Publications dans 2014
PARA-BUFFY
 

Tiens donc. Trois jours après avoir inscrit en gros un sobre mais percutant THE NEXT BUFFY sur l’étiquette jaune d’un comics nommé Fray, je tombe sur une autre histoire, Hexed, donc la quatrième de couverture arbore dans une police d’écriture démesurée un fier HEXED IS THE NEW BUFFY. Next Buffy, New Buffy, C’est un peu CONFUSING sur les bords.

Mais si Fray est the next Buffy et Hexed the new Buffy, qui est Buffy déjà ?

Souvenez-vous : Dans les années 90 fut diffusée une série télévisée américaine du nom de Buffy the vampire slayer (Buffy contre les vampires en VF). Une femme énergique aux cheveux blonds s’y démenait pour survivre, s’en sortir socialement et accessoirement dézinguer des créatures maléfiques, passant rapidement de fashion victim à fière guerrière à mesure que les tragédies l’amenait à se radicaliser. Le cast était excellent et reste l’élément le plus mémorable de la série. J’en frémis encore.

 Les épisodes passaient tard le soir, dans la trilogie du samedi soir sur M6 et pour un enfant des nineties, c’était très excitant d’esquiver le giron des parents pour regarder une aventure de Buffy en douce en solo, dans une ambiance nécessairement sombre (la lumière risquant d’alerter tout géniteur alerte) d’autant plus angoissante, l’oreille attentive et tous les sens aux aguets, bien ouvert donc aux scarejumps de la série.

 Le créateur de la série, Josh Whedon,  en a retiré une notoriété monstrueuse et une gloire internationale.  Les spectateurs de la série ont grandi avec les protagonistes pendant 7 longues saisons, au cours de rendez-vous télévisés réguliers voir immuables. Il a bien fallu pourtant que le rideau tombe.  Quelques années après la fin de la série télévisée, une nouvelle saison fut lancée, cette fois sur support papier. La saison 8, dont nous disposons régulièrement est sorti en comics en France chez Soleil, en collaboration avec panini dans un label appelé Fusion comics.

Josh, notre bon ami josh, adulé par des foules de Whedonites (terme quasi officiel pour les hardcore fans de Whedon) qui n’ont toujours pas perdu leur passion, n’avait pas fini de tout raconté !

Fray est une héroïne méconnue du Buffyverse, surtout en France. Elle est barboteuse de choc, vivant dans un futur grunge assez éloigné qui n’a pas vu de tueuse de vampire officielle depuis longtemps. Malheureusement pour elle, elle est la nouvelle élue et comme de juste va devoir dézinguer des vamps à l’aide de sa débrouillardise, de son look punk et d’un mentor démoniaque défiguré.

Vous comprendrez qu’en découvrant tout ça, je n’ai pu m’empêcher de mentionner l’affiliation !

La série, qui n’a que peu de défauts (mais peut être que certains de mes amis puristes me contredirons) est malheureusement complète en un seul volume, ce qui en fait un bon one-shot qu’on aimerait bien voir aboutir à d’autres aventures.  Dans nos rayons, ce tome coute 10€ en français (édition soleil cartonnée) ou 9€ en VO souple. À vous de voir, nous avons encore les deux.

.En face, le challenger se nomme visiblement Hexed. C’est aussi une aventure complète en un volume mais bien que sa création remonte et s’arrête dans les environs de 2009, un nouvel arc narratif devrait voir le jour en fin d’année 2014.

Hexed est donc visiblement la nouvelle Buffy. Ce n’est pas moi qui le clame, c’est bel et bien un journal,  –The Express- Times.

Méfiez-vous, la typographie est très importante car –The Express-Times n’est certainement pas le renommé The Times britannique. Bien qu’un peu saligaud, c’est une technique de marketing assez répandue.  J’ai failli m’y  faire prendre. Le journal en question est un quotidien Pennsylvanien axé news locales. Ca ne les empêche surement pas d’émettre des avis de bonnes factures.

Alors qu’en est-il ? Et bien en toute logique, seul Whedon sait bien faire du sub-Buffy. Hexed est un peu trop différent peut être pour que l’affiliation soit totalement légitime mais en creusant, on peut relever des éléments qui font d’Hexed un simili-Buffy dans sa globalité. L’usage moderne de la magie, l’ambiance urbaine contemporaine et un certain cynisme esseulé du personnage principal renforce une impression de cohérence dans l’association. Le titre pioche aussi surement ses influences dans du Hellblazer et mélange un ensemble de personnages de plus en plus intrigants avec une intrigue magico-mafieuse efficace et des créatures attrayantes. Son seul gros défaut résidant dans une qualité de  dessin  qui ne devient acceptable que si on arrive à considérer l’album comme un enfant du fanzinat ou de l’auto-édition roots.

Uniquement disponible en anglais, nous l’avons actuellement à 8€, pas loin de Fray rue Serpente.

Finalement, entre la suivante et la nouvelle, il n’y a pas de vraie opposition alors… lisez donc les deux ! Et puis au pire si vous cherchez vraiment du néo-buffy, nous avons aussi Anita Blake qu’un collaborateur excité d’IGN.com compare en s’exclamant sur la 4e de couv’ : « Look out, Buffy ! Anita Blake is coming to take your slaying crown. ».  Ou alors le surprenant Loaded Bible , sous-titré Jésus contre les vampires.  En bref, nous sommes fournis.

 
REVUES DES ÉDITIONS CAMPUS : Fin de stocks !
 

Les éditions Campus dans les années 80 proposèrent au public francophone des traductions du matériel publié dans les revues étatsuniennes des éditions Warren. Au programme de la science-fiction, de la fantasy et du polar, par d'excellents auteurs de bande dessinée des 4 coins du monde : Amérique du Nord et du Sud, Espagne, Philippines, Hollande... Corben, Maroto, Ortiz, Dick Matena, Mandrafina, Trillo, Matena...

La liste est impressionnante et le divertissememt de qualité.Jusqu'à il y a peu nous disposions de piles formidables de ces revues en reliure. Nous les vendions 1€ et nous les avons bien vendues ! Mon devoir est de vous signaler que nous arrivons au bout de nos stocks ! Et que certains titres sont déjà en rupture, notamment dans les Ère comprimée (la traduction du titre américain 1984).

Il vous reste donc très peu de temps pour profiter du tarif de 1€

(3€ sur notre site de vente, parce qu'il faut pas déconner, vu le temps passé à les emballer et à les expédier !)

 
PETITES DÉDICACES PERSONNELLES

Pour reprendre après cette interruption moldavo-tchèque, un tout petit article en image sur la beauté de la profession. Aujourd'hui, le plaisir de la dédicace familiale au détour d'un feuilletage.

dédicace love junky

dédicace love junky

Parfois c'est juste choupinou.

Parfois c'est juste choupinou.

Et parfois dans le rayon d'à coté, c'est carrément différent.

Et parfois dans le rayon d'à coté, c'est carrément différent.

Et si vous vous interrogez sur le pourquoi d'une telle image de une (ou de bandeau d'article) et bien sachez que c'est simplement un des choix que propose google image pour le terme dichotomie.

THE MASSIVE T.3 de BRIAN WOOD et GARRY BROWN
 

Brian Wood est un gars qui t'invite souvent à des fêtes. Il te promet un buffet somptueux, une playlist audacieuse, des convives joviaux, de belles perspectives de réjouissances.Quand tu arrives chez lui, il n'y a pas grand monde. Tu prends une bière dans le frigo et tu t'assois sur le canapé en soulignant avec le pied le léger tempo de la musique lounge qui suinte de quelque part et tu attends que les autres arrivent et que ça commence. L'appart et l'ambiance sont agréables, ça va être une belle fête.En fait ça ne commence jamais vraiment et tu vas rester longtemps tout seul sur ton canapé.

Comme je suis borné j'ai lu le tome 3 de The Massive qui est paru il y a peu, édité en France par Panini. Comme d'habitude avec Brian Wood il y a du bon et du mauvais. Je ne vois toujours pas trop où il veut en venir, ni qui peut se satisfaire de demi-histoires de ce genre, mais quelques rêveries et réflexions surnagent, ainsi que de toujours très bonnes séquences tactiques... Ah oui, il y en a tout de même une qui est moyennement réussie. C'est un flash-back d'avant le cataclysme, qui se passe à Paris, à l'Aéroport Charles De Gaulle. Mag et Georg, deux mercenaires, semblent devoir exécuter un homme dans les toilettes. Juste avant de passer à l'acte, Mag reçoit un ordre d'abandon de la mission sur son oreillette, il quitte alors promptement les lieux, abandonnant son arme et son comparse. Des troupes d'assaut investissent alors les lieux.

Deux grosses invraisemblances dans cette planche :•  Mag sort tranquillement devant les forces de l'ordre qui le laissent passer.• Alors qu'il y a des mouvements de troupe et des coups de feu, Mag est le seul à se retourner. Les autres voyageurs continuent tranquillement à rêvasser à ce qu'ils vont bien pouvoir acheter au duty free.Moi je comprends pas comment un dessinateur peut faire un truc pareil, ni comment un éditeur peut lui dire c'est bon mon coco on publie.Sinon les couvertures de John Paul Leon sont toujours aussi bonnes et justifieraient presque à elles seules l'achat de la série.The Massive T.3, Drakkar, de Brian Wood et Garry Brown, Panini, 144 p. couleurs, 14,95 €. code EAN : 9782809439700. Pas encore vu en occasion dans nos échoppes.

 
FANTASTIK n°10
 

Éditions Campus, juillet 1984

Dans ce numéro on trouve comme à l'accoutumée de nombreuses planches intéressantes : du Trillo et Mandrafina inédit en album (du moins il me semble), du Luis Bermejo au magnifique dessin charbonneux, du Dick Matena assez en forme, du Milazzo en bichromie noire et bleue (très efficace, on rêve d'un album entier avec ce procédé et ce bleu là, beaucoup plus contrasté et utile que celui de Igort dans 5 est le numéro parfait), du Alex Toth splendide, du Wrightson...

Surtout il y a la couverture, signée Fabá, où je reconnais sans gloire la source photographique. L'artiste espagnol s'est inspiré d'une photo de tournage de Magnum Force, la seconde aventure de l'inspecteur Harry Callahan, que réalisa Ted Post en 1973 sur un scénario de John Milius.

Ceci me permet de glisser que le rayon des revues est particulièrement bien fourni, et bien rangé en ce moment. Outre Fantastik et Ère comprimée des éditions Campus, on trouve aussi de nombreux  Métal Hurlant, des Échos des savanes première et deuxième période et des Spécial USA sous leurs différents avatars. Tout ceci est entre 4 et 6 euros en général, sauf numéros exceptionnels.

 
TONY STARK DE AIDANS
 

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 13.

Ça commence comme un western spaghetti.On y trouve des personnages qui ont la tronche de Eastwood, Van Cleef, Bronson et peut-être même John Wayne et Kirk Douglas, mais c'est moins convaincant. Au bout de quelques planches on se rend compte que c'est en fait le tournage d'un film qui est brusquement interrompu par l'action surgissant dans la réalité. C'est le début des Voleurs de nuages, la quatrième aventure de Tony Stark, publiée en 1981. Oui, mettons les choses au clair immédiatement, il ne s'agit pas du moustachu, richissime fabricant et vendeur d'armes créé par Stan Lee en 1963, mais d'un autre moustachu étatsunien, qui lui se contente d'être une sorte de rancher de l'Ouest, écrivain de romans et homme d'action. Ce Tony Stark-là fut créé par Aidans (le dessinateur, entre autres de Tounga) et par Jean Van Hamme, en 1979 pour la revue Super As. Notons au passage que Van Hamme volait à peu près à la même époque le nom de Gandalf à Tolkien pour le fourrer dans Thorgal.

Voici donc à nouveau Eastwood (pour ceux qui ne suivent pas ce blog depuis des éons, vous pouvez sélectionner "Clint Eastwood" dans le menu déroulant des catégories dans la colonne de droite et vous verrez dans quel contexte s'inscrit cette présente note) . Cette fois-ci il est moqué, puisque l'acteur prête ses traits à un personnage acteur également, qui, s'il joue de féroces pistoleros, est dans la réalité un couard s'évanouissant face au danger. Cette irrévérence, quoique pataude, est sufisamment rare pour être référencée.

Sinon l'histoire, une variation bonhomme de SOS Météores dans le Grand Ouest, se lit sans intérêt réel ni déplaisir outrageant. Beaucoup de chevaux seront morts à la fin de la lecture, mais aucune patte de canard. Reste que le papier mat ivoire des éditions Hachette BD de l'époque est toujours un régal, car il offre un écrin velouté à ces oranges rosés qu'on ne retrouve plus de nos jours.

Tony Stark, régulièrement trouvable dans nos librairies, entre 7 et 15€ en fonction de l'état et des titres.

 
COMICS REVUE
 

Nous venons malencontreusement de mettre en pochette -puis en rayon rue Serpente-  une bonne centaine de numéros du magazine comics revue. Outre la douleur que ça a occasionné à nos poignets, nous en sommes contrit car cette revue ne révèle sa réelle valeur qu'au feuilleteur curieux qui osera fourrer son nez entre ses pages.

Comics revue est un magazine indépendant américain incroyable à bien des abords. Publié deux fois par mois depuis des décennies, il atteint puis dépasse radicalement son 300e numéro en 2014! Piochant autant dans les 30's que dans les années 70 ou les années 50, la revue se fait fort de republier de nombreux grands classiques d'époques visiblement très variées: Tarzan, Gazoline Alley, Flash Gordon, Little Orphan Annie, Krazy Kat (1934!), The Phantom, Alley Ooop... Mais aussi les tortues ninjas ou Judge Dread! Une grosse sélection d'immanquables dans leur langue d'origine, l'anglais, que vous pouvez retrouver un peu plus en détail sur leur site web. Un petit coup d'œil sur leurs listes vous permettra d'ailleurs de noter l'apparition de Bill Waterson, Charles Schulz, Jack Kirby, Vaugh Bode ou même surprenamment Todd McFarlane dans les pages du 'zine.

Toutes les séries qui cohabitent dans cette revue étaient à l'origine publiées en strips dans la presse. Comics revue est donc majoritairement en noir et blanc et poursuit ce découpage généralement horizontal.

Pour bien présenter tout ça, nous avons accolé un nouveau carton à coté de notre petit rayon Comics in english rempli des Comics revue #174 à #280. Ils sont à 3€ chacun, sauf le numéro 200, qui semble un peu spécial.

 
BAGGI : TRAVAUX ET L'AFFAIRE LORETTA STEVENS
 

Les univers cannibales

À propos de Travaux et de L’affaire Loretta Stevens de Alessandro Baggi.

Alessandro Baggi ne compte guère à son actif qu’une poignée de Dylan Dog et d’albums divers qui n’ont soulevé l’enthousiasme ni en France, ni de l’autre côté des Alpes. L’auteur a pourtant quelques qualités à faire valoir, notamment son dessin soigné. Quand son style ne revisite pas le comics ou l’école française moderne, il s’appuie sur le classicisme italo-argentin, tendance Alberto Breccia ou Dino Battaglia, selon les besoins de l’intrigue. Malgré le faisceau de références qui convergent dans son dessin, le travail de Baggi n’a rien d’un fourre-tout, car l’auteur se réapproprie la technique du patchwork ou du photomontage cher aux surréalistes italiens. Travaux ou L’affaire Loretta Stevens sont en outre hanté par la présence de Buzzati, Lovecraft… ou Steve Gerber (Howard the Duck). Baggi recompose à chaque fois un récit onirique qui glisse immanquablement vers l’horreur la plus noire.

Le héros de Baggi est toujours inaccompli. Sa peur puise son origine dans la certitude qu’il n’y a pas d’issue. Quoi qu’il fasse, il est d’ors et déjà condamné à revenir à l’état primal ; à être happé et ensuite digéré dans quelque chose d’utérin et à la fois intestinal… pour l’éternité.

Les tentatives de Baggi, en dépit de leur manque de reconnaissance, prouvent qu’une bande dessinée transalpine affranchie des canons des fumetti et des récits prattiens existe bel et bien. Nos boutiques proposent chacun de ces deux titres à 9 euros (au lieu de 13).

 
DÉDICACE KEMLÖ
 

Nous venons de recevoir  notre petit arrivage de Kemlö, une bande dessinée deMichel Conversin éditée chez Mosquito.  Les aaapoumiens de la rue Dante vous en parleront avec passion et moult détails mercredi 2 juillet car l'auteur prendra place dans la petite échoppe pour une séance de dédicace aussi conviviale que puisse le permettre l'espace modéré de la boutique. Idéal pour un rapprochement des corps et des âmes, de 17h30 à 20h00.Si le titre vous intrigue, n'hésitez pas à appeler PYMS, son amateur officiel au numéro de la boutique. (01 43 25 09 37)