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Une bonne tonne de nouveautés
 

La photo ci-contre montre, sommairement étalée en vue d'un pré-classement, la moitié de notre arrivage (rue Serpente) d'il y a une dizaine de jours. Nous aurons bientôt fini de tout mettre en rayon.

De la bande dessinée de tous horizons est ainsi amenée à renouveler une partie de notre stock et l'aspect de nos rayons. Il y a eu notamment une avalanche de Blagues Coquines, ces bandes dessinées humoristiques que l'on achète "parce qu'elles font bien rire les collègues au bureau !" et qui reprennent la formule popularisée par Dany, en retraite de créativité avec ses Ça vous intéresse ?.

D'ailleurs nous en avons aussi du Ça vous intéresse ?. Pour les nostalgiques de l'ancien Dany, nous avons aussi eu de l'Olivier Rameau et de l'Arlequin, cette série qu'il commença avec Van Hamme. Au rayon cérébral, nous avons enrichi notre catalogue de pas mal de titres de la collection Horizons de Dupuis. Il s'agit d'œuvres de la prestigieuse collection Aire Libre, publiée à un tarif plus économique sous couvertures brochées...

Couvertures d'ailleurs déclinées avec des illustrations inédites. Vous pourrez ainsi lire et relire, ou faire découvrir les classiques que sont Le bar du vieux français de Stassen, Le voyage en Italie de Cosey, Halona de Berthet ou Sur la route de Selma qu'il dessina sur un scénario de Tome. Vous pourrez même vous creuser les méninges sur l'elliptique et peu compréhensible Missié Vandisandi de l'irritable mais talentueux Hermann...

Bon je laisse le clavier, j'ai des livres à classer avant l'ouverture.

 
The End League de Rick Remender, éditions Akileos
 

La fin des haricots

Après le cataclysme, la planète est ravagée et seul 10% de la population humaine a survécu. Parmi les rescapés, une bonne partie a développé des superpouvoirs... et la plupart d'entre eux ont suivi leur mauvais penchant et sont devenus des Vilains.

Dans un contexte aussi sombre que font les héros ? Quelles questions agitent le cerveau du plus puissant d'entre eux qui est le seul (ou presque) à savoir qu'il est en fait responsable de la grande catastrophe ?

Les grands questionnements moraux sont le piment indispensable des grandes histoires de super-héros. Ils sont le contrepoint cérébral au divertissement bagarreur insufflé par tout rassemblement de superpouvoirs. Il y a trois critères pour juger de la qualité d'un grand raout de surhumains :

1) Le nombre de gugusses en costumes mis en scène, la diversité chatoyante de leurs combinaisons

2) Le caractère impossible de la mission qui est attribuée aux gentils

3) Les choix moraux auquels ils sont confrontés

À l'aune du troisième critère The End League est une grande réussite. En effet qui peut proposer mieux comme crucial dilemne que :

Le sauvetage de l'humanité mérite-t-il le sacrifice d' UN MILLION DE NAZIS ?

Il fallait l'oser ! Franchement je ne vois difficilement mieux. Ce questionnement est le point culminant d'une succession de dilemnes assez foudroyants qui émaillent les péripéties désespérées d'une poignée de justiciers en déroute.

Les fans de comics ne manqueront pas de souligner les nombreux personnages décalqués sur des figures connues des grands éditeurs que sont DC et Marvel, mais ces emprunts, ces hommages, ne sont pas le principal intérêt de l'œuvre de Rick Remender, tout juste un jeu de piste routinier pour geeks. Ce qui étonne ici, c'est la noirceur du postulat de base et les ambiguïtés du final. Je ne peux trop en dire ici, mais il y a des éléments que je n'ai guère compris en conclusion du tome 2, et j'écouterai volontiers quelques éclaircissements de la part d'autres lecteurs.

The End League est une mini-série en 2 tomes, publiée en France par les éditions Akileos et nous avons en ce moment quelques tomes 1, rue Serpente, au prix réduit de 10€ au lieu des 14 initiaux. Cette série n'est pas indispensable, mais elle est plutôt bien dessinée (même si Mat Broome a beaucoup de mal avec les visages féminins) et son déroulement est distrayant et donne à penser. Ce qui n'est pas si mal.