Publications dans 2006
Vivement demain
 

La voiture, c'est démodé...

Dérivé de l’anglais «mechanical», le terme Mecha (MEKA) fait référence aux robots, géants ou non, armes mécaniques, et d’une manière générale tout véhicule ou objet tournant autour de la machine, comme les bon vieux vaisseaux spatiaux d’Albator ou les implants biomécaniques top techno de Ghost in The Shell.

Si pour beaucoup d’occidentaux ce genre de vision relève de la fantasmagorie rigolote, il faut savoir qu’au Japon, ce genre de concept est au contraitre pris très au sérieux. On ne rigole pas avec le cyber.

En fait, le Japon est bien plus passionné par les robots que n’importe quel autre pays à travers le monde. C’est une fascination ancrée dans la culture et l’imaginaire du peuple tout entier, qui discerne dans cet objet du futur l’un des éléments à venir les plus importants pour la sauvegarde de l’humanité. Preuve de l’importance de cet engagement, le sujet robotique concerne désormais tout autant le commerce que la recherche scientifique et l’industrie. En effet, les entreprises de pointe nipponnes planifient aujourd’hui très sérieusement d’en construire et d’en commercialiser à terme plusieurs à utilité publique. Honda est d’ailleurs tellement à la pointe de cette recherche qu’aucune société ne semble capable aujourd’hui de la concurrencer, et sa démonstration du robot modèle Asimo en 2000 à ébahi même les plus incrédules.Au Japon toujours, on compte aussi plus d’une cinquantaine de concours par an autour de la création de robots, impliquant les meilleures écoles et universités scientifiques de l’archipel, et dont le plus célèbre est retransmis sur la chaîne nationale NHK.

Un vrai rendez-vous spectacle qui fait vibrer le Japon tout entier, un peu comme le Superbowl chez nos amis yankee en quelques sortes (mais pas tout a fait non plus, question de culture je pense)Enfin, dernière grande annonce en date, le gouvernement japonais vient d’annoncer au début du mois qu’il espérait envoyer des machines de type Gundam dans l’espace d’ici à 2010. J’espère que j’aurai la chance d’en piloter quelques-uns avant de mourir.

 
Qu'il est drole...
 

...Ah mais purée qu'est ce qu'il est drole!!!

Par Stéphane

J'ai jamais été trop sensible à l'humour sous forme de bande dessinée. Je  n'ai jamais d'ailleurs trop compris pourquoi. Je ris comme une loutre au cinéma, mais en livre...une fois sur deux ça me dépasse. Alors quel n'est pas mon plaisir lorsque une génie du cretinisme comme Bouzard me décroche la machoire. C'est ici...

 
Le moe à la mode
 

Lorsque le mot est moe, peut-on se permettre de faire des jeux sans passer pour un méprisant scribouillard?

Moe est  le nouveau mot à la mode dans l’archipel.Littéralement il signifie «bourgeon en floraison» etsécrit en japonais à l’aide du kanji moeru, (caractère chinois utilisé généralement pour désigner le verbe «s’enflammer»). Le terme fut en effet l’un des néologismes le plus utilisé au Japon en 2005, si l’on en croit certaines instituts de sondages japonaises. Signe important de cette tendance, de prime abord réservé exclusivement aux mondes clos des otaku, le terme passe désormais dans le langage courant. Plus de 30% des japonais avouent désormais connaître ce mot, et le pourcentage s’accroît grandement lorsque l’on réduit les classes d’âges des sondages au moins de trente ans. Intriguant non ? Alors qu’est ce que le moe ?

Un concept encore flou, qui désigne à la fois une pseudo-relation sentimentale avec une icône virtuelle, plutôt impubère et féminine, le fétichisme pour les figurines dérivées de ces personnage, mais aussi le courant esthétique très spécifique utilisée pour générer ces dites icônes.La passion amoureuse n’y est pas exclue du moe, mais n’en est pas vraiment le cœur et s’exprime de façon minoritaire. Non, le sentiment du moe se développe plutôt autour de la fraternité protectrice, celle d’un grand frère humain à une petite sœur fantasmée, et semble plus destinée à palier le manque affectif et la solitude de l’otaku qu’à assouvir une sexualité imaginaire.

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Devant l’explosion phénoménale du mouvement et sa forte convergence vers un type unique de physionomie, le moe s’est aussi rapidement transformé en une tendance esthétique, qui domine radicalement ces derniers temps dans le monde de l’otaku. Certains disent d’ailleurs qu’aujourd’hui, il ne fait pas bon se promener à Akihabara, quartier de prédilection des otaku, si l’on n’est pas dans le moe. Alors, à quoi reconnaît-on le moe ?

Si l’on part du schisme esthétique originel qui remonte au milieu des années 80, le moe s’oppose à Nausicaa, personnage de Hayao Miyazaki, dont les descendants modernes peuvent aussi bien être les petite filles qui continuent d’emplir les longs métrages animés du maître (Chihiro par exemple), comme la commissaire Motoko Kusanagi de la série Ghost in the shell, ou la Angel Heart de Tsukasa Hojo. L’esthétique moe dérive des personnages tels que Urusei Yatsura. Et ses descendants modernes sont plutôt Sailor Moon, le personnage culte de Rei dans la série Evangelion, ou encore plus récemment toute la galerie de protagonistes féminins des séries Negima et Love Hina de Ken Akamatsu.

 
Nausicaa et la vallée du vent
 

Après les vacances, les pannes, les bouclages et autres …Guess Who's back ? comme dirait Eminem.

Pour fêter l'annonce de la sortie cinéma en France du tout premier long métrage d'animation personnel du génie de l'animation Japonaise Hayao Miyazaki, voici un petit film sympathique pour mettre en bouche. C'est au Japon, et encore une fois ça atteste de cet incroyable mélange de naïveté poétique, de folie et de passion dont il me semble seuls les japonais sont capables (hors coupe du monde de foot bien entendu).PS: Pour ceux qui ne connaissent pas, l'aile ici présente est une reproduction du véhicule de Nausicaa, jeune princesse vivant dans le futur au cœur d’une paisible vallée baignée de vents violents -ce qui la protège de cette mortelle pollution qui a envahi la planète et écrase le monde. Contrairement au film d’animation, le modèle reproduit au Japon n’a pas de moteur, mais cela ne saurait tarder.moteur mais ça ne saurait tarder

 
Petıte panne
 

Internet bıen sur...

La connexıon du magasın est en panne depuıs maıntenant quelques jours, un des deux zouaves est en Turquıe pour la semaıne, donc c'est le sılence radıo un peu force sur le blog.

Maıs pas pour longtemps.

Tout devraıt cependant rentrer dans l'ordre très vıte.  Mardı au plus tard. pas d’inquietude donc.

S''ıl n'y a pas d'accent dans cette note, c'est qu'ıl n'y en a pas sur les clavıers qwerty de la Turquıe.

PS: Arnaud de Pulp's tıent pas le soleıl, bronze rouge, et les Turcs n'arretent pas de luı dıre pour le saluer  Bye Bye , je t'aıme un peu... je t'aıme aujourd'huı... non?  

Verıdıque 

 
Panini vainqueur
 

Des gros mots, du sexe, du sang et de la cervelle...Ahhh, Ils reviennent enfin

Fin des turpitudes qui animaient le monde de l'import de comic book. Depuis quelques mois maintenant les droits français de toutes les séries Vertigo, éditeur américain plutôt focalisé sur le lectorat adulte, étaient bloqués suite à des procès, cafouillages et autres embrouilles entre les différents éditeurs français, Semic, Delcourt, et Panini.

C'est Panini qui au final rafle la mise, et reprendra l'édition de ce que l'on peut sans aucune gène qualifier de meilleures séries américaines en cour. Y le dernier Homme, Sandman, Preacher, 100 bullet, Planetary... que du très bon.

Il n'y a plus qu'à espérer que, pour une fois,  il sélectionne un traducteur qui connaisse les règles élémentaires du français, et je ne parle même pas d'orthographe.

 
Cadeaux Bonux
 

Il court il court, le furet...

Aujourd'hui sort la bande dessinée L'Homme qui s'évada aux éditions Actes Sud, adaptation des reportages Au bagne et L'homme qui s'évada d'Albert Londres réalisée par Laurent Maffre. Un des meilleurs livres du mois. Pour accompagner la sortie, vous trouverez sur le compte Flickr du magasin le dessin de couverture en format large. Il est à tomber par terre et en jette un max en papier peint de bureau. Ensuite, et en exclusivité pour notre blog, le jeu de l'oie de la liberté. Un complément dessiné pour l'occasion, qui fera peut-être un jour un somptueux ex-libris collector, mais qui aujourd'hui n'est disponible nul part ailleurs qu'ici... Deux exclusivités, des livres et des dessins de grande qualité, un jeu mortel. Le Aaablog, c'est plus ce que c'était, mais c'est presque mieux... bon, pour accompagner l'événement, la critique de mon ami Julien Welter dans la suite, qui paraîtra dans Score (Je tiens à dire qu'il lit très peu de bande dessinée même s'il adore ça. Donc son point de vue de profane en dit long sur l'accessibilité du livre).

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Avant tout, il y a l’œuvre d’Albert Londres. Son récit du drame vécu par Eugène Dieudonné accusé par des autorités en manque de suspect d’être un complice du gangster-marxiste Bonnot. Gracié par un Président Poincarré peu convaincu de sa culpabilité, il évitera rapidement la guillotine. L’histoire aurait pourrait s’arrêter là, à cette simple erreur judiciaire. Sauf que la bonté présidentielle l’envoie à Cayenne, au bagne. C’est donc peu après ce prologue que le livre s’enclenche en deux temps. La visite de Londres dans cette prison et la constatation effarante que l’humanité a déserté les lieux ; puis l’évasion de l’innocent voulant à tout pris reprendre sa liberté. Une construction simple dotée d’un titre évacuant toute tentation de suspense. Parce que l’enjeu est ailleurs, dans la description. Et à cet exercice, le trait de Laurent Maffre prend toute son importance. Sa façon de croquer les gueules sales, les figures haineuses et les faces de salauds qui composent cette fange ignoble et repoussante. Réinterprétant les cases, travaillant les tatouages corporels évoquant les tourments des bagnards, s’acharnant par le détail à donner une idée de l’enfer, il arrive avec cette œuvre au même niveau de puissance que le PAPILLON de Schaffner. Peu importe alors que l’originalité de son dessin ne frappe pas immédiatement. L’esprit critique qu’il contient se diffuse lentement à chaque coup d’œil jeté.

J.W

L’Homme qui s’évada, de Laurent Maffre, Actes Sud BD, 22€.

 
Jules de Emile Bravo
 

Le classique a encore de beaux jours devant lui.

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Si la parenté ne saute pas à l’œil, depuis le décès de Chaland, seuls Emile Bravo et Franck Le Gall peuvent prétendre épouser le classicisme franco-belge des maîtres tout en le travaillant au corps pour se l’approprier et lui donner de beaux éclats de modernité. Une forme de rigueur et de subtilité rare les unit dans l’innovation pour mieux les distinguer dans l’exploitation. C’est ainsi que depuis Les jalousies l’année dernière, il n’y aque ce nouvel et cinquième épisode de Jules pour réveiller les sensations herméneutiques de l’enfance sans imposer la stagnation qui éprend à la lecture des nombreuses photocopies de Spirou qui encombrent les étals -certes respectueux des codes et des formes dont mais l’absence d’innovation a toujours rendu les projets routiniers et vains. C’est donc avec un plaisir certains que le fan que je suis découvre aujourd’hui un rapprochement dans les thèmes. Avec ce nouvel opus, Théodore Poussin et Jules partagent désormais la même route et la même galère, celles du pèlerinage sur les eaux à la recherche de réponses sur l’identité du papa. Seulement même dans le traitement des fondamentaux freudiens, les deux hommes ont leurs manières.

Celle de Bravo est d’épouser le rythme des premiers Tintin de Hergé. L’aventure y est constituée d’une dizaine de plus courtes, saynètes de peu de pages qui transportent l’album de richesse et de cadence. Le cauchemar d’ouverture assène d’ailleurs immédiatement la maestria narrative, et par réverbération le plus juste des messages d’avertissement aux mauvaises tendances modernes : nul besoin d’envahir les quarante-huit pages d’un volume pour vaguement mettre en place une intrigue,lorsque deux suffisent à raconter une histoire géniale. Suivent ensuite une scène de chasse hilarante, une séance cinéma catastrophe, une rencontre du troisième type, et une croisière qui s’amuse pas tant que ça. Presque dix albums d'une série de Corbeyran réunis en un seul, en mieux, et pour un prix défiant toute concurrence. allez range ton Stryge.