Publications avec le tag Vengeurs
ÉTRANGE ET STRANGE
 

Quelques aaapoumiens à l'humeur archéologue ont décortiqué ces dernières semaines de nombreux Strange, Spécial Strange et autres séries d'époque.  Entre deux genèses, ils ont fait quelques découvertes étonnantes. En voici trois :

Deadpool Mini-séries une et deux

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Deadpool est un personnage qui apparaît dans le Titans N°155, bien décidé à faire la peau à Nathan Summers alias Cable. Il dispose d'un bagou déjà ravageur mais de peu d'autres spécificités. Il revient ensuite sporadiquement dans divers autres séries, gagnant petit à petit en popularité.

Planqués dans les numéros 304 à 311 de la revue Strange se terrent les épisodes des deux premières mini-séries Deadpool, qui posent de manière abrupte le personnage (ça semble habituel à l'époque) avant de lui laisser finalement une série totalement dédiée par la suite. Créés  par Fabian Nicieza / Joe Madureira puis Mark WaidIan Churchill, ces deux arcs narratifs complets répondent à des épisodes d'X-force parus quelques années auparavant mais qu'il n'est pas nécessaire de dégoter pour autant. Deadpool y est déjà ce qu'il devrait être. Les personnalités multiples et le 4e mur en moins, me semble-t il, mais tout est en place pour que ces deux éléments apparaissent sans à-coups et sous peu. L'ambiance y est moins délirante, plus poussiéreuse ; l'anti-héros étant tout de même un mercenaire pur et dur avant de partir en vrille. Entre Sarajevo, la France, le Caire et l'Inde, Deadpool affrontera entre autre le Fléau dans une course poursuite internationale aux enjeux potentiellement faramineux, puis défendra son intégrité physique pendant que son intégrité mentale se fait la malle.  Notre petit pack se révèle bien pratique car ces épisodes n'ont pour le moment jamais été réédités.

Il parait que Mark Waid a dit au sujet du personnage: "Franchement, si j'avais su que Deadpool était à ce point un pauvre mec quand j'ai accepté d'écrire la mini série, je ne l'aurais pas fait." (Frankly, if I'd known Deadpool was such a creep when I agreed to write the mini-series, I wouldn't have done it.) Admettez que ça donne au personnage un petit caractère.

Strange 304 à 311, 55€Titans 155, 3€

X-men contre vengeurs

Vous seriez en droit de vous demander si Marvel ne nous a pas fourni avec le récent crossover AvsX une simple resucée de cette histoire. Et bien pas du tout. Dans cette aventure complète de 1988, les X-men fédérés autour d'un Magneto repenti (tandis que Charles Xavier explore les étoiles) affrontent popovs et vengeurs qui voudraient naïvement que Magnéto paye quand même un peu pour ses crimes contre l'humanité. On retrouve un même schéma de prise de position autour d'une entité surpuissante divisant l'opinion puis un clivage similaire avec des X-men se regroupant autour du problème en face de vengeurs qui imaginent détenir toutes les réponses du monde et pensent pouvoir tout gérer par eux même. Les changements les plus marquants et de fait les plus cocasses sont induits par la période politique ayant vu la création de ce comics. Tout est dorénavant un peu désuet mais le scénario et les répliques ne manquent pas de charme.

X-men contre vengeurs, un Récit Complet Marvel de  Stern, Rubinstein et Silvestri, 15€

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X-men Days of the futur past (futur antérieur)

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Quelques initiés savent que le second film X-men (celui de 2003) est tiré d'un arc narratif très apprécié appelé God love, man kills.

Nos archéologues du début de l'article ont découvert en rayon deux Special Strange, les numéros 35 et 36 contenant des épisodes d'Uncanny X-men étrangement similaires au pitch du prochain film Days of the Futur Past. Il s'avère après vérification que ce sont en effet ces deux épisodes qui servent de base au film. Quelques petits ajustements ont été fait à cause de l'inattendue notoriété cinématographique de Wolverine mais l'idée est la même. Et ça rend très bien en comics. L'histoire que je ne vous révélerai pas ici est audacieuse. La rupture tant narrative que d'ambiance avec les arcs adjacents lui donne une force toute particulière. C'est normal, c'est du Chris Claremont & John Byrne! Le site marvel-world nous apprend d'ailleurs qu'en 2001, la première partie de cette histoire fut élue vingt-cinquième meilleur comics de Marvel de tous les temps.

X-men futur antérieur, Spécial Strange N°35 et 36, €

 
Avengers Academy
 

Du bon divertissement Marvel

Le Marvel Heroes n°7 (nouvelle numérotation) sorti il y a un mois est agréable pour deux raisons. La première c'est qu'on nous a débarrassés, (contrairement à ce qu'on pourrait penser en voyant la couverture) de la pénible série consacrée au Hulk Rouge, personnage pitoyable aux origines grotesques et aux aventures consternantes. La seconde c'est que nous avons droit à une double dose d'Avengers Academy. Cette série récente, mettant en scène des personnages authentiquement neufs est de loin la meilleure de la revue et mérite à elle seule l'achat de ce titre en attendant une peu vraisemblable publication en recueil.

Une poignée d'adolescents à super-pouvoirs avait été prise en main par Norman Osborn au temps où ce dernier était le chef du monde (c'était le Dark Reign). Forcément Norman œuvrait pour faire de ces jeunes à problèmes de véritables super-vilains. Depuis, les bons ont repris le dessus (C'est l'Heroic Age) et ils se sont demandé ce qu'ils allaient faire de cette bande de jeunes pas forcément foutus... Naît alors la "Avengers Academy", créée pour canaliser, sous la férule de Hank Pym, le potentiel de ce groupe dans la bonne direction et tâcher d'en faire une éventuelle relève pour quand les Vengeurs seront trop vieux (ha ha !).

La principale tâche des bons scénaristes qui reprirent l'œuvre de Stan Lee fut d'insuffler un peu de nuance dans des personnages un peu bruts de décoffrage et pas toujours très subtils. Claremont s'en sortit bien en créant la seconde équipe des X-men qui mêlait nouveaux et anciens personnages. Miller fit des merveilles avec Daredevil. Plus récemment, des gens comme Morrison, Bendis ou Millar surent troubler le monolithisme de certains héros. Dans le cas de Avengers Academy, Christos Gage donne dès le départ une personnalité riche et ambiguë à une poignée de personnages nouvellement créés, avec lesquels il jouit d'une certaine liberté. Le résultat est brillant et fluide... Pas besoin pour lui de se compliquer la vie à essayer de rétro-insérer des traumatismes dans le passé de persos ultra-connus pour tenter d'en épaissir le vécu, processus parfois grippé par des manipulations couinantes qui laissent le vraisemblable sur le bas-côté.

Le résultat est une série qui se lit avec grand plaisir, aux dialogues impeccables, à l'humour rendant supportables les souffrances intimes d'adolescents perturbés au destin compliqué et subissant d'énormes pressions tout en tentant de devenir adultes. Gage met bien en relief les enjeux d'un suspense qui repose sur la fragilité mentale de personnages trop influençables car manquant de repères et d'expérience. Ici les principaux combats sont intérieurs.

Après un épisode 4 à la conclusion décevante car trop brusque et peu crédible, la série repart en beauté dans ce numéro de Marvel Heroes. L'épisode 5 nous montre "Foudre", un personnage qui semble n'être motivé que par le désir d'être célèbre, tandis que l'épisode 6 se concentre sur "Reptil" le nouveau chef de classe, en pleine crise de confiance en lui, qui tremble de voir son rêve d'héroïsme gâché par les ambivalences de la réalité.