Publications dans Janvier 2014
ARRIVAGES DANTE
 

Bon en fait j'avais écrit ça la semaine dernière, mais je n'ai pas eu le temps de le publier avant... Du demi-frais en somme comme pourrait dire Ordralfabétix.

• Dimitri, anciennement Guy Mouminoux, sans doute un des doyens de la bande dessinée franco-belge est surtout connu pour sa série caustique Le Goulag, collabora dans les années 60 avec Jijé sur la série Valhardi. À la même époque il réalisa pour Pilote la série Goutatou et Dorochaux. Il n'eût pas alors les honneurs d'une publication en albums.  Il fallut attendre une dizaine d'années et les efforts patrimoniaux d'Albin Michel pour que paraissent un premier livre, agrafé et en noir et blanc, des aventures maritimes et arnaques diverses du Capitaine Dorochaux (ou Dorochaud) et de son second, Goutatou, deux chats dans un univers animalier très éloigné de Disney. C'est précisément ce premier album en noir et blanc que nous venons de récupérer : La puce à l'oreille, 1976. En très bon état, nous le vendons 20 €. J'en profite pour rappeler que le sulfureux Dimitri a toujours son intercalaire dans notre échoppe.

Pom et Teddy de Craenhals, édition originale de 1960. Nous la vendons 100 €. elle cote certes 150 €, mais nous tenons à signaler à notre aimable clientèle quelques menus défauts : absence du point Tintin et les coins sont usés, laissant entrevoir le cartonnage. En revanche le dos est très bien et absolument pas abimé à la coiffe.

 
ANGUILLE ET MORTIFICATIONS
 

A toi, Auteur que nous n'avons pas su reconnaître convenablement, nous rendons hommage. 10 bonnes minutes après ton passage à la boutique, Lady Stardust a trouvé et Alecs, qui fut ton interlocuteur, a tilté. 10 bonnes minutes trop tard et il ne reste que la frustration à ce pauvre Alex qui conseille ta BD avec ferveur à chaque fois qu'on lui en donne l'opportunité.

1493291_10151807422152820_1153374343_o.jpg

A toi, Valentin Seiche, auteur d'Anguille et baldaquin..

"Revieeeens, reviens, revieeens" pourrez vous entendre doucement entre les rayonnages aujourd'hui tandis que les échos des suppliques d'Alecs s'estompent douloureusement.

 
IL Y A DE L'IDÉE
 

"-Bonjour monsieur, où sont vos crayons?

-Mhhhh, j'ai bien peur monsieur que nous soyons spécialisés dans la bande dessinée. La fin de l'itinéraire du crayon, en somme.

-pourtant j'ai vu marqué crayons dehors."

Nous allons voir et...

"Aaapoum Bapoum, gros rayon occasion & petit prix"

Pas loin.

 
1994 : LA FIN DES TEMPS !!!
 

Sirius... Voilà un pseudonyme qui sonne comme une invitation au voyage intersidéral ou comme un nom de prophète, voir de thaumaturge.

On imagine qu'il s'agit a priori d'un disciple de Nostradamus, de Cagliostro ou de Copernic,  et non pas d'un auteur de bandes dessinées. Cette signature énigmatique – celle en réalité de Max Mayeu – fut pourtant apposée sur quelques séries mémorables, notamment sur L'Épervier bleu,  Pemberton et l’édifiante saga des Timour.Les Timour... Mais c'est quoi au juste les "Timour" ?

Hé bien ami aaapoumien, il s'agit d'une série très originale en trente deux albums, qui remonte le cours de l'histoire à travers les aventures d'une famille. L'odyssée commence avec La tribu de l'Homme rouge  ("La Horde de Timour" et "Le Grand feu des Timour"-  dans Tintin de 1953 à 1954) pour se conclure quelques millénaires plus tard avec Le fouet d'Arafura.

épervier-bleu.jpg

Mais en 1994 sort un ultime album comprenant de courtes histoires (dont la dernière restera inachevée) : il s'agit de La fin des temps. Avec Les traîneurs de sabre et Le fouet d'Arafura, cet album fait parti du trio infernal pour tout collectionneur et inconditionnel des Timour. Infernal parce que rare, et rare parce que tiré à un nombre d'exemplaire réduit.

Aaapoum Dante dispose d'un exemplaire en parfait état de La fin des temps. Nous avions aussi il y a peu, Les traîneurs de sabre mais notre spécimen a trouvé preneur avant que nous n'éditions cette brève.

La fin des temps par Sirius (1994)48 pages couleurs,Éditions Dupuis,Prix Aaapoum : 80 euros (état TBE).

 
L'ÎLE INFERNALE DE YÛSUKE OCHIAI
 

Une série B concise et efficace qui va droit au but sans abandonner les qualités du manga.

Un grand nombre de clients entrés dans l'âge adulte, voyant leur temps disponible et leur durée de vie restante s'effilocher, nous demande souvent des conseils sur des séries mangas courtes. Nous sommes régulièrement dans l'embarras, car dans le domaine du manga, exceptées les histoires complètes ou les nouvelles du style gegika, nous avons peu de choix en purement distractif, étant donné qu'une série courte signifie souvent une série dont le succès était trop relatif pour que l'éditeur juge opportun de pousser l'auteur à la poursuivre. Cependant nous avons parfois quelques exceptions. Ainsi cette Île infernale d'un inconnu, Yûsuke Ochiai...

Une nouvelle fois le confinement insulaire, motif récurrent dans la fiction d'aventures et particulièrement dans la productiuon nippone, est au cœur de l'intrigue. Sans perdre de temps on apprend que la peine de mort ayant été proscrite la justice japonaise envoie désormais les criminels endurcis dans une île, surnommée "l'Île infernale", où ils se débrouillent tranquillement entre psychopathes. Le héros, Mikoshiba, un colosse ombrageux à la belle chevelure et au visage assez gracieux malgré son air renfrogné, s'y retrouve expédié pour le meurtre de cinq personnes. Il semble qu'il en soit ravi car il cherchait précisément à y aller... pour retrouver quelqu'un. Amitié ? Soif de vengeance ?Nous n'avons pas le temps de nous poser de trop de questions, ni nous, ni son faire-valoir, un petit truand volubile et peureux débarqué en même temps que lui... Ça cartonne assez rapidement dans tous les sens, les autochtones se dévoilant aussi féroces que prévu.

On découvrira bientôt une ville, une organisation ultra-hiérarchisée et sectaire, construite autour d'une figure féminine déifiée et de combats dans une arène (Mikoshiba n'y coupera pas, chic !), mais aussi de mystérieux scintifiques et des manipulations génétiques... Voilà un récit rythmé, construit autour de motifs familier mais qui finit par surprendre par la force de son intrigue et l'habilité de ses rouages. Certes il comporte sa dose d'invraisemblance et de naïveté politique, son final est un peu accéléré et décomplexé, mais tout de même ! Les récits de série B menés avec une telle concision et une telle efficacité sont rares. Car l'auteur boucle tout en trois tomes, là où d'autres auraient délayés pendant des plombes. OCHIAI Yûsuke balance toutes ses idées pour produire une intrigue haletante et inventive, alors qu'il aurait pu les économiser. Contrairement à beaucoup de  séries courtes, celle-ci ne laisse pas un sentiment d'insatisfaction (rappelez-vous le final pourri de Blue Heaven par exemple, pour rester sur des séries de trois tomes !), tout au plus un léger sentiment de frustration devant la fin d'un plaisir. Une telle générosité ne peut être le fruit que d'un jeune auteur, pas encore rendu matois par l'expérience. Bravo et merci aux éditions Komikku d'avoir traduit ce titre.

Mis à part l'unique pack des trois tomes en occasion vu en magasin ce matin (15 € au lieu de 23,70 € en neuf) nous ne disposons d'aucun stock sur cette série. Aussi dépêchez-vous ou achetez-les en neuf dans le circuit habituel, ce qui est toujours bon pour les libraires et les éditeurs.

L'Île infernale de OCHIAI Yûsuke, 3 tomes chez Komikku. 2009-2010 au Japon, 2012-2013 en France.codes EAN :97910916100019791091610094 9791091610131

 
LES ARCHIVES DE BD Trésor n°2 : GENNAUX et FORTON
 

Après un premier numéro sur Remacle, Les archives de BDTrésor (éditions De Varly en lien avec le site BD Trésor) continuent leur travail de mise en lumière des artistes méconnus de la BD franco-belge. Ce numéro met à l'honneur le travail de Serge Gennaux. Surtout connu pour L'homme aux phylactères et ses planches expérimentales, explorant les propriétés du médium, ce pré-oubapien belge se confie sur une vingtaine de pages. Christian Jasmes le fait parler de ses débuts, de son passage dans l'atelier de Tillieux, de son travail sur les Télé-graphistes, série illustrée par Jamic caricaturant la télévision belge d'alors... Un dossier abondamment illustré (ce qui ne veut pas dire vide) qui permet d'en apprendre un peu plus sur les coulisses du Journal de Spirou et sur des auteurs peu familiers des lecteurs français.

Ce numéro est complété par un article sur les Tintins antérieurs à celui de Hergé : le Tintin-Lutin de Benjamin Rabier et le Tintin des éditions Offensdadt, un gamin facétieux qui fut pas mal utilisé par Louis Forton, la figure totémique des éditions De Varly. Une vingtaine de planches de Forton complètent d'ailleurs l'article.

Pour finir vous trouverez un texte de Sergio Slama sur l'état du marché de la BD et un article de Georges Fernandes sur la censure dans Lucky Luke, intéressant mais qui mériterait d'être creusé. Si la fin du Lucky Luke T.6 : Hors-la-loi est différente dans sa version dans la collection Gag de Poche, peut-on avancer que cette dernière est la version initiale, le Gag de Poche n°24 étant paru en 1964 et l'album en 1954 (parution dans le journal de 1951 à 1952) ? La version Gag de poche reprend l'idée initiale des auteurs, refusée alors par crainte de la censure, mais elle reste toutefois postérieure, sauf si Morris a précisément remonté la planche de 1952 pour la version de 1964... Quelqu'un a les originaux pour vérifier ? Quoi qu'il en soit, il est très intéressant de constater que plus de dix ans après, cette affaire de censure n'avait toujours pas été digérée par le créateur de Lucky Luke. Il faut dire que l'air du temps soufflait alors à un certain cynisme sur les terres du western, avec la sortie de Pour une poignée de dollars de Sergio Leone en Italie. Sur ce sujet, voir aussi sur le site BD oubliées.

Ces secondes Archives de BD Trésor sont naturellement disponibles chez Aaapoum Bapoum, dans la limites des stocks disponibles (assez faibles), son prix est de 10 €. 62 pages, broché. Code EAN : 9782822800273. Si vous voulez les acheter par correspondance, autant aller directement sur la boutique de BD Trésor.