Publications dans Novembre 2007
Le programme manga de l'année prochaine s'annonce bien.
 

Lorsque les robots se cherchent des visages.

Si rien n’est encore confirmé, il semble que les éditions Kana sortent, enfin, le nouveau chef d’œuvre de Naoki Urasawa dans le courantde l’année prochaine. Pluto, c’est son nom, s’inspire d’une des plus célèbres aventures d’Astro le petit Robot, dans laquelle le gentil héros affrontait un alter ego puissant et sans corps. Dans cette relecture moderne, Astro n’est plus le personnage principal mais une sorte de légende ondoyant en arrière-plan, miracle d’une science touchant du bout du doigt l’humanité faite machine. Encore une fois, les thèmes chers à Naoki Urasawa résonnent de toute leur force, et pour ceux qui souhaitent en découvrir plus, le dossier que j’avais écrit avec Romain Brethes pour Chronic'art est encore disponible à cette page (puis cliquer sur téléchargement25urasawa.pdf).

Sinon, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, voici la seconde : en parallèle de l’édition de Pluto, les éditions Kana publieraient le Astro Boy original de Osamu Tezuka. Seul bémol, il semblerait pour le moment que ce ne soit pas l’intégrale, mais une anthologie des meilleures aventures, apparemment en cinq volumes.

Toutes ces informations sont bien sûr encore à prendre avec des pincettes, mais la rumeur enfle, ce qui est bien souvent un bon signe. Que voilà un programme excitant.

 
Giraud et la peinture de l'Ouest américain
 

Avis aux amateurs de radio et de westerns

Dimanche après-midi, sur France Culture, l'émission Tout un monde était consacrée à l'exposition "La mythologie de l'Ouest dans l'art américain" au musée des Beaux-arts de Rouen (jusqu'au 10 janvier 2008). A ce propos la parole y est largement donnée à Jean Giraud, qui s'exprime sur son admiration pour les peintres Catlin, Remington et Russell...

Il vous reste un petit mois pour écouter l'émission sur le site de France Culture  et quelques jours pour la podcaster...

 
Château L'Attente de Linda Medley
 

Bégaiement

Aujourd'hui je voulais vous parler de Château L'Attente de Linda Medley aux éditions çà et là...

Quoi ? ... Comment ? ... Stéphane aurait déjà fait deux posts dessus ?

Ah désolé... Il doit y avoir une faille dans la trame du réel... comme dans Matrix quand passe le chat, non ?

M'en fous, moi au moins mon visuel montre le bouquin dans sa version française, et ça y est il est sorti pour les gens normaux qui sont pas journalistes !

 
Château L’attente, Linda Medley, Çà et là
 

  « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », certes, mais après ?

Voila, en quelques mots, le tendre projet de Linda Medley, écrire une contrepartie marxisante à la Belle au bois dormant qui démontrerait que les souillons, grouillots et autres petites mains des arrière-plans méritent autant d’attention que leurs aristocrates de maîtres.

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C’est pourquoi, une fois princesse Belle -cette garce immature- envolée au bout de quelques pages, la vie reprend son cours. Les adjuvants poursuivent leurs aventures, seuls, et quelqu’un prend le temps d’en témoigner. Ainsi, détail rare mais symbolique, le titre de ce récit là ne s'appuie pas sur le patronyme d’un héros, mais sur celui d’un lieu, le Château l’attente.

Un lieu jadis admiré, abandonné, puis rénové par les survivants désœuvrés. Tous et toutes, figures secondaires de la littérature de jeunesse et fantastiques, y émigrent pour trouver repos et reconstruire un autre merveilleux, moins épique, quotidien. Entre une cigogne, des elfes farceurs, un bébé monstrueux, sa maman femme battue en fuite ou une armée de bonnes sœurs barbues, autant dire que cette population croissante tient pour beaucoup de l’auberge espagnole.

Une richesse humaine particulièrement enluminée par l’approche généreuse des personnages, le temps consacré à les décrire, les écouter converser ou les observer se taire, se soutenir dans l’adversité ou se moquer. Ce Château L’attente est magique, autant pour les mystères qui s’en dégagent que l‘harmonie sociale qui s’y construit. Comble du luxe, l’ouvrage est d’une somptuosité rare, 450 pages avec reliure cousue, marque page en tissu et couverture de grimoire joyeux.

Son prix, lui, est extraordinairement bas. Cadeau de noël idéal, divertissement de l’année, les compliments manquent pour en parler. Quoi qu'il en soit, ce récit original peut convaincre quiconque, hermétique à l’heroic fantasy. De la même manière qu’il réussira à coup sûr à réveiller l’amour du genre chez ceux, amateur de bande dessinée, qui s'en sont écartés par lassitude. Magique, à bien des égards.

 
Château l'Attente et pompes funèbres
 

S'il faut mourir, autant que cela soit avec classe

Par Stéphane

Château l'attente de Linda Medley, nouveau livre des éditions Ça et là, sera peut-être leur dernier. Si les ventes sont trop mauvaises, ce sera la clé sous la porte.

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Or, cela serait dommage. Personnellement, je ne suis pas fan des éditions Ça et là. Sur notre blog, nous avions même été sévères avec Pedro et moi. Néanmoins, cet éditeur a toujours fait preuve d'une démarche sincère. Je ne partage pas ces goûts, je n'ai jamais défendu ces livres (je n'aime que ses Alec de Eddie Campbell, géniaux). Néanmoins, j'ai toujours apprécié l'éditeur pour ses qualités morales, ça m'ennuierait qu'il disparaisse.

Ça m'ennuierait d'autant plus que son fameux probable dernier livre est excellent. Château l'attente est capable de faire renouer avec l'héroic fantasy quiconque s'en est écarté pendant des années par lassitude. C'est un petit bijou d'humour et de subtilité, très référencé aux mondes des contes de fée et à la littérature de jeunesse. On y croise la Belle au bois dormant, des femmes à barbes, des cigognes et des bébés. C'est entre l'excellent Bone de Jeff Smith et ce que Shrek 2 et 3 auraient pu être s'il n'avaient pas été bêtement potaches et MTVisés. Quant à son dessin noir et blanc, il évoquera beaucoup aux amateurs de jeux de rôles. Pour ma part il me rappelle ces petites revues avec trolls et nains que Vlad faisaient avec ses potes avant, quand il avait encore le temps de se déguiser en Gandalf.

Pour finir, le livre est magnifique et son rapport qualité prix est proprement hallucinant.  Sa fabrication est finalement très proche de l'original luxueux, avec la reprise de son look de grimoire, sa reliure cousue et son marque page en tissu rouge. L'impression est très soignée, sur du papier épais. Bref, quand je parlais de rapport qualité prix hallucinant: le pavé de 450 pages coûte 26 euros, et je ne parle même pas du temps de lecture qu'il demande.

Je le conseille vivement, et dans cette situation de crise, j'espère que je vous aurai au moins donné envie d'y jeter un coup d'œil.

 
Irrésistible
 

On doit pas être les premiers à la faire...

On ne l'a pas encore lu mais ça commence comme ça :

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«  "Zoé, fais ci, fais ça  !" Autant vous dire que j'avais souvent rêvé de quitter mes parents...».

Il y en a un tome en occaz à 5€ à Serpente.

L'Arche de Zoé de Delente, Miniac et C'Noël. Des Ronds dans l'O éditions, 2006.