Francis se promène dans la campagne.Soudain, il se retrouve le samedi 28 Septembre à Aaapoum Bapoum (rue Serpente) en compagnie de ses deux auteurs en pleine dédicace.La foule se presse en masse.Les libraires sont débordés, c'est la folie!Lucien rappelle aimablement qu'il faut acheter un tome de Francis à la boutique pour ensuite obtenir une dédicace.Francis en profite pour coucher avec la femme de son meilleur ami Lucien. (VLAN)
Russ Manning, Gil Kane et John Romita se sont retrouvés dans Télé-Poche de 1975 à 1980… Vous pouvez vous procurer désormais ces épisodes inédits et vierges de toute censure dans la boutique de la rue Dante.
Spider-man et Tarzan ont plusieurs choses en commun. Ils sont américains et sont deux icônes de la bande dessinée mais au-delà de ça, ils ont tous deux affronté la même menace, la même organisation malfaisante qui a sévi jusqu’au milieu des années 1990 à savoir, la Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence.
Nous ne vous raconterons pas comment cet organe à sévi pendant plus de quarante ans, ni par quelle magie il est parvenu à se maintenir jusqu’à aujourd’hui, alors que ses avis ne sont plus pris en compte. Il faut juste avoir à l’esprit que la Commission censura des milliers d’ouvrages et tout particulièrement les contenus érotiques, homosexuels et la bande dessinée dans son ensemble sous des prétextes ubuesques (couleurs trop violentes, histoires démoralisantes, incitation à la débauche, etc.). Précisons que cette commission comptait parmi ses membres les plus virulents des associations catholiques ainsi que les « Francas », une excroissance du parti communiste dirigée par un certain Raoul Dubois.
L’homme araignée et le seigneur de la jungle parvinrent donc à unir deux extrêmes dans un même combat contre l’impérialisme et la luxure. Les éditions Del Duca et Lug furent littéralement harcelé d’injonctions, d’avis et d’intimidations en tous genres pour avoir osé laisser le loup rentrer dans la bergerie et dans leurs publications. Mais au début des années 1970 la commission subit plusieurs revers et commença à émouvoir défavorablement l’opinion publique. Petit à petit le garde des sceaux ne suivit plus systématiquement ses rapports. Les temps changeaient et tout le monde ou presque en avait conscience.
Une infime parcelle de ces bouleversements se manifesta en 1975 dans le contenu d’un petit programme de télévision quand celui-ci invita la bande dessinée dans ses pages. Télé-Poche détaillait de façon exhaustive la grille des trois chaines et agrémentait son contenu avec des romans-photos, des jeux et des reportages sur les stars du petit et du grand écran. L’hebdomadaire voulait faire de son contenu quelque chose qui puisse passer de mains en mains au sein de la famille tout en ayant conscience que les enfants avaient un pouvoir de décision certain dans le choix du programme télé.
Lucky Luke et Tarzan furent les premières stars à figurer au sommaire de Télé-Poche, suivies par Spider-man et quelques séries éphémères dont le magnifique Starhawks de Gil Kane. L’hebdomadaire anticipa de deux ans la première diffusion de la série animée consacrée aux exploits du héros de Stan Lee. Bien avant Télé Junior et au grand damne des éditions Lug…
Le matériel imprimé par Télé-Poche correspond aux épisodes publiés chez Panini en 2008 sous le titre « Spider-Man (The complete Spider-Man strips) » avec en prime une qualité de traduction et d’impression sans commune mesure avec la réédition. Le programme télé ne censura, ni ne retoucha les cases de Tarzan ou de l’Araignée et n’eût pas à subir la moindre ordonnance. En publiant côte à côte les deux cibles privilégiées des censeurs, Télé-Poche signifiait un peu plus la vacuité de la Commission de surveillance et de sa mission sacrée.
De leur côté les éditeurs historiques des deux héros, échaudés par toutes les tracasseries de la Commission, continuèrent à s’autocensurer et à prendre pour argent comptant les avis rendus par l’organisme sans prendre conscience que ce dernier avait perdu énormément de crédit.
Camille P.