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QUELQUES RELIURES SPIROU, VIEILLES
 

Quelques photos seront très adaptées pour vous présenter les quelques reliures Spirou qui sont arrivées rue Serpente. C'est pas du tout de l'état mint, mais les prix sont adaptés et Jacques a passé beaucoup de temps à vérifier les pages et à faire de petites étiquettes. Un boulot ingrat qui sera peut-être profitable...

Ah. J'en vois au fond qui se disent "oh mais ils reprennent les vieilles reliures toutes défraîchies, on va les appeler pour leur proposer les nôtres". Et là je dis "Stop !". Non, nous ne reprenons pas les vieilles reliures toutes défraîchies. Celles-ci faisaient partie d'un gros lot d'un ami de Stéphane, donc on les a prises, mais sinon, toutes seules, sans compensation et sans amis de Stéphane, c'est NON. Pourquoi ? Mais parce que c'est très compliqué à vendre. La preuve : je viens de passer la dernière heure à tripatouiller les paramètres du diaporama ci-après.


 
2 EXPOS GRATUITES : PRESSE ET FRANQUIN
 

Flâner dans la ville et s'adonner à la contemplation stimulante est l'une des activités qui à mes yeux satisfait le mieux le goût de la liberté que chacun doit sentir bourdonner quelque part en lui. Deux expositions, dont l'une est vraiment toute proche de nos échoppes peuvent être le prétexte d'une agréable escapade pour nos clients... De plus elles sont totalement gratuites. Elles ont commencé toutes les deux fin novembre.

La première est situé le long des grilles du jardin du Luxembourg, côté extérieur, côté Boulevard Saint Michel et jusqu'au Palais du Sénat, institution qui parraine donc l'initiative. Consacrée à l'histoire du XXe siècle à travers le dessin de presse, elle est fort instructive. 80 grandes reproductions permettent de se plonger ou de se replonger dans les replis sombres d'un siècle assez agité... Les œuvres de Dubout, Cardon, Willem et tant d'autres sont ainsi clairement exposées et commentées... Un seul regret, si les cartels indiquent bien les dates de vie et de mort (éventuelle) des artistes, la date de première publication du dessin reproduit n'est pas clairement indiquée. Vous avez jusqu'au 1er mars pour faire un tour au jardin.

La seconde exposition se trouve au Centre Wallonie-Bruxelles (face au Centre Pompidou) et s'intitule M'enfin ?! Franquin. Organisée par Fred Jannin et Isabelle Franquin, elle propose un parcours pertinent et thématique autour de l'œuvre de Franquin. Il est exceptionnel de pouvoir admirer d'aussi près et aussi tranquillement (on est loin de la foule qui se presse au Louvre ou au Grand Palais) des dessins d'un qualité aussi admirable. S'il y a de nombreuses reproductions de qualité, il y a en effet une quarantaine d'originaux. L'exposition dure jusqu'au 17 février et il faut vraiment y aller. Les amateurs de Bd et de dessin qui habitent Paris ou pas très loin, n'auront aucune excuse. Un seul regret : il n'est jamais signalé au visiteur s'il fait face à une reproduction ou à un original... Ce qui oblige à examiner avec une attention extrême chaque élément de l'exposition... car on ne regarde pas de la même façon un original et une photographie de dessin, et on ne peut y voir exactement la même chose.

Le petit dépliant qui est distribué gratuitement à l'accueil est très bien fait et mérite d'être conservé. Vous pouvez toutefois le trouver en pdf ici. Le Centre Wallonie-Bruxelles a édité une reproduction sur beau papier de l'illustration "Pendant ce temps à Landerneau" qui sert de fil directeur à l'exposition. J'ai oublié le tirage, mais je crois que c'était plus de 1500 ex. Je trouve ça un poil cher pour de l'offset, même s'il doit bien être large de 50 cm.

• Le XXe siècle en quatre-vingts dessins de presse > jusqu'au 1er mars 2013, Grilles du jadin du Luxembourg, aux alentours de la place Edmond Rostand, 75006, libre accès à toute heure du jour et de la nuit, sauf en cas de manifestation... Dossier de presse ici.• M'enfin ?! Franquin > jusqu'au  17 février 2013, Centre Wallonie-Bruxelles, 127-129 rue Saint Martin, 75004 Paris, du lundi au vendredi de 9h à 19h et les samedis et dimanches de 11h à 19h.

 
Sandy et Hoppy
 
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— Hé!  Gamin ! Reviens ! Tu es fou ?!!

— Fou ? Peut-être... Mais je ne peux pas attendre là, bêtement !

Nous en avons très rarement en rayon, mais chaque fois qu'un Sandy et Hoppy arrive jusqu'à chez nous je l'emprunte aussitôt avec une joie non simulée. J'aime beaucoup Sandy et Hoppy. Quand le monde se fait trop rugueux, que l'atmosphère est trop acide, j'aime m'endormir avec mes deux amis australiens.

Réalisé par Willy Lambil avant les Tuniques Bleues, cette série pour la jeunesse est très réussie malgré son manque cruel de postérité. Le dessin de Lambil, plus réaliste que par la suite, est excellent. Les visages sont un peu lassants de répétitivité, mais c'est excellent tout de même. Les éditions Magic Strip, en noir et blanc, rendent d'ailleurs parfaitement honneur au graphisme. Le plus étonnant c'est que, presqu'à chaque fois, le scénario est très bon lui aussi. En 44 planches l'intrigue est parfaitement menée, sans temps mort ni accélération abrupte et queue de poisson. Tout y est au poil. Il faut juste accepter l'idée qu'un gamin de quinze ans est plus mature, courageux et débrouillard que la plupart des adultes, que toutes les charmantes jeunes filles de dix ans plus âgées le trouvent irrésistible, sans doute justement parce qu'il est plus homme que les hommes (un peu comme dans Gloria de Cassavetes, quoi), et qu'il est suivi par un kangourou redoutable d'attention et champion de kickboxing, comme l'apprennent à leur dépends les malfrats. Mais en même temps, ces qualités de sur-scout sont assez courantes dans la littérature enfantine.

La saveur des scénarios réside principalement dans une capacité remarquable de l'auteur complet à mener deux fils d'intrigue qui s'imbriquent efficacement et avec doigté aux environs de la page 22.  Le cadre des aventures étant l'Australie des années soixante, la majeure partie des épisodes se déroulent au sein d'une ruralité quasi-idéale que des événements et des personnages viennent troubler. Gangsters et trafiquants venus des villes sont en effet légion à venir se réfugier dans la contrée paisible des koalas et des aborigènes. Il en résulte un genre de polar campagnard dans la veine de certains fims américains des années soixante-dix comme Charley Varick de Don Siegel ou Thunderbolt and Lightfoot de Cimino... Attention, je parle bien d'ambiance globale, hein, on est chez Spirou là, y'a pas trop de morts ni de torture.

Il faut savoir rendre hommage aux créateurs talentueux quand ils sont encore vivants. Il faut aussi louer Willy Lambil pour son talent de raconteur, cruellement laissé en jachère depuis qu'il s'est inféodé à la Guerre de Sécession et à son ami/ennemi Cauvin, qui aurait parfois dû demander un coup de main à son compère dessinateur. Attention, hein, je ne dis pas que Cauvin est un mauvais scénariste ! Je remarque juste que certains Tuniques bleues n'arrivent pas à la cheville du moindre Sandy et Hoppy. Ne me contrediront que ceux qui détestent les histoires où apparaissent des kangourous.

 Le Sandy et Hoppy qui arrivera bientôt rue Dante est le tome 13 de la collection Magic Strip : L'étranger de Glen Muir (1981). Un petit accroc au premier plat liée à l'adhésion trop longue d'une étiquette trop collante dévalorise quelque peu cet ouvrage broché, qui sinon est en fort correct état. Nous le vendons 18€. L'intrigue entretient une petite parenté avec History of Violence de Cronenberg et le final est assez étonnant, avec son ton un peu amer qui dénote un peu dans la ligne Spirou.

Mince je me rend compte que je fais comme les critiques de BD Stéphane Beaujean et Kamil Plejwaltzsky et que j'ai truffé mon laïus de références cinématographiques souvent lointaines plutôt que de m'attacher à décrire l'œuvre. Pardon.