Publications dans Mars 2010
Convention bd cine goodies 3-4 avril
 

Danse de salon

Dans une semaine jour pour jour, se tiendra la première convention dédiée aux comics organisée par la sympathique association BD CINE GOODIES.

Au programme une pléiade d'auteurs étasuniens comme dirait Vlad, viendront dédicacer quelques morceaux du patrimoine de la bande dessinée mondiale.

 Le plus simple serait que vous cliquez sur ce lien:

http://www.bdcinegoodies.com/

P.S: il y a de fortes chances que vous y croisiez un aaapoumien mondain dans son cosplay de Maus...

 
Wimbledon Green, le plus grand collectionneur de comics au monde.
 
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Green is the new black.

Nous avons reçu il y a peu d’excellents titres de bande dessinée alternative américaine parmi lesquels se trouvent La saga des Love & Rockets des frères Hernandez ou encore quelques délires hystérico-trash de Dave Cooper

 Bref, si tous ces titres mériteraient chacun de longs et élogieux articles dans ces colonnes, il y en a néanmoins un pour lequel cet exercice prend tout son sens, surtout dans une échoppe comme la notre : Wimbledon Green par Seth.

L'édition française est rigoureusement identique.

L'édition française est rigoureusement identique.

Pourquoi? Tout simplement car l’auteur canadien rend ici hommage aux collectionneurs les plus  acharnés de comics en dressant un catalogue de leurs tares les plus hilarantes jusqu’à celles les plus désespérées.

L’ouvrage fait grand luxe malgré son format ramassé (A5) qui évoque l’allure des carnets que vous collectionneurs transportez partout (sauf lorsque vous les oubliez dans nos rayons), remplis d’annotations kabbalistiques recensant votre collection. Les pages de garde sont d’ailleurs constituées d’extraits de vieux comics très rares, bien évidemment factices, qui sont justement au cœur des spéculations des personnages.

La couverture ne laisse que peu de doutes sur le sujet : Le plus grand collectionneur de comics du monde est un homme d’âge mur dont le nom est inscrit en lettres d’or et qui tel un colon pose noblement avant de partir en safari.

Le cartoonist attise la curiosité du lecteur avec un rythme semblable à Citizen Kane, à la lisière des genres : biographie, enquête policière, reportage… De nombreux mystères entourent ce personnage aussi  charismatique et érudit  que  sournois et avide. Seth découpe sa narration en multiples chapitres et la partage en autant de points de vue, souvent divergents.  Son but  véritable étant de retranscrire cet amour fétichiste des comics « golden age »  à travers une galerie de vieux garçons dont on devine l’odeur de papier rance. Son dessin s’accoquine volontiers avec celui des illustrés d’antan, une mise en abîme habile qui prend tout son sens lors des  lectures des parutions favorites de monsieur Green. Une sensation renforcée par les teintes sépia qui colorent l’ensemble des pages d’un voile désuet.

Seth dresse un portrait  volontairement caricatural des maniaques de « l’ancien », mais nombre d’anecdotes sonnent  juste à quiconque baigne un minimum dans « le milieu ». Le souci du « sur-détail » offre une authenticité et trahit l’attachement de l’auteur pour cet univers dans lequel il est bien souvent acteur. Souvenez-vous des pages de son ami Joe Matt, où les deux compères arpentaient les échoppes les plus underground  afin de dénicher des pièces rares.

Alors, qui est Wimbledon Green? Ou plutôt, En quel genre de personnage mue celui qui est pris de la fièvre de la collection ? La réponse se trouve sur nos étagères.

Wimbledon Green, Seth.

Éditions du Seuil, couleurs, 128 p., 2006, 10€ chez Aaapoum au lieu de 21€, on peut dire que ça vaut le coup, d’autant que l’album semble épuisé en neuf.

 
Wimbledon Green, le plus grand collectionneur de comics au monde par Seth
 

Green is the new black.

Nous avons reçu il y a peu d’excellents  titres de bande dessinée alternative américaine parmi lesquels se trouvent La saga des Love & Rockets des frères Hernandez ou encore quelques délires hystérico-trash de Dave Cooper…

 Bref, si tous ces titres mériteraient chacun de longs et élogieux articles dans ces colonnes, il y en a néanmoins un pour lequel cet exercice prend tout son sens, surtout dans une échoppe comme la notre : Wimbledon Green par Seth.

Pourquoi? Tout simplement car l'auteur canadien rend ici hommage aux collectionneurs les plus  acharnés de comics en dressant un catalogue de leurs tares les plus hilarantes jusqu’à celles les plus désespérées.

L’ouvrage fait grand luxe malgré son format ramassé (A5) qui évoque l'allure des carnets que vous collectionneurs transportez partout (sauf lorsque vous les oubliez dans nos rayons), remplis d’annotations kabbalistiques recensant votre collection. Les pages de garde sont d'ailleurs constituées d'extraits de vieux comics très rares, bien évidemment factices, qui sont justement au cœur des spéculations des personnages.

La couverture ne laisse que peu de doutes sur le sujet : Le plus grand collectionneur de comics du monde est un homme d’âge mur dont le nom est inscrit en lettres d'or et qui tel un colon pose noblement avant de partir en safari.

Le cartoonist attise la curiosité du lecteur avec un rythme semblable à Citizen Kane, à la lisière des genres : biographie, enquête policière, reportage... De nombreux mystères entourent ce personnage aussi  charismatique et érudit  que  sournois et avide. Seth découpe sa narration en multiples chapitres et la partage en autant de points de vue, souvent divergents.  Son but  véritable étant de retranscrire cet amour fétichiste des comics « golden age »  à travers une galerie de vieux garçons dont on devine l'odeur de papier rance. Son dessin s’accoquine volontiers avec celui des illustrés d’antan, une mise en abîme habile qui prend tout son sens lors des  lectures des parutions favorites de monsieur Green. Une sensation renforcée par les teintes sépia qui colorent l’ensemble des pages d’un voile désuet.

Seth dresse un portrait  volontairement caricatural des maniaques de « l’ancien », mais nombre d’anecdotes sonnent  juste à quiconque baigne un minimum dans « le milieu ». Le souci du « sur-détail » offre une authenticité et trahit l’attachement de l’auteur pour cet univers dans lequel il est bien souvent acteur. Souvenez-vous des pages de son ami Joe Matt, où les deux compères arpentaient les échoppes les plus underground  afin de dénicher des pièces rares.

Alors, qui est Wimbledon Green? Ou plutôt, En quel genre de personnage mue celui qui est pris de la fièvre de la collection ? La réponse se trouve sur nos étagères.

Wimbledon Green, Seth.

éditions du Seuil, couleurs, 128 p., 2006, 10€ chez Aaapoum au lieu de 21€, on peut dire que ça vaut le coup.

 
Diane R. : la meilleure attachée de presse du monde
 
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"Il a connu l'exil. Ses ennemis vont connaître l'Enfer..."

En entrant chez Album® à côté, pour dire bonjour à Fox, j'ai été saisi par le mur de journaux qui est à l'entrée... Unanimes, ils acclament tous Le Banni, la nouvelle série de Rigide fantasy du Lombard.

Épatant. Et tout ça grâce aux talents conjugués de ces petits nouveaux que sont Tarumbana et Henscher. Comme quoi on peut percer sans être pote avec Sfar. Le mérite peut être récompensé. Et ça, c'est réjouissant et ça élargit l'horizon d'un type comme moi qui avait tendance à penser que les budgets publicitaires triomphaient trop souvent dans les salles de rédaction.

Oui, je trouve que mon tapis est classe.

 
Dante : réorganisation du rayon mangas
 

La question du classement

Depuis aujourd'hui nos mangas de la rue Dante sont rangés par classement alphabétique de titres de séries, au lieu du classement  antérieur par éditeurs. Nous espérons que cette initiative nous simplifiera la vie.Quoiqu'on fasse, il faut admettre que s'y retrouver parmi les centaines de séries dont les titres sont souvent en anglais ou en papou, qui plus est écrits dans des typographies illisibles et exotisantes, la plupart du temps prononcés par des enfants qui parlent comme des mitraillettes enrhumées, est une tâche insurmontable... Que d'ailleurs j'ai renoncé à surmonter depuis longtemps sans m'en sentir humilié. 

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Va te faire voir chez les Grecs avec Rébétiko
 

Les grandes douleurs sont muettes

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Il y a deux ans mon vieil associé exhumait, avec l'esprit carabin qu'il a parfois en sortant du sauna, un catalogue de

violences faites aux testicules

trouvées dans la bande dessinée. Il convient d'ajouter à ce répertoire le fabuleux exemple ci-contre, tiré de

Rébétiko de David Prudhomme. Situé en ouverture de double-page, en haut à gauche donc, ce coup de pied surprend à la fois la victime et le lecteur...

Décontenancé aussi bien par cette vive réaction que par l'aspect singulier du cadrage.

Une des nombreuses et discrètes réussites de cet album, tout à fait recommandable et qu'on a déjà vu par trois fois d'occasion dans nos rayons (heureusement pour les moins fortunés, certains primo-lecteurs ont très mauvais goût, ce qui permet de trouver des pépites sur le marché de seconde main).

Rébétiko, de David Prudhomme, Ed. Futuropolis, 2009, prix neuf : 20 €.

 
Actualité de R. E. Howard
 

Parodie et adaptation

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La première page des Chroniques de Chair et d'Acier (c'est le titre de l'album) de Pixel Vengeur (c'est le nom de l'artiste) est hilarante. Je me suis frotté les mains à l'idée de lire cette parodie de Conan. Et effectivement j'ai ri intérieurement et parfois même j'ai laissé s'échapper quelques hahas, et ce jusqu'à la troisième planche. Et là, je me suis demandé si ça allait être comme ça pendant soixante pages, et ce n'était plus tellement réjouissant. Une fois que le lecteur a bien saisi le principe est-ce bien la peine de faire durer la plaisanterie ? Bref en fait, même si c'est bien dessiné, bien colorisé, pas mal écrit et tout : à quoi bon ?

Des parodies de Conan on en a déjà lu plein et le problème c'est que ça ne mène jamais nulle part. L'efficacité des écrits de R. E. Howard c'est leur naïveté. C'est direct et très bête et pourtant ça fonctionne. La mécanique mise en œuvre est tellement simple que chaque lecteur voit très bien la parodie qui pourrait jaillir à tout moment, à peine cachée derrière le rideau écarlate dissimulant l'autel du Sorcier Fou. Un exercice parodique qui est à la portée du premier rigolo venu mérite-t-il d'être couché sur le papier et imprimé ? Ne devrait-il pas être réservé à une soirée entre potes ou découpé en tranches de blog à la rigueur ?

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Pour ma part j'ai préféré de très loin la lecture de l'agréable et respectueuse mini-série centrée sur le personnage howardien de Solomon Kane. L'atmosphère est au poil. L'intrigue, quoique simple, est loin d'être crétine et le personnage idéalement saisi dans ses contradictions. Son partenaire d'aventure pour l'occasion, le truculent John Silent, permet de mettre en valeur toute la réjouissante (pour le lecteur, s'entend !) intransigeance de Kane. Les séquences d'action sont bien tranchantes, le final est sombre, le dessin est original... bref je la recommande à tout amateur (amatrice ?) de Fantaisie héroïque.

Si les couvertures de John Cassaday sont complètement à côté de la plaque, celle concoctée par Mignola pour le final est émouvante et intelligemment nostalgique.

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Les Chroniques de Chair et d'Acier, les aventures de Jérôme Fils de Crom, de Pixel Vengeur, Ed. Desinge & Hugo & Cie, 2010, 16,95 €.

Solomon Kane, Le Château du Diable, de Allie, Guevara et Stewart, Ed. Panini, 2009, 13 €