ça faisait longtemps...
Quand un père dit de son fils qu'il est mauvais, il faut le croire.
Le nouveau Ghibli est apparemment une merde. C'est ce qui ressort des projos de presse japonaises, où le film est très mal noté (2,3/5).
Le pire, c'est que la presse japonaise à l'habitude de se montrer plutôt emphatique. Une mauvaise moyenne est rare et généralement le signe d'une catastrophe. Donc Goro Miyazaki, fils du mondialement acclamé Hayo Miyazaki, ne semble pas avoir hérité du talent de son père.
En même temps, ça fait six mois que le célèbre paternel clame, à qui veut l'entendre et en particulier la presse people qui s'est régalée des phrases assassines, que son rejeton est bête comme un sabot, et qu'il s'oppose à se qu'il devienne réalisateur.
Après tout, junior fut tout d’abord engagé pour jardiner dans le Musée Ghibli, non pour faire des films. Miyazaki Hayao, génie créateur et bon juge de la nature humaine, mais mauvais père ; on peut pas cumuler toutes les qualités, ça serait trop injuste.
Dans le coffre aux trésors Youtube, y a plus de richesses que dans celui des Pirates des Caraibes 2 (même si c'est pas dur).
Par Stéphane
Vous l'aurez compris, je n'ai pas trop aimé la nouvelle Johnnydeeperie. Alors pour les fans de mangas, voici un vieux reportage sur le père-parrain-créateur-grand-oncle c’est au choix du manga moderne, qui vous intéressera bien plus-croyez moi. Cliquez sur la vidéo de la première partie, que je poste en-dessous, pour accéder à Youtube et trouvez, dans la colonne de droite, les quatre morceaux suivants
Regardez la dernière, on dirait Bender de Futurama
A l'occasion du Comic con de San Diego, Wired a publié un florilègede vieilles couvertures de comics. Un vrai bonheur.
Pour beaucoup, le cinéma est l’art du vingtième siècle. Il semble donc normal que ce média meurt lentement une fois cette époque révolue ; un constat que confirme année après année les différentes tentatives de cet art à se renouveler par le pillage (remake, adaptation) et dans la peine (beaucoup sont ratés quand même).
San Diego et son Comic con annuel ajoute de l’eau au moulin de cette réflexion; pleins de nouvelles adaptations-transpositions-sublimations, appelez les comme vous le voulez, sont annoncées.
À leur nombre, Batman, Hulk et–là mon cœur se pince de tristesse- The Spirit.
Quand on voit les tacherons annoncés aux commandes (oui oui, F.Miller est dans le lot), ces annonces sonnent comme un nouvelle pelleté de terre sur le corps du septième art.
Celui a qui il est destiné se reconnaitra
Par Stéphane
Cela ne verra malheureusment jamais le jour
Comme beaucoup de manga, XXth century boy fait référence à de nombreuses clés de l’histoire japonaise. Pour les français, il est très dur d’en comprendre le sens et la portée. Un petit décryptage s’imposait pour mieux cerner le vrai sujet de XX Century Boy. Alors que la série vient de se finir au Japon après 22 volumes
Par Stéphane
PORTRAIT : Naoki Urasawa est, avec Shuho Sato et Takéhiko Inoue (clin d’œil dans le volume 7), l’un des rares auteurs de manga de divertissement à mêler discours politique et philosophie humaniste, plutôt de gauche selon nos grilles de lecture française (si vous le désirez, télécharger le jolie petit abécédaire sur Urasawa publié dans le Chronicartde mai, coécrit par R. Brethes et moi, attention, il fait plus de 5mo).
THEME: XXth Century Boy parle, derrière son habit de polar, principalement du problème des Otaku (un phénomène de société japonais dont on discute beaucoup dans les médias de l’archipel, et dont le manga aime à parler par affinité). Le récit oppose de manière métaphorique les enfants devenus des otakus (la secte d’ami) à ceux qui ont su résister à ce mouvement de destruction social massif (la bande à Kenji). Le parcours de Kenji et ses amis sera d’apprendre à exploiter cette culture pour sauver le monde et fédérer l’homme, non l’isoler et le détruire comme le fait Ami.
1970 : Année clé de l’histoire japonaise, c’est l’univers dans lequel baigne l’enfant Kenji et ses amis dans les flash-back. Comme tous les dix ans depuis 1950, le Japon signe à nouveau dans la contestation populaire son accord avec les Etats-Unis d’amérique. Le peuple se soulève en partie, les universités font grèves, Kenji écrit le cahier des prédictions, l’incident nocturne dans l’école, qui provoquera bientôt la naissance d’Ami, a lieu. Mais surtout, c’est l’année de la première exposition universelle d’Asie ; Expo’70 (lien différent) sera ainsi pour une génération d’enfant le signal d’un futur différent, et reste à jamais le premier emblème de la culture Otaku à venir (la première génération d’otaku serait née dans les années 60 et se reconnaît à la visite de l’expo’70 enfant et à la découverte de La Tour du soleil (photo ci-contre)).
Tarō Okamoto : «Art is explosion» déclamait dans les années 80 le célébrissime artiste japonais Tarō Okamoto (1911-1996) dans une publicité télévisée pour les vidéocassettes Hitachi Maxwell. A l’époque, ce slogan fit de lui, du jour au lendemain, un emblème culturel majeur dans tout l’archipel. Pourtant, son travail créatif bénéficiait déjà d’une très forte reconnaissance grâce à La Tour du soleil, ce monument réalisé à l’occasion de la première exposition universelle d’Asie en 1970 à Osaka. Cette phrase, aux résonances profondes, met en avant le fait que la reconstruction d’une identité japonaise, après la défaite de la seconde Guerre Mondiale, est passée pour beaucoup par la création d’arts nouveaux. Le manga, et les cultures avoisinantes du dessin animé, jeu vidéo et quelques autres apparentées au monde de l’otaku, sont reconnues comme étant les formes les plus vives de cette manifestation. C’est pourquoi elles occupent une place centrale dans l’histoire du Japon moderne. Nombreux sont ceux qui pensent au pays du soleil levant que le manga est la première des conséquences de la défaite du Japon, de la domination américaine qui s’ensuivit, mais plus encore sont ceux qui voient dans le manga l’unique remède pour un pays et un peuple essayant de guérir du cauchemar insondable du bombardement atomique. Tarō Okamoto, en tant qu'emblême de la culture otaku, est ainsi au coeur de XXth Century Boy, que cela soit par le présence dans le récit de L'Expo' 70, de la Tour du Soleil, et plus encore pour le symbole de la secte d' Ami (voir la photo de Okamoto ci-contre, trés explicite)
AMI : est l’incarnation de l’otaku. Désincarné, il vit dans un monde de fantasmes liés à l’enfance et au dessin animé. Il rêve d’un New type (thème de la nouvelle humanité chèr au manga). Il n'est pas difficile de voir, dans la secte d'ami, une transposition fantasmatique de la secte Aum. Cette dernière se revendiquait en partie du boudhisme, mais aussi des cultures otaku. Elle reste cééèbre pour l'organisation de nombreux attentats, dont un très traumatisant au gaz sarin dans le métro Tokyoïte en 1995, qui fit une quinzaine de morts et plus de 5000 bléssés.
KENJI : l’anti Otaku. Il a quitté les rivages de l’enfance, oublié cette culture pour passer à l’age adulte. Il incarne l’anti-Otaku parce qu’il s’occupe de sa petite nièce (donc il tisse du lien social) et fonde à sa manière une famille. Il travaille aussi dans un convini familial, autre signe de résistance à la culture otaku qui, elle, se fédère fortement autour de la chaîne américaine Seven/Eleven.
YABUKI JOE : Pseudo de Kenji, tiré de la série Ashita no Jô (Le Joe de Demain) de Tetsuya Chiba, malheureusement non publiée en France pour le moment. Dans les années soixante, Joe est ce marginal solitaire et boxeur virtuose qui refuse le modèle de vie de son époque. La fin de cette décennie marque en effet l’ancrage de la société japonaise dans une prospérité économique faisant passer au second plan les plaies de la pollution industrielle ou d’une urbanisation ravageuse. Pour les japonais qui refusent d’abandonner leur passé tout comme pour ceux qui voit la tutelle américaine et ses dérives quotidiennes d’un bien mauvais œil, Joe se présente –et demeure aujourd’hui encore- dans nombres d’esprits le modèle parfait du antihéros. C’est pourquoi Kenji choisit ce nom.
L’un des plus célèbres évènements de l’histoire du manga reste la mort du boxeur Tôru Rikiishi, adversaire célèbre, relatée le 22 février 1970 (et oui toujours la même année) dans un épisode ultime concluant plusieurs semaines de combat acharné, au rythme de la parution du magazine qui prépubliait Ashita no Jo. Sous la pression des lecteurs atterrés, la maison d’édition Kôdansha se trouva contrainte d’organiser une cérémonie funéraire en l’honneur de ce héros virtuel. Ces huit rounds épiques avaient tenu en haleine la jeunesse de l’époque – en particulier ceux qui s’étaient engagés dans les mouvements étudiants militant contre le renouvellement du traité de sécurité qui lie Amérique et Japon, retrouvant dans le personnage de Joe un modèle de liberté. Fin février, la tension est à son comble. “Rikiishi est mort !” Au lycée Azabu, l’un des établissements les plus prestigieux de Tôkyô, ce cri est lancé à la cantonade, faisant se vider les salles de classe… pendant ce temps, kenji et sa bande construisent leur base secrète...
En ces temps caniculaires, peu de courage, mais quelques coups de gueule...
Par Stéphane
- Japan expo en quelques chiffres honteux: 10 euros (1jours) et 25 euros (trois jours) pour l'entrée. 2 heures de queue en moyenne pour prendre un sandwich ou tirer des espèces à l'une des 2 buvettes ou au seul guichet automatique (sic, quand on sait que 20.000 personnes minimum sont attendues). 6 euros le sandwich SNCF, 5 euros le café (et oui...), 3 euros la prise de photo avec son propre appareil des serveuses habillées en soubrette. 1/2 heure de RER depuis Paris pour aller jusqu'au Bourget et économiser encore plus sur le coût de l'organisation. Cependant, 20.000 billets d'écoulés rien qu'en prévente, et 0.00000000 animation organisée par le festival (et oui car ce n'est pas un salon) lui même, tout étant pris en charge par les exposants (extrêmement mécontents de ce quasi rançonnage organisé). Merci Taifu comics et IDP vidéo pour cet immense travail de racket des fans et de campagne promo déguisée en festival. Et à l'année prochaine.
- Corto Maltèse édition poche, à n'en pas douter futur grand prix 2006 du plus mauvais travail éditorial (bravo Casterman, déjà grand prix en 2005 avec Julius Knipl). Lisez bien la suite : les livres sont complètement remontés, de nombreuses cases sont recadrées, des dessins agrandis, rapetissés ou redessinés au Photoshop pour combler les manques lors de zoom, le texte réécrit... Encore pire qu'un film en v.f recadré sur TF1. Dans le monde de l'édition et de la presse cinéma, un tel produit aurait déclanché un scandale monstrueux. En BD, il faut croire que non. Un article à paraître sur Chronicart tellement je fulmine encore à ce sujet.
-Larcenet : qui ne tolère pas cette critique, et c'est fait de son rédacteur un de ses pires ennemis (dans sa tête seulement, ah la susceptibilité). Voir ici et là ses réactions énervées et cependant drôles. Le gens, qui fréquentent cette librairie, savent que je n'apprécie pas souvent le travail de Larcenet (sujet de débat je sais du genre:
"-Moi: Larcenet, il pompe tout le monde, son style c'est un patchwork de photocopies
-Client: Ouais, mais ça on s'en fout. T'façon, Larcenet le dit lui même, c'est une éponge. Il absorbe tout ce qu'il voit. Il s'en moque même sur son blog
Moi: Ouais, ben moi j' préfère parler à Dieu qu'à ses apôtres...." et blabla bli... généralement ça tourne en rond.
Bref, je suis extrêmement jaloux. Manu si tu lis ce blog, vas emprunter un des derniers magazines ciné Score, j'y charcute le combat ordinaire 3. C'est vrai quoi, moi aussi j'aimerai bien un dessin sur ton blog.
paru dans Score n°19:
Le Combat ordinaire Vol.3, Manu Larcenet, Editions Dargaud.
Comme à son habitude, Larcenet appuie sa virtuosité graphique, réelle, sur un pillage esthétique de ses camarades. Comme à son habitude, Larcenet aborde des grands thèmes, ici le deuil d’un père, sans jamais s’y confronter réellement, préférant la posture lisse et grand public. D’où le sentiment de tenir un livre tiède, sans originalité ni courage, qui se laisse pourtant lire avec plaisir. L’apanage du produit bien construit en quelque sorte.
La voiture, c'est démodé...
Dérivé de l’anglais «mechanical», le terme Mecha (MEKA) fait référence aux robots, géants ou non, armes mécaniques, et d’une manière générale tout véhicule ou objet tournant autour de la machine, comme les bon vieux vaisseaux spatiaux d’Albator ou les implants biomécaniques top techno de Ghost in The Shell.
Si pour beaucoup d’occidentaux ce genre de vision relève de la fantasmagorie rigolote, il faut savoir qu’au Japon, ce genre de concept est au contraitre pris très au sérieux. On ne rigole pas avec le cyber.
En fait, le Japon est bien plus passionné par les robots que n’importe quel autre pays à travers le monde. C’est une fascination ancrée dans la culture et l’imaginaire du peuple tout entier, qui discerne dans cet objet du futur l’un des éléments à venir les plus importants pour la sauvegarde de l’humanité. Preuve de l’importance de cet engagement, le sujet robotique concerne désormais tout autant le commerce que la recherche scientifique et l’industrie. En effet, les entreprises de pointe nipponnes planifient aujourd’hui très sérieusement d’en construire et d’en commercialiser à terme plusieurs à utilité publique. Honda est d’ailleurs tellement à la pointe de cette recherche qu’aucune société ne semble capable aujourd’hui de la concurrencer, et sa démonstration du robot modèle Asimo en 2000 à ébahi même les plus incrédules.Au Japon toujours, on compte aussi plus d’une cinquantaine de concours par an autour de la création de robots, impliquant les meilleures écoles et universités scientifiques de l’archipel, et dont le plus célèbre est retransmis sur la chaîne nationale NHK.
Un vrai rendez-vous spectacle qui fait vibrer le Japon tout entier, un peu comme le Superbowl chez nos amis yankee en quelques sortes (mais pas tout a fait non plus, question de culture je pense)Enfin, dernière grande annonce en date, le gouvernement japonais vient d’annoncer au début du mois qu’il espérait envoyer des machines de type Gundam dans l’espace d’ici à 2010. J’espère que j’aurai la chance d’en piloter quelques-uns avant de mourir.