Publications dans Cinéma
Darwin & Davodeau
 

Par Stéphane...

  A l’occasion de la première diffusion télévisé sur Arte du Cauchemar de Darwin, documentaire émérite de Hubert Sauper sur l’introduction de la perche du Nil dans le lac Victoria, en Tanzanie, je remet ici une interview d’Etienne Davodeau que j’avais réalisée à l’occasion de la sortie de son livre Les Mauvaises Gens, autre documentaire émérite sur la naissance de la conscience ouvrière dans la région des Mauges. Elle fait un tiers de plus que celle publiée dans le Bulldozer N°1, n’est pas d’un grand intérêt mais pas vaine non plus (je suis un piètre interviewer je l’avoue).

N’hésitez pas à regarder le docu ce soir, et à lire le Davodeau, dont le cumul des prix et autres récompenses officielles a depuis attesté de la grande qualité du travail.

Parlez nous du film, vos sensations, vos sentiments, vos interrogations.

Le cauchemar de Darwin est un puissant moment de cinéma. On n’en sort pas intact. Les informations délivrées sont proprement sidérantes. Pourtant, jamais la forme n’est sacrifiée au profit du fond. Sauper tourne visiblement avec des moyens techniques modestes. Ce dépouillement sert son propos. Je pense par exemple à ces scènes de nuit où de jeunes enfants livrés à eux mêmes errent dans les rues. Les images sont presque illisibles. Mais cette quasi-opacité fait sens. La question de la beauté de ces images ne se pose pas, elle serait indécente. La question qui se pose est celle de la cohérence et surtout la nécessité. Cohérentes et nécessaires, ces images le sont. Devant ce film comme devant beaucoup d’autres de ce genre, je me demande toujours si et comment l’auteur parvient à se faire oublier les gens qu’il filme. L’omniprésence du matériel et de l’équipe de tournage me semble un handicap. Réaliser un reportage ou un documentaire en bande dessinée présente cet avantage précieux : rien ou presque ne parasite la relation entre l’auteur et le sujet!

Quelles sont les notions dans lesquelles vous vous reconnaissez, dans lesquelles vous reconnaissez votre travail ?

J’aime raconter une histoire particulière et concrète qui renvoie immédiatement à des questions et des concepts plus globaux. A priori, l’Européen bien nourri pourrait se contrefoutre de qui se passe sur les rives sordides de ce lac Tanzanien. Après avoir vu le film, c’est impossible. Sauper ne tient pas de discours idéologique, ni même économique. Il regarde.

À ma mesure, c’est aussi ce que j’essaie de faire. En dessinant Rural ! ou Les mauvaises gens, mon but n’est pas d’emmerder le lecteur, bien sûr. Encore moins de le distraire. Il s’agit de le toucher. De le concerner. Ainsi, plus le sujet de ce genre de livre est “ difficile ”, plus la qualité de sa narration est importante. Le sujet du film de Sauper est a priori totalement rébarbatif. Le film est passionnant.

Et Vous, comment concevez votre narration, vos formes et vos outils ?

Pour Les mauvaises gens, j’ai totalement improvisé le récit. C’est en alternant les scènes décrivant ce que me racontent mes interlocuteurs et celles où ils me les racontent, que j’établis le rythme du livre (je suis obsédé par la qualité du rythme de mes livres !). Par ailleurs, en quittant le traditionnel format 48 pages, carton, couleurs, on gagne une liberté considérable. On peut vraiment, si besoin, ajouter ou retrancher 10 pages au dernier moment sans que l’éditeur s‘évanouisse.

Vous êtes souvent à l’image dans vos livres docu contrairement à Sauper qui n’apparaît pas une fois. Mais curieusement, on vous sent plus effacé, plus humble aussi par rapport aux personnes à qui vous offrez la parole. Qu’est ce qui motive votre présence à l’image?

Je déteste dessiner le personnage qui “ me représente ”. Mais sa présence à l’image relève de plusieurs préoccupations. Il me sert de fil rouge narratif en établissant le lien entre les différentes parties du livre. Il me permet de rythmer assez précisément l’ensemble du récit. Rural ! et Les mauvaises gens sont par natures des livres très hétérogènes. Ce personnage remplit aussi une fonction unificatrice de l’ensemble. Il est aussi là pour affirmer le caractère subjectif du récit. En racontant la vie d’une ferme ou le parcours de syndicalistes ouvriers, je ne prétends pas raconter LA vérité sur le sujet. J’en raconte ce que j’en connais, et ce que je décide d’en raconter.

Quelle est la frontière entre appropriation d’un sujet et trahison ?

Connaître la réponse à cette question doit être bien reposant.

Êtes vous un artiste engagé ? D’ailleurs, que peut bien être un artiste engagé ?

Je peux difficilement faire abstraction de tous les paramètres qui régissent notre quotidien. Et je ne rechigne pas à aborder l’aspect politique des choses, car il est, qu’on le veuille ou non, déterminant. Mais être un artiste engagé, c’est soumettre son œuvre à une idéologie. C’est terrible et me semble inconcevable de nos jours. Désormais, le doute règne. Et c’est tant mieux.

Vous vous concentrez sur votre territoire, la France, un peu comme Michael Moore avec les Etats Unis. Hubert Sauper lui va scruter les pays étrangers comme peut le faire Jean-Philippe Stassen ou Joe Sacco. D’où viennent ces choix, ses impulsions ?

Les histoires dignes d’être racontées sont partout. Celles qui sont juste sous notre nez sont celles qu’on voit le moins. Elles attendent juste qu’on les ramasse.

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Cet automne, outre Les mauvaises gens, vous pourrez lire un récit que j’ai ramené du Japon, dans un livre collectif publié par Casterman. Ce n’est pas strictement un reportage mais une nouvelle constituée de ce que j’ai glané là-bas. Je n’ai pas d’intentions particulières dans ce domaine. Je n’anticipe rien. Il faut juste laisser venir, être attentif.

Alors quelles sont les choses qui attirent particulièrement votre attention? A quoi vous sentez-vous plus particulièrement réceptif ?

Je n’ai pas d’intentions particulières dans ce domaine. Je n’anticipe rien. Il faut juste laisser venir, être attentif. C’est une question de disponibilité. Bien sûr, les sujets “ sociaux ” m’intéressent.Mais je ne veux pas m’enfermer là-dedans (tu n’imagines pas le nombre de fois depuis la publication de Rural! où on m’a proposé de “ venir faire un reportage ” sur un chantier d’autoroute ou d’aéroport !). Je suis certain d’une chose : Chaque vie humaine est digne d’être racontée.

Vous travaillez maintenant autant sur le romanesque que sur le documentaire ? Comment choisissez-vous le genre avec lequel vous traitez chaque sujet ?

Pour résumer, ça se joue dès que le projet s’amorce : Si sa matière première est constituée d’une multitude de notes hétérogènes, comme c’est le cas le plus souvent ; ce sera une fiction.

Si un sujet suffisamment riche en lui-même s’annonce, ce sera un reportage.

Le film dénonce par une investigation féroce. Vous, pour votre part, vous installez en passerelle pour permettre le témoignage de tiers. Comment et pourquoi choisit-on sa place lorsqu’on le réalise un documentaire ?

C’est une question que je me pose en permanence ! Je n’ai pas là non plus de technique bien établie. L’énorme avantage que j’ai sur Sauper et ses condisciples, c’est que ma caméra à moi tourne en permanence!

Plus qu’une question de place, c’est donc une question de temps. Je parle avec les gens dont je veux raconter l’histoire. Éventuellement, je prends quelques notes (graphiques ou verbales) mais mon interlocuteur n’a pas sous le pif une caméra, un micro et un projo. C’est simplement une discussion entre deux personnes…

Avez-vous des modeles d’auteurs de documentaires ?

Les films de Ken Loach ont été importants pour moi. Par ailleurs, je lis beaucoup en ce moment les romans d’Hubert Mingarelli, dont l’écriture sait dénicher la vérité de l’objet le plus banal. En ce qui concerne la bande dessinée, Spiegelman et Tardi comptent bien sûr beaucoup. Les premiers livres de Sacco et ceux d’ Emmanuel Guibert aussi. Mais je ne suis pas un intégriste de la cause, j’aime plein d’autres genres !

Vous citez Spiegelman. Votre nouveau livre a ceci en commun avec Maus qu’ils sont tous deux des tentatives de comprendre des parents, et par extension qui vous êtes aujourd’hui ? Le documentaire est–il un moyen de se confronter à soi autant qu’au monde dont on veut témoigner ?

Il peut l’être de façon incidente. En réalisant Les mauvaises gens, je cherche aussi à comprendre comment le milieu dans lequel j’ai grandi a conditionné ce que je suis. Ces deux univers concentriques mais antagonistes (le milieu syndical et cette région réputée conservatrice) ont eu des influences positives ou négatives sur moi. Ce livre est aussi une tentative pour m’en libérer.

Que pensez-vous que la bande dessinée puisse apporter aux autres supports exploitant ce genre ? Qu’essayez vous pour votre part de mettre en place ?

Faut-il se demander ce que la bande dessinée apporte au reportage ou ce que le reportage apporte à la bande dessinée ? À titre personnel, quand j’ai essayé de caser Rural! chez un éditeur, mon ambition était de prouver que la bande dessinée était un média idéal pour ces « récits du réel ». Je voulais juste essayer ça. Ma démarche concernait d’abord la bande dessinée et ce qu’on peut faire avec ce langage et ses spécificités. Je ne veux rien mettre d’autre en place. L’accueil de Rural ! me permet de retenter aujourd’hui cette expérience avec Les mauvaises gens.

Si ce genre se développe en télévision, en cinéma, en littérature et en bande dessinée, c’est aussi une bonne nouvelle pour ça : mine de rien, dans ce domaine-là au moins, la bande dessinée occupe pleinement sa place, aux côtés d’autres genres narratifs. Pas si mal. Ne nous faisons cependant pas d’illusions. Sur les étals des libraires, ce genre de bande dessinée restera longtemps minoritaire d’un point de vue quantitatif. Mais elle nous procurera sans doute beaucoup de ces livres qui, la dernière page tournée, nous restent longtemps en tête. Il n’y a pas de classement hebdomadaire dans L’express pour ces livres-là. Mais pour chacun de leurs lecteurs, ils sont importants.

 
Le mystère du fil du l'araigné dévoilé
 

Par Stéphane, qui reprend les dépêches AFP comme tout le monde


Ce fil de deux microns supporte en moyenne unemasse d’un gramme, ce qui correspondrait, à plus grande échelle, un filde 1 à 2 millimètres supportant un poids de 65kg.

Si l’araignée reste stable au bout de son fil quoi qu’il arrive, c’est grâce aux étonnantes capacités du fil qu’elle utilise pour tisser sa toile. Souvent associées au dégoût pour le grand public, l’araignée et sa toile présentent des qualités physiques naturelles qu’une équipe de chercheurs du CNRS de Rennes a étudiées,notamment la très grande résistance du fil et ses propriétés de torsion.

Les scientifiques ont voulu comprendre pourquoi une araignée suspendue à un fil arrive à rester parfaitement immobile, au lieu de tourner sur elle-même comme un alpiniste au bout d’une corde.

Ce qui précédait et suit n'est pas une blague, mais bel et bien une découvertes scientifique révélée par le CNRS en début de semaine. Qui à dit qu'on devenait tout les jours un peu plus cons en lisant le aaablog.

PS: Ah oui, vous l'aurez sans doutes remarqué, j'en ai profité pour illustre l'article d'une PHOTO TOTALEMENT INEDITE DE TOBY DANS SON NOUVEAU COSTUME DE SPIDERMAN...

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Dans la revue "Nature" publiée jeudi, les chercheurs du laboratoire de physique des lasers détaillent les différentes expériences qu’ils ont menées pour reproduire les propriétés du fil de l’araignée, précise le communiqué du CNRS.

A l’aide d’un pendule de torsion auquel est fixé un fil relié à une masse de poids équivalent à celui d’une araignée, les chercheurs ont comparé les réponses dynamiques de différents types de fils (cuivre, Kevlar, Nitinol) à une rotation de 90 .

Si le filament de Kevlar (matière synthétique) se comporte de manière élastique, avec des oscillations atténuées, un fil de cuivre présente de faibles oscillations mais revient difficilement à sa forme initiale, et en ressort fragilisé.

Quant aux alliages tels que le Nitinol, ils possèdent des propriétés similaires, mais il faut que ce dernier soit chauffé à 90 C pour retrouver sa forme.

Seul le fil de l’araignée possède un haut coefficient d’absorption des oscillations, indépendant de la résistance de l’air,et garde ses propriétés de torsion au fur et à mesure des répétitions.Enfin, il revient complètement à sa position originelle.

Il s’agit d’un matériau dit "à auto-mémoire de forme",c’est-à-dire ne nécessitant aucune aide extérieure pour retrouver sa configuration initiale (ni chaleur ni pression).

Bien que très fin, le fil de l’araignée est "un matériau très résistant, le fil de vie de l’araignée, composé de protéines,d’acides aminés", a expliqué à l’Associated Press Olivier Emile, l’un des trois chercheurs auteurs de l’étude.

Ce fil de deux microns supporte en moyenne une masse d’un gramme, ce qui correspondrait, à plus grande échelle, un fil de 1 à 2 millimètres supportant un poids de 65kg, a-t-il précisé.

Autant de propriétés qui dépassent, selon le CNRS, "celles des fibres synthétiques les plus élaborées".

 
V pour vent ou pas
 

Stéphane introduce Julien Welter (L'Express, Score, Ecran Large, et directeur général de la branche française de la Pop Corn Movies institute of Paris)

Le nouvel Alan Moore filmé est-il une daube, à l'image de toutes les précédentes tentatives d'adaptation, ou non. C'est ce que dévoile Julien Welter, ami d'école et critique cinéma de son état, en donnant à un peu à boire du bon contenu aux lecteurs du aaablog un peu désert faute d'actu, on s'en excuse quand même.

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Difficile d’évoquer l’adaptation de la bd culte d’Alan Moore sans effectuer ce constat préalable : avant même sa sortie, V pour Vendetta le film, était jugé déceptif. Par les bédéphiles d’abord qui vécurent le désaveu de l’auteur anglais (l’histoire complète est sûrement disponible quelques clics plus loin) comme une confirmation de leur crainte la plus profonde, une trahison de l’œuvre originale. Par les cinéphiles ensuite qui savent le producteur Joel Silver capable du pire quand il manipule un réalisateur de paille ; James McTiegue étant un illustre inconnu venu de l’assistanat, on comprendra aisément la désillusion. Impossible donc pour quiconque tentant de parler du long-métrage de passer outre l’étiquette « bâclage hollywoodien », ce qui complique grandement la tâche critique lorsqu’il s’agit d’évoquer la bonne surprise qu’est V de Vendetta,El Filmo (l’hispanité était une vaine tentative d’égayer les cœurs….).

Car petit miracle il y a et il découle directement du comic book. Comme si le matériaux source, par sa force et sa densité, avait réussi à résister aux outrages du système des studios pour insuffler un plus à ce produit cinématographique. In fine et malgré tout, la vision intemporelle et novatrice d’Alan Moore, apporte en effet un assainissement salvateur au récit du tout venant hollywoodien. Laissons de côté l’idée d’un renouveau stylistique, la mise en scène paresseuse tente le rapprochement vers la bd par les pires moyens (voir les petits tourniquets d’air des couteaux de V ajoutés en image de synthèse, un sommet de ringardise) et ne réussit qu’à donner l’impression d’un Londres totalitaire de carton (on est très loin ici d’un Sin City de Robert Rodriguez et Frank Miller). C’est l’histoire de V, héros anar affublé d’un masque souriant, qui constitue le principal intérêt parce qu’il continue une redistribution des cartes de l’héroïsme initiée par M. Night Shyamalan (Incassable) et suivi par Ang Lee (Hulk). Le héros moderne n’est plus désormais scindé entre la machine à sauver le monde sans regard interne (voir Bruce Willis dans Armageddon ou Le Cinquième élément…) et le sauveur à échelle moyenne doté d’une psychologie (voir le même acteur dans les aventures de John MacLane). Désormais, et V en est la continuité, il agit à grande échelle tout étant astreint à incarner l’humanité. Il n’est plus le mythique sauveur mais bien le miroir de notre possible valeur morale ou politique égarée. Un renvoi incessant à notre propre champ d’action qui s’est vu remis en cause dès notre entrée dans ce millénaire.

Evidemment, le public bédéphile n’y apprendra rien - l’audace de ces récits dessinés a sur ce point déjà dépassé et depuis longtemps les scénariis ballots d’hollywood - et n’y verra sûrement qu’une trahison (ce qui n’est pas totalement faux). Translater V, du rôle d’idée (l’anarchie en l’occurrence) ayant pris corps pour se répandre par l’action dans l’esprit des gens à celui de personnage ayant subit le totalitarisme et engageant une revanche teintée d’idéal politique, c’est évidemment rabaisser et amenuiser les desseins d’Alan Moore. Mais bon, l’ère politique actuelle méritait peut-être un peu plus de chair et de clarté que de philosophie. Et en cela V pour Vendetta est également une bonne surprise. Car l’histoire s’adapte parfaitement aux tourments actuels même si par ces truchements, il trahit. Le film puise dans l’œuvre d’Alan Moore pour en être un écho réaliste, comme toutes les variations modernes autour du Dracula de Bram Stoker le sont par rapport à l’œuvre originelle, mais possède son aura propre, celui d’un halo de notre conscience post-11 septembre qui est indispensable à découvrir.

 
Wonder Woman un jour au cinéma
 

La loi des séries

par Vlad

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Apparemment l'adaptation ciné de Wonder Woman est bien en route. C'est donc Joss Whedon, le geek boss de fin de niveau qui s'y colle, au scénario et à la réalisation. C'est bien pour moi la seule raison qui peut me pousser à aller voir un produit pareil. En effet je suis un grand fan de Buffy et de Firefly. Whedon me paraît parfait pour extraire le meilleur d'un projet aussi vain. Il saura, s'il obtient un peu de liberté des producteurs, en pousser les aspects profondément kitschs et régressifs dans l'humour distancié autocritique dont il a le secret. Parallèlement il devrait parvenir à nous faire éprouver l'indispensable frisson mythologique qui faisait tant défaut à la série.

En fait, je mens, il y aurait bien eu une autre raison qui aurait pu me convaincre d'aller voir ce futur film, ç'aurait été que Catherine Zeta-Jones ait le rôle, mais c'est râpé, vu que le scénario va bien évidemment se concentrer sur les débuts du personnage et son entrée dans l'âge adulte. Comme ça, si ça marche, ils pourront en faire un 2 puis un 3...

 
B.A. de ART SCHOOL CONFIDENTIAL
 

Par Stéphane

Voici la bande annonce du nouveau Terry Zwigoff et Daniel Clowes, tiré de la bande dessinée de ce dernier. Le couple fatal à l'origine de la fidèle adaptation Ghost World revient pour mon plus grand bonheur et, de prime abord, cette nouvelle réalisation semble appétissante.Comme toujours chez Clowes (autre lien), en arrière-plan baigne cette déplaisante atmosphère oscillant entre burlesque et dépressif. Miami!

 
Analyse de la bande annonce de X-Men 3
 

Par Arnaud de Pulp's, à son corps défendant.

Hier soir est parue sur le net la bande-annonce définitive de X-men 3, bien plus longue. Immédiatement, le baryton sans gène et obsessionnel d’en face s’est chargé de m’en informer par l’entremise d’un de ses nombreux courriers. Je vous en fais part car ce con est très balèze en préfiguration de signes comics. S’il était un super héros, il s’appellerait Oracle.

Alors bon, tu vas encore dire que je cogite trop sur les bandes annonces, mais s'ils vont tous assister a un enterrement, c'est probablement celui de cyclope, qui en allant se recueillir sur le lac où est mort sa cherie, l'a vu renaitre de ses cendres mais qui est desormais implacable puisqu'elle est maintenant tiraillée par son côté dark phoenix. Ca montre au spectateur qu'il faut vraiment pas rigoler avec elle puisqu'elle tue meme sans faire vraiment gaffe à mon avis son cheri et comme on le voie pas trop dans le reste de la BA...

La question du remede va probablement diviser les mutants,  dont les gentils qui auront des points de vue bien opposes entre eux. L'un des mutants a beneficié de ce remede sera Mystique, que l'on apercoit en Rebecca Romjin stamos vers la fin, sans sa peinture bleue.

Comme Diablo dans le 2, Beast bien que posé et scientifique va se montrer redoutable dans les sequences de combat, et bluffer tout le monde.

Et enfin, comme il va bien falloir faire quelque chose a propos de Magneto, qui ne peut que difficilement être retenu prisonnier, je vois bien wolverine le tuer sur le final et du coup s'eloigner des x-men ,parce que bon quand meme, ça fait pas tres x-men de tuer un mechant. En plus, ca ouvre la voie a un film centré sur Wolverine.

Garde ce mail au chaud pendant 3 mois et on verra bien d'ici là. bonne nuit

Alors... Qu'en pensez vous?

Moi j'ouvre les paris. Et méfiez-vous ! Sous son sourire jovial,  ses lunettes d'Elton John, son oralité aisée et ses conversations mondaines... et bien c'est une brute de Geek cet Arnaud de Pulp's. Moi, je mise le paquet sur ses prédiction. Et vous?

PS: Retrouvez  quotidiennement sur le Aaablog les prédictions à corps défendant d'Arnaud de Pulp's. Prochainement, la conclusion de Civil War, le gros événement comics qui commence à peine au USA ( je sais je sais, il connait déjà la fin. Vous voyez qu'il est un peu surnaturel.

 
Récurrence de la figure eastwoodienne
 

Vanité des vanités...

par Vlad

S’il est un auteur de cinéma qui aura joué avec sa figure d’icône, c’est bien M. Eastwood. Il a toujours apporté un soin infini à la modeler, la modifier, à la nuancer, à la polir, à la salir, à la vieillir, à la durcir, à l’adoucir… Si bien qu’avec le recul on peut considérer que c’est bien dans cette auto-sculpture que réside le fond de son œuvre. Son visage s’ossifiant étant devenu le miroir dans lequel l’humanité peut contempler ses vanités.

Cependant quelque chose a totalement échappé à son contrôle, c’est l’utilisation de son image par la bande dessinée franco-belge.

La première apparition d’Eastwood sur nos planches eut lieu dans les pages de Pilote. C’est le grand Gotlib qui en est responsable, à travers une histoire de la Rubrique-à-brac sur le western spaghetti. Rétrospectivement je me demande même si ce n’est par cette caricature que j’ai découvert le personnage, ayant eu en main la version album de 1971 (taume deux) avant de voir Et pour quelques dollars de plus en VHS…

Par la suite, après que l’attrait du charisme eastwoodien eût éclos en mon âme en même temps que les boutons sur mon visage, après que l’image lumineuse et cinématographique du personnage eût trouvée à mes yeux la primauté qu’une caricature de papier n’eût jamais dû oser usurper, je découvris dans le champ du neuvième art que nombreux étaient les dessinateurs qui avaient retentés l’expérience.

D’abord il y eut Jean-Claude Claeys, qui à la manière de Marniquet vingt ans plus tard, aimait à truffer ses histoires de représentations d’acteurs.

Claeys a un grand talent d’imitation de la photo et il est naturel qu’il ait souhaité s’affronter, pinceaux à la main, à la nouvelle icône et l’intégrer aux côtés de Mitchum, Sinatra et consorts.

Ce qui m’a fortement dérangé quand j’ai découvert Magnum Song, c’est que Eastwood y incarnait un personnage secondaire qui, en plus, se faisait tuer vite fait.

Mais bon il jouait un tueur à gage sans foi ni loi, ce qui prouve que Claeys avait tout de même intégré la dimension iconoclaste de la figure eastwoodienne.

Ce n’était pas très respectueux mais c’était bien dessiné…

A peu près à la même époque un jeune belge (25 ans alors), Yves Swolfs fait lui aussi jouer  Eastwood dans ses bédés. Sauf que réellement épris, il lui donne le premier rôle. Assez rapidement il apparaît comme évident que le héros de cette série est un homme sans nom nommé Durango. Swolfs a eu la prudence de ne pas chercher à reproduire le visage de Clint. Certes Durango endossera la panoplie et la gestuelle de Blondin, mais comme un acteur cherchant à incarner un archétype. Ce n’est pas la ressemblance formelle qui compte, mais le poids du ressenti. En bon adepte de l’Actor’s Studio, Durango se coule dans le personnage jusqu’à se que la ressemblance paraîsse exsuder de l’intérieur pour se répandre sur la surface des traits. Dès lors qu’elle importance que ses yeux soient verts, que ses cheveux soient trop longs, qu’il ne soit pas très grand et qu’il ait le flingue de Trintignant ?! Devant nos yeux il rejoue indéfiniment l’Homme sans nom. Cette qualité est d’ailleurs la principale faille de la série. Se cantonnant dans la répétition formelle de ce qui a été fait, jamais Swolfs n’anticipera le miracle d’Impitoyable.

Le mitterandisme s’étant bien installé, la télé ayant été privatisée et la liberté d’entreprendre encouragée, les choses se sont gâtées…

De 1991 à 1992, les jeunes éditions Soleil nous proposèrent les deux tomes de Corpus Christi. Une série avortée comme beaucoup d’autres par la suite.

Le projet était audacieux : faire se rencontrer et s’affronter DEUX Clint Eastwood. Un bon un mauvais.

Le premier extrapolation de ce qu’aurait pu devenir le bon Rowdy Yates de Rawhide devenu shériff. Le second caricature vulgaire du cynisme de l’Homme sans nom. Le scénario de cette  tentative n’est pas désonohorant (d’ailleurs signé par un vieux de la vieille, M. Rocca / Ramaïolli), mais quelle prétention d’utiliser un piètre dessinateur (ou un débutant) pour cette interprétation.

Regarder les gesticulations de ces deux ersatz de Clint tâchant de se donner une contenance c’est comme assister aux efforts de T. Girod pour imiter servilement la prestance d’un maître quasi homonyme qu’il n’a jamais pu côtoyer : c’est pathétique et c’est infiniment douloureux car ça donne l’impression qu’il n’y a pas d’espoir pour l’humanité.

Reste la tentative plus tardive de Lamy et Yann sur Colt Walker. Le dessin est bien meilleur mais demeure inégal. Il est loin en tout cas de pouvoir prétendre élucider la magie des traits de l’icône américaine. La série, servie par un bon scénario, s’arrêtera au second tome. Yann est un honnête homme. Et son projet entamé il a compris qu’il avait lui aussi pêché par orgueil. Jamais la figure eastwoodienne, que ce soit dans sa beauté ou dans les étapes de son flétrissement , ne serait réductible au fantasme de maîtrise d’un dessinateur. Jamais les infinies variations de la surface de sa peau ne seraient capturables par les rêts d’un démiurge du dessin, aussi puissant soit-il.

Jean Giraud ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Suivant l’intuition de Gotlib qui avouait « que toute ressemblance avec Clint Eastwood est un vrai coup de pot !» (cf. illustration) si, dès 1974, il fait apparaître Eastwood dans Ballade pour un cercueil, il prend bien soin de l’utiliser à contre-emploi, lui donnant un rôle d'adjuvant rigolo qui meurt assez vite : celui du charlatan Hieronymus, le pourvoyeur de « l’elixir des dieux ». Giraud a bien compris que soit il va échouer à retranscrire la diversité monolitique des traits de la star, soit, s’il y parvient, le personnage va alors éclipser le lieutenant Blueberry en aura de virilité nuancée… Aussi se contente-t-il d’une brêve allusion drôlatique.

Finalement, le plus bel hommage que la bande dessinée franco-belge a rendu à l’icône on le doit aux Léturgie et à Yann, qui, dans Spoon et White rachète son orgueil passé : la figure du commandeur sera omniprésente dans la série, mais invisible. Les efforts de Spoon pour enfiler une panoplie qui ne lui sied guère sont à l’image des dessinateurs tentant de réduire et maîtriser le mystère Eastwood au détour d’un trait de plume.

Lire également :

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 1 : Black is beautiful

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 2 : Dans l'ombre du pistolero

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 3  : L'oncle d'Irlande

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 4 : Blah blah

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 5 : jeunes talents Fnac 1999

 
LE blog est une merveille...
 

qui permet de montrer aux lecteurs ce qui normalement ne paraîtrait pas.

Par Stéphane

La presse, ses aléas. Un sujet dont j'aime à discuter ici. Aujourd'hui, c'est l'autocensure le sujet. Et sur le thème, je conseille l'excellent strip de Lewis Trondheim paru dans le nouveau Ferraille illustré, portant sur les locaux de Télérama. Sorte de portrait alerte et curieux du magazine culturel le plus vendu en France, le magazine télé le moins vendu aussi. Commandé à une période difficile pour l'entreprise, le portrait dressé par Lewis Trondheim fut si  juste que les commanditaires n'eurent d'autre solution que de le censurer. Connaissant moi même un ou deux membres de l'équipe rédactionnelle, je peux vous garantir que la bande de L.T. fit à l'époque grand bruit.

Pour ma part, c'est un autre problème qui m'amène à poster aujourd'hui. Ma nouvelle chronique pour Score doit être réécrite, et ne sera pas publiée telle que je l'envisageais. Il n'y a pas vraiment de censure, j'ai donné mon accord total. En fait, je dois même reconnaître que mon rédac-chef m'a donné de bonnes raisons pour recommencer ce papier. Seulement, dans le fond, le problème je le connais: je suis trop dur avec les éditeurs bd et ciné. Je dois certes redéfinir mon angle, mais surtout le mot d'ordre, c'est : " moins saignant".

Comment être critique si l'on ne peut attaquer? Ah publicité, quand tu nous tiens... trop par les couilles.

Ma chronique originelle dans la suite, et grand  merci à l'inventeur du blog.

Travailler à Score.

" Depuis que je travaille à Score, les attachés de presse de la bande dessinée n’ont de cesse de me contacter pour me vanter les mérites des adaptations de films à la mode. «Venez voir les Brigades du Tigres et lire la prequel de papier. Le scénariste du film, Xavier Dorison, est d’ailleurs un auteur qui vient du monde la bande dessinée ». Quelques heures plus tard mon téléphone sonne à nouveau : « Stéphane, j’ai pensé à toi, Ju-on sort en manga et Score justement a souvent parlé des films, je pense qu’un sujet serait parfaitement adapté pour ta rubrique BD». Hier Ring et demain que sais-je encore…

Pourtant dans ces pages vous entendrez peu parler, car a-t-on déjà vu une transposition qui mérite le détour ? Non, et c’est là le problème. Plus produits dérivés que livres à part entière, au mieux transpositions si collantes qu’elles n’enrichissent en rien, ces opérations marketings tiennent surtout du gadget de fan. Dans l’autre sens, me direz-vous, ce n’est guère mieux. Pour un Spiderman et un X-men décalqués sans déperdition (mais quel intérêt pour le calque ?), combien de Batman Begins racistes, et d’Enquête corse christianclavierisées ? Alors j’encourage le respect de l’équation une œuvre = un support. Et si cette discipline demande quelques efforts - dont celui de se forcer sur des médias que l’on n’a pas forcément l’habitude de fréquenter-, c’est aujourd’hui encore la seule et unique solution pour ne pas être déçu."

 
La nouvelle liquette de Spiderman...Troisième
 

" je ne comprends pas les personnes qui arrivent à remettre plusieurs fois les mêmes vêtements" disait Britney Spears ou sa copine dans une émission à la con.... Rassure-toi cocotte, apparemment les superhéros non plus.

Il y avait tellement de jouissance chez 'Arnaud de Pulp's, dans le mail qu'il m'a adressé pour me communiquer la nouvelle, qu'en lieu et place d'un de mes commentaires, je préfére vous proposer un copier/coller de son truculent courrier:

Au cas ou tu n'aurais pas encore vu cette photo, encore du spiderman mais cette fois sur sa nouvelle liquette pour le film.

rien de neuf semble-t'il, me diras-tu, mais héhéhé, et c'est là que reside l'intérêt de la chose, la photo est belle et bien en couleurs.

HAHAHA

Merci Arnaud...

Eh oui, comme vous l'aurez compris, le prochain Spiderman sera tourné en noir&blanc.