Publications dans Derniers arrivages---
Les Maîtres de l'Univers : Le piège de Skeletor (1984)
 

Par le pouvoir du crâne ancestral

Un album Eurodif très bien dessiné et très intéressant vient d'arriver à Dante.

Il est un peu défraîchi, mais quel collectionneur pourrait résister à l'attrait de planches si fortes ?

L'histoire est vraiment excellente : Skeletor et ses acolytes expédient Musclor sur une autre planète victime de Lapak, un lapin rose humanoïde mégalo qui a confisqué toute l'eau.

Musclor parviendra-t-il a rentrer à la maison ?

Réduira-t-il à néant les ambitions du tyran Lapak et de ses lapins-robots ?

Les dessins semblent avoir été directement inspirés des figurines, comme décalqués à travers une vitre par un manchot drogué.

Le lettrage est une ode brute à la folie pure.

Quel dommage que les modestes artistes responsables n'aient pas voulu révéler leur identités, préférant à la reconnaissance, l'obscur statut des artisans anonymes. Une attitude admirable en ces temps où chacun cherche à tirer la couverture à lui avec une exécrable forfanterie.

Une pépite méconnue pour 2€.

 
Dylan Dog en italiano
 

L'alba dei morti viventi et autres histoires

C'est un belle collection de Dylan Dog qui nous est arrivée hier et qui a été mise en rayon aujourd'hui. Après Tex, c'est la seconde figure de proue de l'éditeur italien Bonelli. Des récits inventifs servis dans un noir et blanc impeccable par une brochette de dessinateurs talentueux, une pagination généreuse...

Dylan Dog et son assistant Groucho rencontrent tout ce que deux siècles d'imaginaire fantastique et feuilletonesque ont pu brasser. Momies, zombies, fantômes, sectes, savants fous, nazis rancuniers... Le tout baignant dans une ambiance romantique un peu douloureuse mais teintée d'humour.

Bref c'est la crème des fumetti qui est accessible chez nous.

Il faut tout de même préciser qu'il s'agit d'albums en italien. Ce qui fut traduit en français, que ce soit chez Semic, chez Glénat ou chez Hors-collection ne représentant qu'une infime partie des aventures de Monsieur Dog.

albums italiens, pour la plupart brochés, 98 pages en moyenne, entre 2 et 6 €.

 
Convergence
 

Une nouvelle fois je suis épaté par la convergence d'opinions et d'intérêts de la presse gratuite. Je ne connais pas Freaks' Squeele (et non pas "Freak's Style" comme je l'entends souvent), mais ça doit être une sacrément bonne série pour que deux bimestriels la choisissent pour leur couverture parmi les centaines de nouveautés. Freaks' Squeele c'est la Natalie Portman du 9e art, en somme.

Toujours est-il que nous avons récupéré rue Dante un exemplaire du tome 4, mais de la version super coffret collector avec le jeu de plateau Chocafrix (quatre figurines en PVC incluses) et encore sous blister, signe qu'en tous cas tous les services de presse n'ont pas été déballés. Nous le vendons 25€ au lieu des 34,90 en vigueur sur le circuit du neuf.

Ah ! ils savent y faire chez Ankama... Moi j'ai bien envie de le déballer, mais je résiste car je suis un apprenti cimmérien.

 
En rayon ce jour : Le Chasseur.
 

Yen a qu'un donc ne trainez pas....

Le Chasseur, Richard Stark et Darwyn Cooke.

Traduit de l’anglais par Tonino Benacquista, éditions Dargaud, 139 pages, 14€ au lieu de 19€

Les années 60 collent à la peau de Darwyn Cooke. Quoique dessinent ses pinceaux, une épaisse fumée de cigarette envahit les pages, les silhouettes féminines s’incurvent et l’Amérique heureuse de l’après-guerre ressuscite. Il y a peu de temps encore, Cooke reprenait les enquêtes du Spirit de Will Eisner, et ravivait à travers elles un peu de cette atmosphère pulp surannée, une teinte de nostalgie par ici, une touche de modernité par là. C’est alors que le public entrevit le livre exceptionnel que serait un vrai polar mis en scène par ce graphiste et conteur de génie.

C’est chose faite avec l’adaptation du Chasseur de Richard Stark (a.k.a Donald Westlake). Classique parmi les classiques de la littérature noire, porté à deux reprises à l’écran avec Lee Marvin (Point Blank) puis Mel Gibson (Payback) dans le rôle titre, le Chasseur conte la vengeance d’un criminel trahis par ses associés et la femme qu’il aimait. Laissé pour mort, il resurgit d’entre les ténèbres pour réclamer son dû, 40000 dollars. Et quiconque se trouve en travers de sa route devra succomber.

Alors, pourquoi revenir une nouvelle fois cet archétype du Hard Boiled tant de fois ressassée que, par certains aspects, l’intrigue devient éculée ? Tout simplement pour la puissance plastique du trait et l’audace de mise en scène sous forme de bande dessinée. 13 pages muettes ou presque ouvrent le livre. 13 pages d’observation, en lignes épurées, en rehaut de lavis gris. A la quatorzième, le monde de Parker et son tempérament sont clairement définis. Il évolue, littéralement, dans un univers où le noir et le blanc n’ont aucune valeur l’un sans l’autre. 

Evidemment, ce dialogue entre le noir et le blanc serait d’une sombre banalité si Cooke ne poussait pas cette interdépendance dans ces retranchements, à en extraire un style personnel. Il parvient, dans ses illustrations les plus pures, à représenter le monde en creux, ne dessinant que les ombres.

Une main va se deviner par l’ombrage des doigts porté sur une surface blanche, une fenêtre va se détache de la façade grâce à l’ombre du renfoncement. Les contours sont dès que possibles effacés et seul le contraste entre formes, leur lutte pour exister, permet de percevoir personnes et objets, distance et lumière. Le gris, lui, ne sert que l’atmosphère. D’une élégance parfaite, le Chasseur de Cooke est un aboutissement esthétique, une forme de quintessence du polar imagé.

 
Tirage de luxe du tome 3 de Zoo (portfolio), éditions Khani 2007
 

Patrick Batman me disait l'autre jour que nous écrivons moins souvent d'articles sur ce blog parce que désormais nous nous contentons de rédiger des "twitts", ces petits messages laconiques au style télégraphique que nos abonnés "Twitter" reçoivent, mais que tout le monde peut lire ici, dans la colonne de droite.

Le twitt est pratique mais rien ne saurait égaler le luxe d'informations détaillées que peut fournir un article du blog, sans compter les photos ! Aussi, aujourd'hui, j'ai réuni les miettes de mon courage...

Rue Dante nous avons donc récupéré ce matin le tirage luxueux du tome 3 de Zoo de Frank et Bonifay. Il ne s'agit pas du tirage de tête sous forme de livre avec jaquette tiré à 370 exemplaires, mais de la version portfolio, éditée à 60 exemplaires (dont 10 hors commerce). Sous un emboîtage simili-cuir, c'est en fait un double portofolio qui se déploie... À gauche la version couleurs et à droite la version noir et blanc. Les deux versions sont chacune accompagnées d'un ex-libris sérigraphié et signé...

Le client qui me l'a cédé, m'a confié que ce portfolio était beau mais pas très commode d'utilisation... Il est délicat d'extraire les planches de leur fourreau et encore plus délicat de les y replacer. C'est néanmoins un exemplaire en parfait état que nous soumettons à votre convoitise. Il s'agit de l'exemplaire HC VII/X. Nous le vendons 255 €. Vous pouvez avoir plus de détails sur le produit sur le site des éditions Khani, où vous constaterez

1) que sur leur exemplaire photographié les planches noir et blanc sont à gauche et non à droite

2) que son prix de vente y est de 350 €.

 
Les corsaires d'Alcibiade Portfolio n°1
 

"Short 'n good !"

La toute jeune structure d'édition AspenKalel vient de produire ce portfolio édité à 100 exemplaires (plus 20 hors-commerce), qui célèbre en 10 planches la fin de la série Les corsaires d'Alcibiade, dessinée par Eric Liberge et scénarisée par Filippi (5 tomes chez Dupuis)...

Chemise toilée, ornée d'une petite image collée, contenant 10 planches, plus un justificatif de tirage. Numérotation et signature sur le justificatif ET sur la première planche. 35€.

La ligne éditoriale de ce portfolio est clairement orientée pin-up et chemises mouillées, comme on peut s'en rendre compte avec cet aperçu sur notre flickr.

La toute jeune structure d'édition AspenKalel vient de produire ce portfolio édité à 100 exemplaires (plus 20 hors_commerce), qui célèbre en 10 planches la fin de la série Les corsaires d'Alcibiade, dessinée par Eric Liberge et scénarisée par Filippi...

Portfolio numéroté et signé, 10 planches, plus justificatif de tirage.

A vendre notamment dans nos échoppes AAAPOUM BAPOUM

 
TOXIC de Charles Burns
 

Charles Burns ToXic. (Cornelius) traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Barbara et Emilie Le Hin, 64 pages, 21 €.

L’angoisse des héros, chez Charles Burns, est nourrie de trous noirs. Il y avait d’abord ceux, sensuels et répugnants, qui creusaient la chair tendre des adolescents en pleine mue dans Black Hole (sa précédente œuvre). Il y a désormais les trous noirs, au contraire psychiques et insaisissables, qui rongent la pensée abasourdie de Doug dans Toxic. Convalescent, sous l’influence de calmants et des lectures de Burroughs et d’Hergé, Doug le jeune accidenté rêve durant ses longues absences médicamenteuses d’un monde écartelé entre New-York et Tanger, riche de créatures étranges, qu’il arpente lui-même avec l’apparence d’un Tintin.

Réalité et songes s’entrechoquent peu à peu et se dissolvent l’un dans l’autre. Seuls quelques X (du titre), biffés sur un calendrier, l’attachent un tant soit peu au réel. Pour combien de temps encore ?

Quel ravissement de suivre, autour d’angoisses et territoires qui lui sont propres, Charles Burns travailler son langage. Bien sûr, les cauchemars de Doug sont des reconstructions du réel, chargés de symbolisme, à décoder. Mais ce qui étonne, au delà d’un ravissement esthétique alternant pictogramme et réalisme avec la même virtuosité, ce sont les inventions de langage destinées à figurer l’incorporel (d’une pensée sous drogues), chez cet artiste longtemps travaillé par la représentation du corporel (de l’éveil à la chair).

Or là, justement, dans ce challenge de l’immatérialité à dessiner, Burns trouve matière à sa plus belle idée : l’invitation de la couleur. Par delà les enjeux décoratifs ou l’hommage à Tintin, la couleur apparait, pour la première fois chez ce génie du noir et blanc, pour incarner une valeur : celle du temps disparu de l’amnésie. Des cases vides, emplies de couleur pure, pour notifier les trous noirs de la pensée, voilà un paradoxe qui n’est certainement pas sans convoquer une certaine poésie. (les Inrockuptibles du 25 octobre)

INTERVIEW VIDEO DE CHARLES BURNS POUR GQ MAGAZINE

 
Les Détachables n°15 : Dupuy et Berbérian
 

Panoramique urbain

La galérie Sans Titre à Bruxelles éditait il y a quelques années, à l'ocasion de leurs expositions, des planches sérigraphiées appelés "détachables", car leur acquéreur pouvait les scinder en 6 cartes postales...

Le panoramique qui me fait face n'a pas été découpé, heureusement.

Il correspond à l'exposition de Dupuy et Berberian qui eût lieu du 15 novembre au 7 décembre 1996.À noter que le nom d'un des deux auteurs a été amoché en "BERBREIAN" au recto de 5 des 6 potentielles cartes postales...

Nous proposons un exemplaire de ce produit à 60 euros.

 
Une sérigraphie Milton Caniff numérotée mais non signée
 

Pat est un type courageux...

Cette sérigraphie d'origine inconnue, numérotée à 180 exemplaires semble reproduire une case de Milton Caniff.

Je ne sais pas d'où elle vient, mais elle traîne depuis un moment, maintenue roulée par un élastique à cheveux sur le bureau de la rue Dante.

Si on ne fait rien, elle sera encore là fin 2011 et couverte de sauce de burrito. Donc elle est à vendre à 20€ et je la cache dans un carton à dessin.

Toute info sur son origine est la bienvenue.