Publications dans Janvier 2007
Ce bon vieux centre Pompidou
 

Chasse à l'androïde

par Vlad

C'est les 30 ans du centre Georges Pompidou. En ce moment la façade est décorée de la fusée de Tintin, à l'occasion de l'expo Hergé (il paraît que c'est Bob de Moor qui a conçu l'engin, mais ça c'est une autre histoire). En voyant ce décollage, je me suis souvenu de mes jeux d'enfants en ces lieux culturels.

Pour moi le Centre c'était un vaisseau spatial qui allait décoller. La Terre allait être détruite et le Centre embarquait le maximum d'humains pour les conduire en sécurité sur une autre planète... ou pour errer à travers les systèmes comme dans Galactica. Le compte à rebours était enclenché. Manque de pot, à bord s'était infiltrés une poignée d'ennemis de la race humaine, des androïdes surpuissants. Evidemment, moi j'étais un agent chargé de les débusquer et de les éliminer. Je crois que j'avais lu le Valérian Métro Châtelet direction Cassiopée qui contient une belle séquence d'action à Beaubourg et sans doute avais-je vu la bande annonce de Blade Runner.

Donc dans les coursives du Musée d'art contemporain ça chauffait. Y'a plein de planques et de recoins dans ce vaisseau-ville. En plus ces salopards d'androïdes ils se faufilaient parmi la foule des vrais humains paniqués pour éviter les tirs de mon calibre made in spain. Les munitions étaient limitées et il  fallait que je me farcisse le dernier à la barre de fer. J'en ai bavé pour préserver un avenir à  l'humanité.

 
récurrence de la figure eastwoodienne : annexe 1
 

Cette note fait suite à notre précédent panorama.

Black is beautiful

par Vlad

Dans les années 80 les préjugés courants dans notre beau pays faisaient de Eastwood un facho raciste. Dans ce contexte, les quelques centaines de lecteurs qui en 1980 mirent la main sur l’album broché Sabre aux éditions Déesse ont dû sacrément halluciner. Même aujourd’hui l’effet produit est stupéfiant !

Pensez-donc : un Clint Eastwood noir dans une histoire d’apocalypse fantasy...  Sabre est une série courte écrite par Don McGregor et dessinée par Paul Gulacy. Gulacy est bien connu de nos clients parce qu’un certain nombre  de ses oeuvres sont passées par chez nous en solde (en vrac : Terminator : objectif secondaire, l’excellent Batman : ProieJames Bond : la dent du serpent, Star Wars : L’Empire écarlate).

Sabre est un héros du futur. Un rebelle individualiste résistant à l’oppression et cherchant à venger ses frères humains assassinés et à libérer ceux qui sont emprisonnés. Sur sa route, il rencontre l’amour, connaîtra la défaite et devra se surmonter. Sabre est un hymne un peu amer à la liberté et la puissance de la volonté, classique par son synopsis mais tortueux dans sa forme et son déroulement. On est guère loin de Conan... mais en beaucoup plus bavard.

Les récitatifs mangent littéralement la page (effet accentué par une traduction française approximative et calligraphiée à la truelle). Les personnages ne cessent de bavasser, y compris le traditionnellement mutique Eastwood, qui, vous l'avez compris, incarne le héros. Ces textes sont parfaitement hallucinants, on se croirait dans un détournement situationniste des seventies. Les personnages se traitent sans sourire de « mercenaire sanglant » ou de « technicienne glacée », ils ne cessent de philosopher : « j’ai vu les gens autour de moi convaincu que la carotte que l’on pendait sous leur nez était suffisante pour valoir le prix de leur individualité. Zut ces systèmes vidéo-sensoriels les ont drogué, plus que la télé avait fait à leur aïeux. Les coefficients intellectuels et les salaires s'élevant plus que le sens de l'horreur, ou l'idée de la dignité » (sic, j'ai laissé les fautes). Si vous ajoutez à cette logorrhée un décor de parc d'attraction dysney et un combat de galions pirates avec Kirk Douglas, vous aurez une idée correcte du degré d'exotisme loufoque que représente Sabre.

Graphiquement Gulacy n’est pas très en forme, sauf curieusement pour dessiner Eastwood dont il parvient à nous rendre crédible la négritude. Des années plus tard, dans L’empire écarlate, Gulacy recrachera une figure eastwoodienne (le général Antilles) sans jamais parvenir à en retrouver les traits. Sabre est donc une série OVNI, indispensable à toute eastwoodothèque qui se respecte.

Il est à noter qu'après Gulacy, la série a été reprise par d'autres dessinateurs, et parmi eux notons l'étonnante présence d'un de nos préférés, l'espagnol José Ortiz (Hombre, Burton & Cyb…) (Sabre #10,11,12,13,14). N'en ayant pas eu sous les yeux (la suite est inédite chez nous), je ne sais pas si les successeurs ont aussi cherché à reproduire Clint.

Un lien vers les couvertures américaines des fascicules originaux, "Sabre The most explosive hero in comics" !

 
Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 2
 

Dans l'ombre du pistolero

par Vlad

L'occasion est trop belle pour que je n'en parle pas.

C'est la grosse opération Marvel de début février, annoncé depuis des mois. La préquelle de La tour sombre, le fameux cycle de fantasy du maître du fantastique et du suspens,  Stephen King.

Dark Tower, The Gunslinger Born, va nous retracer en 7 épisodes la jeunesse de Roland le Pistolero. Ce n'est donc pas King lui-même qui scénarise (comme cela avait été annoncé au début)  mais Peter David. Déception chez les fans de l'écrivain, réjouissance chez les supporters de Hulk.

Au dessin Jae Lee, aux couleurs Richard Isanove. Deux complices qui n'ont pas hésité à rendre hommage (on ne va pas écrire plagier quand une image est aussi connue) à la célèbre photo de Josey Wales.Notons que le grand Glenn Fabry l'avait déjà utilisée pour une couverture de Preacher special, The saint of killers #1.

Pour la variant cover, Quesada non plus n'a pas lésiné sur la citation du fameux renégat hors-la-loi incarné par Eastwood en 1976.L'utilisation de l'icône indéboulonable leur est d'autant plus aisée, que le texte de King lui-même y fait appel dans le premier volume de la saga. Je n'ai pas les livres à portée de main, mais je me souviens que le personnage du gamin, apercevant une photo de Clint devant un cinéma, lui trouve une grande ressemblance avec le Pistolero.

Bon tout ça à l'air bien sympa. Je n'ai lu que les trois premiers romans du cycle, mais je peux les conseiller : c'est vraiment au-dessus du reste de la production de l'écrivain. On verra si cette préquelle bédéïque vaut le coup ou si ce n'est que du business.En attendant vous pouvez toujours vous procurez le sketchbook gratuit (couverture ci-contre) avec des crayonnés de Jae Lee et une décomposition du travail d'Isanove.  Chez Pulp's en face ils en ont plein... Arno aurait eu la vélléité d'aller en distribuer à la sortie du RER, alors il en avait commandé des kilos.

Merci à la Pulp's team.Lire également :Récurrence de la figure eastwoodienne : vanités des vanitésRécurrence de la figure eastwoodienne, annexe 1 : Black is beautiful

 
Le film de Miguelanxo Prado
 

De profundis

Trailer de "De Profundis"

Vidéo envoyée par jeremyfox

Il a fallu 5 ans de travail à Prado et à son compère musicien Nani García pour que sorte aujourd'hui sur les écrans espagnols leur film d'animation De profundis. Au vu de quelques extraits le produit final a l'air magnifique, moderne et artisanal à la fois. Même si l'approche comptable ne permet guère d'évaluer la qualité artistique, il faut savoir qu'environ 20 000 dessins ont été exécutés "à la main" avant d'être retouchés par ordinateur.

Décrit par El País comme "un voyage maritime dans la zone secrète de l'être humain, dans les fonds suggestifs et turbulents de la mer et de la psyché", ce long métrage (80 min) promet d'être contemplatif. Prado avertit d'ailleurs les impatients : "celui qui n'est pas capable de rester 15 minutes face à la mer, il vaut mieux qu'il n'aille pas voir le film".

Ici, on a plutôt hâte d'aller s'y baigner, si jamais il traverse les pyrénées.

source : l'excellent site bédéïque espagnol La cárcel de Papel.

 
Les mangas d'occasion, c'est pas cher et c'est moins lourd
 

5 bonnes raisons d'acheter ses mangas d'occasion sans jaquettes

1) Sans sa jaquette le manga discount pèse moins lourd et prend moins de place. ça n'a l'air de rien mais quand on en stocke plusieurs centaines, ça commence à compter (cf. précédemment notre "mangas lourdement pas chers")

.2) Les jaquettes c'est la plaie : ça glisse, ça se froisse  et ça se déchire. Quand vous prêter un manga à une ou un ami, une fois sur deux la jaquette revient flinguée. Si vous ne l'avez pas achetée avec le livre, au moins vous n'êtes pas déçu.

3) En ces temps outrageusement bariolés, saturés de couleurs tape-à-l'oeil, il est de bon aloi d'afficher un peu de sobriété dans sa bibliothèque... Qu'est-ce qui peut rivaliser d'élégance zen avec la noblesse des tranches grises, noires et blanches des mangas sans jaquettes proprement alignés sur vos étagères.

4) Un peu de snobisme soigneusement dosé ne peut pas faire de mal. Les amateurs dmangas ne sont plus une minuscule communauté d'initiés, le manga c'est désormais une culture planétaire de masse , tout le monde a des Naruto dans son salon à côté des pléiades  Se présenter comme nippophile parce qu'on vénère les jaquettes, c'est ringard. Pour se démarquer, rien de tel que de consommer les bandes dessinées japonaises (et coréennes)  sans leurs fards et oripeaux, dans leur émouvante nudité.

5) J'allais presque oublier, mais le plus important c'est que c'est pas cher, c'est-à-dire encore moins cher que nos autres occasions manga manhwa.  2,50 € au lieu de 3,50 ou 5 €.

 
Marvel à l'assaut de la chrétienté
 

Une drôle de fève

par Vlad

Hier j'ai participé à un joyeux repas où nous avons fêté les Rois mages avec un jour d'avance...  Nous avons eu la surprise de trouver, sous les dents de la Reine... Un petit Wolverine.

La couronne et l'emballage de la galette étaient à l'avenant !

Il y a donc des petites fèves personnages Marvel à collectionner. Et le tout acheté à la boulangerie du coin, pas dans un magasin spécialisé.

J'espère que DC comics va contre attaquer pour la chandeleur...

C'est tout de même enquiquinant d'être pourchassé par la bédé aux moments les plus inattendus en dehors des horaires de boulot !

J'étais tellement pressé de vous faire part de ma découverte que je n'ai pas pris le temps de nettoyer Logan de toutes ses traces de frangipane. A découvrir ci-après...

N'hésitez pas à cliquer sur les images pour admirer les détails de cette pièce de COLLECTION.

Ce post est dédicacé à Kawat pour des raisons évidentes.