDcul de chez les Requins marteaux!

 
Facades
 

La collection à déployer Façades des Éditions Polystyrène contient bon nombre d'albums simplement sympa et quelques albums vraiment très intéressants.

Vous les décrire par le menu serait beaucoup trop fastidieux (désolé) mais nous ne manquerons pas d'exprimer notre enthousiasme si vous passez nous poser quelques questions à son sujet devant notre petit présentoir maison un peu surchargé.

 
Rencontres-dédicaces du début 2019
 
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Primo: Retour de Minetaro Mochizuki dans notre humble échoppe ! On profite de son passage à Angoulême et de la sortie de son adaptation du film de Wes Anderson pour l'asseoir à notre table, mardi 29 janvier de 18h15 à 20h15.

Comme d'habitude lorsque du monde se bouscule au portillon: l'achat d'un ouvrage de Mochizuki = un ticket de dédicace. 1 seule dédicace par personne. L'île aux chiens ne paraissant qu'en Mars, il se pourrait que nous ayons exceptionnellement quelques exemplaires en avance pour la dédicace mais rien n'est sur et il faudra voir sur place le jour même.

Edit: nous avons reçu L'île aux chiens qui sera en vente le jour de la dédicace (et ce jour là uniquement). 

Parceque pour une fois, il y en a, n'hésitez jamais à passer sur les événements Facebook de ces rencontres car ceux-ci sont souvent mis à jours plus promptement.

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Secundo: Les merveilleux auteurs des merveilleuses séries jeunesse qui titillent la créativité de leurs lecteurs, Anders et Détective Rollmops, viennent nous régaler de petits dessins supplémentaires !

En clair: Renaud Farace et Olivier Philipponneau s'amuseront graphiquement sur Detective Rollmops et sur πramide, leurs deux albums concepts hallucinants tandis que Gregory Mackay chouchoutera ses deux aventures d'Anders (la comète et le volcan) le samedi 2 Fevrier de 14h à 17h.

Si Anders est cette année sélectionné au Festival international de la BD d' Angoulême, Rollmops devrait faire partie du palmarès imaginaire de l'inventivité tandis qu'Hoochie coochie, l'éditeur, mériterait un prix du façonnage et du culot éditorial. En bref: un achat d’un ouvrage de l'auteur concerné = un ticket de dédicace. Maintenant ou le jour même, c'est vous qui voyez.

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Tertio: On enchaîne les rencontres merveilleuses avec cette fois le mirifique Robin Cousin, auteur du Profil de Jean Melville (aussi récompensé lors du FIBD, comme c'est étrange), du Chercheur fantôme et du tout récent Des milliards de miroirs, histoires techno-intelligentes qui interrogent beaucoup sur notre devenir et notre appréhension d'une modernité galopante.

L'achat de l'un de ses albums donne droit à l'obtention d'un ticket de dédicace, à partir de maintenant ou le jour même, vendredi 15 mars de 19h à 21h si vous préférez. Et enfin, vous aurez peut-être le plaisir de croiser Lucas Nine par chez nous ! Rumeur à préciser.

 
Icône

Contrairement à ce que veut bien raconter l'éditrice, les editions Ici Même ne travaillent pas qu'avec des auteurs italiens. La preuve, ce "Icône" de Simon Schwartz est traduit de l'allemand, ce qui ne l'empêche pas d'être tout à fait intéressant.

 
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Voici la véritable histoire d'une mystification, celle de la survie de la princesse Anastasia, quatrième fille du dernier Tsar de Russie (pour l'instant !). Où comment entre aveuglement, hystérie et illumination, des mythes se créent. Il y a de tout dans ces 200 pages, de la folie, de la poésie, de vrais morceaux de Russie et d'Amérique, de l'histoire de l'art et des religions (le culte d'Aphrodite, vous connaissez ?), des hôpitaux psychiatriques, des taudis, et même des condamnations à mort dans la nuit.

Des livres comme ça demandent du travail, ne sont pas décidés par un comité marketing et ne ressemblent pas aux autres. C'est pourquoi ils méritent d'être vus et d'être lus. En plus on peut offrir l’ouvrage à des individus très variés.

Par exemple :
• les lecteurs de Paris Match, qui ne manqueront pas d'être bouleversés par cette histoire de princesse revenue d'entre les morts.
• les passionnés d'ésotérisme et d'icônes orthodoxes (il en existe qui s'intéressent aux deux sujets)• les fanatiques de la guerre civile russe, qu'ils soient rouges ou blancs.
• Les amateurs de sordide qui écoutent de l'électro rugissante au fond des caves humides.
• les amateurs de noir et blanc tranché et de trames affirmées, qui retrouveront là toute une tradition germanique née dans ces années où il était minuit dans le siècle.
• bien d'autres encore, mais je vous laisse poursuivre la liste.

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Icône coûte 26 € et a été imprimé en Lituanie (sans doute dans le souci de se rapprocher géographiquement de son sujet).

Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada

Nous avons un ami de la boutique qui en a après les biographies en bande dessinée. "Pouah ! dit-il, quand un auteur se lance dans une biographie, c'est qu'il n'a plus d'inspiration, c'est la fin, c'est une défaite !". Je ne saurais être aussi radical, mais il est vrai que le panorama de la bande dessinée a vu pas mal de ces édifices se construire ses dernières années. La plupart du temps il s'agit de commandes d'éditeurs visant à s'aligner sur des anniversaires de mort ou de naissance. Publier une bande dessinée sur une célébrité ça assure toujours un minimum de vente, ça intéresse les médias qui ne s'intéressent pas à la bédé mais qui vont justement s'extasier "oh dites donc ! Une bio de Trucmuche en BD, oh vraiment il fallait oser !". En plus, pour peu qu'on ait affaire a un personnage à résonance historique on est sûr de vendre quelques centaines d'exemplaires à des centres de documentation et à des bibliothèques, ces braves gens essayant d'extirper la jeunesse de ses écrans à coups de bandes dessinées pédagogiques toutes plus atroces les unes que les autres.

C'est vous dire si je regardais ce nouveau "roman graphique" avec méfiance. Il est vrai que ses jeunes éditeurs (Nada) s'étaient pour l'instant tenu à l'écart de l'argent facile, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. Le sujet, certes, était pour moi attractif. Je ne connaissais pas grand chose à Fréhel, à part Tel qu'il est, qui est évidemment une excellente chanson. Mais tout de même le vieux Paname, les faubourgs, les Apaches, l'accent parigot, les caboulots, ça me plaît. Et bien le livre m'a séduit.

 
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Dès l'introduction on sent que l'auteur s'est investi. Il part d'une anecdote de 1948 révélatrice et savoureuse, qui va éclairer toute la suite d'une certaine tristesse due à la mise en perspective. Suit un premier chapitre qui raconte la petite enfance de la future chanteuse. En Bretagne. Sa mère qui travaille en région parisienne abandonne en effet l'enfant aux mains de la grand mère à la campagne, et ce pour trois bonnes années. Puis elle se décide à la récupérer et la ramène à Courbevoie, où elle va en fait la laisser se débrouiller. Dès lors la pauvre gosse va se faire son éducation toute seule dans les rues et elle devient la narratrice. Le récit va progresser chronologiquement mais par souvenirs racontés à différents interlocuteurs... Un enfant, un chat, une voisine.

Les décors ne sont pas insistants, mais bien présents et crédibles. Les costumes aussi sont bien étudiés en fonction des décennies qui passent (grosso-modo la première moitié du XXe siècle). Ici pas d'aberration anachroniques et pourtant — ouf— on est pas dans l'étalage de documentation photographique. Les trois années que Johann G. Louis a passé sur son sujet ont été digérées. "Pendant trois ans je pensais tout le temps à Fréhel, je mangeais avec elle, je me couchais avec elle et je me réveillais avec elle !" me racontait-il l'autre matin dans un café de Pigalle. Car l'auteur aime Paris, il aime s'y promener à pied et il a souhaité montrer dans ces pages d'où venait la ville, ce qu'elle était avant, bien avant l'embourgeoisement de tous ses quartiers.

Johann G. Louis a une fascination pour les stars déchues et les femmes au caractère bien trempé... Sunset Boulevard, Bette Davis, Joan Crawford, voilà une partie de son univers. Conjuguée avec son affection pour la capitale, il fallait bien qu'il tombe un jour sur Fréhel. Bien que dessinant depuis toujours il n'avait pas envisagé de faire de la BD. Jusqu'à présent il était plutôt orienté sur le cinéma... Voyez la bande annonce d'un de ses courts-métrages.

Il s'est donc mis tardivement à la bande dessinée avec un premier album au titre remarquable, Shelley - Après l'autruche, tournez à droite, chez le Pélimantin en 2015. "Faire de la bande dessinée me repose de tous ses efforts qu'il faut déployer pour porter un projet de film. Les éditeurs de BD que j'ai rencontrés sont beaucoup moins chiants que les producteurs de ciné. [Johann a eu de la chance !] On ne vous renvoie pas quinze fois votre scénario pour changer une ligne par là, une ligne par ci. Dans le ciné, à la fin, quand tu peux tourner, ce que tu filmes n'a plus rien à voir avec ton scénario !"

Sur près de 280 planches Johann G. Louis déroule donc la vie de celle qui restera comme une figure fondatrice de la chanson française. Passionnant personnage autodestructeur mais endurant : elle vécu presque 60 ans, malgré l'alcool et la drogue. Délaissant l'éther à la mode à Paris au début du XXe siècle, elle découvrit en effet assez tôt la cocaïne alors importée par les Argentins et y convertit son amant Maurice Chevalier.On apprécie la fluidité de la lecture, la légèreté des planches (dessinées au stylo feutre tubulaire 01 noir waterproof Micron Pigma made in Japan, note pour les amateurs, puis colorées à l'aquarelle). Les dialogues sont très soignés et certaines fulgurances irrésistibles ("J'ai mal au crâne, je reprendrais bien un verre !"). Johann G. Louis se montre à l'écrit le digne héritier de la gouaille parisienne dont il convoque le fantôme.

Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette nouveauté, qui est donc disponible dans nos deux échoppes, car il faut laisser de la matière à la soirée qui va se tenir le Vendredi 12 octobre, sans doute à partir de 18h, dans la librairie de la rue Serpente. Il s'agit donc d'une rencontre-dédicace avec Johann G. Louis. Il viendra accompagné de la comédienne Delphine Grandsart et du musicien Matthieu Michard, qui enrichiront la soirée d'intermèdes musicaux parfaitement raccords avec le sujet (ces deux là vont bientôt reprendre leur spectacle sur Louise Weber dite La Goulue à l'Essaïon Théâtre en novembre).

Il y aura donc des artistes, au moins un bon livre, du vin, des bulles, mais pas de cocaïne. Ceux qui veulent lire le livre avant cette soirée peuvent l'acheter chez nous dès maintenant, qu'ils gardent juste leur ticket de caisse bien au chaud pour témoigner de leur fidèle soutien le jour de la dédicace. Tout Fréhel acheté ailleurs ne vous donnera pas droit à une dédicace. Un verre de vin tout de même, pour soutenir le bon goût.

Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada, 288 p. couleurs, avec une enrichissante postface de Olivier Bailly, 288 p. couleurs, 29,90 €. Imprimé en France chez Corlet. EAN 9791092457247   

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Bienséance prohibée
 

Vous pensiez avoir atteint les abîmes de la transgression avec notre dédicace Johnny Ryan du mois dernier ? Bienvenue dans les abysses. Prenez place, n'oubliez pas de laisser vos conventions sociales étriquées au vestiaire et mettez-vous à l'aise, vous allez en prendre plein les zygomatiques.

Rappel des faits : DOUBLE DÉDICACE avec Félix Kerjean pour Jurassik Reich aux éditions Super Loto et Goupil Acnéique pour Paf & Hencule T1&2 aux éditions Même pas mal samedi 11 novembre, de 16h à 19h30.

Le coup de tatane de l'humour extrême dans la fourmilière guindée, l’annihilation méthodique de la convention sociale et du bon goût, le pinacle du grincement de dents de Familles de France. Quel meilleur jour que celui de l'armistice pour dédicacer des albums sur une débauche de nazis explosant des dinosaures ? Quelle meilleure ambiance que celle de la prise de conscience collective du harcèlement de rue pour se marrer sans retenue sur des blagues encore pires ?

Le monde actuel nécessite d'être envisagé avec un nombre considérable de pincettes et une prise de recul salutaire. Toutefois, il n'est pas interdit de lâcher du lest violemment de temps en temps. Célébrons à notre tour l'humour plus noir que noir.

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Pas de tickets numérotés pour cette fois. Vous achetez l'album incriminé (ou un autre album de l'éditeur si vous l'avez déjà), récupérez une jolie preuve d'achat artisanale digne d'un scrapbooker du Larzac et pof, le jour J, vous présentez le tout et repartez avec probablement les dédicaces les plus dégoûtantes qu'on aura jamais vu à Aaapoum Bapoum.

Petit résumé pour les quelques âmes en peine qui ne connaîtraient pas les albums sus-nommés.

L'oustsider, tout d'abord, se nomme Jurassik Reich. Comme son nom le laisse tout de même fortement supposer, il s'agira bien d'une inexplicable invasion nazie en pleine période préhistorique. Fidèles au cliché de l'infâme force démoniaque pleinement maléfique, ces Nazis s'en donnent à cœur joie et déciment du dinosaure dans une succession de vignettes s'enfonçant toujours un peu plus dans l'ignominieux. Viols de sauriens, crimes raciaux dans l’allégresse, explosions vicieuses, Hitler, tout y passe. Montrez cet album à vos grands-parents uniquement si vous cherchez à accélérer drastiquement votre obtention de leur héritage.

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Paf & Hencule, du haut de leurs deux albums et de leurs trois ans d'interdiction de vente, est une série qui fait déjà figure d'ancienne. Déjà bien connu d'un public à l'humour merveilleusement douteux, Paf (ou Hencule) vous enserrera de ses grands bras faméliques, s’érigeant en figure paternelle bienveillante puis vous fera faire le tapin en habits d'écolière, se pougnant vigoureusement caché derrière le coin de mur. Oui, Paf & Hencule est une série crado; drôlement crado; très très crado. Paf & Hencule reprend l'ambiance des blagues gênantes du grand oncle raciste à noël, le couple avec les multiples affaires sexuelles qui parsèment nos news, prend une grosse rasade de vodka frelaté et saute le pas du correct et du décent, transformant tout ça en un ignoble et hilarant brûlot, lieu de débauche du malpropre, du méprisable, du déshonorant, encore une fois, de l'infâme.  On se poile.

Vous pensiez qu'après Francis le blaireau farceur, Polar Extrême, Zonzo, Johnny Ryan touche le fond et maintenant Jurassik Reich on arrêterait de faire pire ?  Aaapoum est parti sur sa lancée, vous ne le stopperez plus.

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