Publications dans Décembre 2010
Locke & Key de Rodriguez et Hill
 

Patrick Batman m'a passé un comic qu'il avait pas trop aimé, et ça a été pour moi une excellente surprise.

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Il s'agit du premier tome de Locke & Key publié il y a peu chez Milady. L'histoire commence comme De sang froid de Truman Capote avant de clairement planer sur le genre fantastique. J'ai aimé ce mélange de thriller avec serial killer et d'histoire fantastique pas débile, avec une approche intelligente de la magie. Le graphisme gentillet permet de bien s'attacher aux personnages, là où un dessinateur cérébral et distancié aurait échoué. La lecture est garantie avec des vrais frissons de peur. Encore meilleure après minuit. J'en ai aucune à vendre pour l'instant, mais je vous recommande chaudement cette bédé, dont vous pouvez lire quelques pages en passant par le blog des éditions Milady.

Mon seul regret concerne le titre de l'album : Bienvenue à Lovecraft.

C'est à mon sens une connerie de donner le nom du célèbre écrivain à un lieu-dit, en l'occurrence une presqu'île. Rien de tel pour déprécier le produit qu'un tel clin d'oeil lourdingue, ça fait fan à la noix, limite fanzineux. En plus le style du récit est très éloigné de H. P. Lovecraft et plus proche d'un bon Stephen King. Stéphanie de chez Pulp's en face, qui sait beaucoup de choses, me confie d'ailleurs que Joe Hill est le fiston de Stephen.

 
Les corsaires d'Alcibiade Portfolio n°1
 

"Short 'n good !"

La toute jeune structure d'édition AspenKalel vient de produire ce portfolio édité à 100 exemplaires (plus 20 hors-commerce), qui célèbre en 10 planches la fin de la série Les corsaires d'Alcibiade, dessinée par Eric Liberge et scénarisée par Filippi (5 tomes chez Dupuis)...

Chemise toilée, ornée d'une petite image collée, contenant 10 planches, plus un justificatif de tirage. Numérotation et signature sur le justificatif ET sur la première planche. 35€.

La ligne éditoriale de ce portfolio est clairement orientée pin-up et chemises mouillées, comme on peut s'en rendre compte avec cet aperçu sur notre flickr.

La toute jeune structure d'édition AspenKalel vient de produire ce portfolio édité à 100 exemplaires (plus 20 hors_commerce), qui célèbre en 10 planches la fin de la série Les corsaires d'Alcibiade, dessinée par Eric Liberge et scénarisée par Filippi...

Portfolio numéroté et signé, 10 planches, plus justificatif de tirage.

A vendre notamment dans nos échoppes AAAPOUM BAPOUM

 
TOXIC de Charles Burns
 

Charles Burns ToXic. (Cornelius) traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Barbara et Emilie Le Hin, 64 pages, 21 €.

L’angoisse des héros, chez Charles Burns, est nourrie de trous noirs. Il y avait d’abord ceux, sensuels et répugnants, qui creusaient la chair tendre des adolescents en pleine mue dans Black Hole (sa précédente œuvre). Il y a désormais les trous noirs, au contraire psychiques et insaisissables, qui rongent la pensée abasourdie de Doug dans Toxic. Convalescent, sous l’influence de calmants et des lectures de Burroughs et d’Hergé, Doug le jeune accidenté rêve durant ses longues absences médicamenteuses d’un monde écartelé entre New-York et Tanger, riche de créatures étranges, qu’il arpente lui-même avec l’apparence d’un Tintin.

Réalité et songes s’entrechoquent peu à peu et se dissolvent l’un dans l’autre. Seuls quelques X (du titre), biffés sur un calendrier, l’attachent un tant soit peu au réel. Pour combien de temps encore ?

Quel ravissement de suivre, autour d’angoisses et territoires qui lui sont propres, Charles Burns travailler son langage. Bien sûr, les cauchemars de Doug sont des reconstructions du réel, chargés de symbolisme, à décoder. Mais ce qui étonne, au delà d’un ravissement esthétique alternant pictogramme et réalisme avec la même virtuosité, ce sont les inventions de langage destinées à figurer l’incorporel (d’une pensée sous drogues), chez cet artiste longtemps travaillé par la représentation du corporel (de l’éveil à la chair).

Or là, justement, dans ce challenge de l’immatérialité à dessiner, Burns trouve matière à sa plus belle idée : l’invitation de la couleur. Par delà les enjeux décoratifs ou l’hommage à Tintin, la couleur apparait, pour la première fois chez ce génie du noir et blanc, pour incarner une valeur : celle du temps disparu de l’amnésie. Des cases vides, emplies de couleur pure, pour notifier les trous noirs de la pensée, voilà un paradoxe qui n’est certainement pas sans convoquer une certaine poésie. (les Inrockuptibles du 25 octobre)

INTERVIEW VIDEO DE CHARLES BURNS POUR GQ MAGAZINE

 
Les Détachables n°15 : Dupuy et Berbérian
 

Panoramique urbain

La galérie Sans Titre à Bruxelles éditait il y a quelques années, à l'ocasion de leurs expositions, des planches sérigraphiées appelés "détachables", car leur acquéreur pouvait les scinder en 6 cartes postales...

Le panoramique qui me fait face n'a pas été découpé, heureusement.

Il correspond à l'exposition de Dupuy et Berberian qui eût lieu du 15 novembre au 7 décembre 1996.À noter que le nom d'un des deux auteurs a été amoché en "BERBREIAN" au recto de 5 des 6 potentielles cartes postales...

Nous proposons un exemplaire de ce produit à 60 euros.

 
Une sérigraphie Milton Caniff numérotée mais non signée
 

Pat est un type courageux...

Cette sérigraphie d'origine inconnue, numérotée à 180 exemplaires semble reproduire une case de Milton Caniff.

Je ne sais pas d'où elle vient, mais elle traîne depuis un moment, maintenue roulée par un élastique à cheveux sur le bureau de la rue Dante.

Si on ne fait rien, elle sera encore là fin 2011 et couverte de sauce de burrito. Donc elle est à vendre à 20€ et je la cache dans un carton à dessin.

Toute info sur son origine est la bienvenue.

 
Exposition Sergio Toppi
 
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Cette année, le type qui s'occupe des événementiels et de la communication chez AAAPOUM BAPOUM a pas mal glandé. On aimerait bien le virer mais on peut pas, il a des parts dans la boite. En tous cas on sait pas trop ce qui se passe mais il semble s'être pris d'un sursaut de vitalité. Le voilà qu'il organise coup sur coup trois expositions pour ce début d'année. Paraîtrait même qu'il aurait envoyé une newsletter à nos abonnés, ce qui, si la rumeur s'avérait vraie, relève quand même du miracle.

Bref, voilà qu'à l’occasion de la sortie de l’intégrale du Collectionneur, notre vénérable échoppe AAAPOUM BAPOUM du 14 de la rue Serpente accueillera une trentaine de dessins et de planches originales de Sergio Toppi. Maître italien du noir et blanc, amoureux de la grandeur,  Sergio Toppi est un auteur majeur.

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LeCollectionneur, comme beaucoup de héros de la bande dessinée italienne, est un « anti-héros », antipathique parfois, individualiste souvent, dangereux tout le temps. Loin des salles de ventes aux enchères feutrées, ce dandy pirate traque l'objet d'art volé. Face à cet esthète du méfait, ne pas respecter les bonnes manières conduit droit à la mort. Des jungles de Bornéo aux plateaux afghans, se déploie le cruel marivaudage des héros coloniaux, maîtres es-rapines et embuscades florentines. Aristocrate dévoyé, le Collectionneur court après tous les Faucons Maltais que lui offre Toppi, ce génial géo-graphiste de l'Aventure.

Le vernissage, grand événement auquel vous êtes d’ores et déjà conviés, se tiendra le Jeudi 16 décembre, à partir de 19h, en compagnie de l’éditeur et d’un spécialiste de Toppi. Petite conférence, discussions enflammées, jus de fruits, vins et amuse-bouches variés vous attendent. N’oubliez donc pas de réserver cette soirée, et venez vous joindre à nous pour un verre tout en scrutant passionnément ces sublimes grands formats à l’encre de chine.

Elle devrait durer jusqu'au 15 janvier, pour ceux qui n'auraient ni le courage ni le temps de venir le 16 décembre au soir. Lui succédera, soyez d'ores et déjà informés, une exposition sur le nouveau livre d'Hugues Micol, sur le japon médiéval, à paraître aux éditions Futuropolis.