Publications avec le tag corben
REVUES DES ÉDITIONS CAMPUS : Fin de stocks !
 

Les éditions Campus dans les années 80 proposèrent au public francophone des traductions du matériel publié dans les revues étatsuniennes des éditions Warren. Au programme de la science-fiction, de la fantasy et du polar, par d'excellents auteurs de bande dessinée des 4 coins du monde : Amérique du Nord et du Sud, Espagne, Philippines, Hollande... Corben, Maroto, Ortiz, Dick Matena, Mandrafina, Trillo, Matena...

La liste est impressionnante et le divertissememt de qualité.Jusqu'à il y a peu nous disposions de piles formidables de ces revues en reliure. Nous les vendions 1€ et nous les avons bien vendues ! Mon devoir est de vous signaler que nous arrivons au bout de nos stocks ! Et que certains titres sont déjà en rupture, notamment dans les Ère comprimée (la traduction du titre américain 1984).

Il vous reste donc très peu de temps pour profiter du tarif de 1€

(3€ sur notre site de vente, parce qu'il faut pas déconner, vu le temps passé à les emballer et à les expédier !)

 
RAGEMOOR DE R. CORBEN ET J. STRNAD
 

Ragemoor est une histoire horrifique, certes, avec des êtres humains qui deviennent fous et de moins en moins humains. Mais c'est surtout très drôle. Le grandiose est ici, comme souvent avec ces auteurs, parfaitement accoquiné avec le grotesque. Le personnage principal est d'une naïveté et d'une stupidité confondantes, mais largement excusable par son éternel isolement. Tel Perceval le Gallois, Herbert ne connait rien du monde extérieur et voit dans une prostituée matoise une gente dame aux nobles sentiments... mais le personnage de Ragemoor ne possède par contre aucune des qualités offensives propres au chevalier, et ses efforts héroïques s'avèrent délétères. Le personnage du domestique, le "fidèle Bodrick", bien plus entreprenant et efficace, est un régal.

En lisant Ragemoor, "une histoire à la Poe, à la Lovecraft" selon le souhait du dessinateur, on a effectivement l'impression d'avancer en terrain connu, d'écouter une variation sur une histoire connue depuis des temps ancestraux et brumeux, ce qui ravira les amateurs du genre et du maître. Ce récit aurait pu être fait tel quel dans les années 70, à ceci près – mais peut-être cette impression est-elle dûe au fait que je n'ai pas relu de vieux Corben depuis quelques années – que le caractère auto-parodique m'a paru plus appuyé.

Ragemoor_02.jpg

Techniquement, tel que le faisait remarquer Frédéric Poincelet dans le Kaboom n°3[1], Corben vient partiellement recouvrir son trait noir d'un voile gris informatique cherchant à modeler la surface. Ce procédé est très étrange et froisse un peu l'œil. À mon sens, loin de créer de la profondeur, il créé surtout un trouble irréalisant. En effet, le masque gris transparent semble appliqué à la truelle, débordant çà et là, n'englobant pas l'entièreté d'un trait et ne répond en apparence à aucune logique... Est-ce un calcul ?  de la négligence ? Je ne saurais répondre.

En tous cas, voilà une histoire agréable à lire si l'on aime les trucs dégueux, et très bien imprimée. Peut-être trop bien imprimée : les noirs bien noirs et le papier glacé font ressortir les bizarreries esthétiques sus-mentionnées. Le livre est agréablement maquetté, agrémenté d'une préface de François Truchaud, qui signe la traduction, et d'un court entretien avec les auteurs par Roger Ash. Notons également la présence des quatres illustrations couleurs pleine page faites pour les couvertures des fascicules originaux étatsuniens et quelques planches de croquis et de recherches graphiques.Le livre mérite donc amplement ses 20 € et vous pourrez le trouver chez nous incessamment.

Ragemoor de Richard Corben et Jan Strnad, éditions Délirium, 120 p. n&b, 20€.EAN : 9791090916111

[1] Richard Corben, un dessin monde, dans Kaboom n°3, 2B2M, novembre 2013, 6,95 €. Il est à ce propos amusant de noter les différences entre la réponse que fait Corben à Poincelet et celle qu'il fait à Ash dans l'entretien à la fin de l'album, sur la question du choix du noir et blanc pour cette histoire.

 
MOMENT D'ANTHOLOGIE AVEC CONAN
 

"Ce petit est dur comme le cœur de Crom ! Il nous en coupera, des oreilles pictes !"

Oui ! Conan bébé par Richard Corben ! Brandi à bout de bras musclés par son grand-père Connacht... C'est dans l'excellent Conan : Cimmérie publié en français l'été dernier par Panini. Une très bonne histoire de Timothy Truman entremêlant des péripéties du Cimmérien avec l'écho d'aventures passées de son aïeul. C'est très bien écrit dans le respect du lyrisme howardien et parfaitement mis en scène par Tomás Giarello (pour les séquences Conan) et par le vieux Corben, idéalement choisi pour évoquer l'histoire du grand-père et des générations passées de héros.Un livre hautement recommandable et qui serait parfait s'il n'était parsemé des atroces couvertures des fascicules originaux, signées par l'incongru Frank Cho — on se demande ce qu'un chien parfumé dessinateur de pin-ups vient faire par ici.

Conan : Cimmérie, Panini, 192 p. couleurs (de José Villarrubia), 24 € dans le circuit du neuf