Publications dans Octobre 2007
Récurrence de la figure eastwoodienne : annexe 4
 

Blah Blah

Chancellor, enquêteur du futur est un agent galactique qui a un peu la gueule de Eastwood...

Du moins sur quelques cases, de temps en temps. Mais bon, il n'est pas très bien utilisé...

C'est une erreur de casting, car Chancellor n'arrête pas de jacasser, tout seul ou avec sa pote Hada Lugh. Pire on sait sans arrêt ce qu'il pense.  Or là où Eastwood est bon c'est dans la suggestion, dans l'ambiguïté et le laconisme. Si on sait ce qu'il pense en vrai, tout l'édifice s'effondre...

Non, pour ces histoires fringantes d'exotisme planétaire et de lutte contre la tyrannie, Duchâteau et Sanahujas ils auraient dû prendre un acteur volubile, un type comme Fabrice Luchini.

Chancellor, 2 tomes chez Glénat, épuisés depuis un bail...

Un pack à vendre à Aaapoum Serpente pour 24 euros (éditions originales).

Lire également :

Récurrence de la figure eastwoodienne : vanités des vanités

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 1 : Black is beautiful

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 2 : Dans l'ombre du pistolero

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 3  : L'oncle d'Irlande 

 
Le Mariage étrange
 

Si l’on vous disait qu’il y a fort longtemps, Chester Brownet Alan Moore collaborèrent dans une bande dessinée. Cela vous semblerait fou,non ? Et pourtant Hypernaut, récit de science fiction bienkitshouille tirée de la série 1963, les réunissait autour de SteveBissette. Alan au scénario, Steve au crayon, Chester à l’encre…trêve debavardage, voici le lien…

pour découvrir l'histoire complète, mais en anglais.

Quand on y repense, il a du culot le Chester. N’est ce pointlui qui un jour dit : «Alan Moore a une touche d’élégance. C’est un type futé,et il s’exprime à un niveau métaphysique, je ne peux le nier. Mais soyonsclair, s’il s’est cantonné au récit de superhéros, c’est principalement car iltravaillait pour une compagnie qui produisait du superhéros. »

Et toi Chester, c’était quoi ton excuse ?… hum hum…

Au fait, nous avons toujours les merveilleuses autobiographies du père Brown au magasin, deux livres  intelligents et émouvants sur les difficultés d'un enfant élevé dans un environnement religieux.

 
La révolution est en marche
 
attv_3.jpg

Moorathon, encore. Ce matin, le logo de la société de Télécom américaine AT&T s'est fait dégradé par des méchants révolutionnaires. Il s'agit pour ces criminels de dénoncer la collaboration de cette entreprise avec la N.S.A ; en effet, le scandale éclate en ce moment, mais AT&T aurait abondamment aidé l'Agence gouvernementale chargée de la protection du térritoire américain à mettre internet sous surveillance, sans même l'autorisation de la justice ni mandat...

Seul problème, cette révolution est-elle anarchiste ou crypto-communiste? Parce que moi, depuis le film et sa relecture politique curieuse, je ne sais plus.

N'oubliez pas, le 5 novembre prochain est le Guy Fawkes day

 
Concours Watchmen
 

Hier, on lançait l'aaanews, avec des promos exclusives sur notre catalogue de Moore.

watch.jpg

Aujourd'hui, c'est le blog qui offre quelque chose,avec le lancement d'un concours. Quiconque saura répondre à cette question, mail ou magasin, aura droit à 10% de remise sur l'intégrale Watchmen ancienne version de son choix :

De quel auteur de l'antiquité romaine Alan Moore s'inspire-t-il en partie pour rédiger les Watchmen?

Quiconque saura en plus citer, en latin, la phrase centrale extraite de ce livre,  d'où Les Watchmen tire son titre, aura même le droit à une sur remise de 10%, soit 20% de remise total, ouahhh.

En Stock, deux séries en première éditions six volumes, et une seconde édition en deux volumes.Peut-être l'une de vos dernières chances d'accéder à prix plus raisonnable à la traduction de Jean Patrick Manchette, l'auteur de polar, malheureusement non reprise dans la version qui ressort cette semaine.

 
Alanmooorathon. jour II
 
a_mooremini.jpg

Un Blogathon, c'est plus un marathon qu'un téléthon. Nous avons découvert cette pratique apparemment courante sur Inisfree, le blog sur le cinéma préféré d'aaapoum, à l'occasion du Fordathon, sur John Ford évidement.

Voila pourquoi nous avons décidé de lancer un Moorathon, cette semaine, à l'occasion des pluies de mauvaises nouvelles, de la ressortie de Watchmen, et puis tout ça. On va essayer de tenir le rythme tous les jours, mais rien n'est moins sûr.

Photo empruntée au site des éditions Carabas

 
Dans les burnes
 

"Moi je dis, les superhéros se battent comme des gonzesses!!!" Alan Moore

Evidemment, la citation ci-dessus est fausse... C'est une private joke pour les abonnées de la AAANIOUZE qui ont eu la chance de recevoir le mot de passe pour bénéficier de la promo spéciale sur cet auteur. Je vous fais baver là, je vous fais baver....

Les lecteurs du blog, eux, ne seront pas en reste, puisque voilà un superbe catalogue de coups dans les burnes superhéroïques pour les distraire.

De la finesse, du bon goût...

 
Par Crom !
 

Un bel écrin pour Howard

Cher Stéphane, une double bonne nouvelle pour toi et pour ton camarade de muscu David Doukhan ! Tu m'as confié récemment souhaiter développer ta connaissance de l'âge Hyboréen et de sa figure de proue Conan le Cimmérien. Certes les peintures de Frazetta et les BD de Buscema sont à tomber, amis avant tout il y a les bouquins de R. E. Howard, écrits souvent fragmentaires et parfois répétitifs mais emplis de vigueur séminale (comme on dit à Chronic'art). Or voici que les éditions Bragelonne annoncent la sortie prochaine (31 octobre ) d'un premier tome de Conan (apparemment ils ont l'intention de tout rééditer en 3 volumes chronologiques)  avec de nouvelles traductions et illustré par... Mark -Xénozoïque- Schultz que tu adores.

L'aperçu du livre provient du site Les chroniques némédiennes où tu pourras en voir d'autres et obtenir toutes les informations sur les Secondes rencontres howardiennes (le 27 octobre à Paris).

Fais gaffe tout de même : la lecture de Conan donne envie de dormir nu dans la neige, ce qui provoque rarement  de bons  résultats sur l'organisme des non-cimmériens.

 
De l’autobiographie en Bd à la peoplelifiction des auteurs
 

Sfar system

Le commencement fut approximatif, usant de l’acide distancede la représentation animalière, Lewis Trondheim évoque des fragments de sa vie, dessinateur évoluant parmi ses semblables, mis en scène avec talent et humour. Hormis la valeur de l’œuvre, cela ne prêta en apparence que peu à conséquence. L’autobiographie en bandes dessinées au sein de l’Hexagone connaissait de nouveaux explorateurs, après les premières expéditions menées par Binet, « l’Institution », ou Gimenez, «Paracuellos», dans les méandres incertains des années 80. Il s’agissait à présent de creuser le quotidien, avec un outil peu utilisé dans nos contrées, encore que déjà patiné outre atlantique. Certains le nomme Art Séquentiel (ouais j’viens de relire l’intello binoclard Scott Mc Cloud, ça se voit ?).

Liste non exhaustive en vrac de ces voyageurs de l’intime immobile : Jean Christophe Menu, Fabrice Neaud, Marjane Satrapi, Frédéric Boilet, Joan Sfar, Riad Sattouf, Guy Delisle, David B.

6a00d8341c924153ef00e54f2d84ea8833-800wi.jpg

Souvenirs d’enfances, mise en abyme de la pratique du dessin ou interrogation des affres du créateur, une peinture précise de la normalité du jour après jour, tirant de son expérience personnelle, singulière, le multiple parlant au plus grand nombre, à chacun de nous.

A priori, là se trouve l’intérêt de ce genre fictionnel. Si on veut savoir avec qui le yorkshire de Madonna a chopé la myxomatose (Elton John ? Possible…) on ouvre « Poils de cul images des blondes », pas le dernier Crumb.

Seulement voilà, à force de lire leurs petites histoires, de se marrer aux anecdotes de beuveries dans les festivals, de regarder s’étaler en noir et blanc ou couleurs directes leurs coucheries et autres ivresses de l’onanisme, on s’est habitué à leur intimité, on a cru bien les connaître, et on a fini par ne plus voir qu’eux, non l’histoire racontée.

 Ce n’est pas pour rien que Soleil a tenté un journal d’articles et d’interviews plus « léger », abondamment illustré non de dessins mais bien de photos, prises sur le vif, essayant de saisir la star sommeillant chez l’auteur de Bd. Choper l’état d’esprit, les demandes inconscientes du public est la marque d’un éditeur compétent s’pas. Manque de pot, les dessinateurs se débrouillent très bien tout seuls, qui mieux qu’eux pouvant maîtriser les images de autopeoplelifiction. Quand ce n’est pas leur compagne s’y roulant avec délectation.

 Exemple au hasard (mais alors vraiment au hasard l’exemple. Sarcastique moi ? Jamais) : «fraise et chocolat 2 le retour de sa verge dans mon fion ou son écume à la rencontre de ma vague parce que la poétique orientale sexuelle c’est trop classe ». Soit un lourd prémisse de cette tendance, l’argument en est simple, classique en un sens, un couple, lui mûr et mature, elle dans l’espérance pétillante de la jeunesse, s’aiment et adorent baiser ensemble. Elle narre cela en naïveté fraîche, pleine d’une pudeur exhibitionniste, car ce vécu est bien trop puissant pour ne pas le partager avec le monde.

 En soi, on aime ou aime pas, qu’importe (Pardon ? Une appréciation négative semble transparaître de mon propos ? Etrange, un aaapoumien est d’une objectivité sans failles, c’est un critère de recrutement, si, si, regardez Vlad)[1]. Non, si un tic agite pensivement mon sourcil gauche c’est en constatant que le protagoniste mâle en question est un auteur connu, principalement pour ses ouvrages autobiographiques (Encore qu’on ait déniché une série historique de jeunesse à base de romaines dénudées, tout se trouve chez Aaapoum Bapoum)[2], où il découvre que les Français ont un super pouvoir avec les japonaises, je vous laisse deviner lequel. Et là, bardaf, la question s’abat avec toute la légèreté d’un carnet de Sfar sur le crâne d’un représentant fourguant son troisième office de la semaine (Mais non ça n’a aucun rapport avec Fox…)[3] : en quoi le fait de savoir le nom de cette personne, et donc sa notoriété (A la mesure du milieu, relative quoi), apporte quoi que soit à l’histoire ?

 A part flatter l’instinct mortifère du voyeurisme (Et accessoirement m’énerver) ?

 Aucune création de sens n’influe cette tendance : les états d’âmes des « stars » s’étalent sans recul, sans lecture distanciée, sans ce travail de transposition fictionnelle qui fonde l’autobiographie. Même le matériau brut précédant la construction d’une œuvre branchée sur le direct du vécu a disparu... Il ne subsiste que la plus plate apparence du quotidien.

 Tous n’en sont pas là (Attention, note d’espoir et final positif en vue, la chèvre, le chou, tout ça). Un Sattouf s’amuse énormément de ça en présentant ses conversations avec des archétypes de dessinateurs, le format utilisé, strip à l’américaine, renforçant la parodie, et Gaudelette trace discrètement le visage d’une autobiographie au vitriol tendre de l’humour, usant d’un second degré salvateur d’émotions (Comment ça je deviens emphatique quand j’aime ?). Et Joe Matt repointe son museau et ses kleenex, Moebius décortique ses peurs et son imaginaire, tous prouvant que le sujet importe peu, la manière de l’exposer et ce qui l’étaye fait la différence.

 Les couches du petit dernier nous intéressent quand le propos n’est pas la marque des langes, mais plutôt les relations parentales et les réminiscences de notre enfance, entre autres. Reste à expliquer ça aux auteurs, facilement persuadés par les éditeurs que le moindre gribouillis sur leur intimité a valeur de patrimoine public.

Illustration extraite de Mes problèmes avec les femmes, Robert Crumb, Ed. Cornélius, 2007.

[1] Cette parenthèse est un exemple parfait de peoplelisation, ironique certes mais tout de même.

[2] Non, ça c’est de la publicité habilement glissée mine de rien, je vous ai déjà causé de la première série de Davodeau ? Vaut vraiment le coup celle là.

[3] Deuxième exemple de peoplelisation. Vous connaissez pas Fox ? Tsssssssss…