Publications dans 2018
Icône

Contrairement à ce que veut bien raconter l'éditrice, les editions Ici Même ne travaillent pas qu'avec des auteurs italiens. La preuve, ce "Icône" de Simon Schwartz est traduit de l'allemand, ce qui ne l'empêche pas d'être tout à fait intéressant.

 
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Voici la véritable histoire d'une mystification, celle de la survie de la princesse Anastasia, quatrième fille du dernier Tsar de Russie (pour l'instant !). Où comment entre aveuglement, hystérie et illumination, des mythes se créent. Il y a de tout dans ces 200 pages, de la folie, de la poésie, de vrais morceaux de Russie et d'Amérique, de l'histoire de l'art et des religions (le culte d'Aphrodite, vous connaissez ?), des hôpitaux psychiatriques, des taudis, et même des condamnations à mort dans la nuit.

Des livres comme ça demandent du travail, ne sont pas décidés par un comité marketing et ne ressemblent pas aux autres. C'est pourquoi ils méritent d'être vus et d'être lus. En plus on peut offrir l’ouvrage à des individus très variés.

Par exemple :
• les lecteurs de Paris Match, qui ne manqueront pas d'être bouleversés par cette histoire de princesse revenue d'entre les morts.
• les passionnés d'ésotérisme et d'icônes orthodoxes (il en existe qui s'intéressent aux deux sujets)• les fanatiques de la guerre civile russe, qu'ils soient rouges ou blancs.
• Les amateurs de sordide qui écoutent de l'électro rugissante au fond des caves humides.
• les amateurs de noir et blanc tranché et de trames affirmées, qui retrouveront là toute une tradition germanique née dans ces années où il était minuit dans le siècle.
• bien d'autres encore, mais je vous laisse poursuivre la liste.

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Icône coûte 26 € et a été imprimé en Lituanie (sans doute dans le souci de se rapprocher géographiquement de son sujet).

Prison Pit, l'odyssée furieusement foutraque
 
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Alors qu'arrive dans nos rayons le monstrueux second et dernier tome de Prison Pit (Huber éditions), une petite déclaration d'amour à ce chef d’œuvre de l'indé trash s'imposait. Pour les retardataires, comme on est sympa, on fait même un flashback.

Johnny Ryan débute sa carrière de manière assez classique: l'autoédition de fanzine. Il travaille quelques années sur la premier volume de la série qui le sortira de l'ombre: Angry Youth Comix, une sorte de version rageuse de Beavis and Butthead (une de ses influences majeures). Basée sur un format anthologique, la série finira par taper dans l’œil de Peter Bagge, qui mènera Ryan vers le prestigieux éditeur américain Fantagraphics.

Dès lors, la carrière de l'auteur va décoller. Quelques piges pour DC (notamment avec Bagge sur l'excellent Sweatshop), pour Marvel (lors de l'anthologie Strange Tales), un volume 2 d'Angry Youth Comix (dont le succès permettra même à certains personnages de bénéficier de leur propre série, tel Blecky Yuckerella).

Et puis, la rampe de lancement vers l’international: Vice. Il va contribuer au magazine pendant plusieurs années. D'abord pour la version US, puis pour les différentes versions à travers le monde, à la demande de ces dernières (un recueil en est disponible chez Misma sous le titre "Johnny Ryan touche le fond"). Depuis, il a travaillé pour plusieurs magazines (MAD, Hustlers...), co-créé une série télé jeunesse avec son pote Dave Cooper pour Nickelodeon (le délirant Pig Goat Banana Cricket) et écrit/dessiné quelques pépites d'humour sale (Comic Book Holocaust et sa suite, inédite en France).

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Mais tout cela n'était qu'un prélude à ce qui serait son magnum opus : Prison Pit. Lorsque le récit débute, Cannibale Fuckface est balancé sur une planète désertique, peuplée par des hordes de tarés aussi monstrueux et déviants que dotés de capacités improbables. Va commencer pour le personnage une longue odyssée aussi épique et violente que sale et déjantée dans un no man"s land dégueulasse dont il veut à tout prix s'échapper.

De ce point de départ ultra simple, Ryan va dérouler tout un monde d'horreurs à nul autre pareil, où les élans épiques sont ponctués de respirations et de solitude. Tous les moyens sont bons pour Cannibale Fuckface. TOUS.

Avec Prison Pit, Ryan se lance un grand défi : un récit au long court. Un travail qui va l'obliger à revoir radicalement sa façon de travailler et sa narration. Finis les strips et les histoires courtes. La série s'étalera sur 6 tomes (en V.O.), 10 ans de travail (2009-2018) pour quasiment 800 pages. Avec autant de place pour s'étaler, il va beaucoup expérimenter, se laisser du temps pour enchaîner ses séquences, montrer son héros dans des étendues désertiques entre deux scènes d'action frénétique.

Même graphiquement, Ryan va totalement changer de style. À ses personnages très cartoony, très ronds, il va substituer quelque chose de plus travaillé, où les hachures vont prendre plus de place et modeler les formes. Un travail poussé qui se fera sentir à la fois sur les designs des protagonistes et sur les décors.

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Sur les influences aussi, l'auteur va se diversifier. Si certaines sont assez facilement identifiables, comme Mad Max (pour ses décors et ses tarés en cuir) ou Alien (pour ses parasites), on y retrouve également du manga. Dans le format pour commencer (petit format, noir et blanc) mais aussi avec des références tel que Berserk (pour ses affrontements sanglants et épiques). On verra même quelques similis yokaïs pointer le bout de leur truffe.

Par contre, Ryan n'a rien perdu de sa verve ou son penchant pour la provocation et le transgressif. Il ne se pose clairement aucune limite, va jouer de tous les ressorts (et fluides) pour amuser ou choquer son lecteur. Et il va être extrêmement inventif à ce sujet. Que ce soit les transformations abjectes, les mises à mort ou les capacités hors du commun des personnages, il n'est jamais à court d'idées, aussi débiles que géniales. Certaines séquences tournent à un concept minimum par page à l’acmé du récit. Si Ryan carbure à plein régime question images trash, son imagination est au diapason question rythme.

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Récit sans concession, sans limite, qui se renouvelle sans cesse dans son expression de la violence, de l'outrance et de ses idées, Prison Pit représente le sommet artistique de Johnny Ryan. Poussant autant le personnage que le transgressif dans ses derniers retranchements, l'auteur enchaine les designs de monstres, les pouvoirs abracadabrants et les mises à mort avec une imagination qui semble tourner à 200%. Aucune arme, aucun fluide corporel n'arrêtera l'épopée de Cannibale Fuckface.

Aussi épique que déroutant, beau que repoussant, régressif qu'inventif, Prison Pit, œuvre de la jouissance brutale assumée, est la violente décharge de folie de son auteur et de son amour du genre. 

PS: la version animée vaut aussi le coup d’oeil!

 
Conan et la fantasy dans la bande dessinée
 

Figure emblématique du genre littéraire de l'Heroic Fantasy, Conan le Cimmérien, né dans les années 1930, n'a pas été enterré avec le XXe siècle et il continue de s'imposer parmi les mythes du monde moderne. La bande dessinée et le cinéma l'ont fait connaître bien au-delà du cercle des amateurs de récits fantastiques. Chacun a pu se forger une image du barbare, parfois caricaturé et moqué, parfois idéalisé. Libre, individualiste, insouciant, féroce, les aspects du personnages sont aussis variés que ses différents emplois : voleur, aventurier, militaire, homme de main...

Différents courants idéologiques et philosophiques pourraient s'approprier le personnage pour des raisons diamétralement opposées.

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Avec Patrice Louinet qui a dirigé la republication et la nouvelle traduction de Howard aux éditions Bragelonne, entamée il y a une dizaine d'années, cette soirée permettra à chacun de se faire une idée plus juste de ce que fut Conan pour son créateur et à l'époque de son surgissement.

L'historien William Blanc, très féru de bandes dessinées (auteur récemment de Super-héros, une histoire politique, chez Libertalia) reviendra sur le personnage tel que le 9e art l'a modelé, sans oublier les illustrateurs incomparables qui ont donné corps à son univers, au premier plan desquels Margaret Brundage et Frank Frazetta.

Patrice Louinet co-dirigeant la toute nouvelle collection Conan chez Glénat, qui a pour but d'adapter les nouvelles initiales de Robert Erwin Howard, ne manquera pas de rebondir et d'apporter son éclairage sur l'intérêt des adaptations passées et présentes, à l'heure où Marvel annonce également une nouvelle série autour du héros, avec Jason Aaron et Esad Ribic aux commandes...

Que vous soyez barbare ou chien parfumé, homme ou femme, n'hésitez pas à venir débattre à Aaapoum Bapoum le vendredi 7 décembre 2018 à 18h autour du Cimmérien, de la fantasy et de la bande dessinée. Il y aura à boire et à grignoter et, promis, personne ne sera décapité. Naturellement il sera aussi possible d'acheter des livres, car c'est le rôle des librairies que de répondre à ce besoin compulsif de garnir des étagères.Les illustrations de la bannière sont des détails d'illustrations de (de gauche à droite et de bas en haut ) Frank Frazetta, Earl Norem, José Ladrönn et encore Frank Frazetta...

 
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Qui n'aime pas un bon petit fanzine délirant, imprimé correctement et qui respire la passion ? À Aaapoum, en tout cas, nous sommes sensible à ça. Il paraîtrait même qu'un de nos larrons s'adonne en secret à cette sulfureuse pratique. Nous n'avons toutefois pas de rayon dédié et, malheureusement, ne devrions pas pouvoir en proposer un jour.

Ça ne nous empêche pas de tomber parfois amoureux de petites productions personnelles, aux diffusions alternatives et à l'esprit Do It Yourself assumé.  En terme de finissions et de contenu, on s'approche quand même plus de l'artbook artisanal que du fanzine à proprement parler mais c'est déjà ça.

Ces temps-ci vous pourriez par exemple trouver dans nos rayons, délicatement inséré entre nos Maruo et les artbook bondage du Lézard Noir le deuxième opus de l'artbook érotique-gore Akasake dont nous avions déjà célébré l'arrivée en grande pompe lors de la parution du numéro 1.

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Retour de l'esthétique léchée d'Alexis Bacci qui, cette fois-ci, s'octroie le savoir-faire risographique des éditions Quintal. Une expertise qui lui permettra de s'amuser un peu sur la maquette, au point de se lâcher en adjoignant une jaquette à son album, et de tenter d'affiner ses choix colorimétriques. L'arrivée de Quintal dans l'équation permet aussi à l'auteur de multiplier les affiches tirées de son oeuvre.

Une partie de celles-ci habillent élégamment nos murs et y sont disponibles jusqu'à épuisement définitif (ce qui ne devrait pas prendre beaucoup de temps).

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Akasake #2 est, pour moitié, une oeuvre collective. Alexis s'entoure ici de sa clique, ce qui lui permet de chahuter un peu ses ambiances charnelles favorites. Quelques ajouts d'illustrations tirées d'une aventure précédente (Tengu diaries), complètent le tableau.  Le tout, bien entendu, est en vente par chez nous.

De nombreuses illustrations originales en provenance de cette croissante série d'artbook sont encore en vente sur le site de l'excellent Atelier Hauteville, il serait triste de manquer d'y jeter un coup d'oeil digital, à défaut d'un coup d'oeil sur place.  En sus d'avoir généralement fort bon gout, cet atelier-galerie est issu d'un projet intéressant;

je cite: "l’Atelier est un lieu hybride, à la fois laboratoire de création et lieu d’exposition. Des artistes y travaillent quotidiennement. L’Atelier Hauteville est également un lieu de partage ouvert à tous." La réclame conviviale y est loin d'être mensongère. Nous pouvons vous assurer que l'accueil y est effectivement infiniment chaleureux et que les chances sont grandes pour que vous tombiez sur des gens merveilleusement intéressants et d'une sympathie à toute épreuve.

Encore un peu dénudé mais orienté un poil différemment, Porcelaine surprend. Prenant la forme d’un catalogue divisé en collections et ponctué de courtes descriptions bigrement savoureuses, l’artbook expose un ensemble d’articles de lingerie fine… portés par des hommes. Sveltes, massifs, enrobés, musculeux, en jarretelles ou en crop top, il y en a pour tous les goûts et toutes les combinaisons.  Nous voila en présence d’un travail graphique très fin de la part de Diane Truc qui distille efficacement sa sensualité sans heurts à la fois dans la douce dilution des couleurs aquarellées et dans ses poses, ici lascives, ici joueuses, parfois candidement drôles, parfois alimentées d’assurance provocatrice. Les hommes s’y affirment avec sensibilité mais sans sensiblerie grace à un principe visuel fondateur: les mettre en situation.

Diane transforme le risque d’accoutrement en prise de position grace à une utilisation actée de ces éléments de lingerie, une inclusion dans la réalité qui renforce la plausibilité des usages fantasmée présentés. C’est son premier Artbook de ce genre, on en espère bien d’autres. Pour l’instant, il semblerait qu’Aaapoum soit la seule boutique dans laquelle on peut trouver Porcelaine, information dont nous tirons une certaine fierté.

Enfin, fi de la douceur, retour à la passion effrénée avec Une jolie fleur de Spé, publié chez Terrain vague, un éditeur discret, étonnant, aux choix visuels très affirmés et aux qualités de finitions effarantes.  Assez loin du street-art apposé sur papier qui constitue le cœur de la maison; l'artbook est sauvage, enchaînant et entrelaçant de nombreuses scénettes illustratives à chaque page. Petits strips aux messages abscons, jeux des corps et des décors, tout y est verge, vagin, sein, tout est en mouvement, en collision, en affrontement. Une jolie fleur, ouvrage numéroté et signé, rappelle furieusement un Jacovitti qui aurait pris du LSD en plus de sa dose habituelle de viagra.  L'objet se paye le luxe d'une couverture fabuleuse au téton réellement saillant (car embossé dans la couverture). On ne demande pas mieux.

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Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada

Nous avons un ami de la boutique qui en a après les biographies en bande dessinée. "Pouah ! dit-il, quand un auteur se lance dans une biographie, c'est qu'il n'a plus d'inspiration, c'est la fin, c'est une défaite !". Je ne saurais être aussi radical, mais il est vrai que le panorama de la bande dessinée a vu pas mal de ces édifices se construire ses dernières années. La plupart du temps il s'agit de commandes d'éditeurs visant à s'aligner sur des anniversaires de mort ou de naissance. Publier une bande dessinée sur une célébrité ça assure toujours un minimum de vente, ça intéresse les médias qui ne s'intéressent pas à la bédé mais qui vont justement s'extasier "oh dites donc ! Une bio de Trucmuche en BD, oh vraiment il fallait oser !". En plus, pour peu qu'on ait affaire a un personnage à résonance historique on est sûr de vendre quelques centaines d'exemplaires à des centres de documentation et à des bibliothèques, ces braves gens essayant d'extirper la jeunesse de ses écrans à coups de bandes dessinées pédagogiques toutes plus atroces les unes que les autres.

C'est vous dire si je regardais ce nouveau "roman graphique" avec méfiance. Il est vrai que ses jeunes éditeurs (Nada) s'étaient pour l'instant tenu à l'écart de l'argent facile, mais ce n'était pas suffisant pour me convaincre. Le sujet, certes, était pour moi attractif. Je ne connaissais pas grand chose à Fréhel, à part Tel qu'il est, qui est évidemment une excellente chanson. Mais tout de même le vieux Paname, les faubourgs, les Apaches, l'accent parigot, les caboulots, ça me plaît. Et bien le livre m'a séduit.

 
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Dès l'introduction on sent que l'auteur s'est investi. Il part d'une anecdote de 1948 révélatrice et savoureuse, qui va éclairer toute la suite d'une certaine tristesse due à la mise en perspective. Suit un premier chapitre qui raconte la petite enfance de la future chanteuse. En Bretagne. Sa mère qui travaille en région parisienne abandonne en effet l'enfant aux mains de la grand mère à la campagne, et ce pour trois bonnes années. Puis elle se décide à la récupérer et la ramène à Courbevoie, où elle va en fait la laisser se débrouiller. Dès lors la pauvre gosse va se faire son éducation toute seule dans les rues et elle devient la narratrice. Le récit va progresser chronologiquement mais par souvenirs racontés à différents interlocuteurs... Un enfant, un chat, une voisine.

Les décors ne sont pas insistants, mais bien présents et crédibles. Les costumes aussi sont bien étudiés en fonction des décennies qui passent (grosso-modo la première moitié du XXe siècle). Ici pas d'aberration anachroniques et pourtant — ouf— on est pas dans l'étalage de documentation photographique. Les trois années que Johann G. Louis a passé sur son sujet ont été digérées. "Pendant trois ans je pensais tout le temps à Fréhel, je mangeais avec elle, je me couchais avec elle et je me réveillais avec elle !" me racontait-il l'autre matin dans un café de Pigalle. Car l'auteur aime Paris, il aime s'y promener à pied et il a souhaité montrer dans ces pages d'où venait la ville, ce qu'elle était avant, bien avant l'embourgeoisement de tous ses quartiers.

Johann G. Louis a une fascination pour les stars déchues et les femmes au caractère bien trempé... Sunset Boulevard, Bette Davis, Joan Crawford, voilà une partie de son univers. Conjuguée avec son affection pour la capitale, il fallait bien qu'il tombe un jour sur Fréhel. Bien que dessinant depuis toujours il n'avait pas envisagé de faire de la BD. Jusqu'à présent il était plutôt orienté sur le cinéma... Voyez la bande annonce d'un de ses courts-métrages.

Il s'est donc mis tardivement à la bande dessinée avec un premier album au titre remarquable, Shelley - Après l'autruche, tournez à droite, chez le Pélimantin en 2015. "Faire de la bande dessinée me repose de tous ses efforts qu'il faut déployer pour porter un projet de film. Les éditeurs de BD que j'ai rencontrés sont beaucoup moins chiants que les producteurs de ciné. [Johann a eu de la chance !] On ne vous renvoie pas quinze fois votre scénario pour changer une ligne par là, une ligne par ci. Dans le ciné, à la fin, quand tu peux tourner, ce que tu filmes n'a plus rien à voir avec ton scénario !"

Sur près de 280 planches Johann G. Louis déroule donc la vie de celle qui restera comme une figure fondatrice de la chanson française. Passionnant personnage autodestructeur mais endurant : elle vécu presque 60 ans, malgré l'alcool et la drogue. Délaissant l'éther à la mode à Paris au début du XXe siècle, elle découvrit en effet assez tôt la cocaïne alors importée par les Argentins et y convertit son amant Maurice Chevalier.On apprécie la fluidité de la lecture, la légèreté des planches (dessinées au stylo feutre tubulaire 01 noir waterproof Micron Pigma made in Japan, note pour les amateurs, puis colorées à l'aquarelle). Les dialogues sont très soignés et certaines fulgurances irrésistibles ("J'ai mal au crâne, je reprendrais bien un verre !"). Johann G. Louis se montre à l'écrit le digne héritier de la gouaille parisienne dont il convoque le fantôme.

Je ne vais pas m'étendre davantage sur cette nouveauté, qui est donc disponible dans nos deux échoppes, car il faut laisser de la matière à la soirée qui va se tenir le Vendredi 12 octobre, sans doute à partir de 18h, dans la librairie de la rue Serpente. Il s'agit donc d'une rencontre-dédicace avec Johann G. Louis. Il viendra accompagné de la comédienne Delphine Grandsart et du musicien Matthieu Michard, qui enrichiront la soirée d'intermèdes musicaux parfaitement raccords avec le sujet (ces deux là vont bientôt reprendre leur spectacle sur Louise Weber dite La Goulue à l'Essaïon Théâtre en novembre).

Il y aura donc des artistes, au moins un bon livre, du vin, des bulles, mais pas de cocaïne. Ceux qui veulent lire le livre avant cette soirée peuvent l'acheter chez nous dès maintenant, qu'ils gardent juste leur ticket de caisse bien au chaud pour témoigner de leur fidèle soutien le jour de la dédicace. Tout Fréhel acheté ailleurs ne vous donnera pas droit à une dédicace. Un verre de vin tout de même, pour soutenir le bon goût.

Fréhel de Johann G. Louis, éditions Nada, 288 p. couleurs, avec une enrichissante postface de Olivier Bailly, 288 p. couleurs, 29,90 €. Imprimé en France chez Corlet. EAN 9791092457247   

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Dédicace - Francis est papa
 
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Francis se promène dans la campagne.Soudain, il se retrouve le samedi 16 juin à Aaapoum Bapoum (rue Serpente), de 14h à 16h en compagnie de ses deux auteurs Claire Bouilhac et Jake Raynal. La foule se presse en masse dans le but inavoué de trouver un cadeau à la fois peu onéreux, de grande qualité et facilement personnalisé pour la fête des pères du lendemain.

Les libraires sont débordés, c’est la folie! Francis a des flashbacks traumatiques mais tient bon. Lucien rappelle aimablement qu’il faut acheter un tome de Francis à la boutique pour ensuite obtenir une dédicace.Francis en profite pour coucher avec la femme de son meilleur ami Lucien. (VLAN)

Keigo Shinzo - Tokyo Alien Bros
 
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Après un léger détour par un petit festival ayant lieu chaque janvier, où la série est dans la sélection officielle, Keigo Shinzo profite de son passage en France pour venir dédicacer le tome 3 (qui sera alors fraîchement sorti) de Tokyo Alien Bros à Aaapoum Bapoum.

Le mardi 30 Janvier, de 18 à 19h30 (voir même un peu plus tard en fonction de l'affluence), le mangaka sera donc à la boutique de la rue Serpente pour marquer de sa patte vos albums. Si vous êtes sympa, il se pourrait même qu'il réponde à vos questions. Comme souvent, nous fonctionnerons sur un système de ticket limité, à retirer en boutique pour tout achat d’un tome de Tokyo Alien Bros. Keigo Shinzo ne passant officiellement qu'environ une heure et demi en notre compagnie, il n'y aura que 30 tickets. Ceux-ci seront mis à disposition dès notre réception des Tokyo Alien Bros T3. L'arrivée des albums et la mise en vente des tickets sera annoncée sur facebook, sur twitter et en amendement sur ce blog.