Publications dans 2009
Modeste vie du journaleux de bande dessinée
 

La mondanité réserve des surprises. Comme celle de se retrouver croqué par l'un des artistes présents dans la salle.

Pour quelqu'un d'aussi narcissique que moi, qui passe son temps à faire du sport, s'épiler les sourcils ou se poser des masques dans les cheveux, ce genre d'événement est ambivalent : Ça flatte mon ego d'une façon perverse que je ne préfère pas trop analyser sous peine de me retrouver face à mon véritable moi, d'une vacuité peu reluisante.

Mais cela m'offre aussi un miroir qui, en l'occurrence, me fait ici horreur. Cet enfoiré de Lolmède, que je ne connais pas personnellement mais dont voici le blog, m'a gratifié d'une foutue trogne de couillon à la Christophe Lambert, alors que l'artiste Frédéric Poincelet qui se tient à ma droite est lui très finement croqué.

Alors que je redoute tant les portraits moqueurs de Vlad, il me faut bien confesser que, par contraste, il s'est montré jusqu'à présent très gentil. Si, un point positif, néanmoins, à cette expérience : j'ai bien raison de m'acharner avec les masques pour cheveux, puisqu'il se confirme à la vue de ce dessin qu'effectivement, je me dégarnis sur les golfes.

PS: le Frédéric Magazine dernière livrée est au moins aussi riche et diversifié que les deux précédents, et en plus il en poursuit la démarche par une nouvelle étape. Autrement dit les curieux de dessin devraient sans aucun mal s'y retrouver. 25 Euros, dans toutes les bonnes librairies d'arts graphiques.

 
Interview de Carlos Trillo
 

Sauvés des eaux

Le Zoo n°18 est sorti. Des annonceurs s'étant désistés au dernier moment (puisqu'on vous dit que c'est la crise !), des pages ont été supprimées de la version papier. Heureusement, par la magie du téléchargement, vous allez pouvoir vous les procurer en pdf sur le site de Zoo le mag

Parmi ces textes naufragés, une interview de Carlos Trillo réalisée par Kamil Plejwaltzsky et moi-même... Ce serait dommage de s'en priver à l'heure où Delcourt va éditer un inédit (par chez nous) du maître agentin, mis en image par Eduardo Risso :

Point de rupture.

Je ne suis pas responsable du titre. À la place de "padriño", lisez "padrino"...

Ça fait moins exotique, mais c'est plus juste.

 
Watching Mad Movies
 

Tête de nerd ?

David Doukhan m'a piégé, je n'ai jamais su résister à ceux qui sont à la fois fans de Conan et de Jean-Pierre Marielle. Il m'avait parlé d'un court entretien, j'avais pas compris qu'il y aurait une caméra.

Du coup notre librairie figure en bonne place dans la nouvelle rubrique du site de Mad Movies : les Nerds à vif...

Merci amis du gore et de la testostérone de nous faire cet honneur.

Au passage regardez les deux parties (ici et ) de l'excellent reportage de David et de son compère Mathieu Berthon sur le mythe du Vampire.

Sinon l'ironie d'un petit souvenir du Aaablog...

 
Portfolios Futuro
 

Des nouvelles du front

Pas moins de quatre portfolios de plus de 20 ans viennent de faire leur entrée rue Dante.

C'est du beau futuro, peu soucieux de rentabilité...

Hantise de Nicollet, 1983. 1000 exemplaires n° & signés.

Le pape des ténèbres parisiennes livre un étonnant ensemble de 8 dessins en noir et blanc avec une touche de couleur, autour du thème de la possession médiumnique et des ectoplasmes. 35 €

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Louise Rose de Forest, 1983, 1500 exemplaires co-édités par Kesselring, n° & signés.

8 dessins couleurs obscènes, étranges et magnifiques du père de Barbarella. 40 €

Manège de Fred, 1983, 750 exemplaires n° & signés.

Une histoire de 8 planches en bichromie (et une touche d'une 3e couleur sur la dernière planche !), préfacée par Gébé. 100 €

et pour finir, le dernier mais non le moindre :

Tango et milonga de Munoz et Sampayo, 1984, 700 exemplaires n° et signés par les deux compères.

9 dessins noir et blanc complétés par 9 poèmes (présentés en français et en espagnol). Traduction et introduction de Dominique Grange. 48 €

 
Nouveaux horaires de fermeture
 

22h15

Voilà deux ans que nous avons ouvert la boutique de la rue Serpente. Demain, ou après demain, je vous ferai un post palmarès des pires et des meilleurs moments. Mais aujourd'hui je voulais vous dire qu'on va changer les horaires du soir (oui, encore !). Du mercredi au samedi nous étions ouverts jusqu'à 23h. Et bien maintenant ce sera seulement jusqu'à 22h15, histoire de continuer à racoler un minimum à la sortie du cinoche. Mais après, basta ! Et oui, nous ne sommes pas des droïds et la dernière heure n'est pas toujours très rentable, sauf pour qui veut entendre un fan de serials killers s'exprimer sur sa passion, ou pour qui veut voir le zonedu prosélyte faire un strip tease...

L'avantage, pour nous, est évident. Et pour vous, c'est que vous aurez un peu plus d'Aaapoumiens pour vous servir aux heures d'affluence.

La fermeture se fera toujours à 21h les dimanche, lundi et mardi.

A bientôt donc...

 
Des monstres de L'éternaute à ceux de Lovecraft
 

"L'horreur indicible surgissant des tréfonds innommables..."

Je ne sais pas trop pourquoi mais, sans vérifier les dates, j'étais convaincu que Breccia avait dessiné L'Éternaute après Les mythes de Cthulhu... Et jusqu'à hier je montrais aux clients combien son travail sur L'Éternaute portait les traces de son travail sur l'indicible lovecraftien.

C'est à la lecture d'une note enthousiaste d'un amateur argentin (Historieteca) saluant la nouvelle édition transatlantique de Los mitos de Cthulhu que je me rends compte de mon erreur. Ainsi Breccia trouva dans l'adaptation de Lovecraft le terrain idéal pour poursuivre des défis artistiques et des questionnements qui lui étaient propres. Davantage qu'une filiation amoureuse, cette liaison entre le dépressif de Providence et l'angoissé de Buenos Aires tient dans l'emploi de l'œuvre du premier comme tremplin créatif par le second. Vision qui semble confirmée par ces propos tenus par Breccia en 1985, lors d'un court entretien avec T. Groensteen :

"En tant que lecteur, la littérature fantastique ne présente pas d'attrait particulier pour moi. Elle m'intéresse comme source d'inspiration pour mon travail, car elle permet d'épanouir mon style dans différentes directions, en dépassant le stade du réalisme".in Les Cahiers de la Bande Dessinée n°62

Nous éclairant encore plus précisément sur son travail, voici une autre citation d'une interview de Breccia, réalisée en 1989 reprise tant dans l'édition argentine que l'édition française (seconde édition, augmentée, Rackham, 2008) :

"Je me suis très vite rendu compte que le langage traditionnel de la Bande dessinée ne pouvait rendre compte de manière satisfaisante de l'univers de Lovecraft, si bien que j'ai commencé à expérimenter de nouvelles techniques, comme le monotype ou le collage. Ces monstres informes, semblables à ceux que j'avais dessinés dans L'Éternaute, sont faits ainsi parce que je ne voulais pas imposer au lecteur ma propre vision ; je voulais que chaque lecteur ajoute quelque chose de personnel, qu'il utilise la base que je lui fournissais pour la vêtir de ses propres craintes, de sa propre peur. Au début c'était presque un défi : je voulais vérifier si je serais capable de dessiner ce que Lovecraft avait décrit. Je ne sais pas si j'y suis parvenu, mais je peux certifier que durant les presque trois ans que j'ai mis à réaliser ce travail j'ai vécu complètement immergé dans son monde."

Il faut ici saluer l'initiative du très lovecraftien et talentueux Rotomago (Nyarlathotep, U-29 : tous deux chez Akileos), qui a ouvert il y a peu un site bibliographique trilingue consacré à Alberto Breccia :http://albertobreccia-bibliografia.blogspot.com/

L'Éternaute d'Oesterheld mis en images par Breccia, édité par les humanos (1993), est toujours disponible chez AAAPOUM BAPOUM (PVP 25€), profitez-en...

 
Quite a drop
 

Tu as bien pris tes cachets ?

Alan Moore truffe tellement ses œuvres de références qu'il déchaîne en concours d'exégèses ses hordes de fans, jusqu'à les rendre foldingues. Nous-mêmes et nos lecteurs avons passé de longs paragraphes à disserter sur la nouvelle traduction d'une bulle de la première page de Watchmen...

Ce débat sur la polysémie de la phrase de l'inspecteur m'était resté en tête, à moi qui ne parle guère l'anglais, tant et si bien qu'en regardant un épisode de la Quatrième dimension (saison 1, épisode 9 : Perchance to dream), lorsque Edward Hall se penche à la fenêtre et contemple l'endroit où il finira en s'exclamant "Quite a drop !", ma première pensée a été "Bon dieu ! Ce vieil Alan faisait référence à Twilight Zone !"

Je ne suis pas défaitiste, un jour je guérirai !

 
La table des petits
 

Modification de rayons...dzzziuuup !

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Une petite pause entre deux cartons...

Notre camarade Stanley, que certains estiment taciturne, est un as de l'organisation de l'espace.

Avant-hier il a eu l'idée d'installer un rayon pour enfants sur une table basse de son improvisation, dans le fond du magasin. Le lendemain c'était fait et si j'en juge par les paniers qui passent en caisse aujourd'hui, cette disposition à  l'air efficace.

L'ensemble manque peut-être encore un poil de signalétique et de coussins, mais c'est pas mal du tout. Du coup la précédente table enfants, que les enfants ne pouvaient atteindre, sert donc à accueillir les nouveautés dont je parlais précédemment.

 
Sortis des cartons...
 

Une semaine bien remplie (ou comment Patrick Batman a-t-il développé une musculature hors du commun)

Fidèle au poste en ce dimanche, je profite d'un moment de calme pour vous informer du contenu des cartons que nous déballons depuis quelques jours.

• D'abord une bonne nouvelle pour nos amis de la BD d'aviation...

Est arrivée une quinzaine d'exemplaires du tome 5 des Tigres Volants de Molinari et Nolane. Oui il s'agit du tome le plus rare, celui qui n'a jamais été réédité et qui ne figure dans aucune des intégrales Soleil... Celui qui est parfois vendu à des sommes astronomiques sur certains sites. Opération "Homme de Pékin" est donc chez nous à... 10€ en état neuf.

• Trois volumes de Harry Dickson (Soleil encore). Dans le tome 3 les méchants sont nazis et s'appellent "Les amis de l'Enfer". C'est toujours du meilleur effet sur une carte de visite.

• Toujours de chez Soleil, nous avons récupéré quelques tomes (anciennes couvertures) de Wanted, ce western sur lequel le repreneur de Durango a fait ses armes.

• A noter aussi l'excellente série de "real fantasy" du grand Franz, centrée sur la cité imaginaire de Brougue. 3 tomes précieux, vendus en lot à 35€.

• Vestige du long séjour de Bilal chez les humanos, quelques exemplaires de l'édition originale du troisième volet de la trilogie Nikopol... Froid Equateur : 10€.

Bon ce n'est qu'un aperçu. Je ne m'étends pas plus aujourd'hui pour deux raisons :

1) il faut qu'il vous reste des surprises lors de votre venue.

2) j'ai pas que ça à faire de bloguer, il me reste une bonne trentaine de cartons à déballer.

 
La garce des pneus
 

Comme promis : un nouveau bon mot de Stephen

Les freins de la voiture ont été sabotés. Normalement c'est Larry B. Max, le héros d'IRS qui devait conduire. Sauf que ce dernier a demandé à un blaireau de latino qui traînait par là d'aller lui chercher sa Corvette, contre la promesse de 50 cents. Alors le latino s'exécute joyeusement, c'est si cool de sortir une chevrolet du parking. Voyant qu'il va périr, la bonne humeur du latino en prend un coup et il s'écrie dans sa langue natale :

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"Mère ! Pute de freins" ! Le scénariste-dialoguiste, Stephen Desberg n'est pas un jeunot inculte. Il sait que les hispanisants ne disent pas "putana", mais bien "puta".

Ce "puta de frenos !" est la parfaite transcription de l'expression française "putain de freins !", simplification probable de "ces putains de freins !". Ce genre d'expression ne se dit pas en Espagne, ni en Amérique Latine : un "Puta Madre ! Frenos de mierda !" eût été plus adapté, voire un "Putos frenos !" si le personnage est originaire du Rio de la Plata. Mais, trêve de pinaillage ! L'essentiel est de donner au lecteur l'impression de voyager, n'est-ce pas. On ne va pas s'embarrasser de précision pour des personnages secondaires d'origine douteuse !

Le AAABLOG est fier de célébrer comme il se doit les 10 ans de I.R.$. une magnifique série en déjà 10 tomes, publiée aux éditions du Lombard, due aux talents conjugués de Stephen Desberg (scénario) et Bernard Francken (dessin).