Publications dans Derniers arrivages---
VAMPIRE QUE ÇA TU MEURS.
 

 Vampires est une série de deux albums qui recueille de nombreuses histoires courtes sur le thème -assez évidement- des vampires. S'intercalent entre ces histoires des illustrations exclusives souvent assez marquantes.

En introduction du premier volume une histoire étonnante de Joann Sfar qui appuie très fort sur la grosse parodie américaine. Elle est plutôt réussie et fera pouffer les amateurs éclairés de Batman mais ne donne pas du tout le ton du panel. En conclusion du second volume une histoire peinte de Fabrice Neaud qui ne fait comme à son habitude pas dans la dentelle quand il s'agit de dépeindre la pulsion homosexuelle mais la mélange avec finesse au récit vampirique malgré un choix narratif très... frontal. Entre les deux: une majorité de récits surprenants (ça n'est jamais vraiment gagné dans un recueil) et si les auteurs n'ont pas la possibilité d'opérer de grands chambardements du mythe, ils prennent efficacement le parti d'en jouer en arrivant à le travestir avec inventivité.  Tels les auteurs d'un Eerie moderne, les participants à ces deux ouvrages collectifs mettent l'accent sur le détournement et le twist final. Lorsque l'histoire n'est pas une parodie c'est un pastiche et nombre des récits de la série ne manquent pas d'humour.

vamp-copy.jpg

   Si nous devions citer tous les auteurs prestigieux qui apparaissent au détour de chaque page, vous seriez vite noyés. [1]Selon mes petites préférences je pourrais choisir de mettre en avant la belle illustration de Mike Mignola ou l'histoire méta-vampirique un peu balbutiante mettant en scène une chasseuse de suceurs de sang qui, à cause d'un quelconque Dracula, loupe son casting pour jouer... Buffy la chasseuse de vampire. Pour le reste, à vous de le découvrir rue serpente.

Vampires, 2t, éditions Carabas, 2001 et 2002, épuisé, 25€

Si toutefois vous restez attaché au vampire romantique ou que par  un hasard incroyable vous sortez comme moi d'une séance de Only lovers left alive, vous préférerez vous pencher sur les deux tomes de la série Blood qui fera surement l'objet d'un article plus tard mais que vous pourrez trouver en attendant rue serpente.

[1] Lauffray, Talbot, LLoyd, Bacchalo, Mignola, Edwards, Springer, Sevestre, Yoann, Sfar, Alice, Wendling, Gianni, Pion, Caza, Recht, Parel, Marazano, Neaud, Wendling à nouveau, Hubert, Duprat, Morvan, Buchet, Moynot, Chabouté, Bengal, Carré, Rossi, Lacroix, Johanna, Macé, Tarquin, Delmas, Druillet, Recht again, Labiano, Vervisch. On vous avait prévenu.

 
ÉTRANGE ET STRANGE
 

Quelques aaapoumiens à l'humeur archéologue ont décortiqué ces dernières semaines de nombreux Strange, Spécial Strange et autres séries d'époque.  Entre deux genèses, ils ont fait quelques découvertes étonnantes. En voici trois :

Deadpool Mini-séries une et deux

deadpool-youpi-510x1024.jpg

Deadpool est un personnage qui apparaît dans le Titans N°155, bien décidé à faire la peau à Nathan Summers alias Cable. Il dispose d'un bagou déjà ravageur mais de peu d'autres spécificités. Il revient ensuite sporadiquement dans divers autres séries, gagnant petit à petit en popularité.

Planqués dans les numéros 304 à 311 de la revue Strange se terrent les épisodes des deux premières mini-séries Deadpool, qui posent de manière abrupte le personnage (ça semble habituel à l'époque) avant de lui laisser finalement une série totalement dédiée par la suite. Créés  par Fabian Nicieza / Joe Madureira puis Mark WaidIan Churchill, ces deux arcs narratifs complets répondent à des épisodes d'X-force parus quelques années auparavant mais qu'il n'est pas nécessaire de dégoter pour autant. Deadpool y est déjà ce qu'il devrait être. Les personnalités multiples et le 4e mur en moins, me semble-t il, mais tout est en place pour que ces deux éléments apparaissent sans à-coups et sous peu. L'ambiance y est moins délirante, plus poussiéreuse ; l'anti-héros étant tout de même un mercenaire pur et dur avant de partir en vrille. Entre Sarajevo, la France, le Caire et l'Inde, Deadpool affrontera entre autre le Fléau dans une course poursuite internationale aux enjeux potentiellement faramineux, puis défendra son intégrité physique pendant que son intégrité mentale se fait la malle.  Notre petit pack se révèle bien pratique car ces épisodes n'ont pour le moment jamais été réédités.

Il parait que Mark Waid a dit au sujet du personnage: "Franchement, si j'avais su que Deadpool était à ce point un pauvre mec quand j'ai accepté d'écrire la mini série, je ne l'aurais pas fait." (Frankly, if I'd known Deadpool was such a creep when I agreed to write the mini-series, I wouldn't have done it.) Admettez que ça donne au personnage un petit caractère.

Strange 304 à 311, 55€Titans 155, 3€

X-men contre vengeurs

Vous seriez en droit de vous demander si Marvel ne nous a pas fourni avec le récent crossover AvsX une simple resucée de cette histoire. Et bien pas du tout. Dans cette aventure complète de 1988, les X-men fédérés autour d'un Magneto repenti (tandis que Charles Xavier explore les étoiles) affrontent popovs et vengeurs qui voudraient naïvement que Magnéto paye quand même un peu pour ses crimes contre l'humanité. On retrouve un même schéma de prise de position autour d'une entité surpuissante divisant l'opinion puis un clivage similaire avec des X-men se regroupant autour du problème en face de vengeurs qui imaginent détenir toutes les réponses du monde et pensent pouvoir tout gérer par eux même. Les changements les plus marquants et de fait les plus cocasses sont induits par la période politique ayant vu la création de ce comics. Tout est dorénavant un peu désuet mais le scénario et les répliques ne manquent pas de charme.

X-men contre vengeurs, un Récit Complet Marvel de  Stern, Rubinstein et Silvestri, 15€

wolvi-mouche-1024x510.jpg

X-men Days of the futur past (futur antérieur)

tout-lemonde-est-mort-607x1024.jpg

Quelques initiés savent que le second film X-men (celui de 2003) est tiré d'un arc narratif très apprécié appelé God love, man kills.

Nos archéologues du début de l'article ont découvert en rayon deux Special Strange, les numéros 35 et 36 contenant des épisodes d'Uncanny X-men étrangement similaires au pitch du prochain film Days of the Futur Past. Il s'avère après vérification que ce sont en effet ces deux épisodes qui servent de base au film. Quelques petits ajustements ont été fait à cause de l'inattendue notoriété cinématographique de Wolverine mais l'idée est la même. Et ça rend très bien en comics. L'histoire que je ne vous révélerai pas ici est audacieuse. La rupture tant narrative que d'ambiance avec les arcs adjacents lui donne une force toute particulière. C'est normal, c'est du Chris Claremont & John Byrne! Le site marvel-world nous apprend d'ailleurs qu'en 2001, la première partie de cette histoire fut élue vingt-cinquième meilleur comics de Marvel de tous les temps.

X-men futur antérieur, Spécial Strange N°35 et 36, €

 
PROMO YOKO TSUNO
 

Le sous-sol aaapoumien vient de voir ses étagères complètement chamboulées par de nouvelles piles.

Parmi celles-ci les six premiers tomes de la série Yoko Tsuno en réédition broché moderne. Nous avions prévu de les mettre à 3€ mais pour fêter leur arrivée, vous y aurez droit à 2€50. Cette petite offre sera valable pendant un mois, donc jusqu'au samedi 22 mars. Ça peut vous sembler modeste mais imaginez ces 50 cents se répercuter sur les 6 volumes.

Rappelez vous que la série est un grand classique et non sans raison. Elle suit deux grands axes à ses débuts: un album sur deux est consacré à des aventures spatiales qui construisent un univers extraterrestre complexe et solide. L'album d'après a presque invariablement trait à de nouvelles technologies, du moins telles qu'on les vivait dans les années 1970. Le charme kitsch de la science fiction de cette époque...

À noter qu'après le T13, la série perd un peu de ses qualités. Nous vous faisons donc profiter des meilleurs album, en fait.

Les autres nouvelles piles sont à découvrir par vous même car il faut bien préserver un peu du suspens qui vous étreindra à la descente prochaine des marches qui mènent à la cave.

 
ARRIVAGE THE HOOCHIE COOCHIE
 

Arrivée simultanée des deux revues du catalogue The Hoochie Coochie : l'épais Turkey Comix n°22 et l'oblong DMPP n°10.

Turkey Comix 22. 280 p. (tiens, ils ont numéroté les pages sur ce livre !), noir & blanc avec un cahier couleurs et un poster couleurs encarté, jaquette en gravure deux passages, 20 €. EAN : 9782916049397. Je ne l'ai pas lu en entier mais j'ai noté la présence de Joe Dog, la férocité de L.L. de Mars, un exorcisme autobiographique de G. Ducatez qui règle certains comptes avec ses parents.

DMPP #10. 216 p. noir & blanc avec un cahier couleurs, 15 €. EAN : 9782916049403. Parmi de nombreuses choses, je me suis penché sur une interview de Ben Katchor, forcément intéressante même si l'homme se montre froidement technique et ne semble pas vouloir déployer en entretien le même humour que dans ses planches. On y apprend plus sur ses œuvres-conférences. On trouve aussi un reportage sur des prostituées en Russie fait par Viktoria Lomasko, une artiste-reporter russe que l'on va prochainement revoir chez The Hoochie Coochie.

Si une partie de la production de The Hoochie Coochie me laisse totalement de glace, on ne peut dénier à cette maison d'édition une grande cohérence éditoriale, une enviable persévérance, la joie d'expérimenter sans se reposer et le souci de faire de beaux livres difficilement séparables de leur condition matérielle. Vous pourrez trouver une grande partie de leur production dans notre boutique de la rue Serpente, avec évidemment ces deux nouveautés.Retrouvez le catalogue de The Hoochie Coochie sur leur site, qui allie efficacité et élégance.

 
ARRIVAGES DANTE
 

Bon en fait j'avais écrit ça la semaine dernière, mais je n'ai pas eu le temps de le publier avant... Du demi-frais en somme comme pourrait dire Ordralfabétix.

• Dimitri, anciennement Guy Mouminoux, sans doute un des doyens de la bande dessinée franco-belge est surtout connu pour sa série caustique Le Goulag, collabora dans les années 60 avec Jijé sur la série Valhardi. À la même époque il réalisa pour Pilote la série Goutatou et Dorochaux. Il n'eût pas alors les honneurs d'une publication en albums.  Il fallut attendre une dizaine d'années et les efforts patrimoniaux d'Albin Michel pour que paraissent un premier livre, agrafé et en noir et blanc, des aventures maritimes et arnaques diverses du Capitaine Dorochaux (ou Dorochaud) et de son second, Goutatou, deux chats dans un univers animalier très éloigné de Disney. C'est précisément ce premier album en noir et blanc que nous venons de récupérer : La puce à l'oreille, 1976. En très bon état, nous le vendons 20 €. J'en profite pour rappeler que le sulfureux Dimitri a toujours son intercalaire dans notre échoppe.

Pom et Teddy de Craenhals, édition originale de 1960. Nous la vendons 100 €. elle cote certes 150 €, mais nous tenons à signaler à notre aimable clientèle quelques menus défauts : absence du point Tintin et les coins sont usés, laissant entrevoir le cartonnage. En revanche le dos est très bien et absolument pas abimé à la coiffe.

 
1994 : LA FIN DES TEMPS !!!
 

Sirius... Voilà un pseudonyme qui sonne comme une invitation au voyage intersidéral ou comme un nom de prophète, voir de thaumaturge.

On imagine qu'il s'agit a priori d'un disciple de Nostradamus, de Cagliostro ou de Copernic,  et non pas d'un auteur de bandes dessinées. Cette signature énigmatique – celle en réalité de Max Mayeu – fut pourtant apposée sur quelques séries mémorables, notamment sur L'Épervier bleu,  Pemberton et l’édifiante saga des Timour.Les Timour... Mais c'est quoi au juste les "Timour" ?

Hé bien ami aaapoumien, il s'agit d'une série très originale en trente deux albums, qui remonte le cours de l'histoire à travers les aventures d'une famille. L'odyssée commence avec La tribu de l'Homme rouge  ("La Horde de Timour" et "Le Grand feu des Timour"-  dans Tintin de 1953 à 1954) pour se conclure quelques millénaires plus tard avec Le fouet d'Arafura.

épervier-bleu.jpg

Mais en 1994 sort un ultime album comprenant de courtes histoires (dont la dernière restera inachevée) : il s'agit de La fin des temps. Avec Les traîneurs de sabre et Le fouet d'Arafura, cet album fait parti du trio infernal pour tout collectionneur et inconditionnel des Timour. Infernal parce que rare, et rare parce que tiré à un nombre d'exemplaire réduit.

Aaapoum Dante dispose d'un exemplaire en parfait état de La fin des temps. Nous avions aussi il y a peu, Les traîneurs de sabre mais notre spécimen a trouvé preneur avant que nous n'éditions cette brève.

La fin des temps par Sirius (1994)48 pages couleurs,Éditions Dupuis,Prix Aaapoum : 80 euros (état TBE).

 
3 PALETTES DE "NOUVEAUTÉS"
 

Le temps me manque pour vous décrire précisément et mettre en valeur le dernier arrivage de vieilleries sympathiques qui nous est arrivé cette semaine.

1,8 T de livres, d'après le bordereau du transporteur.

Du coup je vous propose une petite visite en photographies, vaguement commentées, comme une vieille séance diapo un peu soporifique.

Les étatsuniens :

Les scouts :

L'arthurien :

Le reste en vrac :

Les escaliers menant au sous-sol ont été réquisitionnés :

 Haha ! Vous pensiez que tous ces titres avaient rejoint les cimetières du neuvième art, et bien non, ils reviennent ! Et encore je ne vous ai pas tout montré.

 
QUELQUES LECTURES DE NOVEMBRE
 

J'entendais par-ci par là "L'été des bagnoles" . Une rumeur de fond comme il y en a tant par ici... Je me suis dit, ce doit être un remake des Mange-Bitumes. Comme moi les bagnoles je m'y intéresse très peu, je n'ai pas creusé. Chez des amis, invité à prendre le thé, les voici qui me recommandent un petit bouquin à l'italienne avec une couverture texturée façon toile, édité par Çà et Là. Son titre : L'été des Bagnold. Bagnold !!! Pas bagnoles ! Ça change tout.

L'été des Bagnold est donc une bande dessinée faite par un anglais nommé Joff Winterhart qui narre la traversée d'un été par une mère et son fils de 15 ans. Le père a évidemment fui depuis longtemps et s'est mis avec une nouvelle femme plus jeune. Le fils de 15 ans devait passer ses vacances d'été chez son père, mais finalement ce dernier se dérobe une nouvelle fois et c'est encore avec Maman que Daniel va passer ses six semaines de vacances. J'ai trouvé ça très bien. Ma collègue Lady Stardust n'a pas tellement aimé, elle a dit, à l'instar de Patrick Batman quelques années avant à propos de Six feet under : "Ça va la vie quotidienne des autres ! Moi aussi j'ai une vie !". Moi je dois dire que j'apprécie plutôt de lire des histoires de vie quotidienne crédibles, parce que j'aime étudier leurs correspondances et leurs divergences avec la mienne.  L'estimable Géant Vert a fait dans le Rock&Folk de novembre une critique qui est élogieuse (c'est "le gros plan du géant") mais avec laquelle je ne suis pas d'accord : "ouvrage qui décrit de manière ultra-dépressive six semaines de la vie d'une mère célibataire et de son fils de quinze ans fan de Metallica". C'est sur l'adjectif "ultra-dépressif" que je tique. Il est vrai que je n'ai jamais vraiment compris ce qu'était la dépression, mais je ne vois pas ce qu'il y a de dépressif là-dedans. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas tout le temps en train de sautiller que l'on est dépressif, ni parce qu'on a un visage plutôt impassible comme certains asiatiques en donnent l'impression (oui car la mère de Daniel, Sue, semble être originaire d'un pays d'Asie où les Yankees stationnèrent pendant une guerre) qu'on est forcément au quatrième dessous. Certes L'été des Bagnold est parfois un peu triste, empli de la nostalgie des présents potentiels, mais c'est aussi souvent une œuvre très drôle.

La rythmique implacable des saynètes de 6 cases nous fait passer par des émotions variées. Je n'ai pas lu de livre aussi sensible et avec lequel je me sente autant en phase depuis... Pepe de Carlos Gimenez ? Captain America de Brubaker et Epting ? Je ne sais plus et de toutes façons, c'est sans importance,  L'été des Bagnold est un très bon livre qui coûte 16 euros. Il paraît qu'on va l'avoir à la vente dans les jours qui viennent, mais j'allais écrire ce billet même si on n'en avait pas à vendre. Dans ce cas je vous aurais dit de l'acheter chez les libraires qui me l'ont conseillé (La Friche, rue Léon Frot à Paris).

Les éditions Dargaud ont fait traduire par le rock-critic Hugo Cassavetti Le Cinquième Beatles de Vivek Tiwary, Andrew Robinson et Kyle Baker. Il s'agit de la biographie en BD de Brian Epstein, manager inspiré de la carrière des Beatles, et non de l'histoire de George Martin ou de celle de Stuart Sutcliffe, autres pressentis pour le titre envié de cinquième. Ça se lit sans surprises, sans déplaisir, ni joie, comme tous ces biopics américains qui mènent tous au même point : l'homme dont on parle était grand mais incompris, ce qu'il a fait il le doit à la force de sa volonté, alors on doit être ému par les injustices qu'il a subies et par sa mort. Le scénariste proclame dans la postface que c'est l'œuvre de sa vie, j'espère bien pour lui qu'il se trompe. Les beatlemaniaques n'apprendront rien et les autres n'achèteront probablement pas cet album, correctement dessiné, avec même quelques trouvailles par-ci par là. Une occasion à 14 € vue dans la vitrine rue Serpente.

J'ai lu les 3 premiers tomes de L'Attaque des Titans de Hajime ISAYAMA, série sur laquelle l'éditeur Pika communique beaucoup. J'ai lu dans le prochain Zoo que c'était la série manga à retenir de 2013. Kaboom en parle comme "d'un des plus intéressants divertissements venus du Japon ces dernières années". Pour ma part je suis assez partagé sur ce truc. Je ne suis pas ébahi par la portée du propos, ni par la qualité des dialogues ou de la mise en scène. Ça ne tient pas tellement la route, la vraisemblance est ici un souci lointain et je n'ai rien compris au système tactique tri-dimensionnel que l'auteur a mis au point avec un pote ingénieur...

Reste que ces images de géants blêmes, à l'intelligence douteuse, au corps contrefait, errant dans les rues d'une cité lilliputienne abandonnée sont d'une grande force. Comme si elles reflétaient une peur ancestrale enfouie dans notre inconscient, attisée par la persistance de Goya et de Grossbouf. Je crois bien que j'en ai rêvé d'ailleurs. La simplicité de cette idée me suffit. Après, les atermoiements tactiques des personnages et leur survie éventuelle ne m'importent pas vraiment. On peut à l'heure actuelle trouver les 3 tomes rue Serpente, rangés à la lettre A de la section des 5 euros.

 
CHARLIE MENSUEL 1ère SÉRIE
 
charlie mensuel n°33

charlie mensuel n°33

Une belle pile de Charlie Mensuel première série vient de nous arriver.Leurs couvertures si modernes évoquent parfois le travail postérieur de nos amis des éditions Cornélius. Le contenu est fantastique : Pichard, Buzzelli, Breccia,  Schulz... souvent servis dans un noir et blanc comme plus aucun éditeur ne peut plus en obtenir d'aucun imprimeur.

Certes les revues n'ont plus la faveur du public, elles sont fragiles, ne se tiennent pas bien debout, prennent la poussière. Mais elles sont légères, souples et elles tiennent ouvertes sur la table "sans qu'on ait besoin d'y planter une fourchette" comme disait mon vieil ami Gaspar. Ainsi on peut manger une tartine de beurre trempée dans du chocolat chaud tout en lisant. Ce que l'on fait parfaitement détendu, car le papier des Charlie absorbe très bien le chocolat, contrairement aux albums de la collection Caractère chez Glénat.2 à 3 € pièce selon état.

 
CORNÉLIUS : NOUVEAUTÉS D'AVANT-HIER
 

Tout d'abord un beau livre à l'italienne de Hugues Micol : Providence.Cela ressemble à une succession d'illustration présentant un certain fantasme d'Amérique.Sur la couverture on croirait voir une Ségolène Royal géante et jeune juchée sur un motel. Troublant.

Providence de Hughes Micol

Providence de Hughes Micol

Ensuite le nouveau Ludovic Debeurme, en couleurs : Trois fils.

Trois fils de Debeurme

Trois fils de Debeurme

Massif et épais, 2,775 kg, voici le volume consacré à Gus Bofa : Gus Bofa, l'enchanteur désenchanté, monographie et biographie par Emmanuel Pollaud-Dulian.

Gus Bofa

Gus Bofa

Nous avons aussi eu la réédition de Viva Patamach ! de Killofer et J.-L. Capron initialement publié chez L'Association en 2001. On notera qu'à l'instar des Bolchéviques, les auteurs ont profité de cette nouvelle mouture pour simplifier l'orthographe. En effet on écrivait avant : Viva Pâtàmâch ! Ce qui était effectivement plus vulgaire.Viva Patamach ! 136 p. couleurs, 21,50 €, EAN : 9782360810277.Pour une appréciation du contenu de ces ouvrages, il vous faudra vous débrouiller en allant ailleurs ou vous armer de patience, car pour ma part je n'ai lu que le Patamach et comme c'était il y a douze ans et que je n'avais pas été plus chamboulé que ça, je n'en ai gardé aucun souvenir, si ce n'est que c'était assez drôle et qu'il était agréable d'avoir renoncé au chewing gum bien avant.