Publications dans Patrimoine
Le client loufoque du jour
 

Comme là j'ai une grosse flemme, je fais appel à nos lecteurs :

si un érudit sait pourquoi les "Ononos" (je connais pas l'orthographe exacte) de Hogarth dans Tarzan sont passées du statut de grosses boules avec visages et membres à celui de pygmées et QUI les a redessiné, qu'il n'hésite pas à laisser un commentaire, on transmettra à notre client loufoque.

Je pense que les "Ononos" c'est ça (en tous cas avant !) :

 
Le Futur, cet inconnu
 

Devoirs de vacances

par Stéphane

Avant de partir pour 12 jours de vacances sous le soleil d'Asie, et laisser Vladimir seul à travailler 60 heures semaine dans la librairie (courage l'ami), je pose ici un catalogue d'illustrations fantastiques conseillé par mon ami London Julian :

"En fouinant dans mes bookmarksdel.icio.us, je retombe sur Tales of the Future Past. Un site consacré aux visions du futur développées au début et au cours du XXème siècle. Pas mal d'illustrations d'époque permettent de se faire une idée du passé, plus que du futur:

"The future wasn't tomorrow, next week, next year, or next century.  It was a place with a form, a structure, a style."

"Le futur n'était ni demain, ni la semaine prochaine, ni l'année prochaine, ni le siècle prochain. C'était un endroit avec une forme, une structure, un style".

Parmi les illustrations de la "guerre du futur", je recommande le Gyro-Electric-Destroyer ou l'Artillery Tower (image ci-contre). Le Radio Gun, une sorte de rayon laser de la mort, préfigure quant à lui le système anti-balistique Airborne Laser développé par l'armée américaine, qui ne relève déjà plus des fantasmes de la Science-fiction."

De quoi vous occupez des heures durant à rêver au monde tel qu'il ne sera jamais.

 
Paraîtrait que R.R couche avec S.S.
 

Et que P.P. s'est engueulé avec M.M

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Dans une interview DVD,  Kevin Smith pestait contre les scénaristes de la série télévisée Hulk. Il reprochait vertement aux sagouins d’avoir tronqué le nom original du colérique docteur. Fini Bruce et bonjour David Banner. Mais pourquoi tant de haine me direz-vous, ce changement de prénom n’est qu’une modification anodine ; pire, un pinaillage de fan.

Hors vous auriez bien tord. Car ce brave Stan Lee fétichisait les initiales, au point d’attribuer à la majorité de ses créations un nom et un prénom aux premières lettres redondantes. Peter Parker (Spiderman), Bruce Banner (Hulk) , Matt Murdock (Daredevil), Reed Richard & Sue Storm des FF (Quatre Fantastiques), Stephen Strange (Docteur Strange), Doctor Von Doom (Fatalis), Scott Summer (Cyclope)… firent ainsi les beaux jours des mouflets (et bien d’autres moins célèbres encore).

Une explication à cette manie se dessine dans l’interview Stan Lee's Mutants, Marvels and Monsters. Le prolifique créateur y explique que, vu la masse de personnages qu’il devait gérer, c’était un bon moyen de palier ses déficiences mnémoniques, et de se souvenir plus facilement des pléiades de noms qu’il inventait à la chaîne.

Sur l'image de tête, D.B. fait du stop...C'est sûr que dit ainsi, ça fait tout de suite moins classe.

 
Le Péril jaune
 

A propos de "Fils de Chine " de Gillon

par Vlad

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  Au début des années cinquante, alors que le Camarade Staline était encore parmi nous, Paul Gillon dessinait dans les pages de Vaillant, le magazine du PCF pour la jeunesse. Il y cosignait alors avec Roger Lecureux une épopée chinoise retraçant le combat des partisans de Mao, la Longue Marche, la guerre civile et la victoire sur les troupes de Tchang Kaï-Chek. Ces pages ont été regroupées en 1978 par Jacques Glénat, dans un album intitulé Fils de Chine.

Ce qui apparaît d’emblée à la lecture de cette vigoureuse propagande, écrite et dessinée avec puissance et style (j’écris ça sans ironie) c’est l’influence démente qu’avait Alex Raymond sur le jeune Gillon (environ 25 ans à l’époque). Jusqu’à la calligraphie de la signature, le jeune français reproduit avec brio le style de l’américain, créateur de Flash Gordon.

Par son allégeance formelle Gillon produit un miracle, dont la portée politique est bien plus importante que la simple hagiographie maoïste : sous nos yeux ébahis, le symbole du « péril jaune » tel que les Américains ont appris à le redouter, le terrible Empereur Ming… est désormais du côté des bons !

Que cette démarche est été consciente ou non, c’est une révolution des mentalités qui est ici à l’œuvre. Utiliser les codes de l’ennemi pour les retourner, s’approprier ses armes et les utiliser à d’autres fins, c’est ce qu’ont toujours fait les rebelles et c’est ce qu’ils feront toujours. Tout le contraire de messieurs Van Hamme et Benoît lorsqu’ils trouvent opportun de truffer leur « Etrange rendez-vous » de stéréotypes racistes nous ramenant cinquante ans en arrière ! 

Merci à Fabio, qui n’a pas voulu me céder à vil prix cet album, mais qui a bien voulu me le prêter !

 
Biographie à l'emporte-pièce
 

Jean-Marie Bigard et Che Guevara, même combat.

Par Stéphane

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Saviez-vous qu'Ernesto Guevara fut nommé Ministre de l’économie de Cuba à cause d’un malentendu. En effet, à la question « Qui est économiste ? » il entendit « Qui est communiste ?». Et du coup répliqua promptement d’un grand geste.

Si comme moi, vous ne le saviez pas (je l’ai appris ce matin en regardant une interview de Roland Castro), vous ne l’auriez de toutes les manières pas découvert à la lecture de la très merdique biographie parue chez Casterman ce mois-ci. Un livre aux ambitions esthétiques inexistantes, et à l’intérêt tout aussi défaillant. Libertad !se présente comme un beau pavé de vide destinée à lancer une collection sur les grands révolutionnaires de l’Histoire (attention JFK et Marilyn arrivent bientôt), un peu comme sont faits les livres sur Bigard et Mimie Mathy (toujours chez Caster d'ailleurs, et à ce sujet lire ce court article paru ici.

Oh mon dieu ce qu'on essaie de nous refourguer !).

Evidemment dans les bureaux, personne n’a dû se demander à quoi pouvait servir le portrait d’une grande figure historique et politique, très fortement portée par l’image en plus, si ce n’est ni pour prendre position, ni pour enrichir l’iconographie abondante sur l’homme. 

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Un camouflet honteux lorsque l’on sait ce que Breccia et Oesterheld endurèrent en écrivant la leur (lire ici et ce que coûte l'engagement artistique en bande dessiné, c'est loin d'être l’exécrable fraude commerciale que l'on essaie de nous vendre aujourd'hui).

Je vais donc me charger de descendre cette abomination artistique et humaine dans une de mes prochaines critiques Chronic’art.

Et j'espère qu'on ne criera pas cette fois ci que je suis trop méchant. Il y a avilissement de la bande dessinée ici, non ?

 
Les terribles taches
 

Où comment naît la vocation.

Par Stéphane

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Attiré par le mal comme tout les enfants, j’en étais venu à vouer une admiration sans borne pour le fantôme noir, ce terrible ennemi de Mickey qui signait ses forfaits d’une indélébile tache noire. J’étais fasciné, non par son génie diabolique, mais par cette indécrottable manie de souiller.

C’est qu’à cette époque les salissures, plus encore le dessin sur les murs de ma chambre, me sont interdits. Ma mère comme elle le fera des années durant s’applique de nombreuses heures au ménage, à briquer, brosser, avec un ascétisme et une énergie qui, cela demeure encore vrai, confine un peu à la folie.

Je scrutais ces petites macules noirs dans mes bandes dessinées et reconnaissait dans le regard de Mickey, lorsqu’il devait tomber sur l‘une d’entre elles, le désespoir quotidien de ma mère. J’ai ainsi de nombreux mois dessiné sur le mur derrière la porte de ma chambre, à l’abris de la justice, jusqu’à me faire prendre un beau matin.

Ce jour là, je retrouvais dans les yeux de ma mère ce petit quelque chose de Mickey, et en moi  s'étirait un petit sourire intérieur de fantôme noir.

 
Les caramels rouges
 

Une madeleine de Vlad...

1962-1966 : Pendant qu'outre-manche les Kinks et Syd Barrett préparent la "british invasion", tout emplis de la nostalgie de leur jeux d'enfance sur la pelouse des dimanches, Billy The Kid, le despote enfant et affranchi règne sur deux albums de Lucky Luke et sur le monde des adultes.

Son mets de prédilection : des caramels rouges et ronds...

Pour moi, ces billes c'était l'Ambroisie. Le caramel des humains n'avait pas cette couleur, ni cette forme. Si leur aspect était exceptionnel, quel devait être leur goût ! J'ai relu et relu ces pages avec excès et gourmandise, puis je les ai oubliées... Elles resurgissent quand je vois des caramels, ou à la simple évocation du mot... Mais jamais ne n'ai retrouvé leur saveur.

Lire ou relire Billy The Kid et L'Escorte, albums 20 et 28 de Lucky Luke chez Dupuis.