Publications dans 2014
LES GARÇONS DU TRAIN
 

Parce que oui, ils sont plusieurs!

Densha Otoko, l'homme du train en japonais, est un conte urbain moderne dérivé d'une histoire vraie. Une histoire des années 2000 qui résume bien la romance contemporaine nippone en lui créant au passage un nouveau canon.

Le personnage principal est un otaku quelconque, correspondant si on en croit toutes les adaptations au fabuleux cliché habituel de la banalité. Pour combler ses mornes journées  de fanboy il zone sur 2 channel, un forum japonais crée en 1999 précurseur notable du célèbre et non moins peu recommandable 4chan. Incapable de se prendre en main et encore moins de côtoyer la gente féminine, ce garçon se mêlera toutefois impulsivement à une altercation verbale qui dégénère sous ses yeux. Dans un train bien entendu, ce qui déterminera son pseudo internet pour tout le reste de l'histoire et lui permettra de devenir à la fois iconique et fantasmé sous couvert d'anonymat. À l'aide des ses e-amis il tentera d'affronter ses blocages psychologiques en recontactant la jeune femme qu'il a précédemment sauvé. En la courtisant, il s'érigera lentement en être humain, sortant de sa dégradante condition d'otaku pour enfin, de ses propres mains, atteindre le statut d'Homme.

Une histoire comme on a l'impression de l'avoir entendue mille fois. C'est normal, c'est bien cette histoire ci que nous avons entendu mille fois. En 2005, le densha otoko était sur toutes les lèvres. Sites web dediés, drama, film, livre, manga, à tel point que certains préfaciers français perspicaces se demandent si l'histoire supposément vraie utilisée à la base ne pourrait être qu'un habile coup marketing, un buzz launcher précoce, une mystification à but commercial bien préparée. Il est vrai que personne ne connait l'identité des protagonistes de cette aventure, internet oblige.

Sans savoir ni avoir vécu tout ça, j'ai longtemps été intrigué par le fait que deux éditeurs français (Kurokawa et Taïfu) aient pu publier de trois façons différentes cette même histoire. Trois dérivés de la même histoire, trois séries complètes en trois tomes chacune dans un paysage éditorial ou la nouveauté et la différence fait tout. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant que ces histoires avaient toutes été publiées la même année au japon! Vous à qui je viens tout juste de parler de la ferveur densha otoko, vous ne cillerez même pas. Mais si on excepte l'engouement japonais pour se replacer dans le prisme d'un lecteur français lambda qui pénètre un rayon bien fourni de librairie, ça fait bizarre.

La première mouture éditée en France est de Hidenori Hara, l'excellent auteur de Gokudo girl et de Regatta.La seconde de Wataru Watanabe, "d'après l'oeuvre originale de Hitori Nakano" et la troisième de Daisuke Dôke sur un scénario du même Hitori Nakano. Étonnant. Et encore bien plus quand on sait qu'il a aussi scénarisé un one shot inédit en France, sur le même sujet, la même année. Ça ne fait pas un peu beaucoup?

Mais non, car ce Hitori Nakano n'existe pas. C'est un pseudonyme, forgé à partir du terme Naka no Hitori , en gros "l'un d'entre eux", englobant tous les utilisateurs de forums tels que 2chan. Il est logiquement utilisé pour personnaliser le garçon du train, dont l'identité est toujours secrète.

Les trois séries sont en arrêt de commercialisation. La hype n'aura pas duré longtemps par içi. La flamme vacillante de l'amour d'un otaku dans un train n'est elle vouée qu'à s’éteindre? Relançons la machine: à l'occasion de l'arrivée des trois séries complètes en rayon rue serpente, j'ai pu me faire une petite idée sur le contenu des différentes éditions. Peut-être cela vous aidera-t-il à opter pour une version plutôt qu'une autre.

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Densha Otoko, l'homme du train

Hidenori Hara, kurokawa;3 tomes série complète, 20€

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Cette version est la plus adulte de toutes. Je l'ai même vu classée en seinen quelque part. Elle choisi d’ailleurs de garder comme titre densha otoko alors que Taïfu préfèrera traduire en français, travestissant au passage l'homme en garçon. Ça veut tout dire.

L'histoire glisse subtilement du récit d'un gros lourd qui se fait des films à un entrechat de sentiments propulsé avec finesse. Le point fort de ce titre réside dans cette finesse et une justesse qui s’avérera nostalgique ou tendrement rêveuse selon votre propre expérience de la chose.  D'ailleurs dessin et scénario s'en partageant le mérite à parts égales.

Un internaute au sein du manga fait durant l'une des péripéties sentimentales du héros une réflexion extrêmement pertinente: il se remémore ces magnifiques moments de tension amoureuse liés à la découverte de l'autre, à son approche et son apprivoisement. Toutes ces prémices, il les chérie et nous aussi.  Voila tout le sel, tout le piquant ainsi que toute la douceur et l'habileté de ce Densha otoko. Faire  vivre par procuration ou revivre ce frisson de l'idylle naissante. Le faire ressentir.

Même si Kurokawa ne tient pas toutes ses promesses en matière de post-face (elle en annonce une qui ne viendra jamais), celles-ci surprennent par leur pertinence et une analyse très probe. De même l'effort d'explication du vocable internet est fort louable, bien qu'incomplet. AFAIK, les noobs ne se feront donc pas mentalement kick/ban d'office du récit mais ça pourrait coincer sur certains détails.

Au final on pourrait très bien considérer que cette histoire, dans ce traitement précis, n'a pas besoin du schéma narratif que lui impose le background de la réalité. L'auteur arrive à faire voler ce je-ne-sais-quoi romantique totalement indispensable à tout flirt. Même l'humour est surjoué légèrement en dehors des canons du genre. C'est d'ailleurs la série au travail narratif et de découpage le plus marquant.

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Le garçon du train, moi aussi je pars à l'aventure

Wataru WatanabeTaïfu, 3 tomes, 20€

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Pourquoi toi aussi? Qui est parti à l'aventure avant toi? On peut le savoir? Non? Bon. Très bien.

Ha! Mais peut être que ce titre sous-entend que le protagoniste de l'histoire n'est pas le garçon du train originel mais un autre jeune homme, qui vit dans un univers ou cette histoire de densha otoko existe (celle dont je parle plus bas, par exemple) et qui répète le même schéma existentiel! Je n'ai absolument pas la patience de revenir à nouveau sur cette série en scrutant des indices de cette théorie alors je vais éviter de l'approfondir.

J'ai souligné précédemment la finesse de l'histoire décrite par Hidenori Hara. Comme prévu, cette version de Watanabe apparait bien plus pataude en comparaison. Il force le trait. Dans tous les sens du terme. Les réactions sont globalement plus adolescentes mais c'est normal, on sent que le public ciblé n'en n'est qu'aux balbutiements de son romantisme personnel et qu'il faut tout enrober de codes rassurants. Puisque de nombreuses réactions sont caricaturées pour correspondre aux clichés habituels, on lit bien mieux les angoisses de l'otaku. La romance est aussi factice que peut l'induire un titre aussi humoristique toutefois ce rapprochement vers la puberté donne notamment l'occasion  à l'auteur de développer légèrement plus longtemps le caractère de son personnage principal.

De même, l'utilisation de 2chan, qui n'est pas vraiment claire dans les deux autres récits, est bien introduite. Watanabe étend graphiquement l'univers du forum, en rendant biologiques des réactions informatiques. Il utilise des smileys qui ont pris vie dans un univers médian vide de toute autre forme, à mi-chemin entre la chambrée du densha otoko et les terminaux informatiques de ses collaborateurs internet. C'est une bonne idée pour créer de la proximité entre ses personnages mais à l'inverse, être témoin d'une vie virtuelle d'émoticone nous coupe de l'attachement que nous aurions dû développer pour le casting de second couteaux.

Petit bémol tristounet: les tasses Hermès offertes au garçon du train, précieuses et chères, point de départ d'ébahissement et d'intrigues, qui créent quasiment toute l'histoire, sont içi moches et banales. Ça ne change rien du tout mais c'est un peu dommage de ne pas avoir fait d'effort sur leur représentation.

De la même façon, Densha otoko (le garçon du train, je le précise à nouveau) et Hermès sont les pseudonymes donnés à deux inconnus dont les internautes ont suivit l'histoire derrière leur écran. Il était nécessaire de différencier ces deux anonymes dans ce fleuve de message ininterrompu qu'est un tel forum. Mais nous, les lecteurs, nous suivons pas à pas la progression des deux protagonistes, à leurs cotés. Dans notre usage quotidien du net, ces pseudos apparaissent légitimes mais dans un manga, il faut le justifier. Ne serait-ce que par une ligne de dialogue. Une pensée. Une simple annonce. Une action visuellement reconnaissable. Il faut qu'entre cet homme dont nous partageons la vie et l'iconique densha otoko, la transition soit explicitée, actée. Elle ne l'est pas. C'est un point de détail qui ne nuit véritablement à rien mais c'était pourtant si simple et crucial... tant pis.

À l'inverse, l'auteur a la bonne idée de faire récapituler l'histoire par un de ses personnages en cours de route. Celui ci essaye en effet de résumer à un ami les pérégrinations des deux tourtereaux. C'est plutôt malin, surtout si on tient compte de la densité des rebondissements qu'ils vont vivre.  Enfin, il offre quelques interprétations assez osées, nous renvoyant à la liberté de création que lui offre malgré tout un récit lourdement balisé. C'est couillu, avais-je écrit dans mon brouillon et une part importante de l’intérêt de ce titre. Watanabe replace les seconds rôles au sein d'une histoire en canon, et n'en fait pas la simple 5e roue du carrosse. La double fin informatique et sentimentale fait d'ailleurs spécialement sens.

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Le garçon du train, sois fort garçon!

Daisuke Dôke;Taïfu, 3T, 20€

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Cette dernière version est assez rafraichissante. Et après la lecture des deux titres précédents à la suite, c'est soulageant. Là ou la première était très sensuelle et la seconde très exagérée, celle ci apporte de nouveaux éclairages bienvenus sur l'histoire, notamment en développant le point de vue du personnage principal féminin jusqu'à présent totalement occulté.On y ressent de ce fait bien plus les extrapolations, surtout quand les protagonistes de 2chan déballent leurs vies. Tandis que Watanabe rajoutait carrément des péripéties entières, faisant se mouvoir toute la communauté d'internautes différemment, Dôke se concentre lui sur les backstories.

L'auteur a commis l'infamie de réutiliser des dialogues et scènes absolument identiques à l'autre version parue chez Taïfu (ou peut être est-ce imputable au traducteur) toutefois si vous ne lisez que celle-ci, cela ne devrait pas vraiment vous choquer. Il se mélange aussi un peu les pinceaux sur certaines chronologies de faits établis logiquement immuables. Ces décalages temporels se révèlent finalement assez mineurs, rehaussant plutôt une toute autre vision des évènements.

Un très bon point qu'il est impossible de relever à la lecture des deux autres séries: le garçon du train est réellement moche. Comme dans la version drama. Et bien que durant les premières pages, ça choque carrément notre sens esthétique et notre incessante recherche -socialement induite- du beau, l'auteur est finalement le seul à arriver à exprimer un des messages fondamentaux de cette histoire. L'otaku qui voit sont rêve amoureux lentement se réaliser, se transcende grâce à ses efforts et à sa rigueur mentale. Il n'est pas un "beau qui s'ignore" cher aux adolescents qui fantasment sur leurs transformations physiques à venir ou aux paresseux de la mode. Il n'est pas un délabré par simple manque d'attention corporelle, un homme à qui il suffit d'une nouvelle veste et d'un peu d'assurance pour devenir Georges Clooney.

Il casse efficacement, comme le voulait à l'origine toute cette histoire, le mythe du vilain petit canard qui se transforme en cygne par action divine. Grâce à ses efforts, grâce à cette certaine forme de courage qu'il montre pour surmonter sa timidité, il devient quelqu'un qui n'est plus repoussant a priori et qui séduit, non pas par son aura physique soudainement flamboyante mais par son humanité et toutes les qualités dont il ne pouvait faire montre précédemment. C'est quand même plus honnête et plausible.

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TL;DR?

Le garçon du train est une histoire emblématique du début du siècle qui tombe déjà en désuétude.  Elle porte en elle les bourgeons d'un grand classique romantique que de nombreux auteurs ont fait pousser de manières différentes, obtenant des buissons de fleurs sentimentales distinctes. Chaque fragrance se vaut, il faut juste que vous sachiez ce que vous avez envie de sentir. Plus mature pour le premier, plus bourru pour le second et plus transversal pour le troisième. Et peut être bien que le coté OGM des transplants du tendre matériau qui est à la base de densha Otoko a contribué à épuiser l'intérêt du public à un rythme bien plus rapide que la normale. Lesdits buissons ont beau ne plus être ardents, votre lecture devrait continuer à l'être encore un peu dans nos rayons grâce aux packs de ces séries introuvables.

Pour vous féliciter d'avoir lu jusqu'au bout, voici un petit cadeau: Lors de votre achat d'un pack de densha otoko (n'importe quelle version) chez nous, nous vous ferons 5 € de réduction sur nos packs séries complètes de  G. Gokudo girl ou de Regatta. Allez, c'est le moment de découvrir le travail d'Hidenori Hara.

Et si un jour vous avez besoin d' "aide pour concrétiser vos histoires, vos coups de foudre ou plus généralement", rappelez vous que l'esprit densha otokoa fait bien des émules.

 
UN ÉTÉ INDIEN DE MANARA : LE PORTFOLIO
 

Chaleur, Amérindiens et incestes...

En 1987, en marge de la sortie de l'album événement qui fut la première collaboration d'Hugo Pratt et de Milo Manara, Un été indien, les Éditions del Grifo proposèrent un portfolio sur le sujet, tiré à 999 ex. Il comprend 10 illustrations couleurs de Manara en grande forme. Chaque planche est numérotée et paraphée par le maître. Une seule porte la signature complète. Cet exemplaire siégeant rue Dante porte le n°338/999. Préface de Hugo Pratt.Nous le vendons 220 €. Ce n'est pas trop.

 
COMICS & STORIES DE DARROW
 

J'ai très peu de temps pour vous présenter l'arrivage luxueux de cette belle journée rue Dante.Commençons par une folie des éditions Aedena. Nous sommes en 1986 et voici Comics and Stories, du maniaque du détail Geof Darrow. Le contenu de cet ouvrage fut réédité en plus petit par les éditions Delcourt en 1995, sous le titre Bourbon Thret. L'édition originale présente l'avantage du format (26 x 36,5 cm) et des planches qui se déplient. De plus ce que nous présentons aujourd'hui, c'est la version tirage de tête, avec numérotation, signature, couverture alternative et surtout le supplément, le Darrow Magazine qui contient les contributions amicales d'une vingtaine de dessinateurs (parmi lesquels Mœbius et Franquin).Ce tirage en excellent état porte le numéro 478/750 et est à vendre pour 220 €.

 
UN TAXI POUR LES TRÉFONDS DE L'ÂME
 

Bergèse, un taxi pour les îles, Claude Lefrancq éditeur

Je suis assez fasciné par ce titre. Je ne l'ai pas encore lu mais dans un premier temps, je trouve admirable de mettre en avant une héroïne dotée d'un vivace strabisme divergent. Il est fort heureux qu'elle trouve en son compagnon d'aventure (sûrement déjà maqué avec Barbie, hélas) un homme comprenant ses problèmes. Car oui, Éric (et non pas Ken, finalement) souffre du même strabisme, bien que ses yeux ne décident de se bouder qu'en période de stress. Voila. C'est très beau comme démarche. Ceppi avait déjà compris l'importance de ce travail radical sur le regard différent un peu avant mais Bergèse le porte aux nues.

Et puis je suis totalement subjugué par le sub-scénario que l'on peux déchiffrer rapidement grâce à certaines cases marquantes. En effet, il arrive à l'héroïne, Peggy, de se laisser aller à revêtir son âme disgracieuse sur son visage. C'est à partir de cela que l'on peut deviner ses réelles intentions et sa malveillance. Elle passe ainsi de potentielle potiche à un être pluriel que nous serions amené à décrypter. La dichotomie est très marquée car il arrive à Bergèse de dessiner de très belles femmes. Ça renforce d'autant plus le coté fondamentalement humain et trouble de son héroïne. Dommage que l'auteur ai abandonné cet aspect si intéressant de sa démarche de créateur en produisant ensuite  des titres plus lisses comme Biggles ou Buck Danny.

Nous avons quelques exemplaires de ce titre rue serpente à 5€. La pile est à l'heure actuelle à l'entrée du couloir, en bas de la première étagère sur la gauche.

C'est la seule édition de cet album. Elle comprend en fait trois histoires courtes de plus qui complètent le recueil et réussissent aussi à transmettre pas mal de sensations, allant d'un suspens forcé jubilatoire au petit plaisir didactique nostalgique. Toutes les histoires de ce volume avaient été publiés en feuilleton dans divers magazine (J2 magazine, Formule 1 et Fripounet) au début des années 70 tandis que le présent album date de 1996, soit quelques années après le succès de l'auteur dans les séries que nous lui connaissons.

 
EVERY DAY I'M SHUFFLING
 

Radicale perturbation dans la force cette semaine rue serpente tandis que les rayons de manga fondent et se mélangent pour n'en former plus qu'un! Encore mieux! Nos promotions se digivolvent de concert! Je vous explique.

À l'origine, le rayon manga était constitué de plusieurs catégories, bien éloignées de celles habituelles par genre. Nous rangions les séries par prix: 3.50€, 4€, 5€ et plus. À chaque tranche de prix correspondait une étagère. L'ordre alphabétique de rangement recommençait donc dans chaque bibliothèque. Et pour trouver une série précise, il fallait soit savoir à quel prix nous la mettions, soit nous demander, soit faire le tour de tous les rayons. Nous tenions à développer votre intuition et votre sens de l'orientation mais suite à de récentes affluences de nouveaux titres en rayon, il a été décidé de vous simplifier un tantinet la tache.

Pour ce faire, nous avons regroupé tous les rayons manga auparavant disséminés et les avons fusionné en un seul et unique rayon qui serpente de l'entrée jusqu'au coin opposé de la pièce en passant par la vitrine des BD rares et chères.  Il va vous falloir gambader un peut pour aller de A jusqu'à Z mais au moins, si vous êtes perdu à la recherche d'un titre, il vous suffira de longer les murs jusqu'à ce que vous tombiez sur la bonne lettre.

Dans la même logique, nous avons lissé les diverses promotions qui parsemaient les rayons.

Au lieu d'avoir une promotion pour chaque catégorie de prix, ce qui vous contraignait à piocher spécifiquement dans certains tarifs pour compléter nos offres, nous vous offrons maintenant un manga tous les 6 albums achetés. En d'autres termes, le 7e manga est gratuit. Si vous passez en caisse avec 7 albums de manga, manhua ou manhwa , nous vous offrirons le moins cher de tous. Si vous vous laissez aller à une petite folie et que vous optez pour un multiple de 7, banco, nous multiplions l'offre d'autant. Ça vous autorisera à panacher vos sélections.

Et tant pis pour Alexandre et son petit plan des rayons manga qui en devient caduc et superflu. De toute façon, il l'avait fait sur son temps libre.

 
TANK GIRL CALE À CHNICOV
 

Et à défaut de pruneau vous balance une grenade en pleine poire. Vous êtes un peu marron mais c'est bien, c'est sain. Mangez 5 fruits, BD et légumes par jour.

J'ai attendu de visionner Tank girl the movie pour commencer à formuler cet article, me disant qu'il fallait bien que je parfasse ma connaissance de l'univers de la série. Et puis je me doutais bien que le film serait un bon réservoir à critiques faciles/ blagues d'initiés/ références passablement érudites.  J'en suis sorti tellement abasourdi que je ne peux faire autrement que d'en parler en préambule au lieu de parsemer l'articles de subtiles annotations.

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Je me suis surtout dit en tortillant mon fessier endolori (d'avoir été écrasé sans façons sur un canapé inadéquat. Rien d'autre) qu'il faudrait surement que je relise tous les tank girl avant de me remettre à la rédaction sous peine de ne pas me remémorer les bons aspects des comics... Le film mériterait un article à lui tout seul pour, en vrac, la super bande son qui en fait trop, le sergent Travolta, ice-T -son jeu d'acteur et sa participation musicale qui nous aide à soutenir son choix de carrière-, Tank girl qui ressemble parfois à la nana de Die Antwoord,  NAOMI WATTS  TOTALEMENT DÉNUDÉE -je booste notre référencement sur moteur de recherche, là- de toute sa prestance cinématographique à venir (Mulholland drive n'est qu'à 5 ans d'écart!) , un peu tout le casting en fait, un scénar' qui ménage très peu d'espaces de cohérence (et donc en cela qui reste fidèle à l'esprit du comics, héhé), des passages sympa en dessins animés qui auraient pu faire transiter le film de Waterworld du pauvre/ Mario the movie à quelque-chose de plus Fritz the cat.

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Tank girl the movie (qui date de 1995) est sûrement un film à voir entouré de ses potes, une bière à la pogne et trois dans le gosier après Mario et TMNT. Malheureusement je n'avais que du mauvais vin, deux carlins peu punk et le magicien d'Oz sous la main.

J'adore trop Tank girl, que puis-je lire de plus à Aaapoum Bapoum?

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Ma réponse ne constitue pas une liste exhaustive. Elle se concentre sur des titres que nous avons/ voyons de temps à autre/ aimons récupérer. Plus important, c'est un choix de titres déterminé subjectivement en fonction de similitudes partielles parfois ténues. Bien entendu que vous ne retrouverez jamais vraiment votre Tank girl adorée. C'est une série difficile pour le fan. Protéiforme et non darwinienne. Même les spin-offs récents sont bizarres et différent. C'est dire!

Bambi alternative

 a déjà été chroniqué iciet si vous avez un tant soit peu parcouru le blog, vous connaissez déjà bien l'auteur et son univers. L'article déroule le sommaire du volume d'une façon très posée qui tranche terriblement avec l'ambiance de la série. Et si je vous disais qu'on peux voire ces diverses histoires comme des aventures sous acide qui mènent leurs protagonistes à la mort ou à la folie? Bambi c'est du gunfight halluciné, du manque total de sens moral (ou d'une transcendance perverse de celui ci?) et des protagonistes chtarbés (déglingos) qui s'entrechoquent à toute berzingue. C'est bien plus flagrant dans la série principale mais ce one-shot additionnel est un bon fix.

Sophie

 n'a jamais été chroniqué mais ça ne saurait tarder. Alors sans m'appesantir, je signalerai une évolution narrative similaire à celle de la série tank girl originelle: après quelques aventures qui ancrent le lecteur et les personnages dans des schémas qu'ils finissent par apprécier et chérir, tout bascule. Méchamment. Brutalement. Radicalement. Sans retour.  Comme ce space-cake dosé un peu fort que vous aviez ingéré tout à l'heure puis oublié. Celui qui toque à la porte de votre perception et vous envoi dans un monde tout sauf merveilleux.

Souvenez vous lorsque Tank girl se fait dégager de son propre titre et la rupture violente qui en résulte. Dans Sophie, c'est le même topo. L'histoire vous emmène sur les traces d'une jeune femme révoltée par la société americaine. Une jeune délurée aux opinions tranchées qui glaviote bien volontiers à la face du monde moderne. Puis soudainement, sans autre raison que la magnifique spontanéité de cette femme, vous basculez dans le délire. Celui des hallucinations et de la folie sur terre. Mais la réalité de ce qui semble hallucinatoire au lecteur n'est jamais démentie par la délurée qui surf sur la vague de dinguerie avec flegme, comme par besoin. Et comme il en a été le cas pour Tank girl, les dessins de Muñoz accentuent avec brio la déliquescence globale de tous les éléments du titre. En fin d'album d'ailleurs, vous retrouverez des illustrations représentant Sophie dont la technique pourrait vous rappeler autre chose...

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Strange girl

commence par un pitch dément: c'est l'apocalypse. La bonne vieille apocalypse biblique! Démons sur terre et bons petits croyants aux cieux. Malheureusement, l'héroïne est un peu une mécréante et aura donc le grand plaisir de voir ses bigots de parents monter au ciel en la laissant aux mains des nouveaux maîtres de la planète. Il faut gérer. Pas étonnant qu'elle s'en sorte avec une propension au bris de rotules et une envie de liberté qu'elle n'hésite pas à revendiquer par les armes. Ça ressemble à du Warren Ellis. Peut être même à du Freak angel. Et bien vite on y reconnait du Tank girl. Et notre cœur fait awww devant ce qui aurait pu être sa petite sœur.

Street angel

a déjà été chroniqué auparavant aussi. Par un parpaillot qui finira comme la Strange girl du paragraphe précédent.  Il y cherche des enjeux, moi j'y cherche des dinosaures. Il n'y a ni l'un ni l'autre. Nous voila tous deux déçus.  Ou indifférents à leur absence car lui en profite pour se détourner du titre et moi en revanche j'y découvre beaucoup mieux. Des pirates, des ninjas urbains, des dieux mayas en plein problème sacrificiel , des conquistadors espagnols, l'anté-christ (décidément...), un homme tronc sur un skateboard et tant d'autres choses. Tout ce beau monde s' étripe avec passion d'ailleurs.

Et du sentiment il y en a. Mais il est vrai que les ficelles pour faire pleurer dans les chaumières sont proéminentes et que l'on ne peut s'y faire prendre qu'au détour d'un des bon gros délires narratif  que nous proposent les auteurs, une fois que nous avons relâché notre sens critique.  Street angel est un cocktail. Pas de celui que l'on sirote en réception cossue mais plutôt un cocktail fait maison, reliquat des expériences gustatives adolescentes les plus folles qui marine dans un coin putride oublié de notre pré-puberté et qui ne demande qu'a rejaillir avec force. Et que l'on déguste avec le même plaisir boutonneux. C'est du punk-Tarantino délirant, m'a-t on dit une fois. N'est ce pas tentant?





Enfin rien ne vaut les basiques. Alors si vous aimez Tank girl, et bien vous aimerez

Tank girl bien sur!

Mais la première édition cette fois. Celle que les vrais de vrais ont pu voir passer en 1996. Celle qui affiche une couverture peut être un peu datée mais d'un orange bien vif qui rappelle la chaleur du désert Tank girlien en nous abimant d'entrée de jeu les mirettes. Cette première édition parue chez Vent d'ouest est cartonnée et réveille une légère considération d'oeuvre-objet face aux brochés-consommables d'Ankama. En plus, elle contient tout leur tome 1 suivit de 30 planches du T2. C'est bien mieux pour ceux qui n'aiment pas être interrompu dans leur lecture par un changement de volume, non?

Le détail le plus marquant est celui de la traduction. Je ne sais pas si des hordes de fan se sont livrés à une guerre sans merci sur les forums lorsqu'il s'est agi de comparer la nouvelle traduction à l'ancienne et je le regrette beaucoup. N'ayant pu comparer que quelques pages des deux éditions et surtout n'ayant pu vérifier qu'un nombre minime de dialogues en anglais, je ne saurais déterminer formellement laquelle est la plus fidèle. La plus fun par contre je le sais. C'est l'ancienne. Entre deux Fouyouyou exclamatifs et par exemple la délectable utilisation de l'expression "se viander", l'ancienne traduction (d'une personne se nommant Ange) est bien plus roots. Bien plus fendard. Par exemple on parle de couilles plutôt que de testicules. Ça me semble correct. On parle aussi de Sacha Distel et même si j'ai du mal à trouver ça positif, j'apprécie tout de même pour des raisons de rébellion adolescente (lorsqu'on aimait encore traiter les adultes de vioques avant de finir comme eux) et de cet amour des réminiscences, induites ici par une traduction du type reflet d'époque. Il ne faut pas oublier qu'on ne peux pas faire pire que Spider-man de toute façon.

Nous avons présenté ces titres dans un petit coin de la boutique (cf l'image correspondante dans le présent article) à durée limitée. Lorsque l'opportunité d'une autre thématique se présentera, ces séries reprendront leur marche solitaire à travers nos rayonnages, se séparant peut être à jamais mais cohabitant toujours sous les mêmes cieux. Alors si un jour vous peinez à les retrouver, demandez les nous. 

 
Lucrècia VS Danièle de BALADI ET MEZZO
 

Aux éditions de la Cafetière.

Sorti l'année dernière dans une quasi clandestinité (si l'on fait exception d'une notable dédicace chez Gibert Joseph) nous avons le plaisir de vous présenter le portfolio sérigraphié (3 passages) Lucrècia VS Danièle.  Tiré à 120 exemplaire, il présente le combat de deux catcheuses dans 12 environnements variés. Cette œuvre est dessinée par Mezzo et par Baladi, chacun s'occupant d'une des deux catcheuses et, alternativement, du décor.C'est un bel objet emballé dans l'évocation d'une boîte à pizza. Ce hiatus, entre luxe et culture populaire est à l'image de l'âpreté du combat qui est livré dans ces douze illustrations carrées de 23 cm de côté. La rencontre des deux artistes se fait, elle, dans l'harmonie et il est souvent assez dur de savoir qui a fait quoi.L'éminent critique de BD Michel Dartay, qui ricane en ce moment à mes côtés, me conseille de vanter le caractère sensuel de l'ensemble. Il semble sincère.

L'objet est numéroté et signé sur le fond de la boîte. et son prix est tout simplement de 160 €. On le trouve à Aaapoum Bapoum rue Dante.

 
MŒBIUS – HENDRIX : LE PORTFOLIO
 

En 1975 la maison Barclay demanda à Mœbius une illustration pour la pochette de la compilation en un double album des deux premiers disques du Jimi Hendrix Experience : are you experienced  / bold of axis. Pour l'aider dans sa tâche on fournit à Mœbius un lot de photographies du musicien. Celle qui retient l'attention du dessinateur a immortalisé Hendrix en train de manger. Ce cliché fut pris le 6 mars 1967 à Bruxelles, par Jean-Noël Coghe, alors jeune critique de rock. Pendant des années ce dernier ne sembla guère se soucier de ce qu'il était advenu de l'image qu'il avait saisie, avec un appareil qui n'était pas le sien... Puis un beau jour des années 90, sans doute fort bien conseillé, il se décide à menacer de procès le dessinateur. Mœbius dont l'inspiration, tout au long de sa carrière, puisa abondamment à la source de ce qu'on appelle parfois le huitème art (bien qu'antérieur au septième, cette classification est débile), Mœbius donc, commença à transpirer à grosses gouttes. Finalement les deux hommes s'arrangèrent à l'amiable et firent un livre et un portfolio de toute cette histoire. Le livre s'appelle Jimi Hendrix, émotions électriques (EAN : 9782859203863), et fut publié par le Castor astral en 2000. Il fut précédé par le portfolio en 1998, édité par Stardom. Sous un emboîtage imprimé en orange sur le front, on trouve une page de colophon, une page de photos de Jimi Hendrix, une page de texte de Jean-Noël Coghe,  et 10 planches sérigraphiées en couleur. Édition numérotée 263 sur 500 exemplaires et signée par Moebius et par Coghe sur le colophon. 41x51 cm.


Quelques rousseurs sur la page de titre et quelques traces d'usure sur l'emboîtage. 700 € est son prix de vente dans notre échoppe rue Dante. Un exemplaire similaire fut vendu à Artcurial en 2011 pour 750 €. C'est d'ailleurs dans le catalogue de cette vente que j'ai appris le mot "colophon", qui ne me semble pas forcément super approprié mais que j'ai tout de même recopié, car il est amusant.

 

 
CASTLE WAITING... FOREVER
 

Je le sais bien, la moitié de l'équipe s'est déjà attachée à décrire l'histoire et l'intérêt de ce titre. Jusqu'à plus soif, même. Je ne commettrai pas l'impudence de mal survoler le sujet. Vous constaterez à quel point cette série nous a toujours enthousiasmé en lisant leurs articles. Je préfère me lancer dans un texte plus technique relatif à un arrivage récent suffisamment entortillé pour qu'une remise à plat soit intéressante.

En effet, vous pourriez trouver ces temps-ci dans la boutique de la rue serpente quelques packs comprenant 15 fascicules de Château l'attente en anglais. Ces 15 fascicules, nous l'indiquons sur leur étiquette, correspondent à l'intégralité du T2. Le problème c'est que le tonnage de ce second volume a bien évolué au fil du temps...

Voila son histoire

En français, Delcourt a publié deux ans après le T2 un surprenant addendum à celui ci. Pas un T3 mais un véritable épilogue; bien qu'aucun effet narratif ne le décale temporellement. Il poursuit la série tout en annonçant conclure les histoires du second volume. Une publication totalement inattendue, un peu déconcertante mais bienvenue. Elle permet, on le verra plus tard, aux lecteurs français de passer totalement au dessus des méandres des tumultueuses affaires éditoriales qu'a subi la série. Ça se complique toutefois pour les lecteurs anglophones tardifs.

Il semblerait qu'en 2009 Linda Medley, l'auteur donc, fût quelque peu en retard pour livrer ses planches. Que, peut-être,  d'ardents lecteurs aient poussé d'avides éditeurs à publier le volume au plus vite. L'intrigue principale était correctement conclue et Linda ne paraissait d'ailleurs plus vouloir travailler sur la série. Elle ne semblait plus s'entendre avec son éditeur au point qu'elle refusera de voir apparaître son nom sur le T2. Tout indiquait qu'il faille sortir cet album puis passer à autre chose. Fantagraphics a donc compilé les 15 fascicules que comprenait à l'époque le T2 et en a fait un trade paperback, un ouvrage cartonné.

Trois ans plus tard, en 2012, la situation se débloque et Linda se remet au travail. Elle y était probablement contractuellement obligé et s'effectue. Elle sort trois fascicules, le 16, 17 et 18 qui finissent officiellement le T2 comme elle le souhaitait à l'origine. C'est de là que provient l'addendum cartonné français que j'ai cité précédemment. L'éditeur anglais de son coté préférera republier le T2 sous l’appellation definitive edition, obligeant les amateurs à racheter l'album ou à se procurer les fascicules.

[learn_more caption="Un résumé pour les flemmards"] Histoire éditoriale du T2 anglais:

2006-2009: publication de 15 chapitres du T2 en fascicules2009: fin supposée de la série et publication d'un T2 cartonné, recueil de ces chapitres2012: publication surprenante des chapitres 16,17 et 182013: publication d'un nouveau T2 augmenté [/learn_more]

Et on en vient à Aaapoum Bapoum, à un moment?

Et bien oui. À coté de l'édition originale française du T1 (publiée chez Ça et là avant que la série ne passe chez Delcourt), trônent rue serpente deux piles dédiées elles aussi au Chateau. la première comprend un nombre indéterminé mais faible d’exemplaires du T2 en anglais. Quelle version? -me demanderont les lecteurs vigilants. Ceux la auront eu le nez creux car c'est bien la première édition du T2 anglais que nous proposons. Celle de 2009 qui comprend donc 60 pages en moins mais une couverture plus jolie et qui brillera aux yeux du collectionneur par son coté épuisé et disparu. Disparu car l'éditeur avoue de lui même espérer voir cette édition sombrer dans l'oubli après qu'elle se soit épuisée. Il en enlève d'ailleurs toute mention sur son site, rendant les recherches extraordinairement ardues.

La seconde pile comprend exactement 3 packs, constitués des fascicules 1 à 15 du tome 2. Ces fascicules (épuisés eux aussi, bien entendu sinon où réside le défi?) représentent tous les chapitres inclus dans la première version du tome 2. Ce sont les fascicules publiés de 2006 à 2009 avant l’arrêt brutal et qui passait pour définitif de la série.

Les chapitres  ajournés,  permettant de compléter les différentes moutures de T2 dont nous jouissons en ce moment, sont quand à eux encore disponibles en fascicules anglais ou en addendum dans la langue de Poquelin.

 

Et pour finir sur une note plus positive - je vous sens déprimé par tant de sinuosité - sachez que Linda Medley a rempilé pour de bon et travaille officiellement sur un tome 3. Réjouissons nous!

 

Petites précisions tout de même:

Le prix des premières éditions est sujet à de terribles variations en fonction de leur état qui peut les faire osciller d'ouvrage de collection -valorisés comme tels que l'on met alors à 20€- à simple occasion au prix plus modeste (le plus souvent 12 à15€).

Pour les fascicules c'est plus simple. Nous les proposons à 1€ pièce en dehors des packs (au lieu des 3.95$ initiaux, soit 2.50€ actuellement sans compter les frais de ports ou 3.95€ selon certaines boutiques aux taux de conversion simplifiés). Nos packs sont quand à eux à 20€ (le fascicule #1 était en fait à 5.95$ et puis nous avons peiné à regrouper convenablement tous les fascicules) au lieu de 45€ (Enfin, 61.25$; ce que ça vous aurait couté en neuf. Sans même les frais de port. Je le martèle, ça me semble déterminant)

bye

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ha

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and now

and now

 
PROPHET de MATHIEU LAUFFRAY
 

Sur un coup de tête, subjugué par le halo angélique mystérieux  de l'album et hameçonné par le nom de l'auteur maintenant bien connu pour Long John Silver, vous venez d'acheter le T4 de la série Prophet de Mathieu Lauffray? Presque par impulsion divine, sans avoir ne serait-ce qu'entendu parler de cette histoire auparavant? Ou pour les même raisons vous êtes terriblement tentés mais n'en savez pas assez pour vous lancer? Ou à l'inverse, vous êtes fier d'être un de ceux qui se souviennent encore de la série mais au fil du temps... Il faut faire de l'espace... Les séries se perdent...

C'est normal, il a quand même fallu à l'auteur 9 ans pour conclure son récit.  Je ne sais pas précisément pourquoi le délai fut si long. Il faudra surement se référer à la foultitude d'interviews qui vont fleurir sous peu pour en découvrir plus. En 2007, Mauthieu Lauffray parle de "difficultés éditoriales" à ce sujet, sans s'y appesantir.

Votre irrépressible désir est tout à fait louable, d'autant plus que Lauffray a bien réussi sa couverture (aussi sombre qu'elle est illuminée) et que l'éditeur dispose ses cartes avec autant de subtilité que mon introduction. Pour preuve le résumé officiel de la nouvelle édition du tome 1:

Nouvelle édition des trois premiers volumes à l'occasion de la sortie du tome 4 ! Une série post-apocalyptique par les auteurs de Long John Silver ! Depuis qu'il est revenu d'une expédition durant laquelle il a découvert les traces d'une ancienne civilisation, Jack Stanton est en proie à des visions. Tout est étrange autour de lui : on tente de l'assassiner, un cargo s'échoue en plein Manhattan et, bien évidemment, personne ne veut le croire. Un soir, alors qu'il traverse le pont de Brooklyn, Jack se retrouve transporté dans un monde parallèle.

Si je ne peux éclairer plus les coulisses de ce titre, je peux tout de même vous remettre sacrément à la page grâce à deux packs de la série subtilement différents. Assez pour qu'on fasse la distinction et qu'elle soit d'importance.

Ces 2pack, qui forment donc deux piles séparées, contiennent sensiblement la même chose: les trois premiers tomes de la série Prophet, que nous avions récupéré et assemblé à une époque ou il nous semblait qu'elle ne se conclurait probablement jamais. Oui, nous avions surement un peu perdu la foi.

La première fournée de packs contient des volumes d'occasion en bon état.  Les trois albums forment un tout à 38€. Si vous décidiez d'acheter les volumes en neuf chez un de nos voisins, vous débourseriez 42€ et 40 cents. De plus, vous n’expérimenteriez même pas la plénitude que l'on ressent à acheter une masse de BD sous plastique qui nous rapproche drastiquement d'une collection complète et de la fin de notre épopée de lecture tout à la fois. Dernier détail d'importance, vous seriez confronté à la nouvelle mouture de la série, rééditée pour coller à l'apparition du T4. Ces rééditions sont sûrement les bienvenues (partout ailleurs qu'à Aaapoum bapoum ou l'on aime trop la saveur de la BD d'antan) mais leurs couvertures sont bien moins marquantes que celles des éditions précédentes. Je vais tacher de vous l'illustrer.

La seconde pile de packs ne comprent que des éditions originales. Toujours des tomes 1, 2 et 3. Si vous ne tardez pas trop pour investir dans le T4 (ou si vous l'avez déjà selon le début de cet article), vous obtiendrez ainsi sans aucune peine la série complète en première édition. Il vous en coutera toutefois un peu plus cher. 45€ exactement. Mais ça aura été tellement facile...

Nous n'avons pas nous même le T4 actuellement. Il finira bien par passer à la boutique, je vous l'assure. Nous avons foi à nouveau.