Publications dans 2012
15 août : boutique ouverte
 

Bonjour, ici Vlad,

dans un quasi désert commerçant je suis aux commandes de la librairie de la rue Serpente et je vous attend.. Nos voisins de Boulinier semblent ouverts aussi... Aux angles du Boulevard Saint Germain et de la rue Saint Jacques, les boutiques Album semblent elles éteintes, jusqu'à quand ?

Rue Dante il paraît qu'Album, Little Tokyo et Pulp's sont fermés. En revanche j'espère bien que Patrick Batman va finir par ouvrir notre échoppe. Ici rue Serpente je vais néanmoins tâcher de convaincre Jacques de fermer plus tôt, genre à 20h30, mais c'est pas gagné vu que ce gars-là est un vrai maso du travail et qu'il reste ouvert parfois jusqu'après minuit !)Je voulais mettre ici une image bédéïque de l'assomption de la vierge, mais je n'en ai pas trouvé (je n'ai pas cherché longtemps), alors à défaut, en cette fête catholique, je peux vous décorer l'article avec une Annonciation... extraite de La Bonne Bouvelle de Pilamm, tome 1 : Le mystère de la grotte.

Au passage je signale que nous avons donc en rayon un pack des trois premiers albums (rééditions 1987, éditions Brepols) de La Bonne Nouvelle, qui fut l'unique œuvre bédéïque, à ma connaissance de Pilamm (Pierre Lamblot). Ce pack, en bon état est à vendre à 15€ et déroulera pour vous et vos enfants les évangiles, avec une joviale naïveté (mention spéciale au teint délicieusement olivâtre de Judas).

Plus d'informations sur Pilamm, avant-guardiste de la BD catho, sur le blog du CRIABD (Centre Religieux d'Information et d'Analyse de la BD). 

 
Tsar Duklan de Vuyacha
 

Fantastique gâchis

Ma première impulsion fut d'écrire au sujet de cet album un post moqueur, empli de formules définitives mettant les rieurs de mon côté. Puis j'ai trouvé ça vain et facile, inutilement méchant envers ce que j'imagine être un jeune auteur plein d'entrain. En effet, comme beaucoup de livres qui se retrouvent chez nous, Tsar Duklan souffre avant tout d'un manque cruel de travail d'éditeur. La pratique est fort répandue (et pas seulement chez les petits éditeurs comme Akiléos) de publier à la va-vite et précocement des livres inaboutis, des brouillons malformés, leur déniant ainsi toute chance de succès. Quel chance un produit de toute évidence mal goupillé, dont le contenu eût mieux convenu à un fanzine, a-t-il d'être acheté, surtout s'il est vendu 13,50 € en raison d'une fabrication luxueuse alliant cartonnage rigide et papier glacé ? Qui plus est, quel intérêt de publier un tome 1 qui ne pourra assurément jamais avoir de suite tant son insuccès est prévisible au simple feuilletage ?

Chaque année des œuvres en gestation sont ainsi accouchées prématurément et vouées à une mort certaine. Ces publications précipitées, faites sans donner aucun conseil aux auteurs, sans jamais leur demander de refaire ce qui est raté, n'ont que deux conséquences :1) un gâchis inconsidéré d'énergie et de matière premières.2) le sacrifice d'une passion, d'une envie de créer, d'un projet qui aurait pu être intéressant.

Les raisons de tout ça sont sans doute complexes. Il peut s'agir de complaisance relationnelle, de lâcheté, du besoin de combler à court terme un douloureux déficit ou simplement d'incompétence, ou de l'ensemble de ces éléments habilement combinés. De compétence les éditions Akiléos font pourtant preuve quand il s'agit de dénicher et de traduire des perles de la production étrangère (Hector Umbra de Uli Oesterle est une de mes lectures préférées, ce qui ne l'empêche pas, remarquons-le au passage, d'être un bide total auprès du public), en revanche leurs productions du terroir laissent fortement à désirer.

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Avant de conclure, venons-en un peu à l'œuvre dont on parle aujourd'hui. Tsar Duklan est l'histoire d'un souverain qui vient de remporter la bataille finale et peut désormais régner en maître absolu sur son monde. Pourtant les ennemis de l'intérieur fourmillent et les complots commencent. Ce que l'on aperçoit du contexte, quoique peu limpide, semble assez élaboré et promet des développements excitants. Les influences de Frank Herbert, de Ledroit et de Druillet se croisent ici pour donner parfois d'intéressantes mises en page et des couleurs audacieuses. L'enthousiasme créatif et les bonnes idées ne manquent pas, comme ces discussions vues de loin, entre chevaliers minuscules montés sur des dragons énormes, ce qui donne d'abord au lecteur l'impression que ce sont les montures qui parlent, procédé renforçant l'idiée d'une communion chevalier / dragon qui rappelle fortement la fusion symbiotique que l'on observe entre le conducteur et le mécha dans la bande dessinée et l'animation japonaise.Un éditeur de talent aurait en revanche conseillé à son poulain d'apprendre un peu à observer la diversité de l'art et le monde réél avant de peindre... En effet, un exposition trop longue aux créations d'Olivier Ledroit est loin de pouvoir aider un jeune auteur à maîtriser anatomie et physionomies. Il eût aussi fallu élaguer considérablement les dialogues emphatiques et d'une longueur éprouvante.

Tsar Duklan est une tentative, un projet, à prendre comme tel, avec curiosité. Chez nous il coûte 3€.48 p. Akileos, 2005.

 
AUJOURD'HUI PIERRE LA POLICE
 

Contrairement à ce qu'a annoncé S; du aaablog précédemment, mais qu'il n'a qu'à moitié désannoncé (il ne pense qu'à Fessebouc) depuis, Pierre La Police ne viendra pas demain, mais bien aujourd'hui, à partir de 17h et quelques... pour dédicacer son nouvel ouvrage chez Cornélius : Science Foot.

Les amis des chiens et du football devraient nous être reconnaissants pour ce rectificatif.

 
Les Illusions de Gérald Auclin
 

Essai de poésie non-lyriqueC'est un personnage à la dérive. Un naufrage. Sa vie sexuelle et sentimentale est aussi terne que son activité professionnelle. Il est amoureux de sa voisine du dessous et lui laisse des poèmes anonymes sur le paillasson. Des poèmes réalisés à partir de mot découpés dans une presse quotidienne qui ne sert qu'à ça. Il ne va plus au travail mais au bistrot du coin, où il s'alcoolise en morne compagnie.L'univers onirique et fantasmatique du personnage envahit évidemment l'espace de la planche. Les symboles sexuels dont la subtilité allie les lectures de Penthouse et de Georges Bataille abondent. La mise en scène est sobre avec quelques audaces comme les pensées parasites des figurants, déjà lues chez Muñoz et Sampayo il y a quelques décennies.

Si le titre de l'album est une référence à Gainsbourg, la couverture renvoit plutôt à Dutronc.

Si le titre de l'album est une référence à Gainsbourg, la couverture renvoit plutôt à Dutronc.

Le grand mérite de Gérald Auclin dans cette aventure de Victor, un héros qu'il semble avoir déjà utilisé auparavant, c'est de débarrasser la dépression de tout romantisme et de tout mise en valeur. Rien n'exalte ici les vertus créatives et la splendeur d'un état désespéré. Le crâne chauve et plat de l'anti-héros et son attitude générale n'évoquent nullement la pose du louzeur magnifique. Même si certains de ses collages-poèmes pourraient dans un autre écrin retenir l'attention, ils n'apparaissent ici que comme grotesquement décalés.Forcément un tel projet qui tient autant de Houellebecq que de Martin Veyron recèle peu de joies et est peu propice à déchaîner l'exaltation. Ceci dit, la couverture et son recto, est assez distrayante grâce à son côté primaire.Les Illusions de Gérald Auclin, The Hoochie Coochie, 2012, noir et blanc, nombre de pages : à vue de nez entre 60 et 80 (les indés ne savent toujours pas numéroter leurs pages, ou ne veulent pas, pour une raison très obscure). 12€. code EAN : 9782916049243. En vente à Aaapoum Bapoum.

 
Dédicace Pierre la Police
 

Le 14 juin, viens échanger tes doubles Panini et te faire signer ton Science Foot

Pierre La Police, chez Aaapoum Bapoum, c'est une rockstar. Difficile de dire si c’est pour son sens de l’absurde, la manière dont il joue avec les associations d’idées ou les mots, ou encore la nostalgie d’une époque bénie et lointaine où Vladimir allait acheter des dessins originaux pour quelques francs symboliques chez Un Regard Moderne…. Quoi qu'il en soit, c’est une histoire qui dure.

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Voilà pourquoi le jeudi 14 juin prochain, à partir de 17h, ce Fantômas de la bande dessinée viendra payer de sa personne et faire des dédicaces dans notre échoppe du 14 rue Serpente à l’occasion de la parution aux éditions Cornélius  de Science Foot, compilation augmentée de ses strips publiés dans So Foot… sur le foot bien évidemment.

La plupart de ses ouvrages publiés aux Editions Cornélius seront disponibles à la vente, des petits gâteaux, cacahouètes et boissons alcoolisées ou non seront servis aux plus festifs d’entre vous. La soirée devrait se poursuivre de manière plus ou moins informelle jusque 22H en compagnie de quelques uns des plus vigoureux membres de l’édition indépendante française. Ca va chauffer!

 
Sandy et Hoppy t.14 : Le mystère de la grande barrière
 

Espions, atoll et koala

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Publiée initialement dans Spirou en 1961, cette histoire du valeureux kangourou et de sa jeune et aventureuse masquotte humaine fut rééditée en 1981 et en noir et blanc par Magic Strip sous le numéro 14. Les éditions Coffre à BD qui, elles, rééditent les aventures de Sandy et Hoppy dans l'ordre chronologique et en couleurs, l'ont placé dans leur tome 3.

Le mystère de la grande barrière n'est pas la meilleure création du grand Lambil. Si son dessin est déjà très au point, ses talents de scénariste n'ont pas encore atteints leur pleine puissance. L'intrigue y est trop linéaire et répétitive : Sandy et son ami Michael passent leur temps à se faire capturer et à s'évader. L'aventure manque surtout cruellement de filles.  À défaut on a des espions étrangers et un koala amusant qui présente l'aventure, ce qui est assez audacieux, cartoonesque et prégotlibien.

Un exemplaire de ce magic strip sera déposé dans peu de temps dans notre échoppe de la rue Dante. Sont prix de vente est fixé à 22€.

Dans nos archives : Sandy et Hoppy, t.13.

 
Street Angel de Jim Rugg et Brian Maruca
 

Basket, skate et ninjas

Il faudrait vraiment être très couillon pour croire qu'un commerçant apprécie et recommande tout ce qui se trouve dans son magasin. Ainsi nous vendons des ouvrages que j'adore, d'autres que je trouve mignons, d'autres que j'ai appris à aimer à force de leur chercher des qualités, d'autres que je déteste franchement et enfin certains qui m'indiffèrent totalement.Street Angel appartient plutôt à cette dernière catégorie. Je serais bien en peine de trouver le moindre argument pour vous convaincre de l'acheter en dehors du prix incroyablement bas que nous pratiquons (4€ au lieu des 15€ initiaux !).

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Les exploits extravagants de Jesse Sanchez, cette enfant championne de skate et de combat de rue, qui lutte contre les ninjas et le népotisme, me laissent de bois, ou plutôt de yaourt...Ces 184 pages me semblent désespérement vides d'enjeux et d'émotions. En revanche, deux de mes collègues sont très friands de ces péripéties adolescentes qui semblent directement sorties du cerveau d'un Bart Simpson en période créative, qui prendrait Frank Miller pour James Joyce et croirait que Stéphane Collaro est un membre des Monty Python.

Donc si vous voulez comprendre pourquoi c'est bien, Street Angel de Jim Rugg et Brian Maruca (dire qu'ils se sont mis à deux pour faire ça !) ce n'est pas à moi qu'il faut demander, mais à Alex et à Patrick Batman.

Comme c'est bon de balancer.

Street Angel de Jim Rugg (dessin) et Brian Maruca (scénario). 184 p. n&b. Ed. Lézard Noir.