Publications dans 2006
Quand on aime...
 

...on ne compte pas le nombre de ses post.

Par Stéphane

Yunagi no Matchi

Yunagi no Matchi

Depuis quelques jours je suis tombé sous le charme du Pays des cerisiers, comme vous avez pu le voir dans la petite chronique vidéo qui se trouve un peu plus bas. Et bien, j'ai reçu hier soir la couverture par mail. Elle est splendide, et rechauffe mon coeur des souvenirs de la lecture. Je vous la confie, en avant-première.

 
Vous ne pouvez pas savoir
 

Surtout si vous lisez ses livres

Par Stéphane

Ceux qui n'ont jamais rencontré Wandrille ne peuvent imaginer à quel point l’homme est bourré d'humour (tout court aussi, parfois).

Ayant eu l'occasion de travailler quelques heures en sa compagnie pour la chaîne Album, je peux vous attester qu'il sait se montrer hilarant. Alors, pour ceux qui lisent ses productions, je ne saurais que trop vous conseiller d'aller regarder sa profession de foi, nouvellement publiée, et le découvrir sous un nouveau jour, plus sympathique, celui d'un esprit vif et sarcastique. Cet article fut rédigé sans Smiley, conformément à la charte de ce blog

 
Au temps de Botchan de Natsuo Sekikawa & Jiro Taniguchi
 

5 volumes, Editions Le Seuil, sens de lecture japonais, 300 pages, 15€.

Par Stéphane

Filtré à travers son univers littéraire, le portrait de l’ère Meiji (1868-1912). Un monde de troubles et de mécontentements, si loin, si proche.

Botchan, l’irascible professeur né en 1906 sous la plume de Natsumé Sôseki, connaît au Japon la même immortalité littéraire que Tom Sawyer aux Etats-Unis. Dans ce roman, contant les aventures d’un jeune enseignant confronté aux vindictes d’élèves et aux tracasseries de collègues, Sôseki dénonçait une société japonaise qui, se heurtant au bouleversement de la modernité, conservait une valeur sûre : la bassesse humaine, sur laquelle le temps n’aura sans doute jamais prise. Heureusement, semblent dire -non sans une certaine malice- Taniguchi et Sekikawa dans la série de manga Au temps de Botchan, le romancier ignoraitque le livre deviendrait pour les critiques d’après-guerre le parangon de la littérature japonaise moderne. Sôseki abhorrait l’idée de l’entrée du Japon dans la modernité et la combattu fougueusement. Pourtant aujourd’hui, pas un élève n’échappe à la lecture du roman Botchan, et le portait de son illustre créateur figure sur les billets de 1000 yens comme un étrange remerciement. Quiproquo légèrement cynique, non ?

En tous cas le paradoxe est au cœur de l’écriture du manga de Taniguchi et Sekikawa, qui tentent de répondre à la question : A quoi aspiraient ces brillants penseurs, à la fois terriblement perspicaces dans l’observation de leurs contemporains et totalement incapables de pressentir l’avenir et la place qu’il allaient y occuper. En dévoilant le parcours croisé de quelques figures artistiques choisies au gré des coups de coeur, Au temps de Botchan sonde l’ère Meiji comme une mère sonde la blessure superficielle d’un enfant qui vient de trébucher et pleure, c'est-à-dire le visage camouflant un sourire pincé d’émotions et de tendresse.

Les relations avec l’occident nimbées d’attractions et de craintes, le désaveu de l’empereur -grand architecte de cette ouverture contesté sur le monde, sont bien sûr les grandes lignes qui dessinent en filigrane les contours d’un Japon s’inclinant vers la guerre. Mais au dessus de ce décor connu ondoient comme rarement les subtilités de la fracture intellectuelle qui déchira le pays au seuil du dix-neuvième siècle. C’est pourquoi les français qui entendent à longueur de temps dire que Jiro Taniguchi est le chantre du manga pour adultes -ce qui d’ailleurs n’est pas vrai- se doivent de lire Au temps de Botchan, titre méconnu et pourtant le plus ambitieux. Loin des mièvreries faciles et naïves des romances familiales, le série éclaire d’une lumière tendre cette pensée japonaise qui, comme le rappelle Sekikawa le scénariste au début du quatrième volume, n’a pas bougée d’une once en un siècle. L’affection que portent les deux mangakas pour cette société en crise semble dès lors indispensable, creusant la différence avec les œuvres traitant la même période. En effet, rares sont ceux qui, dès les années soixante-dix, reconnaissaient chez leurs aïeuls les maux qui assaillent aujourd’hui encore leurs contemporains. (paru dans Bulldozer 2, octobre 2005)

 
Formation béton
 

Par Stéphane

Je vous en ai déjà parlé, un cursus et un diplôme, destinés à former des professionnels capables de prendre place dans les différents domaines culturels liée à l'industrie de l'Otaku, vont être crées à l'Université de Phoenix, U.S.A, en septembre prochain. 

Des enseignants du monde entier seront chargés d'instruire les heureux inscrits aux rudiments de la création et du commerce de produits dit dérivés... 

Bref, si vous êtes intéressés, (à mon avis y a du pognon à se faire), n’hésitez pas à jeter un coup d’œil au site. L'inscription va bientôt démarrer, et le programme s'enrichit de jour en jour.

 
Mirage technologique
 

L'abus de photoshop peut nuire à la santé de vos héros

par Vlad

Hier dans le TGV j'ai lu les deux tomes de Kickback de David Lloyd aux éditions Carabas. Vous allez penser "mais qu'est-ce que ça peut bien nous faire qu'il lise dans le train ?". C'est juste marrant parce que je voulais parler brièvement du rendu de la vitesse en dessin. Pas de l'histoire de ce polar un peu sombre qu'on aurait bien vu en honnête série B américaine au début des eighties.

David Lloyd c'est l'anglais qui avait dessiné V pour Vendetta il y a plus de 20 ans. Dans cette œuvre magistrale, LLoyd, sur les directives de Moore, s'est montré un virtuose de la suggestion du mouvement. En effet V se meut à une vitesse surhumaine, fondant sur ses victimes en ne leur laissant que le temps d'un fugace mais intense effroi. Comment s'y prenait-il ?

1) par un art précis du montage, montrant l'ébauche d'un geste dans une case et ses conséquences dans la suivante.

2) par le choix pertinent du moment où il fallait arrêter un mouvement pour le capturer par le dessin : opération délicate qui consiste à isoler l'instant qui contient encore les précédents et qui préfigure déjà les suivants. Il y parvenait sans utiliser de traits de vitesse, de petites spirales et encore moins de flou photographique... Non juste la sobre élégance de se permettre d'exprimer un concept par son supposé contraire : la vitesse rendue par la fixité.

Comment un artiste de cette trempe a-t-il pu se laisser berner par les mirages de la retouche d'images par ordinateur? Le logiciel Photoshop, comme son nom l'indique a été conçu pour trafiquer des photos. Du coup il reproduit fidèlement l'effet de flou. C'est très facile. Hop on sélectionne une partie de l'image,  on déroule un menu, et on ordonne au logiciel de faire son office avec plus ou moins d'intensité... hop en deux secondes votre image est floue. Poussage de bouton, OK, 20 sur 20. Création artistique : zéro.

Le problèmes des gens qui ne sont pas nés avec un ordinateur dans les mains et qui commencent à fatiguer d'avoir à tout dessiner avec ces dernières, c'est que lorsqu'ils découvrent les miracles de la technologie ils pensent qu'ils sont les seuls. Le hic c'est que tout le monde peut faire ça et qu'en plus dans la plupart des cas c'est moche. C'est comme de croire qu'on est musicien parce que son portable fait du Chopin ou du Shakira. De l'extérieur, c'est un peu pathétique. ça fait même un pincement au cœur, comme de se rendre compte que tous ses amis ont voté Chirac.