Publications dans Novembre 2010
Les Couzes de Jürg et Baloo, éditions Emmanuel Proust
 

Trash art ? Pop art ? Porn art ? Sous-culture ?

Emmanuel Proust ! 

Par son incommensurable laideur et par sa frontale vulgarité, la couverture de Les Couzes impressionne. Un choix aussi audacieux doit recouvrir des intentions esthétiques avant-gardistes. Un mauvais goût qui fasse autant "mauvais goût" ne peut être le fruit de l'innocence. Peut-on trouver dans le neuvième art une première de couverture qui fasse autant "arts plastiques" ? Quel portrait de l'Amérique va-t-on trouver derrière ces rotondités scintillantes ?

L'histoire de ce premier tome se révèle moins surprenante que ce à quoi on pouvait s'attendre. On se retrouve avec un road-movie redneck et sudiste où se prélassent les échos de tout un pan de la fiction étasunienne, dans lequel on trouve pêle-mêle les Ducs de Hazzard, Doux, Dur et Dingue, les frères Coen et les frères Farrelly, Preacher, etc...

La tonalité est résolument crétine et outrancière, avec quelques répliques réussies et d'autres moins ("J'avoue que j'apprécie pas qu'on puisse comparer mon noble fessier à un vulgaire donut"). Aux pinceaux, Jürg cherche encore sa voie, entre Mezzo et Vuillemin, avec pas mal de promesses et une belle marge de progression.

Malheureusement ce tome 1 est déjà paru depuis plus de 6 ans et les espoirs sont minces désormais de voir se boucler une trilogie. On ne saura jamais si les audaces promises auraient fini par se concrétiser. Consolation, l'histoire se tient assez bien en elle-même. Il faut dire que la révélation finale est largement éventée dès la moitié de l'album par tout lecteur attentif.

Les Couzes, tome 1, quelques exemplaires soldés rue Serpente. 3€.

Au fait "les Couzes" c'est une abréviation pour "les cousins". Je connaissais pas, j'ai encore appris quelque chose.

 
Mazel tov !
 

Je l' admets j'ai la râle bien facile. À la manière d'un Léon Prunelle, des chapelets d'insultes me sortent de la bouche dès lors que je découvre notre grille salopée ou que je m'intoxique avec le café maison...

Bref, comme bien d'autres, les mauvaises surprises ont le don de m'exaspérer, surtout le matin.

Mais cette semaine en embauchant rue Dante, je reste pantois en découvrant cette photo...

... délicatement posée sur le rebord de la grille d'entrée. J'ose croire que ce geste n'est pas le fruit du hasard, qu'il recèle un sens caché ou un signe.

Cependant le cliché semble quelque peu artificiel : la scène est trop parfaite, la mariée trop belle...

Du coup avez-vous une idée de la provenance de cette image?

Pas de cadeau à la clé, sauf si personne ne trouve la réponse de l'énigme "vache" de Vlad, dans ce cas peut-être que le lot mystère pourrait être ici transféré. À condition toutefois de fournir une preuve solide de la provenance de la photo.

 
Le mystérieux Dr Tourmente d'Alfredo Sommer et Jean-Blaise Djian
 

Et si Risso avait dessiné pour Okapi

Dans le catalogue des éditions Emmanuel Proust, il y a quelques années, il était vraiment exceptionnel de trouver un album correctement dessiné. Aussi en feuilletant Le mystérieux Docteur Tourmente, dans la collection Petits Meurtres, on est tout d'abord surpris par la qualité de son noir et blanc, de découvrir un cousin d'Eduardo Risso, un peu plus versé dans le réalisme. Le dessinateur espagnol Alfredo Sommer n'est autre que le fils de l'excellent Manfred Sommer, maître du noir et blanc dont nous vénérons les Frank Cappa. Alfredo n'est d'ailleurs pas un débutant, vu qu'il publia de nombreuses planches dans la revue Cimoc dans les années 80 et deux albums en France... (Alex Magnum sur des scénarios d'Abuli). Il signait alors Alfredo Genies. L'histoire écrite par J-B Djian met en scène des enfants détectives. Elle est un peu surannée, le Club des cinq n'est pas loin, j'aurais d'ailleurs pu la trouver enfant dans l'hebdo Okapi du groupe Bayard. C'est baigné de ces souvenirs que j'ai pu apprécier cette lecture un tantinet niaise, car le Docteur Tourmente est un récit pour enfants dissimulé sous l'imperméable noir du polar.

Nous en avons une dizaine à prix bradé rue Serpente, 5€ au lieu de 12,20€.

Puisqu'on parlait de la famille Sommer, j'en profite pour signaler que nous avons en solde l'excellent Somoza et Gomorrhe, une aventure de Frank Cappa publié par Kesselring en 1986, au tarif improbable de 5€ aussi. Par ailleurs il semble bien qu'une exposition consacrée à Manfred vienne de s'ouvrir à Barcelone.

 
10 décembre 1976 : Les nouveaux X-men débarquaient en France
 

Pas "mint" mais tout de même en "TBE"

C'est un exemplaire en fort bel état du n°6 de Spécial Strange que je vais mettre dans quelques minutes dans la vitrine intérieure de notre librairie de la rue Serpente. Un numéro mythique puisqu'on y trouve le premier épisode des X-men scénarisé par Claremont (Uncanny X-men n°94 aux Etats-Unis).

Changement d'équipe, donc, le départ de Marvel Girl, d'Iceberg, d'Havoc, d'Angel... et place au nouveaux Tornade, Colossus, Diablo, et le désormais célèbre Wolverine, alors connu sous le sobriquet de Serval dont la personnalité rebelle va pouvoir briller dans une rivalité tendue avec Cyclope qui assure la continuité entre les deux équipes.

En plus de cet épisode mythique, retrouvez deux team-up : L'Araignée avec La Torche et La Chose avec Thor...

30€.

 
Nungesser et Coli recherchent bédéaste
 

Meilleur Album Angoulême 2012

Une page a capté mon attention dans Le Parisien d'hier (n°20580). Il faut dire que rue Dante nous avons un voisin charmant qui chaque jour nous achète Le Parisen. Lui, il lit juste la météo et après il nous le donne.

Donc en page neuf est abordée la question des aviateurs français Nungesser et Coli. Il semblerait que ces gars-là aient bien pu être les premiers à traverser l'Atlantique par la voie des airs douze jours avant l'américain Lindbergh. Un passionné nommé Bernard Decré a déniché dans des archives un télégramme qui va dans le sens de cette thèse. Ce qui m'a surtout frappé, c'est la photo qui accompagne l'article et qui est reproduite ci-contre.

Les tronches de ces deux types sont épatantes (Coli c'est le borgne, l'autre c'est Nungesser, Le Hussard de la Mors !) ...

Et le blason qui est peint sur leur coucou, "L'Oiseau Blanc", est incroyable. Je sens un fort potentiel derrière cet emblème. Je suis loin d'être un spécialiste de la BD d'aviation (tellement loin d'ailleurs que ma participation au dossier du dernier Zoo m'a coûté mes vacances) mais j'ai toujours cru au potentiel commercial et scénaristique de ce département du neuvième art.

En commençant à se pencher sur le sujet, on peut vérifier que ce pressentiment est largement en dessous de la vérité. L'histoire de Nungesser et Coli dépasse toute fiction. Certains se laissent même aller à spéculer qu'ils sont morts à cause d'Al Capone ! C'est un sujet pour Pratt ou Tardi, ou l'amalgame des deux. Formidable !

Une occasion à ne pas manquer. Je vous le garantis, encore jeunes seconds couteaux de la bédé franco-belge, penchez-vous-y dès cette nuit, travaillez d'arrache-pied, prenez de la peine (le fonds qui manque le moins) et dès janvier 2012 vous pouvez décrocher le grand prix d'Angoulême, ou au moins le prix spécial du jury, ou je ne sais quel lot de compensation qu'ils auront sorti de leur macbookair.

Une bonne année serait nécessaire pour faire un bon album, mais sachant que le comité de sélection lit surtout les livres reçus entre septembre et octobre, avec un petit effort supplémentaire c'est jouable ! Allez foncez, ardents créateurs ! C'est un sujet en OR.

PS : Notre rayon aviation rue Dante est toujours assez bien fourni. Nous avons d'ailleurs reçu aujourd'hui un fort bel exemplaire de l'édition originale de SOS dans l'espace... Une aventure de Dan Cooper de 1971.

 
Mauvais genres : les classiques de la BD
 

À écouter

Sur France Culture, tous les samedi à 19h il y a Mauvais genres, l'émission de François Angelier. La session de la semaine dernière concerne particulièrement nos lecteurs, puisqu'elle était consacrée aux rééditions en intégrale des classiques de la BD des années 70. Au programme Olivier Rameau, Jerry Spring, Gil Jourdan...

On y apprend notamment que le dénommé "Festin" qui signait le scénario du Jerry Spring dessiné par Franz (un ouvrage honorable que nous vendons toujours rue Serpente) était en fait José-Louis Bocquet épaulé par Thierry Smolderen.

 
exégèse Giraud
 

Du Giraud a en avoir le tournis

Quand un girophile est ruiné et cherche comment se payer son prochain repas, il passe chez Aaapoum et voilà ce que ça donne...

On se rend compte que Giraud/Mœbius est sans doute l'auteur français qui a répondu au plus grand nombre d'interviews ! Et ce pour les supports les plus variés, des plus prestigieux aux plus confidentiels.

On remarque aussi que le geste viril de l'allumage de cigare séduit particulièrement les directeurs artistiques.

Diverses revues et fanzines, en vente à Dante. Prix variés.

 
Une dédicace de Aouamri
 

'O sole mio sta 'nfronte a te !

Sur une réédition de 1998 du tome 1 de Mortepierre.

C'est assez subtil. Le personnage qui est dans l'encadrement de la porte demande (on ne lit pas bien sur la photo, vu que c'est réalisé au crayon à mine de plomb qui a une facheuse tendance, quand il est appliqué sur du papier glacé à refléter la lumière électrique) "Vous aimez X-FILES ?".

Cet exemplaire est vendu dans notre échoppe de la rue Dante pour 28 euros.

 
Quizz : le mystère de l'allumette
 

Un coup vache

Ah... La jeunesse de nos chers créateurs du neuvième art, leurs débuts au sein d'obscurs fanzines...

Qui parmi nos lecteurs saura retrouver le bédéaste assez connu qui fut l'auteur de l'extrait ci-dessous ?

Le premier qui trouvera sera recompensé par un lot mystère dont nous avons la recette.