Le protagoniste principal du Bavard est un loser affligeant dont la zigounette se met soudainement à parler. Comme si ça ne suffisait pas, ladite quéquette est un c*nnard fini.
Voilà. Une intrigue pareille suffit à illuminer ma journée. Qu'il est beau le produit de l'imagination humaine.
À dire vrai, je suis pleinement convaincu qu'un jonc parlant -ou à qui on parle- est apparu à un moment quelconque (adolescence, soirée ivre, ennui total aux toilettes le matin...) dans les délires amusés d'une grande partie de la masculinité mondiale. Il fallait bien dès lors propager le concept dans nos principaux médias d'expression. D'ailleurs certains sites d'information décrivent le sexe qui parle comme l'un des films pornographiques français les plus connus. Nous nous éloignons toutefois de la bistouquette pour aller visiter le coté d'en face.
Paolo Baciliero (ou Bacilieri selon bedetheque.com et les couvertures de ses ouvrages suivant) dessine bien. Il a même eu le droit à un album chez Mosquito, c'est dire. La tête de nœud du... et bien du nœud en question, justement, est tordante.
Comment passer la barrière rebutante d'un abject zgegue difforme proférant des insanités? Étonnamment, de nombreuses façons qui emmèneront le personnage principal de Zob en Scylla. Attendez vous à pas mal de gros plans péniens, d'onomatopées pressantes (il y a un magnifique TPUMFTH en début d'album) et de cochoncetés verbales qui formeront un mélange tout à fait cocasse.
Le Bavard, Baciliero, Albin Michel (l'écho des savanes), 1988, 6€