Publications dans Vie de la boutique
Petites modifications de rayon
 

S'il y a bien une question récurrente qui me fatigue quand je ne suis pas d'humeur, c'est bien le pourtant fort classique "Alors quoi de neuf ?". Pour ne plus répondre "Rien", il y a quelques temps à Dante, j'utilisais une caisse dans laquelle je mettais les bouquins que je venais de récupérer, de nettoyer, d'emballer et d'étiqueter. Le "Alors quoi de neuf ?", se voyant ainsi facilement retourner un adéquat "Je ne sais pas trop, regardez dans cette caisse...".


Cette caisse de "nouvellement arrivés" était bien pratique pour moi et pour les clients réguliers qui parfois le matin n'aiment pas refaire tout le tour de la boutique pour voir si quelque chose a changé depuis la veille au soir. Pourtant, un jour, sans prévenir, mon comparse l'a fait disparaître au profit de vieux Futuropolis. Comme cette caisse me manque, je l'ai recréée.


Une modification en appelant d'autres, il y a des jours comme ça où l'air est lumineux, où les contours des objets se dessinent avec netteté, où le monde se décrypte avec aisance et où rien ne peut me résister, j'ai donc dans la foulée ouvert un nouveau rayon thématique : La bibliothèque des ténèbres.

Vous y trouverez, pêle-mêle mais avec une certaine cohérence, la panoplie des adaptations lovecraftiennes, divers récits démoniques, la très variée littérature vampirique, les œuvres d'Olivier Ledroit et de Gabriel Delmas et d'autres rejouissances. En somme, de quoi accompagner profitablement un bol de chicorée et des croissants chauds.

Par souci d'optimisation de la place et avec une pointe de dérision, le rayon "Disney" a été déplacé et accolé à ce nouvel espace. Ce changement s'est fait au détriment du rayon des 10€ qui a été épuré.

 
Leçon d'économie
 

Une gestion brillante

Il est parfois utile de vérifier les factures.

Ainsi, hier j'ai mesuré l'ampleur de notre générosité. Grâce à nous des centaines, oui j'écris bien des centaines, d'amateurs de peinture et de science-fiction ont pu se procurer à bon prix le très agréable recueil consacré au peintre anglais John Harris, grand visionnaire de panoramas planétaires, de paysages démesurés et de cargos inter-systèmes. Mass, l'art de John Harris...

On peut dire que ce livre est un de nos best-sellers. Publié par les éditions Soleil en l'an 2000, ce livre valait alors 35€. Et, jusqu'à hier, nous le vendions au tarif fou de 5€, comme le soulignait malicieusement l'étiquette.

Un prix fou.

D'autant plus fou que 5€ c'est le prix auquel nous l'achetions à notre fournisseur.

Nous avons donc vendu des centaines d'exemplaires qui ne nous ont pas rapporté un seul centime !Nous aurions pu vous faire croire que c'était une stratégie commerciale, un produit d'appel en quelque sorte, un coup de pub, une marge sciemment sacrifiée...

Mais non, la riante vérité est bien que nous nous sommes plantés. Que bercés d'insouciance et de béatitude, drogués par l'odeur des encres d'imprimerie et de la colle des reliures, nous n'avons pas surveillé l'évolution des prix sur les factures...

Tant mieux pour les heureux clients. En ces temps d'économie mouvante, il faut être plus réactif ! Nous avons commencé par changer les étiquettes.

 
Vitrine vaticane
 

Des barrières, des flics et des bédés : Le Quartier latin aujourd'hui.

Profitant de la venue du pape dans le quartier, j'ai -parfaitement opportuniste- hier soir disposé en vitrine la biographie de Bernadette Soubirous par Jijé, la vie de Jésus par le japonais Yoshikazu Yasuhiko (3 tomes couleurs, s'il-vous-plaît !) et enfin, trop méconnue des amateurs, la biographie de Karol Wojtyla par Sergio Toppi... Parue en 2001 cette œuvre est souvent ignorée des adeptes de Toppi, car très mal distribuée dans le circuit des librairies spécialisées BD. En revanche vous la trouverez facilement à La Procure ! Je ne sais pas si elle a déjà été réimprimée, mais l'exemplaire que nous possédons est bien une édition originale.

Mais... mais c'est quasiment miraculeux... tandis que je vous écris on me demande le Bernadette Soubirous et on me le réserve ! J'empoche joyeusement mes 5€ d'arrhes.

Bon. J'en reviens à Toppi. Le vieux maître s'exprime un peu sur son Wojtyla sur le site de Mosquito. Quand on pense que cette pièce n'est même pas intégrée à la bédétheque. Une bonne idée pour collectionneur : venir m'acheter mon EO pour être le premier à en créer la fiche dans la fameuse base en ligne.

Je regarde le ciel. Je ne vois pas la Vierge, mais il y a des hélicoptères.

Dans nos archives :L'apparition d'hier (3 août 2006).

 
Dédicace de Elbaz et Perriot (éditions de la Cerise)
 

Invitation gracieuse

Délaissant pendant une journée la préparation pharaonique du film d’animation Le Chat du Rabbin (par Joan « dessine moi un mouton pour l’Aïd » Sfar) Vincent Perriot et Grégory Elbaz nous feront l’honneur d’investir notre librairie pour une séance de dédicace.

Ils sont jeunes,talentueux et ils seront à Aaapoum Bapoum (14 rue Serpente) ce samedi 6 septembre dès 15 heures avec l’intention de vous dédicacer avec application leurs beaux albums.

Le livre Bix (éditions de la Cerise) de Grégory Elbaz est la biographie (à peine, mais alors à peine) romancée du jazz man du même nom. Ambiance feutrée et surréaliste au rendez-vous.

Notez bien qu’à partir de cette semaine et jusqu’à fin octobre vous pourrez découvrir le travail minutieux tout en nuance de gris du jeune dessinateur à travers une exposition de ses dessins originaux (au sens littéral du terme). Vous verrez à quel point nos murs en sont plus beaux ! Depuis toute notre librairie vit au rythme syncopé du Jazz ; des preuves ? Vous ne verrez plus notre ami Stéphane, parti à pied pour la Nouvelle Orléans ; Stanley scat plus qu’il respire, Vlad essaye de se mettre des oranges dans les bajoues pour imiter Louis Armstrong et Lady Stardust sniffe de la farine et parlecomme une Françoise Sagan épileptique.

Notre second invité, Vincent Perriot a quant à lui suscité une véritable émulation dans le milieu de la bande dessinée avec son premier livre Entre Deux(aussi aux éditions de la Cerise). Phénomène de l'été, son second ouvrage,  Taïga Rouge(collection Aire Libre) est sur toutes les lèvres et devant toutes les paires d’yeux…

Si ce n’est pas votre cas ? Rendez vous ce week-end afin de corriger le tir.

La fin de la séance de dédicace (et de l’après midi) devrait s’accompagner d’un apéritif convivial, agrémenté par une sélection musicale du sieur Elbaz tout de jazz diffus…

Nos rayons se sont enrichis de l’intégralité du catalogue des éditions de la Cerise, un éditeur amoureux de ses livres, véritable forcené dans cette industrie impitoyable et résistant artistique précieux.

Les livres de Vincent Perriot et Grégory Elbaz seront donc en vente à la librairie, neufs évidemment. Si vous venez avec votre exemplaire préalablement acquis ailleurs, soit, mais sachez qu'il vous faudra tout de même nous acheter un autre livre des éditions de la Cerise pour obtenir une dédicace. Voilà ce qui s'appelle promouvoir les petites maisons d'éditions !

 
Un jour férié mais pas trop...
 

Ou comment une vierge s'envoyant en l'air justifie un changement d'horaire

Ni pour la naissance de Napoléon, ni pour le décès de Macbeth, encore moins pour l'anniversaire de Ben Affleck, ni même pour celui d'Alain Juppé et de Régine Deforges, peut-être un peu pour l'avènement de Pierre Dac ou en mémoire de Walter Scott...

Dans tout les cas, ce vendredi 15 aout 2008, les boutiques Aaapoum Bapoum connaîtront une légère adaptation d'horaires.Dante et Serpente, même combat, seront ouvertes de 12h à 19h.

Ainsi, entre deux messes, une grasse matinée ou une sieste, il sera possible de baguenauder à loisir dans nos rayons. Mieux encore, en gage de soutien à ceux restant sur Paname en ce long pont estival, le pack de "Magdalena", l'arme secrète du Vatican contre les vampires, Ed. USA,bénéficiera d'une remise de 5€ (vingt euros les deux tomes au lieu des vingt-cinq euros habituels), pour toutes les personnes nous glissant d'un air dévôt la phrase "Je vous salue Marie Madeleine".

Le reste du week-end retrouvera une normalité de bon aloi, tant au niveau des horaires que des prix... Encore qu'il reste à prouver la possibilité d'accoler l'adjectif normal à l'espace temps Aaapoumien.

 
LA POLITESSE DES BRUTES
 

Avantages et inconvénients du plastique

Dans nos boutiques, les bédés les plus rares sont emballées dans des pochettes plastiques.Ce sont des pochettes avec un rabat autocollant repositionnable qui permet de les ouvrir, de sortir l'ouvrage et éventuellement de l'y remettre. Le principe de la pochette est un peu chiatique pour ceux qui apprécient comme moi le contact direct avec le livre, le papier, tout ça, mais d'un autre côté c'est bien pratique pour nous les commerçants pour plusieurs raisons :

1) ça protège — un peu — les bouquins rares (et en bon état) des brutes qui sont beaucoup plus répandues qu'on ne pourrait le croire parmi les arpenteurs de librairies. Des brutes dont l'aspect extérieur varie considérablement mais qui ont comme point commun de faire des expériences idiotes avec les livres... Par exemple -héhé- prendre cette édition de 1985 de Micheluzzi, la soulever à une hauteur de 20 centimètres au dessus du bac, la regarder d'un air mou, l'incliner légèrement afin de présenter un angle et non plus l'entièreté de la tranche basse comme point le plus bas puis la relâcher prestement en poussant un petit soupir de satisfaction. L'idéal étant qu'elle ne retombe pas dans sa section d'origine, mais dans une autre à peu près adjacente... par exemple en Gotlib.

2) le plastique est d'autant plus bruyant qu'il est manipulé avec vigueur... Ainsi il joue le rôle d'alarme.

Imaginons : je suis à moitié absorbé dans l'écriture d'un post (attention, hein, j'ai bien dit à moitié, je veille néanmoins), soudain, alors que je cherche un adjectif, j'entends sur ma droite à 5h un froissement caractéristique... Une brute est train de s'attaquer à une pochette afin de pouvoir s'en prendre au livre dans un deuxième temps. Je me lève, je respire, redresse les épaules et avec mon air professionnel et confiant, je vais proposer mes services, ce qui en général fait fuir la brute ou la transforme en la personne affable et délicate qu'elle avait toujours souhaité être.

3) Le plastique donne un petit air respectable à un ouvrage dont la plupart des gens se foutent... Surtout s'il est accompagné d'un prix tout aussi respectable... Bref c'est un signe extérieur de distinction. Mais je réserve le développement de ce point pour mes cours de vente payants (par correspondance).

4) il existe bien d'autres utilisations avantageuses du plastique, mais ce texte est déjà bien assez long. J'abrège donc et en viens au sujet de mon agacement.

La plupart des clients ne savent pas manipuler ces enveloppes délicates, emplies d'électricité statique et bardées de collant... En ôter l'album est déjà bien compliqué alors  je ne vous parle pas de l'y remettre. Ce n'est pas méprisant de ma part. Je n'écris pas ces lignes en pensant que l'humanité est faite de gens malhabiles aux doigts gourds et à l'esprit dénué de capacité pour la géométrie dans l'espace. Non c'est juste qu'il faut un minimum d'expérience. Nous-mêmes avons longuement travaillé pour arriver à notre degré de maîtrise de la pochette. Alors un conseil pour nos bons clients : lorsque nous vous proposons de nous occuper de ranger les livres que vous avez déballés, n'y voyez nul mépris. Ne croyez pas non plus que nous sommes furieux que vous ayez défait un paquet sans en acheter le contenu : les pochettes n'ont pas chez nous ce rôle mercantile et culpabilisateur (style : "mince j'ai dérangé le rayon et le vendeur, je vais être obligé d'acheter..."). Simplement nous préférons ranger nous-mêmes la bédé dans sa pochette que de retrouver des plastiques déchiquetés, avec l'étiquette et le rabat du mauvais côté... Car là pour nous c'est triple travail : ôter, changer, remettre.

L'idéal serait bien sûr que les comportements brutaux disparaissent, que nous puissions cesser d'acheter et d'utiliser ces rognntudjuu de pochettes plastiques qui polluent la planète de chaque côté du Boul'Mich'.

 
Les clés du purgatoire
 

Délocalisation forcée

En ce moment précis, la porte de la boutique de la rue Serpente est close. Les lumières sont éteintes, les grilles fermées. Pendant ce temps, les promeneurs qui passe rue Dante peuvent me voir assis inconfortablement, tapotant le clavier de guingois. Comment est-ce possible ? Me serait-je trompé d'arrondissement ? Pourquoi suis-je dans le cinquième dans notre boutique de 20 m² plutôt que de siéger dominicalement dans notre domaine du sixième ?

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Par un concours de circonstances et de négligences cumulées on m'a transmis les clés d'un placard en lieu et place des clés de Serpente. Le fait que je n'ai à endosser qu'une partie d'une collective désorganisation n'est qu'à moitié réconfortant. Quelque part à Aaapoum on les problèmes qu'on mérite, comme en démocratie les dirigeants.

Always look on the bright side of life
: sans ces inconvénients m'ayant poussé à ouvrir Dante au lieu de Serpente ce charmant bambin qui passait là n'aurait pas pu se faire offrir un Batman par sa jeune mère (ou sa cousine, ou sa grande grande sœur, après tout j'en sais rien !)

 
harmonisation des horaires
 

3h d'ouverture en plus par semaine

Les plus fidèles d'entre vous auront remarqué qu'un nouveau camarade à rejoint notre équipe. Sous ses atours pacifiques et courtois il peut s'avérer redoutable. Il a ainsi failli, peu de temps après son arrivée, provoquer la mort d'une cliente... Mais ceci est une autre histoire. Ce qui importe ici, c'est que grâce à lui nous allons pouvoir étendre les horaires d'ouverture de la rue Serpente. Oui, elle n'était ouverte que 7 jours sur 7, ce qui vous en conviendrez est bien timoré en ces temps d'élan national du Labeur !

Les horaires de la rue Serpente étaient un peu compliqués... Ouverture à 11h, à midi ou à 14h en fonction des jours...  Fermeture à 21h, 22 ou 23h...

Pas simple, mais nous n'avions pas trop le choix.
Désormais ce sera plus clair et vous gagnez 3h d'ouverture :
Lundi et mardi de 11h (au lieu de midi) à 21h
Le mercredi s'aligne désormais sur les jours suivants (jeudi, vendredi et samedi) de 11h à 23h (au lieu de 22h)
Les horaires du dimanche ne changent pas : 14h (pour me laisser le temps de revenir de la messe) à 21h.

 
Poésie du samedi
 

Bienveillance versifiée

Un de nos voisins, lecteur occasionnel de ce blog,  est un homme charmant, un peu fantasque et très chatouilleux sur certains sujets, notamment l'enseignement supérieur. Plusieurs fois par semaine il nous offre ses poésies. Ses inspirations sont parfois surprenantes, outre Valérie Pécresse on y croise souvent  des carabins constipés, des  réverbères  magnifiques et des cantinières girondes ou acariâtres. Inlassable arpenteur de la proximité il s'est enfin décidé à chanter les connivences du neuvième art et de la rue Dante. Le résultat est reproduit ci-contre, veinards amis lecteurs.

Avant-hier il semblait décidé à élaborer un texte dont le sujet serait "Stéphane et Vladimir". Tout un programme. Merci Jean.