Publications dans 2006
Liens distendus entre la France et le Japon
 

Plus rien n'est comme avant !

Vous savez que chez AAAPOUM, on aime bien vendre des séries complètes, ou à défaut, des packs contenant les débuts d'une série... Ça fait des années qu'on fait ça. On avait une méthode pour ficeler les volumes ensemble avec du bolduc, une habille boucle toute en élégantes obliques...

Et bien nos recherches démontrent que cette méthode ne fonctionne pas avec les mangas !  

Démonstration par l'image :

À gauche un pack Gunnm Last Order (6 tomes, 24€) lié traditionnellement à la "franco-belge" par Stéphane. À droite un pack Rainbow (4 tomes, 20€), lié "à la japonaise" par Vlad. Observons le résultat après quelques minutes d'exposition de ces deux produits à la clientèle aaapoumienne...   

Et voilà le résultat ! Patatras ! Le lien traditionnel franco-belge ne tient pas le choc et la méthode de Vlad est la meilleure.

 
Dédicace Shizuka Nakano
 

Shizuka Nakano en dédicace à Album Manga pour son livre 

Le Piqueur d'étoiles

Difficile de faire beaucoup mieux, l'espace était trop étroit, l'auteur trop penchée sur sa feuille (elle a bien le droit au confort tout de même). J'espère cependant que le spectacle est séduisant. Un dessin en progression, c'est toujours agréable, non?                 .

 
Vagabond de Takehiko Inoué
 

La plume et le sabre

Suivant la tradition des biographies romanesques sur Musashi, Vagabond s’ouvre sur la plus grande date de l’Histoire médiévale japonaise, octobre 1600, bataille de Sekigahara.

Sur le visage engourdi du héros sonne la pluie, autour de son corps étendu gisent les cadavres de ses alliés déchus. Laissé pour mort, la défaite de son camp sonnant l’instauration d’un régime politique qui durera 300 ans, son réveil a un goût de renaissance, le Japon des airs de nouveau monde. Cet instant inaugural conditionne dès lors l’errance de l’adolescent. Il s’agira à l’avenir de ne plus se précipiter dans la bataille sans réfléchir, et de maîtriser les techniques qui assurent la victoire.Miyamoto Musashi est une figure essentielle de l’Histoire et du Folklore nippon.

Depuis toujours s’incarne dans l’image chevaleresque et philosophique de ce samouraï  l’idéalisation d’une « âme japonaise », faite de rigueur et d’obstination, d’abandon de soi et de recueillement au plus près de la nature. Des associations d’idées d’autant plus fortes qu’elles furent flattées à de nombreuses reprises dans d’illustres créations artistiques.Au-delà du symbole identitaire, Vagabond fascine par la volonté de l’auteur à se mesurer au mythe.

Même l’européen déconnecté de la mentalité nippone ne manquera pas de ressentir à chaque image le challenge. Voie du Sabre et voie du dessin sont liées au sein des pages, auteur et sabreurs unis à dans l’expérimentation et le changement d’outils (commencée à la plume, la série se poursuit désormais au pinceau). Une ode à la perfection dans l’humilité, enveloppée d’un graphisme à se pâmer de beauté...

Bref, l’essence pure en manga du mythe Musashi.


 
Paraîtrait que R.R couche avec S.S.
 

Et que P.P. s'est engueulé avec M.M

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Dans une interview DVD,  Kevin Smith pestait contre les scénaristes de la série télévisée Hulk. Il reprochait vertement aux sagouins d’avoir tronqué le nom original du colérique docteur. Fini Bruce et bonjour David Banner. Mais pourquoi tant de haine me direz-vous, ce changement de prénom n’est qu’une modification anodine ; pire, un pinaillage de fan.

Hors vous auriez bien tord. Car ce brave Stan Lee fétichisait les initiales, au point d’attribuer à la majorité de ses créations un nom et un prénom aux premières lettres redondantes. Peter Parker (Spiderman), Bruce Banner (Hulk) , Matt Murdock (Daredevil), Reed Richard & Sue Storm des FF (Quatre Fantastiques), Stephen Strange (Docteur Strange), Doctor Von Doom (Fatalis), Scott Summer (Cyclope)… firent ainsi les beaux jours des mouflets (et bien d’autres moins célèbres encore).

Une explication à cette manie se dessine dans l’interview Stan Lee's Mutants, Marvels and Monsters. Le prolifique créateur y explique que, vu la masse de personnages qu’il devait gérer, c’était un bon moyen de palier ses déficiences mnémoniques, et de se souvenir plus facilement des pléiades de noms qu’il inventait à la chaîne.

Sur l'image de tête, D.B. fait du stop...C'est sûr que dit ainsi, ça fait tout de suite moins classe.

 
Pourquoi si peu d'émissions télé autour de la bande dessinée ?
 

C’est l’histoire d’une case qui n’entrait pas dans une case.

Par Stéphane

 Ayant de nombreuses fois pensé au sujet, je pose ici un fragment de ma réflexion, déjà posté sur le forum de bdparadisio. Alors, pourquoi la bande dessinée ne bénéficie-t-elle pas d’émissions télévisées propres, alors que la littérature en posède de nombreuses ? 

C'est normal. Dans la tête d'un spectateur, le contrat entre images défilantes et roman est par avance voué à l'échec. Il le sait, aucun plaisir visuel ne peut surgir de l'exposition froide d' un roman à la télé. Donc il n'attend rien de ce côté là, et n'est pas choqué lorsqu'on lui propose en contrepartie un débat.
D'ailleurs, dans le cas de la littérature le débat oral semble d'autant plus justifié que la matière intellectuelle écrite se transpose parfaitement à l'oral. Sans déperdition, et parfois même avec un rajout de charme, vu qu'une lecture orale bien faite est parfois plus séduisante qu'une lecture personnelle. Donc la transposition de l'écrit à l'oral peut se trouver sublimée. La télé a développé tout un protocole pour y arriver. Et ce protocole marche vraiment bien.

Hors, de la bande dessinée, le spectateur attend en premier un retour sur l'image. Et la représentation fixe de la case, exposée sur un support où l'image doit par essence bouger pour fasciner, ne fonctionne pas. Si le produit ne fonctionne pas, alors le reste ne peut fonctionner. Car comment construire autour d'une base défaillante.
Ainsi, les rares programmes autour de la bande dessinée sont centrés de plus en plus autour des auteurs. Ils parlent, parfois dessinent devant la caméra, créant laborieusement l’illusion d’un mouvement à l’écran. C'est souvent sympa, enrichissant, mais possède un immense défaut. Je ne sais pas si vous ressentez comme moi l'absence horriblement frustrante des livres dans ce genre d'émissions. On ne parle jamais de bande dessinée (ce qui m'intéresse) mais des ses auteurs (ce qui m'intéresse moins et qui, surtout, n'est pas la même chose).
Les livres ne sont pas les hommes.


N’hésitez pas à commenter ici cette réflexion ou à la poursuivre sur le forum bdparadisio. Et faites nous confiance pour essayer, dans le cadre de ce blog, bientôt un nouvel usage de l'image pour transmettre la bande dessinée

 
Spécial Gipi
 

C'est une première, pas parfaite. Néanmoins laissez-vous aspirer quelques minutes par la délicatesse d'un trait cassant, recouvert dans un second mouvement d'un fébrile tissu de ouates grises. Un prix de l'Alph Art comme rarement mérité.

Gipi dédicace 2

A completer d'une trés enrichissante  interview de Nis, et d'une visite sur le blog italien de l'auteur

 
Le Péril jaune
 

A propos de "Fils de Chine " de Gillon

par Vlad

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  Au début des années cinquante, alors que le Camarade Staline était encore parmi nous, Paul Gillon dessinait dans les pages de Vaillant, le magazine du PCF pour la jeunesse. Il y cosignait alors avec Roger Lecureux une épopée chinoise retraçant le combat des partisans de Mao, la Longue Marche, la guerre civile et la victoire sur les troupes de Tchang Kaï-Chek. Ces pages ont été regroupées en 1978 par Jacques Glénat, dans un album intitulé Fils de Chine.

Ce qui apparaît d’emblée à la lecture de cette vigoureuse propagande, écrite et dessinée avec puissance et style (j’écris ça sans ironie) c’est l’influence démente qu’avait Alex Raymond sur le jeune Gillon (environ 25 ans à l’époque). Jusqu’à la calligraphie de la signature, le jeune français reproduit avec brio le style de l’américain, créateur de Flash Gordon.

Par son allégeance formelle Gillon produit un miracle, dont la portée politique est bien plus importante que la simple hagiographie maoïste : sous nos yeux ébahis, le symbole du « péril jaune » tel que les Américains ont appris à le redouter, le terrible Empereur Ming… est désormais du côté des bons !

Que cette démarche est été consciente ou non, c’est une révolution des mentalités qui est ici à l’œuvre. Utiliser les codes de l’ennemi pour les retourner, s’approprier ses armes et les utiliser à d’autres fins, c’est ce qu’ont toujours fait les rebelles et c’est ce qu’ils feront toujours. Tout le contraire de messieurs Van Hamme et Benoît lorsqu’ils trouvent opportun de truffer leur « Etrange rendez-vous » de stéréotypes racistes nous ramenant cinquante ans en arrière ! 

Merci à Fabio, qui n’a pas voulu me céder à vil prix cet album, mais qui a bien voulu me le prêter !

 
L'Emile Ajar du pauvre
 

Où comment se tirer une balle dans le pied

Par Stéphane

Puisque c’est officiel, je peux maintenant vous raconter une petite histoire qui ne gâchera rien. Comment Lewis a signé chez Albin, récit rapporté à l’époque par un auteur Albin Michel (là je dis pas car il avait bu) à un journaliste de Télérama, rapporté à Aaapoum aussitôt. (Toujours prendre des pincettes dans ce genre de récits)

Alors que le Blog Frantico cartonne sur le net, que tout les lecteurs se doutent plus ou moins que Lewis est derrière (je me souviens avoir été convaincu le jour où il écrivit en toute lettre le nom Joann Sfar, impossible de ne pas reconnaître sa calligraphie), Albin contacte l’auteur pour le faire signer. C’est effectivement un homme correspondant au profil qui se présente,et engage les négociations. Les réunions se répètent, tant et si bien que le directeur de la maison d’édition fini convaincu qu’il va recruter un jeune premier. Puis arrive le jour de la signature, où Frantico arrive accompagné d’un homme caché d’une casquette. C’est lui qui signera, ainsi qu’un contrat assurant la discrétion de l’opération.

Tu parles Charles, la semaine d'après, toute la profession était au courant. Alors lorsque l’on demande pourquoi la bande dessinée n’arrive pas à égaler en aura d’autres formes d’Art, moi je réponds à cause des gens qui y travaillent. Y’a aucun doute là-dessus (c'est d'autant plus triste que pour L.T, fatigué à cette époque là si l'on en croit ses remarques sur son désir de retraite,  le projet Frantico semblait une démarche sincère pour relancer sa carrière artistique à l'abri de la notoriété) .

 
Biographie à l'emporte-pièce
 

Jean-Marie Bigard et Che Guevara, même combat.

Par Stéphane

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Saviez-vous qu'Ernesto Guevara fut nommé Ministre de l’économie de Cuba à cause d’un malentendu. En effet, à la question « Qui est économiste ? » il entendit « Qui est communiste ?». Et du coup répliqua promptement d’un grand geste.

Si comme moi, vous ne le saviez pas (je l’ai appris ce matin en regardant une interview de Roland Castro), vous ne l’auriez de toutes les manières pas découvert à la lecture de la très merdique biographie parue chez Casterman ce mois-ci. Un livre aux ambitions esthétiques inexistantes, et à l’intérêt tout aussi défaillant. Libertad !se présente comme un beau pavé de vide destinée à lancer une collection sur les grands révolutionnaires de l’Histoire (attention JFK et Marilyn arrivent bientôt), un peu comme sont faits les livres sur Bigard et Mimie Mathy (toujours chez Caster d'ailleurs, et à ce sujet lire ce court article paru ici.

Oh mon dieu ce qu'on essaie de nous refourguer !).

Evidemment dans les bureaux, personne n’a dû se demander à quoi pouvait servir le portrait d’une grande figure historique et politique, très fortement portée par l’image en plus, si ce n’est ni pour prendre position, ni pour enrichir l’iconographie abondante sur l’homme. 

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Un camouflet honteux lorsque l’on sait ce que Breccia et Oesterheld endurèrent en écrivant la leur (lire ici et ce que coûte l'engagement artistique en bande dessiné, c'est loin d'être l’exécrable fraude commerciale que l'on essaie de nous vendre aujourd'hui).

Je vais donc me charger de descendre cette abomination artistique et humaine dans une de mes prochaines critiques Chronic’art.

Et j'espère qu'on ne criera pas cette fois ci que je suis trop méchant. Il y a avilissement de la bande dessinée ici, non ?

 
Les gadgets du voisinage
 

Les gadjets du voisinage

Vidéo envoyée par aaapoum

Pour notre premier espace publicitaire débile (en vrai notre premier essai de video), Arnaud de chez Pulp's (nos voisins d'en face) s'est sacrifié... avec brio. Bon, pour une première le son est médiocre, mais tout devrait rentrer dans l'ordre dès la prochaine vidéo.

Au fait les filles, Arnaud est libre. Et si vous deviez le trouvez sur ce court extrait peu à votre goût, sachez que la video ne lui reussit pas forcément au tein.