Publications dans Derniers arrivages---
Le mystérieux Dr Tourmente d'Alfredo Sommer et Jean-Blaise Djian
 

Et si Risso avait dessiné pour Okapi

Dans le catalogue des éditions Emmanuel Proust, il y a quelques années, il était vraiment exceptionnel de trouver un album correctement dessiné. Aussi en feuilletant Le mystérieux Docteur Tourmente, dans la collection Petits Meurtres, on est tout d'abord surpris par la qualité de son noir et blanc, de découvrir un cousin d'Eduardo Risso, un peu plus versé dans le réalisme. Le dessinateur espagnol Alfredo Sommer n'est autre que le fils de l'excellent Manfred Sommer, maître du noir et blanc dont nous vénérons les Frank Cappa. Alfredo n'est d'ailleurs pas un débutant, vu qu'il publia de nombreuses planches dans la revue Cimoc dans les années 80 et deux albums en France... (Alex Magnum sur des scénarios d'Abuli). Il signait alors Alfredo Genies. L'histoire écrite par J-B Djian met en scène des enfants détectives. Elle est un peu surannée, le Club des cinq n'est pas loin, j'aurais d'ailleurs pu la trouver enfant dans l'hebdo Okapi du groupe Bayard. C'est baigné de ces souvenirs que j'ai pu apprécier cette lecture un tantinet niaise, car le Docteur Tourmente est un récit pour enfants dissimulé sous l'imperméable noir du polar.

Nous en avons une dizaine à prix bradé rue Serpente, 5€ au lieu de 12,20€.

Puisqu'on parlait de la famille Sommer, j'en profite pour signaler que nous avons en solde l'excellent Somoza et Gomorrhe, une aventure de Frank Cappa publié par Kesselring en 1986, au tarif improbable de 5€ aussi. Par ailleurs il semble bien qu'une exposition consacrée à Manfred vienne de s'ouvrir à Barcelone.

 
10 décembre 1976 : Les nouveaux X-men débarquaient en France
 

Pas "mint" mais tout de même en "TBE"

C'est un exemplaire en fort bel état du n°6 de Spécial Strange que je vais mettre dans quelques minutes dans la vitrine intérieure de notre librairie de la rue Serpente. Un numéro mythique puisqu'on y trouve le premier épisode des X-men scénarisé par Claremont (Uncanny X-men n°94 aux Etats-Unis).

Changement d'équipe, donc, le départ de Marvel Girl, d'Iceberg, d'Havoc, d'Angel... et place au nouveaux Tornade, Colossus, Diablo, et le désormais célèbre Wolverine, alors connu sous le sobriquet de Serval dont la personnalité rebelle va pouvoir briller dans une rivalité tendue avec Cyclope qui assure la continuité entre les deux équipes.

En plus de cet épisode mythique, retrouvez deux team-up : L'Araignée avec La Torche et La Chose avec Thor...

30€.

 
exégèse Giraud
 

Du Giraud a en avoir le tournis

Quand un girophile est ruiné et cherche comment se payer son prochain repas, il passe chez Aaapoum et voilà ce que ça donne...

On se rend compte que Giraud/Mœbius est sans doute l'auteur français qui a répondu au plus grand nombre d'interviews ! Et ce pour les supports les plus variés, des plus prestigieux aux plus confidentiels.

On remarque aussi que le geste viril de l'allumage de cigare séduit particulièrement les directeurs artistiques.

Diverses revues et fanzines, en vente à Dante. Prix variés.

 
Une dédicace de Aouamri
 

'O sole mio sta 'nfronte a te !

Sur une réédition de 1998 du tome 1 de Mortepierre.

C'est assez subtil. Le personnage qui est dans l'encadrement de la porte demande (on ne lit pas bien sur la photo, vu que c'est réalisé au crayon à mine de plomb qui a une facheuse tendance, quand il est appliqué sur du papier glacé à refléter la lumière électrique) "Vous aimez X-FILES ?".

Cet exemplaire est vendu dans notre échoppe de la rue Dante pour 28 euros.

 
Crumb et Shelton chez Actuel
 
6a00d8341c924153ef0133f555c04b970b-400wi.jpg

Oui c'était il y a quelques temps.

Un vieux fond de stock de certains titres alors "underground" a été découvert dans une cave, naturellement.

C'est inespéré et vous pouvez donc vous procurer facilement chez nous :

Les Horribles obsessions de Robert Crumb, 1974, 20€

Fritz The Cat, 1972, 20€

Les Fabuleuses aventures des Freak Brothers, 1975, 15€

La moquette n'est pas toute jeune non plus.

PS : ♣ Je n'ai pas mentionné Head Comix de R. Crumb que l'on peut voir sur la photo et dans lequel il y a beaucoup de Mr Natural, car nous n'en avons qu'un et je ne souhaite pas créer une inutile frustration chez des clients qui arriveraient trop tard.

 
ToXic de Charles Burns, éditions Cornélius
 

Pour répondre aux multiples coups de téléphones qui nous assaillent depuis ce matin : oui !

6a00d8341c924153ef0133f5491d5c970b-800wi.jpg

Toxic, le nouveau Charles Burns est enfin arrivé dans nos deux boutiques.

Précipitez-vous dessus et vous pourrez avoir de longues et passionnantes conversations avec s; du aablog, notre fil d'ariane humain qui nous guide dans les œuvres les plus labyrinthiques de la bande dessinée.  Les plumes les plus habiles de ce blog ne manqueront pas de revenir sur ce bijou. Mais en attendant, quelques infos plus pratiques:

toXic, Charles Burns, éditions Cornélius, 64 pages couverture cartonnée, dos toilé rouge, 21€.

P.s: oui je fais de la lèche avec s; car il a été assez clément concernant mon retard matinal. Que ton savoir illumine notre médiocrité.

 
Je sais tout, recueil n°1, 1969, Edi-Monde
 

Un client m'apporte ce recueil issu de sa collection personnelle... Acheté à Saïgon à l'époque !

12 numéros hebdomadaires. Plus de 100 récits véridiques et surprenants, entièrement illustrés dans une belle technique gouachée. Édifiantes, documentaires et garanties sans CD-Rom ni interactivité à la noix, vive les revues éducatives d'antan.

Recueil n°1. numéros 1 à 12. Un peu fatigué au niveau de la reliure. 30€.

 
Les aventures de Monsieur Tue-Tout

Mort de rire

Parmi le flot de nouveautés que nous avons emmagasiné(voir note ) il ya un titre dont je n’avais jamais entendu parler qui se révèle être un moment de lecture fort agréable.

Les aventures deMonsieur Tue –Tout est la première bande dessinée de Fabrice Tarrin , l’undes nombreux repreneurs de Spirou etauteur de Maki, scénarisée parNeidhardt (je vous laisse le plaisir de faire votre recherche sur Bédéthèque)publiée chez Soleil et désormais épuisée. 

Le livre, au format à l’italienne, est une succession degags sur une page mettant en scène un tueur, croisement  truculent entre Jacques Tati et John Gacy (jevous rappelle que nous vendions un improbable livre de serial killer il y a peu).Cet esthète du crime pervers donne à rire des situations les plus cruelles,pulvérisant les tabous. On notera que la moitié des meurtres sont infligés àd’innocents bambins, un humour des contrastes qu’apprécieront les fans delapins suicidaires du Coup du Lapin.

Le dessin et la mise en couleur sont assez agréable même s’ill’on sent le syndrome « travail de jeunesse ».Les histoires s’enchainentavec plaisir, Il y a même un « running gag » spatio-temporel malin etde nombreux clins d’œil à des monuments de bande dessinée : Lucky Luke, Adèle Blanc sec, Lolo et Sucette(quel monument me dit Vlad !)…

7€ pour quelques moments de rire qui muscleront vosabdominaux.

Aaapoum Bapoum, rueserpente, plus économique et efficace qu’une salle de gym.

Les aventures de Monsieur Tue-Tout,Fabrice et Neidhardt, Soleil,épuisé, 7€.

Harv'n Bob de Harvey Pekar et Robert Crumb
 

Et c'est reparti pour un petit coup de recyclage, fainéant certes, mais fort utile en ces temps de silence radio total sur le blog. Et puis c'est pour une bonne cause puisqu'il s'agit de défendre une bonne BD. Alors si le texte ci-dessous vous a donné envie, venez à la librairie découvrir en main propre l'anthologie des Crumb et Pekar. Vous ne le regretterez pas.

Harv'n Bob.Traduit de l’anglais par Jean-Pierre Mercier et Jean-Paul Jennequin. Editions Cornélius, 128 pages, 21 €.

6a00d8341c924153ef0133f271650c970b.jpg

Harvey Pekar décédait au début de l’été, une œuvre de bande dessinée en legs. Singulières par leur forme, obsessionnelles par leurs thèmes, ses confessions autobiographiques soulevaient, derrière leur caractère anecdotique, inlassablement la même question : Pourquoi écrire sur soi ? Les raisons abondent, à l’évidence. Coucher sa vie sur papier relève pour les uns de l’exhibitionnisme, pour les autres du désir de dresser un bilan ; quelquefois, il s’agit de témoigner de l’horreur, à d’autres moments de graver dans le marbre un instant précieux. Mais qu’importe finalement ces motifs à la surface, l’autobiographe saisit, en définitive, toujours la plume pour se réapproprier l’image qu’il a de lui-même. Or curieusement pas Harvey Pekar. Cas rare, Pekar n’eut de cesse de recourir à l’écriture autobiographique pour offrir son égocentrisme en pâture à des dessinateurs chaque fois différents. Et rien que pour ça, pour ce masochisme étrange qui consista, chez cet autobiographe, à mettre en scène l’abandon de l’objet le plus cher, l’abandon de sa propre image, la série des American Splendor mérite que l’on s’y attarde sérieusement.

Dans ce recueil plus particulier titré Harv'n Bob, les éditions Cornélius ont compilé les planches autobiographiques enluminées uniquement par le célèbre Robert Crumb, ami de toujours, à l’origine de la vocation d’auteur de bande dessinée de Pekar. Le recueil est ainsi très représentatif des premières années d'écriture. Pekar s’y dépeint obsessionnel, anxieux et dépressif, collectionneur de disques de jazz, à la recherche de bons plans pour gratter quelques dollars… En termes de mise en scène, il accentue le caractère anecdotique des évènements qu'il confesse pour mieux en cacher la profondeur identitaire -plus tard, un cancer changera la donne. C'est également l'époque où il s’amuse des codes autobiographiques, comme dans cette suite de réflexions comiques, sur les Harvey Pekar homonymes découverts dans le bottin, qui interroge en filigrane son individualité, l’unicité de son être (de « la pureté du nom » parle-t-il à un moment). Seul un bémol, peut être, entache l’édition : ce qui constitue pour les amoureux du dessin de Robert Crumb un avantage, à savoir une intégrale des récits auparavant éclatés, pourra mécontenter les amateurs d’Harvey Pekar, qui depuis si longtemps ont l’habitude de voir la silhouette de leur héros passer de mains en mains pour mieux se faire maltraiter. Les profanes, quant à eux, ne peuvent rêver meilleure porte d’entrée dans cet univers, son écriture aux variations nombreuses, par nature inventive, fondatrice dans l’histoire de la bande dessinée underground américaine.