Là je me permets d'émettre un doute sur la traduction (d'où le gras). Jérôme Schmidt n'a sans doute pas eu le temps qu'il fallait pour peaufiner son texte, mais si le mot dans la version originale est "brush", et c'est très probable, un "pinceau" eût été préférable, car il est impossible de faire ce que fait Charles Burns avec ce qu'on appelle par ici une brosse, ou alors je n'ai rien compris à ce qu'il voulait dire ou à l'utilisation d'une brosse.
Bon, et vous vous tâtez encore : est-ce que quelques pages sur Burns valent les 15€ que coûte cette austère revue ? Certes il dessine aussi les en-têtes des articles (encore que dans ce numéro la plupart des cul-de-lampe sont de la main de Tony Millionnaire, ce qui pourra d'ailleurs en intéresser quelques uns), mais bon 15€ ? 7,50€ d'accord... C'est là que j'interviens ! Oui, car il est rafraîchissant de se sortir la tête quelques heures des méandres de l'art séquentiel.
Ainsi pour vous donner envie je vais vous détailler le sommaire, par ordre d'intérêt croissant (à mes yeux, évidemment, et sans aucune concertation avec mes camarades de lutte et de jeu). Cet ordre est sans doute contre-productif, puisque la plupart des lecteurs vont s'arrêter aux premiers paragraphes qui seront les moins élogieux, mais enfin, c'est ainsi que mon instinct me guide.
• Le détective sauvage et la planète des monstres, bien qu'intrigant, ne m'a pas transporté. En effet il s'agit de l'hommage d'un écrivain argentin – Rodrigo Fresán– à un écrivain chilien, Roberto Bolaño. Je ne connais ni l'un ni l'autre, ce qui n'est pas un problème en soi. Le souci étant plutôt que la prose alambiquée de Fresán semble inlassablement tourner autour du pot si bien qu'à la fin on ne sait toujours pas de quoi sont faits les livres de Roberto Bolaño : science-fiction ? poésie ? oniro-réalisme ? C'est le problème parfois avec certains Argentins qui sont presque aussi doués que les Français pour entortiller la plus simple patate dans des couches de brume, de manière à lui donner de l'extérieur la silhouette d'un artefact complexe accessible aux seuls initiés. Je pourrai vous dire si c'est un bon article le jour ou j'aurai lu moi-même du Roberto Bolaño, ce qui n'est pas pour 2012. Reste que les passages où le rédacteur évoque le souvenir de ses rencontres avec l'auteur, sont, eux, fort agréables à lire et assez émouvants. Au passage je note que cet article est traduit de l'espagnol par Alexandre Civico. De l'espagnol ? Alors quoi ? The Believer n'est-elle pas une revue étatsunienne contenant du matériel original ? Cet article provient-il d'une source extérieure ? Si oui laquelle ? Tout ceci manque un peu de présentation et d'éclaircissements.
• Les griffes des morts vivants un vendredi 13 d'Adrian Van Young. Même si l'article est agréable à lire, le sujet dans ma sphère d'intérêt et le projet amusant, je n'ai pas bien vu où l'auteur voulait en venir. Le gars s'enfile tous les grands classiques du cinéma d'horreur par tranche de 24h maximum par série (Halloween, Zombies, Jason, Freddy, Hellraiser) et note ses impressions et idées. Les observations pertinentes abondent mais l'ensemble souffre un peu de vision d'ensemble.