Publications dans 2009
Les Guerilleros de Jesús Blasco
 

Un méridional exubérant

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Dans cet album de 1980 reprenant en noir et blanc deux histoires complètes jadis publiées en couleurs dans le journal de Spirou à la fin des années soixante, on rencontre un pistolero nommé Ray Walker. C'est le héros. Il porte un tout petit chapeau et, à la façon dont il noue le ruban qui lui serre  le col, on peut supposer que pendant la guerre de sécession il devait être sudiste.

C'est bien connu, contrairement aux yankees, les rebelles ont toujours apprécié la fioriture vestimentaire. Ainsi il porte son colt la crosse en avant. De surcroit son holster est tantôt sur sa hanche gauche, tantôt sur la droite...L'acolyte de Ray est un jeune apache nommé Yuma. Comme tous ceux de son espèce qui ne forcent pas trop sur la bouteille, Yuma est un fin pisteur et il a du flair. Dans les deux aventures qui nous occupent les deux compères ont affaire à un sacré loustic : Don Pedro Alvarado de Guzman, un mexicain roublard et pochtron, mais terriblement attachant, un peu à l'image de son contemporain Tuco, le "truand" joué par Eli Wallach dans Il buono, il brutto, il cattivo de Sergio Leone.

Comme souvent quand le héros est un type insipide sans peur et sans reproches, confit dans ses certitudes et son machisme, ce sont les personnages secondaires qui portent le récit. Don Pedro est parfait : il met en péril les héros sans être vraiment méchant, il leur donne un coup de pouce sans être vraiment gentil. Surtout il est drôle et flamboyant et se montre tout à la fois grotesque (rampant en pyjama dans les joncs) et magnifique (mettant en déroute les sales types, insouciant de la mitraille sous l'effet euphorisant de l'alcool).

Tout ceci ne serait rien sans le trait de pinceau vif et généreux de l'espagnol Jesús Blasco, qui, s'il fut fameux de l'autre côté des Pyrénées, est resté quelque peu dans l'ombre par ici, excepté pour les amateurs de petits formats et de "bandes dessinées insolites", car il œuvra beaucoup pour la très étrange série anglaise Main d'acier (Steel Claw).

Il serait très regrettable que nos clients et lecteurs se privent de ce bon western, magnifiquement dessiné, alors qu'il ne coûte que 8€ dans notre librairie...

Ce qui pour un bouquin de presque trente ans et tiré seulement à 2100 exemplaires, est une affaire aguichante.

 
Dernier Jour à Buenos Aires
 

Par S., plus fainéant qu'immodeste (il faut bien répondre à la vilénie de ses collègues)

  Comme vous l'avez compris, je suis fainéant. Et la carte postale numérique a cela de pratique qu'elle économise bien du temps. Buenos Aires, donc, est une ville magnifique bien que peu dépaysante. C'est un paradoxe, un mélange d'espaces verts et de flux automobiles délirants qui offre l'impression d'être au calme alors que l'agression urbaine est au plus fort.

Vous pourrez dire à Véronica qu'elle avait raison : je me suis fait pour la première fois de ma vie chourrer en vacances, mon disque dur portable avec non moins de six mois d'archive photo, dans la soute du bus, probablement par des employés de la compagnie. Ca m'apprendra à aller à la mer.

En attendant, une petite photo du jardin botanique, une merveille de verdure en plein chaos citadin.

bises à tous.

Le seul et l'unique aaapoum du monde.

 
Pour un clin(t) d'œil de plus
 

Tueur repenti ? Jusqu'à quand ?

Grâce à nos chers voisins de Pulp's Comics, j'ai pu lire la dernière sensation yankee qui est sortie cette semaine : Old Man Logan, part 0ne, paru en VF dans la revue Wolverine n°183.

Mark Millar scénarise ce futur délabré dessiné par Steve McNiven, où les vilains ont pris le pouvoir. Si l'affaire ne me convainc pas vraiment pour le moment (en même temps, 24 pages c'est court pour se faire un avis), je n'ai pu passer à côté de la figure de Logan, en vieux tueur repenti, ex-homme le plus dangereux du monde, devenu éleveur de cochons...

J'y vois là un clin d'œil évident à qui vous savez dans un de ses meilleurs films, justement oscarisé. Ce n'est d'ailleurs pas la première empreinte eastwoodienne de la carrière du mutant griffu, mais est-ce vraiment la peine d'enfoncer des portes ouvertes ?

Bon dimanche et bonnes lectures.

 
Davantage de Breccia !
 

Une promenade ailleurs...

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A l'occasion de l'exposition à la galerie Martel  (jusqu'au 11 avril - Prolongée jusqu'au 25 avril !!! -), le site Point G nous régale d'un "gros dossier" sur Alberto Breccia.

Au programme, un montage de films qui nous montre le Maître au travail et s'exprimant avec lucidité ("un éditeur est un homme qui vend des livres comme des saucissons"), une interview de Latino Imparato des éditions Rackam et José Muñoz qui commente quelques originaux.

Bravo.

 
Vestiges des eighties
 

BUK

Peut-on imaginer plus antinomiques que Juillard et Bukowski ? Pourtant en 1985, souhaitant sans doute se rafraîchir après des années à faire l'enlumineur pour des séries historiques, le maître de la ligne régulière et du cadrage délicatement insolite fournit un beau portfolio pour les éditions Gentiane justement consacré au vieux dégueulasse. Tiré à 900 exemplaires, cet ensemble signé et numéroté mêle errances urbaines et chambres d'hôtel dans un registre presque apaisé. A l'origine ce portfolio valait 490 francs. Le nôtre est à vendre à 110 euros et il porte le n°876.

Dans la rubrique des raretés, un tirage limité de La Mauvaise tête (Spirou et Fantasio), accompagné de son emboîtage toilé bleu et de sa sérigraphie signée par Franquin. Publié en 1987 par les éditions du Lion, cet ouvrage fut tiré à 975 exemplaires. Le bord inférieur de la sérigraphie étant légèrement et partiellement élimé sur 6 cm, l'ensemble est à vendre à 385 euros.

Pour clore cette rubrique nostalgique, il faut mentionner le petit portfolio signé et numéroté que Floc'h (Jean-Claude), le dandy condottiere, avait consacré en 1987 au "Je me souviens" de George Perec. L'exemplaire en notre possession porte le numéro 282 (sur 650). 130 €, c'est son prix.

 
Après Vlad sur Mad TV, Stéphane sur France Culture.
 

C'était hier, tard dans la nuit, une vingtaine de minutes sur Dragon Ball, en deuxieme partie d'émission.

Voilà un exercice nouveau pour lequel il me reste beaucoup, mais alors beaucoup à apprendre.  Or déjà, de ma seconde prestation, se dégage une fierté : je n'entonne plus "euhhhhh" comme un âne avant chacune de mes réponses. Cliquez pour écouter.

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Mickey chasseur de baleine
 

Je vais tout Mickey

Après le cruel safari de Tintin en Afrique noire, puis le carnage opéré par les anglais Blake et Mortimer, la rubrique "Nos héros préférés dézinguent d'adorables animaux innocents" présente: Mickey Chasseur de Baleine.

Dans cet album de 1950, notre (hum hum) sympathique rongeur s'évertue à trucider du cétacé au grand dam de Minnie, qui, soit dit en passant, n'hésite pas à s'appliquer du rouge à lèvres fabriqué à base de graisse de baleine ! Mais j'ergote...

L'histoire débute alors que Goufy taquine tranquillement de la poiscaille sur un ponton.Mickey, qui comme chacun le sait, est plutôt (non, non, rien !) un gars bouffi d'ambition, décide qu'il est temps de passer à la vitesse supérieure. Voila nos deux compères embarqués sur "le Narcisse", un baleinier à l'ambiance rude que n'aurait pas renié Pierre Loti; Goufy est engagé en qualité de matelot et Mickey celle de mousse (sic !). Je vous laisse le suspens quant à savoir si Mickey va harponner sans vergogne ce noble mastodonte, décrit dans l'album comme étant un "monstre". Au passage, vous jugerez de l'ironie de la chose, quant on sait que le personnage principal est une souris à taille humaine accompagnée d'un simili chien fin de race, mais passons.

Pour nos lecteurs nostalgiques et ceux qui haïssent solennellement les mammifères marins, cet album est disponible depuis aujourd'hui dans notre librairie rue Dante, au rayon Disney.

Je profite pour vous faire remarquer que Mickey semble toujours habité par le Mal, comme en témoigne ce cliché tiré de l'épisode 01 de la saison 13 de South Park.

 
Exposition Colibri
 

"L'argent ne peut être mangé"

Depuis quelques mois, nos fidèles clients se sont rendus compte que les murs de notre librairie de la rue Serpente sont régulièrement pris d'assaut !

Les assaillants ont été identifiés comme étant de jeunes talents de la bande dessinée désireux de flatter le regard des amateurs de beaux dessins.

En ce moment, vous pouvez admirer des originaux de Guillaume Trouillard issus de son livre Colibri.Sont exposés, dix-huit planches de cet "oiseau mouche", offrant un bel aperçu de sa folle  poésie,  servies en couleurs directes par ses pinceaux soigneux.

Nous vous offrons aussi l'opportunité de repartir avec l'album, véritable morceau bravoure d'impro' burlesque, aux accents de fable contemporaine cultivant un univers décalé et graphique.L'album aux multiples récompenses, dont le prix des lecteurs Libération de 2008 est disponible dans notre rayon des coups de cœur Aaapoumien.Voici quelques planches de Colibriextraites du site des éditions La Cerise :

Exposition Colibri de Guillaume Trouillard aux éditions La Cerise à partir 17 mars 2009

Aaapoum Bapoum 14 rue Serpente 75006 Paris