Publications dans Derniers arrivages---
Regain d'Atom
 

Vous avez manqué quelques numéros d’Atom ? Pas nous ! Hormis les quelques titres définitivement épuisés, vous pouvez dès à présent remonter le temps et compulser (puis acheter) les archives du magazine de manga le plus pointu du moment ! Vous ne pensiez pas pouvoir lire l’interview de Naoki Urasawa qui revient sur sa perception et l’héritage de Tezuka ? Vous vous désespériez de savoir ce que la rédaction avait à dire sur Junji Ito ? Tout est là, à Aaapoum Bapoum. D’Atom #5 à Atom #13 (et ses futurs descendants, les numéros suivants).

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Aventures d'un homme de bureau japonais
 

Cet étonnant album de 2011 par José Domingo avait indéniablement surpris lors de sa sortie.  Les pérégrinations muettes et de plus en plus affolées d'un salaryman japonais générique d'age mur qui ne cherche qu'à atteindre la douceur de son foyer après ce qu'on imagine être une rude journée de travail avait de quoi intriguer. Un point de vue isométrique suspendu, une narration invariable encadrée par un gaufrier fixe, un mélange éberluant de références pop culturelles et d'environnements délirants assoient un ouvrage aux formes et formats étranges. L'album a ensuite disparu discrètement des étals jusqu'à ce qu'on apprenne son épuisement européen total.

Fort heureusement, Aaapoum veille et peut vous proposer en exclusivité les derniers exemplaires de cet étrange titre publié par les discrètes Bang Ediciones.

Prix d'origine: 23€
Prix Aaapoum: 12€

 
DnD à l'ancienne
 

En cette période fortement gameofthronesque, il ne faut pas oublier de présenter ses hommages aux anciens et quoi de plus vénérable que ce bon vieux Donjons & Dragons ? Nous voila en possession de quelques artbooks infiniment oldschool qui donneraient bien envie de retourner taper des gobelins au fond d'une grotte glorifiée. Ils sont un peu élimés par-ci par-là mais c'est le poids des années et de l’expérience. Ça se chérit.

 
Melvin
 

Sous ses allures de bd sexiste, Melvin est en réalité un hommage décomplexé aux films érotiques de genre des années 80 filmés à la truelle et à la testostérone qui se moque de l'imaginaire macho.

Oui, Melvin est l'objet de tous les désirs les plus bestiaux et improbables mais justement, objet il est. Jamais ne sera-t il acteur de ses aventures et jamais au grand jamais, durant tout l'album, il ne détournera le regard du lecteur comme pour bien lui signifier quel voyeur il est.

Bourré de hippies en folie sur roller-quads oldschool, de flics patibulaires et de body moulants qui sentent bon la californication, Melvin est un album qui génère chez le lecteur un sourire aussi Colgate que celui dont Melvin ne se sépare littéralement jamais.

Nous en avons quelques-un rue serpente, 10€, soit encore moins cher qu'un BDcul de chez les Requins marteaux!

 
Facades
 

La collection à déployer Façades des Éditions Polystyrène contient bon nombre d'albums simplement sympa et quelques albums vraiment très intéressants.

Vous les décrire par le menu serait beaucoup trop fastidieux (désolé) mais nous ne manquerons pas d'exprimer notre enthousiasme si vous passez nous poser quelques questions à son sujet devant notre petit présentoir maison un peu surchargé.

 
Icône

Contrairement à ce que veut bien raconter l'éditrice, les editions Ici Même ne travaillent pas qu'avec des auteurs italiens. La preuve, ce "Icône" de Simon Schwartz est traduit de l'allemand, ce qui ne l'empêche pas d'être tout à fait intéressant.

 
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Voici la véritable histoire d'une mystification, celle de la survie de la princesse Anastasia, quatrième fille du dernier Tsar de Russie (pour l'instant !). Où comment entre aveuglement, hystérie et illumination, des mythes se créent. Il y a de tout dans ces 200 pages, de la folie, de la poésie, de vrais morceaux de Russie et d'Amérique, de l'histoire de l'art et des religions (le culte d'Aphrodite, vous connaissez ?), des hôpitaux psychiatriques, des taudis, et même des condamnations à mort dans la nuit.

Des livres comme ça demandent du travail, ne sont pas décidés par un comité marketing et ne ressemblent pas aux autres. C'est pourquoi ils méritent d'être vus et d'être lus. En plus on peut offrir l’ouvrage à des individus très variés.

Par exemple :
• les lecteurs de Paris Match, qui ne manqueront pas d'être bouleversés par cette histoire de princesse revenue d'entre les morts.
• les passionnés d'ésotérisme et d'icônes orthodoxes (il en existe qui s'intéressent aux deux sujets)• les fanatiques de la guerre civile russe, qu'ils soient rouges ou blancs.
• Les amateurs de sordide qui écoutent de l'électro rugissante au fond des caves humides.
• les amateurs de noir et blanc tranché et de trames affirmées, qui retrouveront là toute une tradition germanique née dans ces années où il était minuit dans le siècle.
• bien d'autres encore, mais je vous laisse poursuivre la liste.

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Icône coûte 26 € et a été imprimé en Lituanie (sans doute dans le souci de se rapprocher géographiquement de son sujet).

Prison Pit, l'odyssée furieusement foutraque
 
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Alors qu'arrive dans nos rayons le monstrueux second et dernier tome de Prison Pit (Huber éditions), une petite déclaration d'amour à ce chef d’œuvre de l'indé trash s'imposait. Pour les retardataires, comme on est sympa, on fait même un flashback.

Johnny Ryan débute sa carrière de manière assez classique: l'autoédition de fanzine. Il travaille quelques années sur la premier volume de la série qui le sortira de l'ombre: Angry Youth Comix, une sorte de version rageuse de Beavis and Butthead (une de ses influences majeures). Basée sur un format anthologique, la série finira par taper dans l’œil de Peter Bagge, qui mènera Ryan vers le prestigieux éditeur américain Fantagraphics.

Dès lors, la carrière de l'auteur va décoller. Quelques piges pour DC (notamment avec Bagge sur l'excellent Sweatshop), pour Marvel (lors de l'anthologie Strange Tales), un volume 2 d'Angry Youth Comix (dont le succès permettra même à certains personnages de bénéficier de leur propre série, tel Blecky Yuckerella).

Et puis, la rampe de lancement vers l’international: Vice. Il va contribuer au magazine pendant plusieurs années. D'abord pour la version US, puis pour les différentes versions à travers le monde, à la demande de ces dernières (un recueil en est disponible chez Misma sous le titre "Johnny Ryan touche le fond"). Depuis, il a travaillé pour plusieurs magazines (MAD, Hustlers...), co-créé une série télé jeunesse avec son pote Dave Cooper pour Nickelodeon (le délirant Pig Goat Banana Cricket) et écrit/dessiné quelques pépites d'humour sale (Comic Book Holocaust et sa suite, inédite en France).

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Mais tout cela n'était qu'un prélude à ce qui serait son magnum opus : Prison Pit. Lorsque le récit débute, Cannibale Fuckface est balancé sur une planète désertique, peuplée par des hordes de tarés aussi monstrueux et déviants que dotés de capacités improbables. Va commencer pour le personnage une longue odyssée aussi épique et violente que sale et déjantée dans un no man"s land dégueulasse dont il veut à tout prix s'échapper.

De ce point de départ ultra simple, Ryan va dérouler tout un monde d'horreurs à nul autre pareil, où les élans épiques sont ponctués de respirations et de solitude. Tous les moyens sont bons pour Cannibale Fuckface. TOUS.

Avec Prison Pit, Ryan se lance un grand défi : un récit au long court. Un travail qui va l'obliger à revoir radicalement sa façon de travailler et sa narration. Finis les strips et les histoires courtes. La série s'étalera sur 6 tomes (en V.O.), 10 ans de travail (2009-2018) pour quasiment 800 pages. Avec autant de place pour s'étaler, il va beaucoup expérimenter, se laisser du temps pour enchaîner ses séquences, montrer son héros dans des étendues désertiques entre deux scènes d'action frénétique.

Même graphiquement, Ryan va totalement changer de style. À ses personnages très cartoony, très ronds, il va substituer quelque chose de plus travaillé, où les hachures vont prendre plus de place et modeler les formes. Un travail poussé qui se fera sentir à la fois sur les designs des protagonistes et sur les décors.

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Sur les influences aussi, l'auteur va se diversifier. Si certaines sont assez facilement identifiables, comme Mad Max (pour ses décors et ses tarés en cuir) ou Alien (pour ses parasites), on y retrouve également du manga. Dans le format pour commencer (petit format, noir et blanc) mais aussi avec des références tel que Berserk (pour ses affrontements sanglants et épiques). On verra même quelques similis yokaïs pointer le bout de leur truffe.

Par contre, Ryan n'a rien perdu de sa verve ou son penchant pour la provocation et le transgressif. Il ne se pose clairement aucune limite, va jouer de tous les ressorts (et fluides) pour amuser ou choquer son lecteur. Et il va être extrêmement inventif à ce sujet. Que ce soit les transformations abjectes, les mises à mort ou les capacités hors du commun des personnages, il n'est jamais à court d'idées, aussi débiles que géniales. Certaines séquences tournent à un concept minimum par page à l’acmé du récit. Si Ryan carbure à plein régime question images trash, son imagination est au diapason question rythme.

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Récit sans concession, sans limite, qui se renouvelle sans cesse dans son expression de la violence, de l'outrance et de ses idées, Prison Pit représente le sommet artistique de Johnny Ryan. Poussant autant le personnage que le transgressif dans ses derniers retranchements, l'auteur enchaine les designs de monstres, les pouvoirs abracadabrants et les mises à mort avec une imagination qui semble tourner à 200%. Aucune arme, aucun fluide corporel n'arrêtera l'épopée de Cannibale Fuckface.

Aussi épique que déroutant, beau que repoussant, régressif qu'inventif, Prison Pit, œuvre de la jouissance brutale assumée, est la violente décharge de folie de son auteur et de son amour du genre. 

PS: la version animée vaut aussi le coup d’oeil!

 
Horikiyo, Enka de besoin
 

Parfois, chez Aaapoum, on n'est pas peu fier.

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Prenez par exemple cette magnifique édition vinyle du Horikiyo de Bonten Taro. Pressée à 200 exemplaires, sur une superbe galette couleur lilas, ornementée de stickers des plus classieux, accompagnée de sa version CD, le tout glissé dans une pochette somptueuse.

Grâce à la gentillesse des éditions Le Lézard Noir, nous disposons de quelques exemplaires à la vente. Et il se murmure que nous serons les seuls. Une véritable exclu en somme.

A tout seigneur, tout honneur, il trône logiquement au sommet de l'autel le plus farouchement gardé de la boutique.

 
Jérémie dans les îles, une exclu Aaapoum
 

Il est beau, il est frais, il est exhumé des pages du magazine Pif, c'est Jérémie, le petit héros balloté par les flots de Paul Gillon !

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Jérémie dans les îles est une aventure de 160 planches parue dans Pif-gadget de 1968 à 1973. Un jeune mousse du nom de Jérémie, échoué sur une île giboyeuse suite au naufrage de son navire, y vit moultes aventures non désirées et échappe à mille dangers grâce à son agilité, sa vivacité et sa fougue. Tour à tour naïf et candide, livré à la beauté de la nature, et ravageur face à l'avilissement que représentent les hommes, Jérémie survivra à des pirates, des autochtones indélicats, des négriers et à bien d'autres périls qu'il faut garder secret. Bande dessinée d'aventure par excellence, cette saga touchera indifféremment enfants éclairés et adultes passionnés.

Les éditeurs (d'abord Dargaud puis les Humano) scindèrent la série en 4 albums et y ajoutèrent un élément impossible à faire figurer dans le Pif de l'époque: de la couleur. Jamais Jérémie ne se vit ensuite les honneurs d'une intégrale ni d'une édition expurgée d'une colorisation qui, quoi que fort appréciée de certains, affaiblissait la puissance du trait de Gillon. Il était grand temps d'y remédier ! La librairie Aaapoum Bapoum (soit nous-même), sous le label des éditions Aaapoum, s'attela ainsi à la tache.

Exit la couleur qui fait place à un élégant bleu et blanc, moins froid, plus apte à convoyer de la nostalgie et à aider le lecteur à se focaliser sur la force du trait et sur le travail des espaces. Exit aussi un quelconque dessin de couverture. Jérémie se veut paré d'un écrin et ne se révèle qu'au curieux prêt à y plonger le nez.

Les coins vigoureusement biseautés (innovation dans le monde de l'édition de bande dessinée) et la couverture texturée achèvent d'englober l'album dans une aura de collection de luxe. Pourtant, l'album se veut tout de même accessible au plus grand nombre et profitera pour ce faire d'un prix de 29€ tout à fait convenable, spécifiquement lorsqu'on se rappelle qu'il regroupe 4T.

Poursuivant la même idée, une couverture épaisse et protectrice mais souple adjointe à un papier fin et léger permettront une maniabilité bienvenue et éviteront d'en faire un livre-objet guindé. L'emphase se révèle véritablement mise sur la nostalgie et l'hommage au magazine Pif.

L'ouvrage est agrémenté d'un dossier de 16 pages révélant certaines volontés de l'auteur, retraçant sont parcours et explicitant ses intentions et son pointilleux travail graphique. De l'aveu de l'un des co-éditeurs:

En fait ce qui est intéressant avec Jeremie, c'est que Gillon cherche vraiment a se renouveler. Du coup, la forme est hyper pensée. Et comme c'est un dessinateur, c'est autour du dessin qu'il conçoit la forme de sa bande dessinée. C'est pas courant, c'est ça qu'on voulait montrer.

Nous voici donc en présence d'une édition complète de cette histoire, imprimée en seulement 500 exemplaires et uniquement disponible sur notre site web ou dans l'une de nos deux boutiques. Ne tardez pas trop à vous en saisir.