Publications dans BD européenne
LES FEMMES DU MOYEN ÂGE DANS LA BD
 

Une soirée co-organisée avec Bobine & Parchemins Le Samedi 28 mars à partir de 17h30 avec Valérie Mangin, Jeanne Puchol et Christopher Hittinger.

Dans le cadre du festival Bobines et Parchemins qui se consacre à la représentation du Moyen Âge au cinéma et qui pour sa troisième édition s'intéresse de plus près aux femmes du Moyen Âge, nous accueillerons ce samedi Christopher Hittinger, Valérie Mangin et Jeanne Puchol.

Si Christopher n'est pas une femme, nos clients ont forcément croisés ses livres dans nos librairies. Son Le Temps est proche (éd. The Hoochie Coochie) qui ne raconte pas moins que l'histoire du XIVe siècle dans son entier (mais limitée à l'Europe occidentale, faut pas pousser !) est toujours exposé chez nous. Pour ceux qui ont le temps de lire je vous conseille cette interview de Christopher sur le site Histoire médiévale, réalisée par William Blanc, qui animera également la soirée de samedi.

Jeanne Puchol débuta aux éditions Futuropolis canal historique dans les années 80. Elle signe en 2012 avec la scénariste Valérie Mangin une vision féministe et orientée paganisme et sorcellerie de l'histoire de Jeanne D'Arc, dans Moi, Jeanne D'Arc aux éditions Des Ronds dans l'O. Cette histoire avait d'abord connu un début de publication en couleurs chez Dupuis l'année précédente alors simplement intitulée Jeanne D'Arc.

Pourquoi ce changement d'éditeur ? Et bien c'est une des questions que vous pourrez poser aux auteurs demain soir.

Si William Blanc anime le débat avec autant d'allant qu'il montra à la soirée Prince Valiant, le samedi devrait commencer de manière rejouissante pour tous les participants.

Ensuite les auteurs seront tous disposés à dédicacer les livres que vous aurez acheté chez nous et éventuellement ceux achetés ailleurs s'il n'y a pas trop de monde.

Seront disponibles à la vente :

Moi, Jeanne D'Arc de Jeanne Puchol et Valérie Mangin, Des Ronds Dans l'O, 96 p. n&b, 17,50 €. EAN : 9782917237342

• De Christopher Hittinger chez The Hoochie Coochie :

Le Temps est proche, 100 p. n&b, 20 €. EAN 9782916049274

Les Déserteurs, 80 p. n&b, 23 €. EAN : 9782916049090

Jamestown, 232 p. n&b, 20 €. EAN : 9782916049052

Lieu commun, une histoire de 24 p. dans la revue "3" n°3, 88 p. n&b, 12 €. EAN : 9782916049472

 
TANGANYIKA D'ATTILIO MICHELUZZI
 

On peut dire que nous avons pas mal de chance sur un point : il y a des éditeurs qui ont des goûts qui s'approchent des nôtres. Ainsi Mosquito s'efforce depuis des années d'éditer les inédits de Micheluzzi et de rééditer ses bandes devenues dures à se procurer.Tanganyika qui vient de paraître est de fait la réédition en noir et blanc de L'Homme de Tanganyika, publié auparavant en couleurs une première fois en France par Mon Journal (en 1984) et une seconde par Christian Chalmin (en 1986).

À l'origine cette histoire fait partie de la série Un Uomo Un'avventura : 30 albums édités en Italie par Bonelli entre 1976 et 1980 qui forme une collection prestigieuse où, outre Micheluzzi, s'illustrèrent, parmi les plus célèbres, Toppi, Crepax, Pratt, Buzzelli...

Cette histoire se passe au début de la première guerre mondiale. L'île de Zanzibar, en marge de l'Océan Indien, n'est guère éloignée de la Côte du Tanganyika. Or l'île est une possession britannique, tandis que cette partie du continent est alors dominé par les Allemands. Un croiseur de guerre allemand est justement coincé non loin de Zanzibar à une centaine de kilomètres au sud, dans le delta du Rufuji. Pour le débusquer dans la mangrove où il se cache par manque de carburant, il faudrait aux Anglais un avion... Or un bateau doit justement arriver du Cap avec dans ses soutes un hydravion en pièce détaché appartenant à un géologue américain !

Dans un style de dessin moins dépouillé que par la suite (ce fumetto est dessiné en 1978) Micheluzzi est déjà en pleine possession de son talent. Il y a là tout ce qu'on apprécie chez lui : élégance et humour, contexte fouillé et sens de l'ellipse, subtilité permanente, minutie du détail et ambiguïté des êtres. Évidemment c'est la grande aventure sur fond de monde colonial et de guerre, mais il y a cet incomparable sens du recul, cette bienveillante ironie qui fait de Micheluzzi un créateur unique et toujours moderne.

Écouter dialoguer ses personnages est toujours un grand plaisir. Dès leur première apparition ils sont tous judicieusement et succintement résumés par une parole ou un acte. Toute la tragédie à venir est déjà là en germe, les lecteurs et le narrateur complice n'ont plus qu'à en savourer les rouages.Loin du manichéisme Micheluzzi réserve un traitement équivalent aux deux camps, ce qui change plaisamment de la dramaturgie hollywoodienne. En somme Micheluzzi c'est ça : de la grande aventure comme à Hollywood dans les années 50 mais avec en plus la subtilité que confère une intelligence et une culture hors du commun.

tanganyika_09.jpg

J'envie les lecteurs qui n'ont jamais ouvert un Micheluzzi. Ce livre-ci est parfait pour débuter, avec un prix honnête de 13 € et une bonne facture (reliure cousue, impression en Slovaquie).

Un problème de géographie

Comme nous sommes assez tâtillons, nous nous permettrons de déplorer une relecture insuffisante de la part de l'éditeur. Les nombreuses coquilles qui parsèment le livre pourraient presque en gâcher la lecture. Une d'entre elles est particulièrement dommageable car située en première planche. Elle resulte probablement d'un contresens au moment de la traduction :

"— Oui mais, nous n'avons pas d'aéroplane en Afrique Britannique.— Mais on a un géologue irlandais qui arrive demain à Capetown sur un petit vapeur pourri..."

Je n'ai pas l'édition italienne sous la main, ni même les anciennes éditions françaises, mais il me semble au vu du contexte et de la page suivante qu'il faut lire :"— Mais on a un géologue irlandais qui arrive demain de Cape Town sur un petit vapeur pourri...".

Sinon page 19 dans un récitatif, un "30°" a été méchamment transformé en "30%", ce qui ne veut rien dire, mais c'est moins grave. Ces menus défauts éditoriaux, hélas bien répandus de nos jours – aussi bien dans les grandes maisons que les petites, n'enlèvent rien à la qualité intrinsèque de l'œuvre de l'honorable maître italien que je ne saurais trop vous encourager à lire.

Pour finir quelques boni :

▲ Carte qui peut vous manquer pour jouir pleinement des situations tactiques au cœur de l'ouvrage.Extraite de "The Times history of the war, Vol. X" imprimé à Londres en 1917et lisible ici, grâce aux petites mains de l'université de Toronto qui l'ont gentiment scannépour le plus grand plaisir des curieux du monde entier.

Le véritable croiseur allemand "Königsberg" au large des côtes africaines,trouvé sur flickr grâce à Andy qui aligne là-bas une belle collection de photos de guerre

The African Queen (1951) Directed by John HustonShown from lef

The African Queen (1951) Directed by John HustonShown from lef

▲image extraite d'African Queen de John Huston,un film que Micheluzzi a certainement apprécié...Ce n'est pas pour autant que vous trouverez un rôle de femme important dans Tanganyika !

Véritables soldats indigènes de l'Armée Britannique. Photo extraite du même livre que la carte plus haut, mais également trouvable sur flickr (tapez "times history of the war" dans le moteur de recherche de cette mine, vous allez vous régaler, pour peu que vous appréciez les photos en noir et blanc de types morts depuis belle lurette).

Tanganyika d'Attilio Micheluzzi, Mosquito, 2015, 54 p. N&B. 13€ code EAN : 9782352832874

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BLUEBERRY ET LE PARADOXE TEMPOREL
 

Une pinaille de Hugues.

C'est notre vieille connaissance Hugues, grand amateur de westerns et de Jean Giraud qui a remarqué une troublante incohérence dans la fausse nouveauté Blueberry de 2007, l'album nommé Apaches qui n'est qu'un remontage aberrant des éclairs du passé montrés dans le cycle Mister Blueberry. Rappelez-vous, dans ces aventures de Blueberry vieillissant (sur fond de fusillade à O.K. Corral, octobre 1881), celui-ci évoquait sa jeunesse et sa première rencontre avec Géronimo, aux lendemains de la Guerre Civile dite par ici Guerre de Sécession (1861-1865). L'album Apaches remonte donc à la suite toutes les séquences de l'hiver 1865 et rejette toute l'action de 1881.

Blueberry_Apaches02.jpg

À mon sens c'est aberrant parce que l'intérêt du cycle de Mister Blueberry est précisément la mise est perspective de l'expérience d'un vieux soldat. Mais bon, le service séduction du consommateur avait pris soin pour vendre cette fausse nouveauté de préciser que Apaches "comprend de nombreuses pages, images et textes complètement inédits". Hugues, qui est un vrai passionné à comparé chaque planche et a pu mesurer l'ampleur de ces ajouts. Moi je n'ai pas eu ce courage tant le projet "Apaches" me semblait vain. Si je l'avais fait aurais-je pu comme lui relever l'énorme pinaille dont je vais vous parler ?

Dans l'un de ces ajouts, deux assez belles planches qui clôturent l'album on voit un plan d'ensemble où Mike S. Blueberry se recueille devant une tombe, celle de Caroline Younger, morte à la page précédente. Ce plan d'ensemble est surmonté d'un récitatif précisant "Trois mois plus tard". Donc cette scène, se déroule au tout début de l'année 1866. Le plan d'ensemble est suivi par un gros plan en contrechamp, nous permettant de déchiffrer la stèle funéraire :

"Caroline Youngerborn jul. 1860died nov. 1881"

"Caroline Youngerborn jul. 1860

died nov. 1881"

C'est bon, vous avez vu où on voulait en venir ? La bonne Caroline ne peut être née en 1860 puisqu'elle a une vingtaine d'années au moment de l'action (1865 donc) et elle ne peut être morte en 1881, puisqu'elle meurt quand Blueb est jeune. D'ailleurs à la fin de Apaches, celui-ci part pour "Fort Navajo, un coin un peu plus tranquille qu'ici, paraît-il".

Que le vieil artiste s'emmêle un peu les pinceaux est bien pardonnable, revenir sur un truc qu'on avait bouclé est jamais très motivant, comme de remonter l'escalier le matin quand on se rend compte qu'on a oublié sa carte de bus. En revanche c'est assez consternant que personne chez Dargaud n'ait alors pensé à relire les planches, trop occupés qu'ils étaient à se frotter les mains à l'idée de tout l'argent qu'ils allaient engranger en vendant un nouveau Blueberry qui ne l'était pas.

J'ai une occaz d'Apaches à vendre rue Serpente, devinez qui me l'a revendue ? Oui Hugues. C'est une réédition de novembre (1ère édition en octobre, signe que la "nouveauté" a bien fonctionné !).

PS : s'il y en a qui ont une théorie moebusienne sur le cycle, l'anneau et le serpent qui se mord le nœud pour justifier l'anomalie, qu'ils n'hésitent pas à nous en faire part ici.PPS : il y a tellement d'exégèse et de glose sur Mœbius que tout ceci a certainement déjà été signalé sur plusieurs forums, mais moi je le découvre juste alors j'en fais part à nos clients.

 
UNDERTAKER T.1 DE MEYER ET DORISON
 

Si l'on parle ici de Undertaker T.1 : Le Mangeur d'or de Meyer et Dorison ce n'est pas parce que nous en avons à vendre, mais juste parce que je m'intéresse aux westerns.

Il se trouve que j'ai trouvé celui-ci pas mal dans l'état actuel de son développement. Ce qui est amusant parce que je l'ai empoigné en ayant plutôt l'intention de le détester.

Les raisons sont nombreuses mais pour une fois assez indépendantes de l'œuvre elle-même : l'impression que désormais écrire une histoire de l'Ouest est un  passage obligé pour couronner une carrière, une campagne de presse trop bien agencée, et pour finir cet autocollant sur le premier plat, qui proclame carrément : "LE PLUS GRAND WESTERN DEPUIS BLUEBERRY" ! Allez hop, sans complexes.

Le classique est dans le catalogue de la maison alors on va pas se gêner ! Habituellement les publicistes habillent ce genre de promo dans la citation plus ou moins fausse d'un média (un journal ou à défaut le blog de trouduc).

Là non, chez Dargaud au rayon Stimulation du consommateur on fait dans le bien lourdingue, le vulgaire. De plus, quand les codes graphiques d'une œuvre sont à ce point inspirés de celle d'un autre (en l'occurrence, oui, le Giraud de Blueberry) on devrait avoir l'intelligence de ne pas trop insister, de laissez le public y voir un hommage appuyé, et non une tactique éprouvée de séduction flattant ses sens avec ce qui les fit chavirer jadis. Cette insistance redondante se retrouve d'ailleurs dès la page de garde, où ce qui se révèlera être un bon mot du personnage principal (pl. 16), est cité et mis en exergue, désarmorçant ainsi sa force lors de sa lecture ultérieure. C'est ici la vulgarité d'un gros balourd riant de sa propre blague et apostrophant la cantonnade : "Haha ! Hilarant, non !?".

Mais vous l'aurez remarqué ces reproches s'adressent plutôt à la stratégie commerciale de l'éditeur qu'à l'œuvre elle-même.

J'ai effectivement apprécié, en vrac :• La digestion du style giraudien (?). La filiation de Ralph Meyer avec Giraud / Mœbius n'est pas nouvelle, et bien visible depuis IAN, elle est ici plus simplement plus évidente à cause du cadre du récit. Les plans d'ensemble sont très réussis, la scène de pluie à la fin aussi.• L'expressivité appuyée mais riche des personnages, notamment celle du héros.• La ludicité du scénario qui nous promet une expédition qui est sans cesse retardée. Le reserrement imprévu sur la ville.• La quatrième de couverture.• L'idée d'un croque-mort itinérant, que je n'avais pas vue ailleurs, mais peut-être est-ce par inculture.• Le fait que l'album comporte 54 planches.


L'ensemble est fort correct et achetable, mais n'est pas exempt de défauts, la vraisemblance n'est pas toujours recherchée et certaines choses sont un peu dures à avaler. Ainsi par exemple, j'aurais vraiment apprécié que lorsque un personnage se fait brûler la main, à vue de nez au "deuxième degré profond", il éprouve ensuite quelques difficultés à s'en servir, ne serait-ce que pendant une page ou deux...

Undertaker T.1 : Le Mangeur d'or de Ralph Meyer et Xavier Dorison, Dargaud, 64 p. 13,99 € EAN : 9782505061373

 
AGGIE N°3 : SACHEZ RECONNAÎTRE L'EO
 

Une correction pour le BDM

Je n'ai jamais lu Aggie, une série qui paraît pourtant inventive malgré son grand âge.

Je voulais juste noter ici que nous avons récupéré pas mal de vieux (années 40 et 50) exemplaires de cette série franco-belge que les japonais auraient peut-être qualifiée de "shōjo".J'en profite pour inscrire ici que le n°3, Aggie Vedette de la télévision, éditions SPE, 1951, existe avec un prix de 15 centimes inférieur à ce que répertorie le BDM (un ouvrage de référence pour les collectionneurs de BD, pour ceux qui débarquent ici) pour identifier l'édition originale.

Les prix ayant l'incroyable propriété de ne presque jamais baisser sur le circuit du neuf, j'en conclus que l'ouvrage de référence doit être corrigé sur ce point. L'édition originale du tome 3 se reconnaîtra donc dorénavant à un prix indiqué sur le premier plat de 60 francs ("fr.") et  non plus 75 francs !

un exemplaire bien fatigué, mais complet !

un exemplaire bien fatigué, mais complet !

Qui a dit "on s'en fout !" ?

 
MARION MONTAIGNE
 

Tu mourras moins bête est loin d'être le premier coup d'essai de Marion Montaigne dans l'explication et le didactique décalé. C'est en  2006 que les historiens situent sa première BD, Professeur Choupsky présente: le Cafard. C'est bien avant le début de son blog ! (les archives de celui-ci remontent uniquement jusqu'en 2008) Et pourtant cet album constitue réellement les prémices de toute sa prise d'ampleur pédagogique dessinée.

Nous sommes fiers de pouvoir vous faire lire l'entrée de Marion Montaigne dans le joyeux monde de la BD pour 7€ rue Serpente. 

En bonne tutrice, Marion Montaigne ne s'arrête pas là ! Elle a par exemple récemment participé à la BD collective Axolot.

L'axolotl, en plus d'être une espèce de triton rose ultra choupi et un pokémon, est le nom (amputé d'un L) d'une chaine de vidéos youtube destinée au partage d'informations scientifiques étonnantes et intrigantes.

Puisqu'il y a toujours plus de choses à dire lorsque l'on s'amuse, l'émission s'est autorisé une petite parthénogenèse et nous a pondu une bande dessinée. Cette bande dessinée, très intéressante au demeurant dans son ensemble, accueille une longue histoire de Marion Montaigne, tout aussi intéressante.Madame Montaigne y développe la triste histoire d'Henrietta Lacks et de ses cellules cancéreuses immortelles.

Dans cet album d'Axolot, il y a en sus du Boulet, du Guillaume Long, du Tony Sandoval, du Libon et du Nancy Peña.

Le plus drôle c'est que nous avons donc dans nos rayons de la rue Serpente l'alpha et l'oméga (pour le moment) de Marion Montaigne. Amateurs de Tu mourras moins bête, vous ne serez en aucun cas dépaysés.

En bonus, un de mes concepts psychologiques préférés, mis en image dans Axolot:

La cécité d'inattention et la connaissance rétrospective sont aussi des concepts sur lesquels j'aime mettre des mots savants.

La cécité d'inattention et la connaissance rétrospective sont aussi des concepts sur lesquels j'aime mettre des mots savants.

 
ARRIVAGES RUE DANTE
 

Bonsoir,Depuis la réouverture de la boutique de la rue Dante, je n'ai guère eu le temps de venir ici faire dans le détail de nos arrivages. Il est urgent de faire une petite pause pour vous donner envie de faire un tour par ici.

Tout d'abord, le BDM est arrivé et nous le vendons. 49,50 €. 1184 p. imprimé en Italie. De nombreux chapitres semblent avoir été sacrifiés, mais nous saluons le retour des ouvrages publicitaires.

Franco-belge : quelques belles bandes arrivées aujourd'hui :

Bon il y aurait beaucoup d'autres choses à montrer, mais comme je l'explique souvent, si on devait mentionner tous les livres qui passent entre nos mains, on ne s'occuperait plus jamais des clients qui viennent nous voir !

Bonne soirée.

 
LESTER COCKNEY T.2 : APPRENEZ À RECONNAÎTRE L'E.O.
 

Lester Cockney de Franz est une de mes séries préférées. Ceux qui connaissent bien la boutique le savent. Je ne vais pas m'étendre sur le sujet.Pendant longtemps j'ai eu un doute à propos du tome 2, La neige était crissante. Non pas au sujet de la qualité de l'album... Mais j'étais étonné qu'on puisse encore trouver si facilement cet épisode en édition originale en magasin de neuf, et ce, jusqu'au milieu des années 2000. Un de mes clients, Jean, m'a prouvé qu'en fait l'album avait été réédité quasiment à l'identique. Quand, je ne sais pas, car la réédition ne porte nulle autre date que celle de l'édition originale. Mais ce bon client (et bon fournisseur) m'a montré comment distinguer la première édition de ce fabuleux western afghan : les pages de garde diffèrent ! Alors que la réédition arbore le magnifique dessin en monochrome brun comme les autres volumes de la série, l'édition originale présente un joli bleu que la faiblesse de mon vocabulaire m'empêche de définir plus précisément...

La preuve par l'image :

Une petite différence de couleurs qui n'est pas sans importance.

Une petite différence de couleurs qui n'est pas sans importance.

 
DU WILLEM PARTOUT
 

Nous vendons pas mal de bandes dessinées publiées par les éditions Cornélius. Par extension, nous proposons donc pas mal d'ouvrages dessinés par Willem.  Et parmi ces Willem (ceux de la rue serpente notamment), il y à une pile de Partout.

Sur cette pile de Partout, il y a, vous vous en doutez bien, une petite étiquette jaune.

Inscrite sur cette étiquette, une phrase énigmatique :

Partout: Un carnet de voyage étonnant dans sa  nécessité de l'être humain.

Comment ça? me dit-on.

Et bien, ouvrez l'album!

DES GENS

DES GENS

DES GENS PARTOUT

DES GENS PARTOUT

PARTOUT PARTOUT

PARTOUT PARTOUT

Là vous vous dites...

Et puis...

Il faut dire que pour beaucoup, Willem, c'est surtout des choses comme ça :

ou ça :

Des choses qui donnent parfois envie de ...

...mais seulement aux gens pas assez préparés.

Enfin on peut comprendre quand on jette un premier coup d’œil à...

Les autres réagissent plutôt de la sorte:

voir même carrément...

En un mot oui, c'est bien du Willem. Le monsieur a fait beaucoup d'illustrations politiques et sociales, n'est ce pas? Mais en tournant son regard aussi longtemps sur le monde extérieur, il n' a pas vu uniquement que matière à satyre.

Willem a dessiné aussi de nombreux reportages. Toujours pour la presse, Libération et Charlie Hebdo en tête. Il ne se départ pas de son œil critique mais se libère de son ton caustique. Il aborde une autre facette, une autre appréciation personnelle et méconnue de l'être humain.

Si moi, je me fiche de la tronche de mes contemporains croisés dans le métro, Willem lui se délecte des buveurs de bières de Belfast, des musiciens lituaniens et des femmes girondes d'Oslo. C'est l'élément humain qui fait le sel d'un reportage. Willem l'a bien saisi, théoriquement ainsi qu'en dessin, et cherche maintenant à nous le transmettre.

Tout ça pour dire que...

Merci à Willem Dafoe, Christophe Willem et Willem-Alexander (un peu le roi des Pays-Bas, quand même) pour leur participation spontanée.

Partout est disponible rue Serpente au juste prix neuf de 14.50€

 
ROCKWORLD
 

Rockworld est un OVNI incroyable. Et en même temps pas du tout car il est aisé de le situer par rapport à ses pairs.  Rockworld est une ode à la musique alternative underground hardcore. Et en même temps pas du tout, car la musique peut n’être qu'un prétexte. Rockworld peut n'être qu'un apparent subterfuge destiné à montrer la décadence tant sociale qu'auditive et en même temps pas du tout car comment monter un fanzine de cette trempe sans amour du son qui grince? Rockworld est amour et... HO LA VACHE, je crois que j'ai glissé dans une pub Tic Tac!

 A l'origine, Rockworld est un fanzine danois. Ça dissuade de le trouver en VO. Ses auteurs se nomment Søren Mosdal et Jacob Ørsted. J'ai copié-collé leur nom à partir du blog de The Hoochie Coochie dans le but avoué de ne pas avoir à me souvenir du raccourci clavier du o barré. (Par curiosité je suis quand même allé dégotter la combinaison, qui est Alt+0248). En tout cas grand bien m'en a pris car The Hoochie balance quelques phrases bien senties dans un texte rapide et efficace qui lève le voile entre autre sur les excellentes influences des auteurs.

Si je devais circonscrire le champ d'action de Rockworld pour les habitués de la boutique, je placerai en points cardinaux Ghost worldau Nord, Rockyau Sud, Billy Wild au Levant et Sophie(de Munoz et Sampayo) au Couchant.

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C'est cynique, aussi tranchant qu'un vieux rasoir trempé dans de la mousse de bière appliqué avec force par un homme qui convulse dans un remix orchestral de crissement de métal sur du verre. Le tout en plein brouillard d'alcool caillebottant.  Et de ce fait désespérément hilarant.

The Hoochie coochie a judicieusement combiné Rockworld, Noizeworld et Boilworld, les trois histoires qui composent  Rockworld dans son tout, en un seul album. Ça nous permet de profiter d'un album à la couverture très agréable au toucher, d'une quatrième de couverture tordante totalement déphasée grâce à l'absence d'imagerie et d'un shot d'underground incroyable étalé sur 6 ans d'évolutions graphiques et narratives manifestes.

6 ans, ça équivaut à 2 gestations du requin pèlerin et  à 44 ans pour mes carlins. Il peut s'en passer des choses, en 44 années canines. Mosdal en a profité pour, entre autres, s'affranchir de ses plus grandes sources d'admiration. Il quitte Muñoz dans l'idée et s'éloigne du rivage esthétisant de la technique pour voguer dans la houleuse mer de la puissance narrative par l'énergie et le mouvement.

Rockworld fait sûrement mouche car tout ce qu'on y perçoit s'assoit sur une troublante base de réel. Les auteurs (la quarantaine et quasiment tout autant d'années passées à battre le pavé branlant de l'underground danois) apprécient respectivement le rock et l’expérimental. Tout comme les personnages principaux, qui s'opposent ainsi tout du long du récit malgré leur amitié douteuse.

Vous pourrez trouver Rockworld mis en avant près de la caisse. il vous coutera 20€ et en échange, vous vous fendrez surement sévèrement la poire.

C'est encore un bruit de couloir mais nous tâcherons d'accueillir au moins le dessinateur en dédicace aux environs du FIBD d'Angoulême! Stay tuned!