Publications dans 2011
Rappel : Pierre La Police à AAAPOUM BAPOUM
 

Rendez-vous vendredi au 14 rue Serpente...

Il y a une quinzaine d'années, j'étais alors étudiant en Arts plastiques. Dans le cadre d'un cours d'Histoire de l'art, il nous avait été demandé d'aller à la rencontre d'un artiste. J'avais choisi Pierre La Police et le petit dossier qui en résulta obtint la note de 13 sur 20, assorti de ce commentaire du professeur :

"Travailler avec quelqu'un qui serait plus inscrit dans le milieu de l'art serait préférable."

 
Pulp Stories de Cajelli et Rossi, éditions Clair de Lune
 

C'est invraisemblable !

Le bouquin a une bonne épaisseur, il promet un moment de détente assez long. Le dessin est agréable, Lucca Rossi connaît bien ses classiques du noir et blanc, qu'ils soient italiens ou américains. Il a beaucoup lu Frank Miller, Risso et Mignola, ça tombe bien nous aussi : le terrain est famillier. Le scénario commence tout à fait classique, un privé alcoolo qui se fait piéger comme un bleu, puis on sent que l'intrigue se veut chorale et qu'on va avoir droit à une construction un peu éclatée tarantinienne... Bref pas de suprises, mais du confort, les pages se tournent avec satisfaction avec le café matinal. Seulement voilà, page 57 il y a une scène d'action qui ne tient pas la route :

Jack le privé et son vieil ami Giusti, tueur professionnel, commencent à se démener pour innocenter Jack. Giusti c'est le type qui jure dans la première case. Alors qu'ils sont en observation à la porte du hangar, il semble péter un cable et fait brusquement irruption à l'intérieur en interpellant le méchant, "Donovan". Observez bien que la mitraillette de Donovan est bien située sur le bureau, un bon mètre devant lui.

Giusti, qui est un tueur professionnel, je le répète, au service de la Mafia, et qui a bien une cinquantaine d'années, doit être un type sacrément fort et expérimenté, il devrait savoir que c'est idiot de faire des tirades à formules pendant que son adversaire désarmé s'avance vers le bureau, attrappe sa mitraillette, pivote et largue une bonne rafale. Et bien non, ça Giusti ne le sait pas... Il n'a dû rester en vie jusque là que grâce à un incroyable concours de circonstances.

Mais Giusti n'est pas le seul à être très con. Il n'est pas ami avec Jack pour rien. Car Jack, ce vieux briscard de détective privé, assiste à tout ça sans faire usage de son flingue pour tirer sur Donovan. Oui Jack est armé, même si on ne le voit pas sur les images présentées, il y en a déjà assez dans ce post. Non, il ne fais rien de plus malin et sacrificiel que de pousser Giusti pour prendre la rafale à sa place.

Encore une fois voilà mes élans de lecture brisés... Je vais essayer de m'y remettre, mais ça va être dur.

Pulp Stories fait partie d'un lot de défraîchis de Clair de Lune que nous avons reçu à Seprente. De nombreux titres à prix réduit de séries B italiennes (des éditions Bonelli) pleines de qualités et de quelques défauts.

Pulps Stories 6€ au lieu des 12,90€ initiaux.

 
Manga (vieux)
 

"Rrrraaaahhhh ! Il est vieux ce manga ! Raaaahhh comment il est vieux ce manga ! J'y crois pas !" s'écrie une adolescente, à l'allure farouche et replète, à l'adresse de ses copines.

"Mais, regarde, ils sont tous vieux !" lui répond avec un air de dégoût l'une d'entre elles, plutôt observatrice. 

Chez Aaapoum Bapoum les Samouraï deeper Kyo  sont à 3,50€ pièce. les 5 pour 15€.

Nous avons aussi régulièrement des Hunter X Hunter et des Naruto, mais ceux-là on les vend facilement 4€ pièce (les 6 pour 20€) parce qu'ils sont beaucoup moins vieux.

 
Adios Carlos Trillo
 

Que tristeza !

Un des scénaristes les plus prolifiques de la Bande dessinée est mort ce week-end. L'Argentin Carlos Trillo était l'un des plus grands feuilletonistes du neuvième art. Chez Aaapoum Bapoum nous avons toujours apprécié et défendu sa production. Il était aussi un homme fort aimable qui avait courtoisement répondu quelques questions que Kamil Plejwaltzsky et moi-même lui avions posées par mail en février 2009 pour le magazine Zoo. Ci-après la version intégrale de ce petit entretien. Si vous comprenez l'espagnol vous trouverez un entretien beaucoup plus complet sur le site tebeosfera, effectué par Manuel Barrero en 2002.

Vu de ce côté de l’Atlantique on a l’impression d’un âge d’or de la presse BD argentine aujourd’hui révolu. Que pouvez-vous nous dire du paysage de la BD argentine actuelle ?

Oui, bien sûr, nous avons eu une période de grande créativité que l'on pourrait diviser en deux étapes fondatrices. En 1945, dans l'immédiat après-guerre, deux revues, Misterix et Patoruzito, permirent à des dessinateurs de se distinguer. Ainsi Alberto Breccia, Eduardo Ferro, Roberto Battaglia (pour Patoruzito), Alberto Ongaro, Mario Faustinelli, Paul Campani, Alberto Battaglia et Hugo Pratt (engagé par l'éditeur Cesare Civita de Misterix) impulsèrent les grands changements stylistiques de la vieille BD argentine.

Ensuite, en 1957, pratiquement au moment du retour à la démocratie après un coup d'état militaire, sont apparus Tia Vicenta, le grand magazine d'humour politique de l'Argentine, ainsi qu'Hora Cero et Frontera, ces deux dernières étant des revues dirigées par l’auteur qui montait Hector Germán Oesterheld, le maître des scénaristes de notre pays !

L’influence de beaucoup de ces auteurs s’est prolongée durablement et après une intéressante tentative de la revue Skorpio de reprendre les auteurs commerciaux les plus en 1984 arrivera Fierro, revue plus expérimentale, moins « classique », enfin la crise mit un terme à la présence de la BD dans les kiosques.

Aujourd’hui, Fierro est de retour, il y a beaucoup de magazines autoproduits par leurs auteurs et nous avons quelques nouveaux dessinateurs qui travaillent intensément (bien qu’avec beaucoup moins de lecteurs) sur de nouvelles voies. Nous pouvons citer les dessinateurs Ippoliti, Juan Saenz Valiente, Lucas Varela, Pablo Túnica, Salvador Sanz, Gustavo Sala, et des scénaristes comme Diego Agrimbau, Fernando Calvi, et l’extraordinaire Pablo de Santis qui était déjà apparu dans les années 80 avec Fierro et qui a développé, de surcroît, une importante carrière dans la littérature.

Vu que vous êtes au moins le Grand Oncle de la BD argentine, avec vos presque quatre décennies de production, comment en caractériseriez-vous les spécificités par rapport aux autres mondes de la BD (Extrême orient, Europe, Etats-unis ?)

L’Argentine, pays d’immigrés (italiens, espagnols, juifs d’Europe Centrale, etc.) a développé, au théâtre, au début du XXe siècle, un genre que l’on a appelé  “sainete” et qui, d’une certaine façon, porte la trace des façons de parler, des changements de coutumes, des comportements des groupes étrangers à peine descendus des bateaux. Roberto Arlt, un de nos grands écrivains, a synthétisé des années après dans sa littérature, la folie de ce mélange inexplicable de races et, probablement, la BD doit aussi avoir un rapport avec ces antécédents.

La BD humoristique argentine, surtout, puisqu’elle a toujours raconté ce qui nous arrivait depuis l’intérieur, fut un fidèle témoin des changements sociaux et politiques. La BD d’aventures, elle, a un peu plus tourné le dos au pays, mais il suffit de se rappeler L’Eternaute, de Oesterheld et Solano Lopez pour voir à travers ses 50 ans de succès, comment on doit raconter une grande histoire sur les événements dans ce pays.

Certains thèmes sont récurrents dans l’ensemble de votre œuvre. Ainsi pourquoi la corruption occupe-t’elle une place aussi importante dans votre œuvre ? Dans « Spaghetti Brothers », par exemple, la jeune génération bien que préservée de la corruption semble être en proie à un certain désenchantement. Pourquoi votre regard est il si fataliste ?

La corruption est si énorme en Argentine que l’on ne peut faire autrement que l’observer tous les jours. Je me vois plus ironique que fataliste, mais il est possible que notre fatale condition humaine m’ait amené à montrer de trop nombreuses fois que le bien ne triomphe jamais.

Vos œuvres se caractérisent aussi par une extrême violence des rapports hommes / femmes et par une vision de la sexualité vécue à travers le prisme du danger, de la prédation ou d’une certaine obsession morbide... Est-ce une démarche consciente de votre part ?

L’Argentine est un pays machiste, pas le pire de l’Amérique Latine, mais nous sommes entourés de relations de pouvoir en ce qui concerne la sexualité (entre autres). Moi, en général, lorsque j’écris, je veille surtout à ne pas perdre le fil de la trame, à créer une histoire qui en premier lieu m’intéresse beaucoup moi-même. Le reste est ce que l’on met de soi dans ce qu’on écrit et qui fait la plupart du temps partie de ses goûts, de sa personnalité, de sa vision du monde, non ?

Vous avez manifesté lors de notre rencontre votre attachement pour le personnage de Frank Centobucchi, le flic des Spaghetti Brothers. Que représente-t-il pour vous ?

Frank est, en réalité, le curé, un personnage charmant dans son exercice brutal de la foi. Heureusement qu’il n’a jamais été évêque car il ressemblerait à ces types monstrueux que l’on voit en Espagne et en Italie, par exemple. Mais, bien sûr, sa conduite est si linéaire, il est tellement direct et possède si peu d’aptitudes au dialogue qu’il n’aurait jamais pu arriver à obtenir un poste dans la hiérarchie de l’Eglise. Le Centobucchi flic - Tony - est le seul à être conscient qu’il est un véritable perdant, et c’est probablement pour cela qu’il a toute ma sympathie.

Votre attachement au cinéma est palpable dans toute votre œuvre : nombreux hommages au muet, une causticité fleurant Buñuel et parfois des situations qui évoquent les grandes heures du cinéma italien. Quel est l’apport du cinéma sur votre univers ?

Il me semble toujours que mon “univers”, s’il existe, est davantage en rapport avec mes lectures qu’avec le cinéma. Le film noir policier américain, le roman latino-américain de ce qu’on a appelé le “boom” des années 60 et 70, les « esperpentos » de Valle-Inclán, les récits de Roberto Arlt (mais aussi de Borges et de Cortázar) et en effet mes périodes de fréquentation des ciné-clubs, mon amour du cinéma italien d’après-guerre, ont certainement leur importance.Je distoujours que ma BD préférée est Little Lulu, par ce génie nommé John Stanley, et que si quelqu’un m’a influencé dans mon enfance, c’est Carl Barks. Je pense que si l’on fait une grande salade avec toutes ces choses et qu’on y ajoute les surprises plus récentes de ma vie de lecteur et de spectateur (le film Caché, de Haneke, ou Carver, ou le premier Mc Ewan), le résultat de ce que je reçois d’autrui commence à prendre forme, et se reflète dans ce que j’écris.

Beaucoup de lecteurs en France vous ont découvert avec la série fleuve Cybersix, dessinée par le regretté Meglia. Nous n’en connaissons pas la fin. Son enfant est toujours aux mains de Von Reichter, Lucas Amato toujours emprisonné par les terroristes... La fin existe-t-elle et comment peut-on faire pour la lire ?

Oui, la fin existe. Si l’on avait continué la chronologie telle qu’on la connaît en France, il devrait y avoir 24 albums de Cybersix et non 12. Mais l’éditeur a décidé d’interrompre la série et la fin n’a toujours pas été publiée parmi vous jusqu’à présent. Cybersix perd Lucas Amato, mais réussit à récupérer son petit enfant, enfin... Il s’agit d’une fin définitive, qui clôt l’histoire.

Un certain nombre de vos travaux récents semblent avoir été conçus directement pour le marché européen... Ce que vous avez fait avec vos compatriotes pour Strip Art Features de Ervin Rustemagic (ERKO en France), pour la collection Ligne Rouge de Casterman ou pour Albin Michel. Si c’est bien ça, comment s’est passé la ou les rencontres ?

Ce n’est pas tout à fait ça. Tout dépend sous quel angle on considère les choses: par exemple, Sick Bird (Bird en France !) comprend trois volumes et constitue une seule longue histoire avec de petites sous-fins dans chaque album. La différence, peut-être, avec par exemple Spaghetti Brothers c’est que le support initial n’est pas une revue hebdomadaire qui publie 8 pages et demande une fin ou une semi-fin pour chaque histoire courte, mais un long récit pour lequel il faut du suspense, des émotions et une fin.

J’ai fait pour Casterman Wilson sur la demande de Walter Fahrer et nous avons réalisé les trois albums de rigueur que l’on nous avait demandés. J’ai toujours pensé qu’il s’agissait d’une histoire très travaillée, avec de la paranoïa et des personnages sinistres. Ensuite, toujours pour Casterman, nous avons commencé Anton Blake, une sorte de détective des sentiments, mais cette série est restée inachevée car l’éditeur décida de l’interrompre (probablement pour ventes insuffisantes, je suppose). Il existe un second album terminé d’Anton Blake qui n’a jamais été publié en français et qui éclaire l’histoire du personnage ainsi que son intérêt pour les sentiments, toujours sous l’inspiration de la merveilleuse saga d’Antoine Doinel de François Truffaut...

Dans votre production pléthorique y a-t-il une ou plusieurs œuvres dont vous regrettez l’absence de traduction en français ?

Quelques-unes... Surtout deux que nous avons faites avec Cacho Mandrafina, Peter Kampflo sabía et El caballero del piñón fijo.

 
Pierre la police en dédicace
 

Venez nombreux le vendredi 20 mai, à partir de 17H, rencontrer le mystérieux Pierre la Police dans notre librairie de la rue Serpente.

L’homme sera à même de répondre à vos questions les plus retorses, qu’elles portent sur le rôle du chien dans la société civile ou sur des bienfaits de la télévision sur les sourds.

Au passage, il en profitera pour dédicacer ses livres, aux éditions Cornelius, dont les trois somptueuses et récentes rééditions de Top Télé Maximum, Attation, Nos meilleurs amis et l’acte Interdit, du mois d’Avril. 

Évidemment, vous trouverez égalementposés sur nos étals Les Demoiselles de Viennes ou La Balançoire de Plasma, qu’il se fera un grand plaisir, ou pas, de signer.

Y’aura des cahouettes et du soda, des derviches tourneurs, des libraires hilares.

Alors venez nombreux... 

 
Marvel (vieux)
 

"Walala ! 140 euros, c'est dingue ! J'en ai mille cinq cents chez moi des trucs comme ça !"

S'écrie un gars chauve à l'adresse de son pote en contemplant d'un sourcil froncé le Marvel n°4 (septembre 1970) en très bon état qui orne actuellement notre vitrine.

 
Opération "remise contre chocolat"
 

Lundi, c'est Pâques.Du coup, les horaires d'ouverture sont changés.

Nous vous accueillerons entre 12h et 19h ce lundi là dans les échoppes de la rue Dante et de la rue Serpente.

Et si vous venez nous voir un ballot de chocolat à la main, nous vous ferons 10% de remise ce jour là.

C'est l'opération "Remise contre chocolat : tu nous remplis ventre, on te remplira tes sacs"

À lundi.

 
Portfolio "7 sérigraphies 1 Lithographie" de Bob de Moor
 

Vlad et Bob

Vlad, qui a grandi en lisant Cori le Moussaillon, est très fier de notre nouvelle acquisition. Un très grand porfolio de Bob de Moor, édité en 1985 par les Editions Ligne Claire à Bruxelles.  Son titre indique assez fidèlement son contenu. Il faut de plus y ajouter une planche de présentation. Chaque planche est signée. Il en existe 75 exemplaires numérotés.

Tous les styles du fameux collaborateur d'Hergé y sont représentés. Comme l'objet est délicat à manipuler, nous ne le descendrons que rarement de son perchoir. Pour vous faire une idée de son contenu, allez donc faire un tour sur bobdemoor.canalblog.com.

Nous vendons cet objet très encombrant au prix modique de 600 euros. On peut envisager une réduction de 20 euros pour les abonnés à notre niouzeletter.

 
Portfolio Eric Liberge n°2 "Voyageur" AspenKalel éditions
 

 Pour ceux qui aiment les films de gladiateurs

Et voilà, c'est parti ! Il y a maintenant deux titres au catalogue d'AspenKalel. Comme ces gens sont têtus, c'est encore un portfolio dédié à Eric Liberge. Le premier, encore disponible chez nous, était consacré à des pin-ups inspirées par la série Les Corsaires d'Alcibiade.

Ce coup-ci, comme Liberge a été amené à travailler pour la série Voyageur scénarisée par Boisserie et E. Stalner (tome 12 à paraître sous peu) et qu'il a dessiné plein de gladiateurs, c'est donc des hommes saisis au milieu de l'âpreté des combats que vous allez pouvoir contempler avec une délectation perverse ; Sauf si vous êtes fétichiste de la sandale...

Oui en ce cas vous allez être déçu, car Eric Liberge ne semble pas trop aimer dessiner les pieds. Enfin, ce sont tout de même dix belles illustrations qui sont rassemblées sous le titre "Ad gladium" dans une chemise rouge. Des illustrations réalisées sans cette diablerie de palette graphique...

Des illustrations faites à l'encre et à l'aquarelle, comme dans l'ancien temps, le temps où les gens arrivaient à l'heure et se salissaient les doigts.

AD GLADIUM 10 planches couleurs, plus une planche de présentation par l'auteur, numérotée et signée.

60 exemplaires (et 10 hors-commerce). 39 €.

En vente dans les deux AAAPOUM BAPOUM.

 
Une vie dans les Marges
 

Ou la naissance du manga...

Une vie dans les marges vient d’arriver en magasin. Autant le dire, c’est l’évènement éditorial du premier trimestre. Personnellement, je parie même pour un prix du meilleur album au festival d’Angoulême 2012. Toutes les conditions sont réunies pour que l’autobiographie en deux volumes de Yoshihiro Tatsumi remporte le premier prix.

Il y a tout d’abord le travail de mémoire : Une vie dans les marges retrace le parcours du père de la bande dessinée adulte japonaise, le Gekiga. Inventé vers la fin des années 50, le gekiga se voulait une bande dessinée au langage différent, plutôt dramatique, et aux thématiques adultes, le plus souvent contemporaines.

Au cours de sa carrière, Yoshihiro Tatsumi croise les plus grands noms, assiste et participe au boom de la bande dessinée, regarde son pays se reconstruire sous l’influence de l’occupant américain. C’est le témoignage d’une époque clé, durant laquelle le manga devient un support d’expression extrêmement populaire, une bande dessinée dont l'influence sur la socièté sera bien plus grande que dans n’importe quel autre pays, et dont les plus grands acteurs sont morts.

Enfin, il y a la qualité de fabrication. Le livre est splendide. Couverture cartonnée, cahiers cousus, jaquette avec un poster à son verso, préface et postface uniques à l’édition française, signées par son éditeur japonais… forment un écrin de toute beauté à cette peinture d’un monde en mutation, d’un art en devenir, et de ses artisans, des hommes simples, en butte à leur propre limites comme à la société, aux aspirations merveilleuses, et aux doutes d’une profondeur impénétrable.

C’est la naissance de la bande dessinée japonaise moderne, le manga que vous avez toujours connu comme s’il avait de tout temps existé, qui se joue entre ces pages. Et pour rien au monde vous ne voudriez manquer ça.

Une vie dans les marges, Yoshihiro Tatsumi, 452 pages, 33 euros, dans nos librairies.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, voici la bande annonce de l'adaptation animée à sortir prochainement...