Publications dans 2006
L'étrangleur de Tardi
 

Qu'il est beau!!!

Par Stéphane

Il est arrivé Hier chez Aaapoum, mais ne sort que le 24 de ce mois dans les librairie...Héhéhé,  un peu vantard pour le coup le Aaablog, mais pas rat. Alors  je me suis coltiné pour vous la première présentation vidéo avec le son qui fonctionne (on doit avoir l'air bien nul en informatique, mais sachez que nous devons négocier chaque jours avec l'une des plus retorses machines qui m'est été donnée de connaître). Comme je papote pas mal  sur la vidéo (laborieusement mais je voudrais vous y voir à haute voix, seul dans une librairie, avec votre petite caméra à la main... On pense bien qu'on aura l'air con au premier client qui entre), le reste de la la chronique sera à endurer...pardon à écouter...

 
Deux bruits de couloir...
 

...à ne pas répéter trop fort, sinon je vais me faire taper sur les doigts.

Par Stéphane

I/ Le magnifique et volumineux ouvrage sur Little Nemo, respectant le format original de publication, et paru à l'occasion du centième anniversaire de la naissance du Héros au U.S.A, est en cours de traduction pour le compte des éditions Delcourt. A paraître dans l'année.

II/Comic Cue, l'une des revues phares de la scène manga indépendante au Japon, paraîtra en version française à partir du mois de mai chez Kana (Dargaud). Un bien curieux mélange, cette association entre un leader du manga underground et un leader du grand public français, mais une délicieuse nouvelle pour tous amateurs d’images dérisoires différentes.

 
Spiegelman de retour au New Yorker
 

Par Stéphane

J'en avais déjà parlé ici, un journal iranien a lancé un concours de caricatures sur les juifs, geste maladroit et mesquin chargé de démontrer par l'expérience la suscéptibilité face à l'humour raciste (Ne l'oublions pas, cela a été peu dit en France, mais le Jyllands-Posten qui publia originellement les caricatures de Mahomet est un journal danois d'extrême droite). Beau pied-de-nez, le concours a été détourné par de petits groupes de dessinateurs juifs qui ont décidé de prendre les devants.

C'est cette semaine au tour d'Art Spiegelman d'y participer avec plus de talents et de reussite. Dans le New Yorker ou Courrier International, au choix, se trouvent trois dessins de  l'auteur de Maus. Les voici scannés pour vous dans la suite. Cliquez pour les voir en plus grand.

Ci-contre: "Que ça te serve de leçon Abie - il est interdit de représenter le profit."

A gauche: Ma solution finale pour le concours iraniens de dessins antisémites "Ha! ha! ha! Ce qui est vraiment hilarant, c'est que rien de tout ça n'est vraiment en train de se passer. "

 

A droite: "c'est drôle, vous ne faites pas juif"

 
Offre spéciale !
 

Les ray-ban de Buck Danny

Les ray-ban de Buck Danny

Vidéo envoyée par aaapoum

Je peux plus les voir à la boutique ! Elles encombrent !

C'est dommage car il ya bien quelqu'un à qui elles feraient plaisir.

Aussi j'ai décidé que le premier client qui passerait en caisse en disant "Vive les faces-de-citron ! A bas l'impérialisme occidental !" pourrait repartir avec cette magnifique paire de Ray-Ban ayant appartenue à Buck Danny !

Le boitier porte quelques marques... Mais c'est fatal après plus de 50 ans d'aventures trépidantes.

 
Récurrence de la figure eastwoodienne
 

Vanité des vanités...

par Vlad

S’il est un auteur de cinéma qui aura joué avec sa figure d’icône, c’est bien M. Eastwood. Il a toujours apporté un soin infini à la modeler, la modifier, à la nuancer, à la polir, à la salir, à la vieillir, à la durcir, à l’adoucir… Si bien qu’avec le recul on peut considérer que c’est bien dans cette auto-sculpture que réside le fond de son œuvre. Son visage s’ossifiant étant devenu le miroir dans lequel l’humanité peut contempler ses vanités.

Cependant quelque chose a totalement échappé à son contrôle, c’est l’utilisation de son image par la bande dessinée franco-belge.

La première apparition d’Eastwood sur nos planches eut lieu dans les pages de Pilote. C’est le grand Gotlib qui en est responsable, à travers une histoire de la Rubrique-à-brac sur le western spaghetti. Rétrospectivement je me demande même si ce n’est par cette caricature que j’ai découvert le personnage, ayant eu en main la version album de 1971 (taume deux) avant de voir Et pour quelques dollars de plus en VHS…

Par la suite, après que l’attrait du charisme eastwoodien eût éclos en mon âme en même temps que les boutons sur mon visage, après que l’image lumineuse et cinématographique du personnage eût trouvée à mes yeux la primauté qu’une caricature de papier n’eût jamais dû oser usurper, je découvris dans le champ du neuvième art que nombreux étaient les dessinateurs qui avaient retentés l’expérience.

D’abord il y eut Jean-Claude Claeys, qui à la manière de Marniquet vingt ans plus tard, aimait à truffer ses histoires de représentations d’acteurs.

Claeys a un grand talent d’imitation de la photo et il est naturel qu’il ait souhaité s’affronter, pinceaux à la main, à la nouvelle icône et l’intégrer aux côtés de Mitchum, Sinatra et consorts.

Ce qui m’a fortement dérangé quand j’ai découvert Magnum Song, c’est que Eastwood y incarnait un personnage secondaire qui, en plus, se faisait tuer vite fait.

Mais bon il jouait un tueur à gage sans foi ni loi, ce qui prouve que Claeys avait tout de même intégré la dimension iconoclaste de la figure eastwoodienne.

Ce n’était pas très respectueux mais c’était bien dessiné…

A peu près à la même époque un jeune belge (25 ans alors), Yves Swolfs fait lui aussi jouer  Eastwood dans ses bédés. Sauf que réellement épris, il lui donne le premier rôle. Assez rapidement il apparaît comme évident que le héros de cette série est un homme sans nom nommé Durango. Swolfs a eu la prudence de ne pas chercher à reproduire le visage de Clint. Certes Durango endossera la panoplie et la gestuelle de Blondin, mais comme un acteur cherchant à incarner un archétype. Ce n’est pas la ressemblance formelle qui compte, mais le poids du ressenti. En bon adepte de l’Actor’s Studio, Durango se coule dans le personnage jusqu’à se que la ressemblance paraîsse exsuder de l’intérieur pour se répandre sur la surface des traits. Dès lors qu’elle importance que ses yeux soient verts, que ses cheveux soient trop longs, qu’il ne soit pas très grand et qu’il ait le flingue de Trintignant ?! Devant nos yeux il rejoue indéfiniment l’Homme sans nom. Cette qualité est d’ailleurs la principale faille de la série. Se cantonnant dans la répétition formelle de ce qui a été fait, jamais Swolfs n’anticipera le miracle d’Impitoyable.

Le mitterandisme s’étant bien installé, la télé ayant été privatisée et la liberté d’entreprendre encouragée, les choses se sont gâtées…

De 1991 à 1992, les jeunes éditions Soleil nous proposèrent les deux tomes de Corpus Christi. Une série avortée comme beaucoup d’autres par la suite.

Le projet était audacieux : faire se rencontrer et s’affronter DEUX Clint Eastwood. Un bon un mauvais.

Le premier extrapolation de ce qu’aurait pu devenir le bon Rowdy Yates de Rawhide devenu shériff. Le second caricature vulgaire du cynisme de l’Homme sans nom. Le scénario de cette  tentative n’est pas désonohorant (d’ailleurs signé par un vieux de la vieille, M. Rocca / Ramaïolli), mais quelle prétention d’utiliser un piètre dessinateur (ou un débutant) pour cette interprétation.

Regarder les gesticulations de ces deux ersatz de Clint tâchant de se donner une contenance c’est comme assister aux efforts de T. Girod pour imiter servilement la prestance d’un maître quasi homonyme qu’il n’a jamais pu côtoyer : c’est pathétique et c’est infiniment douloureux car ça donne l’impression qu’il n’y a pas d’espoir pour l’humanité.

Reste la tentative plus tardive de Lamy et Yann sur Colt Walker. Le dessin est bien meilleur mais demeure inégal. Il est loin en tout cas de pouvoir prétendre élucider la magie des traits de l’icône américaine. La série, servie par un bon scénario, s’arrêtera au second tome. Yann est un honnête homme. Et son projet entamé il a compris qu’il avait lui aussi pêché par orgueil. Jamais la figure eastwoodienne, que ce soit dans sa beauté ou dans les étapes de son flétrissement , ne serait réductible au fantasme de maîtrise d’un dessinateur. Jamais les infinies variations de la surface de sa peau ne seraient capturables par les rêts d’un démiurge du dessin, aussi puissant soit-il.

Jean Giraud ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Suivant l’intuition de Gotlib qui avouait « que toute ressemblance avec Clint Eastwood est un vrai coup de pot !» (cf. illustration) si, dès 1974, il fait apparaître Eastwood dans Ballade pour un cercueil, il prend bien soin de l’utiliser à contre-emploi, lui donnant un rôle d'adjuvant rigolo qui meurt assez vite : celui du charlatan Hieronymus, le pourvoyeur de « l’elixir des dieux ». Giraud a bien compris que soit il va échouer à retranscrire la diversité monolitique des traits de la star, soit, s’il y parvient, le personnage va alors éclipser le lieutenant Blueberry en aura de virilité nuancée… Aussi se contente-t-il d’une brêve allusion drôlatique.

Finalement, le plus bel hommage que la bande dessinée franco-belge a rendu à l’icône on le doit aux Léturgie et à Yann, qui, dans Spoon et White rachète son orgueil passé : la figure du commandeur sera omniprésente dans la série, mais invisible. Les efforts de Spoon pour enfiler une panoplie qui ne lui sied guère sont à l’image des dessinateurs tentant de réduire et maîtriser le mystère Eastwood au détour d’un trait de plume.

Lire également :

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 1 : Black is beautiful

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 2 : Dans l'ombre du pistolero

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 3  : L'oncle d'Irlande

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 4 : Blah blah

Récurrence de la figure eastwoodienne, annexe 5 : jeunes talents Fnac 1999

 
LE blog est une merveille...
 

qui permet de montrer aux lecteurs ce qui normalement ne paraîtrait pas.

Par Stéphane

La presse, ses aléas. Un sujet dont j'aime à discuter ici. Aujourd'hui, c'est l'autocensure le sujet. Et sur le thème, je conseille l'excellent strip de Lewis Trondheim paru dans le nouveau Ferraille illustré, portant sur les locaux de Télérama. Sorte de portrait alerte et curieux du magazine culturel le plus vendu en France, le magazine télé le moins vendu aussi. Commandé à une période difficile pour l'entreprise, le portrait dressé par Lewis Trondheim fut si  juste que les commanditaires n'eurent d'autre solution que de le censurer. Connaissant moi même un ou deux membres de l'équipe rédactionnelle, je peux vous garantir que la bande de L.T. fit à l'époque grand bruit.

Pour ma part, c'est un autre problème qui m'amène à poster aujourd'hui. Ma nouvelle chronique pour Score doit être réécrite, et ne sera pas publiée telle que je l'envisageais. Il n'y a pas vraiment de censure, j'ai donné mon accord total. En fait, je dois même reconnaître que mon rédac-chef m'a donné de bonnes raisons pour recommencer ce papier. Seulement, dans le fond, le problème je le connais: je suis trop dur avec les éditeurs bd et ciné. Je dois certes redéfinir mon angle, mais surtout le mot d'ordre, c'est : " moins saignant".

Comment être critique si l'on ne peut attaquer? Ah publicité, quand tu nous tiens... trop par les couilles.

Ma chronique originelle dans la suite, et grand  merci à l'inventeur du blog.

Travailler à Score.

" Depuis que je travaille à Score, les attachés de presse de la bande dessinée n’ont de cesse de me contacter pour me vanter les mérites des adaptations de films à la mode. «Venez voir les Brigades du Tigres et lire la prequel de papier. Le scénariste du film, Xavier Dorison, est d’ailleurs un auteur qui vient du monde la bande dessinée ». Quelques heures plus tard mon téléphone sonne à nouveau : « Stéphane, j’ai pensé à toi, Ju-on sort en manga et Score justement a souvent parlé des films, je pense qu’un sujet serait parfaitement adapté pour ta rubrique BD». Hier Ring et demain que sais-je encore…

Pourtant dans ces pages vous entendrez peu parler, car a-t-on déjà vu une transposition qui mérite le détour ? Non, et c’est là le problème. Plus produits dérivés que livres à part entière, au mieux transpositions si collantes qu’elles n’enrichissent en rien, ces opérations marketings tiennent surtout du gadget de fan. Dans l’autre sens, me direz-vous, ce n’est guère mieux. Pour un Spiderman et un X-men décalqués sans déperdition (mais quel intérêt pour le calque ?), combien de Batman Begins racistes, et d’Enquête corse christianclavierisées ? Alors j’encourage le respect de l’équation une œuvre = un support. Et si cette discipline demande quelques efforts - dont celui de se forcer sur des médias que l’on n’a pas forcément l’habitude de fréquenter-, c’est aujourd’hui encore la seule et unique solution pour ne pas être déçu."

 
La nouvelle liquette de Spiderman...Troisième
 

" je ne comprends pas les personnes qui arrivent à remettre plusieurs fois les mêmes vêtements" disait Britney Spears ou sa copine dans une émission à la con.... Rassure-toi cocotte, apparemment les superhéros non plus.

Il y avait tellement de jouissance chez 'Arnaud de Pulp's, dans le mail qu'il m'a adressé pour me communiquer la nouvelle, qu'en lieu et place d'un de mes commentaires, je préfére vous proposer un copier/coller de son truculent courrier:

Au cas ou tu n'aurais pas encore vu cette photo, encore du spiderman mais cette fois sur sa nouvelle liquette pour le film.

rien de neuf semble-t'il, me diras-tu, mais héhéhé, et c'est là que reside l'intérêt de la chose, la photo est belle et bien en couleurs.

HAHAHA

Merci Arnaud...

Eh oui, comme vous l'aurez compris, le prochain Spiderman sera tourné en noir&blanc.

 
L'éprouvette n°1 est distillée
 

Un peu de carburant pour nos cerveaux

par Vlad

Ilest arrivé avant-hier ! Je l’attendais avec impatience ! Un critique denos relations en avait ramené un d’Angoulême et m’avait bien mis l’eauà la bouche en m’en lisant quelques passages délectables ! Le numéro 1de la nouvelle revue théorique de L’Association est disponible !

L’objet est à la hauteur de mes attentes.

Comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous, il est bien épais, bien imprimé, doté d’une belle maquette… (Lavidéo est privée de son, mais ce vous montre mon doigt boudiné c’estque le n° d’ISBN est bien dissimulé à l’intérieur, au sein d’ungénérique-ours facétieux, ce qui a beaucoup agacé nos voisins librairesde neuf, gestion informatique normalisante oblige, mais qui nous a bienamusé nous). Le tout à un prix raisonnable (20 €).

Ce premier numéro prolonge la réflexion entamée avec dynamisme et clarté par J-C Menu dans son ouvrage paru l’an passé : Plates-bandes (pourceux qui ne l’ont pas lu ce petit livre vilipendait les gros éditeursde BD qui empiètent sur le terrain de « l’Avant-garde », notion qu’ilpréfère à « éditeurs indépendants »).

Le volume mêle agréablement le distractif et le rélexif. L’humour de l’ensemble rendant plus digeste les passages les plus ardus (l’article Avant-garde & Monde-miroir, dans lequel Pacôme Thiellement tisse des liens entre Forest, Frank Zappa et Jacques Rivette a bien fait chauffer mes neurones atrophiés !). L’équipe rédactionnelle montre un souci constant de s’inscrire dans une continuité historique et surtout d’élargir son champ de références à l’au-delà du ghetto bédéïque. Ce qui est très plaisant dans ce projet, c’est que de même qu’il considère la bande dessinée comme un art qu’il faut traiter avec la considération qu’il mérite, il ne prend jamais les lecteurs pour des cons. Ainsi, le dossier consacré à la dédicaçomanie est davantage compatissant que réellement méchant. Il présente le grand mérite d’aborder ce phénomène comme une pathologie compulsive, soigneusement entretenue par les éditeurs. En tant que dealeurs professionnels nous pouvons témoigner de la justesse des observations ici recueillies (cf. notre note Le client drogué du jour) ! Outre ce dossier particulièrement jouissif, je vous recommande la très intéressante interview de Latino Imparato gérant du distributeur le Comptoir des indépendants (qui nous présente le point de vue d’une profession jusqu’ici pas trop consultée par les experts du microcosme) et la colère d’Yvan Alagbé (que nous partageons !) quant au saccage de l’œuvre de Ben Katchor par Casterman (Julius Knipl en collection Ecritures).

Il est probable que la presse ne retiendra de cette entreprise que les bordées d’insultes que J-C Menu distribue avec générosité à différents protagonistes du monde de la bande dessinée. Il faut bien dire que l’éditeur n’a pas peur d’accroître la liste des ses ennemis et que la question de l'art semble pour lui vitale ! Il ne faudrait pas que l’anecdotique prenne le devant : l’éprouvette (que l’on se retrouve ou non dans les vues qui y sont exprimées) est ce qui est arrivé de plus stimulant intellectuellement dans le petit panorama du discours sur la bande dessinée depuis les premiers numéros de la revue 9e art.

 
Pour ma paroisse...
 

...je prêche.

Par Stéphane

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Le nouveau numéro du magazine ci-contre sort demain avec une couverture signée Tardi. Pour ma part j'y anime depuis le début la section manga -que j'espère à votre goût pour ceux qui lisent. On y trouve également un trés copieux et joliement illustré dossier sur Emmanuel Guibert, le programme des conférences bande dessinée qui auront lieu au prochain Salon du Livre de Paris (et donc les 3 conférences manga que j'anime), des news, des interviews diverses et variées dont je ne peux encore vous parler car je ne l'ai pas lu (il est encore chaud du four)...

Petite news au passage, le magazine change de nom trés prochainement suite à un problème de droit...