Publications dans Septembre 2007
Ces filles sont vraiment perdues
 

Pas toucher aux mythes

Mauvaise nouvelle. Dans l’après-midi d’hier, l’information est tombée, Lost Girl D’Alan Moore ne sortira pas en France. Non car l’espoir d’un succès commercial était de toutes les manières très faible, ni car le coût dantesque de fabrication décourage l’éditeur (c’est un coffret luxueux). Ce qui nous vaut l'annulation est une interdiction sous le motif d’incitation à la pédophilie. Guy Delcourt encourrait alors jusqu’à cinq ans de prison, ce qui, pour un livre onéreux et qui ne se vendra pas, serait quand même très cher payé.

Cette nouvelle est d’autant plus désastreuse qu’elle vient enrichir la longue liste des annonces d’indisponibilité des œuvres de l’artiste. 2007 aura été l’année des retraits de commercialisation successifs:

-Chez Delcourt, de V pour Vendetta et Batman Souriez suite aux pertes des droits

- Aux Editions U.S.A de La Ligue des gentlemen extraordinaires et de Jack B. Quick suite au départ en retraite de l’éditeur.

Heureusement que Watchmen ressort à 65 euros en prix de vente public minimum… Aouch !!! Mais qui a mal aux fesses.

 
Blood and Busts
 

More amazing adventures !

En effectuant des recherches pour le post d'hier, je suis tombé au détour d'une fenêtre sur le site d'un collectionneur d'affiches de cinema. D'affiches anglaises plus précisément.

Il en a beaucoup, depuis la fin des années quarante jusqu'aux années 80.  Pour tout amateur d'images fortes et surranées, la visite s'impose, d'autant plus que le site est fort clair et bien agencé, malgré des vignettes trop petites. Ces perles de la culture populaire sont classées en 8 catégories (dont une pour les films de la Hammer), de quoi satisfaire les exigences les plus variées...

www.britposters.com

Comme il a été vraiment trop dur de choisir une seule affiche pour illustrer cette notule, je vous ai ajouté une surprise de bon goût dans le lien ci-dessous...

 
Rascals in Paradise de Jim Silke
 

Palme d'or du kitsch

Au sein de la jungle profonde, des femmes dénudées offertes en sacrifices à des dieux impies... Le rythme hypnotique et angoissant des tam-tams de peuplades sauvages... Des aventuriers blancs à la chemise entrouverte et à la moustache vaillante... Des temples moussus au fond de clairières oubliées... Des ports exotiques  emplis de mercenaires avinés et de danseuses langoureuses.

Sommes-nous dans un roman du début du siècle passé comme ceux que pouvait écrire Edgar Rice Burroughs ? Non, nous sommes dans un comic-book publié entre 1994 et 1995.

Si Rascals in Paradise exhale un tel parfum désuet c'est qu'il a été fait par un vieux monsieur dont les rêves de BD et de récits d'aventures n'avaient pas bougé depuis un demi-siècle.

Jim Silke fut directeur artistique chez Capitol Records dans les années 50, photographe de stars et de pins-up dans les années 60, assistant de Sam Peckinpah dans les années 70 et scénariste de navets filmiques dans les années 80 (Les Barbarians, Sahara avec Lambert Wilson et Brooke Shields). Toute sa vie il remit à plus tard son grand oeuvre en BD... Un projet mûri avec soin, un rêve de fan dont le seul but est de ravir son auteur.

Dans les pages chatoyantes de Rascals In Paradise éclate avec vaillance toute une idéologie ringarde et machiste célébrant avec nostalgie une époque déclarée comme "plus simple et plus belle" par ses défenseurs. Parfaitement crétin, ce comic-book ravira les amateurs de pin-ups des années cinquante. En effet si les séquences d'actions sont épouvantablement mal menées, si les dialogues sont ridicules...

" - tout est si étrange sur cette planète ! Tout est si sauvage, si sensuel... ça me donne envie de faire des choses...

- ça,  ça  n'est pas la  planète,  mon chou,  c'est moi  !"

...certaines planches, celles qui assument le mieux leurs influences (l'art nouveau et les revues de charme), sont très réussies.

Certains pourraient, en défense de l'oeuvre,  arguer du second degré. Effectivement, si on ne peut être tout à fait sûr que ce fameux vernis ludique soit intentionnel de la part de l'auteur, il n'est aucun moyen pour le lecteur de s'empêcher de le projeter. Une bédé qui se lit comme on regarde un film dans une soirée pizzas en somme.

Rascals In Paradise, Dark Horse France, 5€ chez Aaapoum.

 
Objet trouvé
 

Friperie

En début de semaine quelqu'un a oublié rue Dante une chemise Ralf Lauren de taille L et d'une couleur oscillant entre le gris-vert et le gris-bleu...

 Comme Vlad préfère le noir et que Stéphane ne porte que des T-shirt de catcheur, l'oublieux est invité à venir recupérer son bien.

 
Aux armes !
 

Nouvelle catégorie néo-marxiste

Notre cher collègue Stéphane, le Tarantino de la rue Dante, se révèle sous son jour le plus prolétaro-chavezien, en qualifiant Tony Stark (le milliardaire marchand d'armes inventeur d'Iron Man dans l'univers Marvel) de "pourriture aristocrate capitaliste"  dans son commentaire de la bande-annonce du film Iron Man sur le site de Première.

 
La cité-feu, la rue : une affiche de Moebius et Darrow
 

Aujourd'hui nous mettons en vente dans la boutique de la rue Serpente un joyau de l'illustration signé par deux grands noms : Moebius et Geof Darrow. Il s'agit d'une très belle reproduction en offset (86 X 68 cm) édité en 1989 par Aedena, d'une des illustrations du fabuleux portfolio La Cité-feu.

Pour ce portfolio (1984) montrant des vues incroyablement détaillées d'une ville futuriste Darrow réalisait les crayonnés et Mœbius soignait l'encrage.

Un résultat qui dépasse les attentes des plus pointilleux.

Sur la photo ci-contre, découvrez une infime portion de ce chef d'oeuvre. En cliquant dessus, découvrez d'autres vues.

A vendre 400 euros, et c'est bien parce qu'il y a un petit accroc dans la marge en haut à droite (cf. photo sur flickr).

 
La véritable histoire de Futuropolis de Cestac
 

Mirroir

Enfin un post...

Le AAABLOG n'est pas mort, mais c'est vrai qu'on est pas trop actif rayon clavier en ce moment... C'est bon signe, ça veut dire qu'on vous rempli à ras bord nos deux boutiques de bonnes bédés à bon tarif et des belles raretés (certaines   à moins bon tarif... mais comme me le disait mon conseiller en commerce hier, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre).  Bref on ne chôme pas.

Chez Futuropolis non plus ils ne chômaient pas à en croire Florence Cestac qui revient sur 20 années de création éditoriale au sein de Futuropolis dans un documentaire en bandes dessinées, publié chez Dargaud, plutôt bien mené et très agréable à lire.

De la librairie Futuropolis du 15e arrondissement à la maison d'édition qui exhumait les trésors du passé et découvrait les talents de demain, Cestac retrace avec une certaine émotion cette aventure dont elle fut un des personnages principaux.

Une profusion d'anecdotes ravira les différents acteurs du monde du livre, les collectionneurs et les bibliophiles. Les habitués de ce blog devraient particulièrement apprécier les portraits de clients et de libraires loufoques, qui prouvent que certaines choses ne changent pas beaucoup.