Publications dans Derniers arrivages---
Pilote n°210 : FORT NAVAJO !
 

Toutoute première fois

"Pilote le magazine des jeunes de l'an 2000", n°210 daté du 31 octobre 1963...

Et oui comme ça converture l'indique, voici le numéro de l'hebdo mythique dans lequel furent publiées les deux premières planches de FORT NAVAJO, la toute première  aventure du Lieutenant Blueberry.

"Chaque semaine désormais avec cette nouvelle aventure toute l'épopée fantastique des guerres indiennes !" claironne fièrement un bandeau jaune au-dessus de la deuxième planche. 

C'est une pièce rare. C'est à vendre chez AAAPOUM BAPOUM pour 7€. 6€ si vous arrivez avant que je n'ai eu à découper un carton pour la "backingboarder". Il y a un petit accroc racommodé avec du scotch en bas du quatrième plat.

 
Nouveauté : Mister Sixties de R. Crumb, éditions Cornélius
 

Haha ! un nouveau recueil Crumb pour l'été ! Mister Sixties, comme son nom le suggère est un recueil d'histoires très marquées par les années soixante, soit 12 récits initialement parus entre 1966 et 1971, comme nous l'indique avec précision le sommaire de l'ouvrage. C'est un plaisir, disons-le au passage, que les sommaires de cette collection. Pas besoin de plisser les yeux et de retourner l'ouvrage en tous sens pour connaître la date de parution initiale d'une histoire. Oui moi je suis comme ça : impossible de commencer à lire le moindre truc si je ne connais pas la date de publication.

Ces récits abondent en jambes féminines monumentales garnies de bottes à talons, en sécrétions intimes et en provocations diverses visant à hérisser le poil des féministes d'alors. Le recueil culmine d'ailleurs, puisqu'on parle de poils, dans le fabuleux Whiteman meets Bigfoot, une relecture sexuée du mythe de Tarzan et de Jean-Jacques Rousseau.

Très réjouissant et parfaitement incorrect. Si vous êtes comme moi totalement rigide, coincé, et moralement choqué par le moindre écart, ce Crumb sera parfait sur votre table basse de salon, vous pourrez ainsi montrer à vos amis que vous êtes certes un connard moraliste, mais pas seulement, puisque vous avez l'humour et le goût d'aimer Robert Crumb.

Mister Sixties, 104 pages noir et blanc sous une belle couverture couleurs, brochée avec rabats. 20€

 
Soirée LITCHI HIKARI CLUB
 

Venez nombreux, vendredi prochain le 27 mai, à partir de 18h, faire la fête pour le lancement en avant-première de l'édition française de Litchi Hikari Club, étonnante adaptation en manga d'une pièce de théâtre des années 80...

 Litchi Hikari Club, c'est le nom d'une pièce de théâtre de la troupe underground Tokyo Grand Guignol dans laquelle une bande d'étudiants dépravés cherche à orchestrer la fin du monde. Dissension et défiance, rapidement, germent au sein du groupe, et l'appétit des protagonistes pour le sang se retourne alors contre eux.

Meurtre par éviscération, viol à la barre à mine, démembrements en série opérés par un robot alimenté aux litchis comptent parmi les atrocités mises en scène dans ce livre avec une crudité raffinée. Et pour cause, violence et frontalité confinent à l'absurde car c'est précisément ce que commandent les codes d'un genre littéraire japonais voué à la contestation sociale.Alors vous voilà prévenus, Litchi Hikari Club peut apparaître dénué de sens, d'une violence incompréhensible, et parfois même d'une débilité profonde, mais c'est à travers ces spectacles aux traits culturels très marqués qu'une jeunesse espérait se libérer du poids d'un Japon sur le point d'exploser sous la contestation sociale.C'était la folie pure comme échappatoire à la réalité.

 
Tarots
 

Voilà ce qui arrive quand un de nos clients amateur d'illustrations et de fantasy nous revend sa collection de tarots... Tous bien nickels, souvent même dans leur emballage d'origine. Tous à 20€ (ils valaient facilement 30 à 40€ pièce dans le circuit du neuf)  sauf le Tarot des imagiers du Moyen-âge, édité par TCHOU en 1975, qui sent un peu le tabac et qui est à 18€.

Donc deux Brian Froud, deux Luis Royo, un Will Worthington, un Caitlin et John Matthews...

 
Pulp Stories de Cajelli et Rossi, éditions Clair de Lune
 

C'est invraisemblable !

Le bouquin a une bonne épaisseur, il promet un moment de détente assez long. Le dessin est agréable, Lucca Rossi connaît bien ses classiques du noir et blanc, qu'ils soient italiens ou américains. Il a beaucoup lu Frank Miller, Risso et Mignola, ça tombe bien nous aussi : le terrain est famillier. Le scénario commence tout à fait classique, un privé alcoolo qui se fait piéger comme un bleu, puis on sent que l'intrigue se veut chorale et qu'on va avoir droit à une construction un peu éclatée tarantinienne... Bref pas de suprises, mais du confort, les pages se tournent avec satisfaction avec le café matinal. Seulement voilà, page 57 il y a une scène d'action qui ne tient pas la route :

Jack le privé et son vieil ami Giusti, tueur professionnel, commencent à se démener pour innocenter Jack. Giusti c'est le type qui jure dans la première case. Alors qu'ils sont en observation à la porte du hangar, il semble péter un cable et fait brusquement irruption à l'intérieur en interpellant le méchant, "Donovan". Observez bien que la mitraillette de Donovan est bien située sur le bureau, un bon mètre devant lui.

Giusti, qui est un tueur professionnel, je le répète, au service de la Mafia, et qui a bien une cinquantaine d'années, doit être un type sacrément fort et expérimenté, il devrait savoir que c'est idiot de faire des tirades à formules pendant que son adversaire désarmé s'avance vers le bureau, attrappe sa mitraillette, pivote et largue une bonne rafale. Et bien non, ça Giusti ne le sait pas... Il n'a dû rester en vie jusque là que grâce à un incroyable concours de circonstances.

Mais Giusti n'est pas le seul à être très con. Il n'est pas ami avec Jack pour rien. Car Jack, ce vieux briscard de détective privé, assiste à tout ça sans faire usage de son flingue pour tirer sur Donovan. Oui Jack est armé, même si on ne le voit pas sur les images présentées, il y en a déjà assez dans ce post. Non, il ne fais rien de plus malin et sacrificiel que de pousser Giusti pour prendre la rafale à sa place.

Encore une fois voilà mes élans de lecture brisés... Je vais essayer de m'y remettre, mais ça va être dur.

Pulp Stories fait partie d'un lot de défraîchis de Clair de Lune que nous avons reçu à Seprente. De nombreux titres à prix réduit de séries B italiennes (des éditions Bonelli) pleines de qualités et de quelques défauts.

Pulps Stories 6€ au lieu des 12,90€ initiaux.

 
Portfolio "7 sérigraphies 1 Lithographie" de Bob de Moor
 

Vlad et Bob

Vlad, qui a grandi en lisant Cori le Moussaillon, est très fier de notre nouvelle acquisition. Un très grand porfolio de Bob de Moor, édité en 1985 par les Editions Ligne Claire à Bruxelles.  Son titre indique assez fidèlement son contenu. Il faut de plus y ajouter une planche de présentation. Chaque planche est signée. Il en existe 75 exemplaires numérotés.

Tous les styles du fameux collaborateur d'Hergé y sont représentés. Comme l'objet est délicat à manipuler, nous ne le descendrons que rarement de son perchoir. Pour vous faire une idée de son contenu, allez donc faire un tour sur bobdemoor.canalblog.com.

Nous vendons cet objet très encombrant au prix modique de 600 euros. On peut envisager une réduction de 20 euros pour les abonnés à notre niouzeletter.

 
Portfolio Eric Liberge n°2 "Voyageur" AspenKalel éditions
 

 Pour ceux qui aiment les films de gladiateurs

Et voilà, c'est parti ! Il y a maintenant deux titres au catalogue d'AspenKalel. Comme ces gens sont têtus, c'est encore un portfolio dédié à Eric Liberge. Le premier, encore disponible chez nous, était consacré à des pin-ups inspirées par la série Les Corsaires d'Alcibiade.

Ce coup-ci, comme Liberge a été amené à travailler pour la série Voyageur scénarisée par Boisserie et E. Stalner (tome 12 à paraître sous peu) et qu'il a dessiné plein de gladiateurs, c'est donc des hommes saisis au milieu de l'âpreté des combats que vous allez pouvoir contempler avec une délectation perverse ; Sauf si vous êtes fétichiste de la sandale...

Oui en ce cas vous allez être déçu, car Eric Liberge ne semble pas trop aimer dessiner les pieds. Enfin, ce sont tout de même dix belles illustrations qui sont rassemblées sous le titre "Ad gladium" dans une chemise rouge. Des illustrations réalisées sans cette diablerie de palette graphique...

Des illustrations faites à l'encre et à l'aquarelle, comme dans l'ancien temps, le temps où les gens arrivaient à l'heure et se salissaient les doigts.

AD GLADIUM 10 planches couleurs, plus une planche de présentation par l'auteur, numérotée et signée.

60 exemplaires (et 10 hors-commerce). 39 €.

En vente dans les deux AAAPOUM BAPOUM.

 
Daredevil, génial et rare, sublime et cher
 

Depuis ses débuts, ce blog ne manque jamais une occasion de faire l'éloge de Brian Michael Bendis, scénariste de comics qui excelle dans le mélange des genres superhéros et polar. Dialogues vifs, découpages ingénieux, capacité à régénérer les vieux mythes, sont ses principales qualités. Alors, plutôt que de bégayer, mieux vaut vous informer de la rareté de certains de ses titres désormais, et du prix exorbitant auquel ces petites merveilles de bande dessinée s’échangent.

Ce matin, nous avons récupéré son cycle complet de Daredevil, soit 9 tomes, pour 250 euros. Dépêchez-vous, nous sommes vraiment à prix raisonnable, comparé à Internet en ce moment.

Je vous poste ci –dessous une critique faite en 2007 pour Chronic’art, ainsi que deux liens vers deux anciens et élogieux billets du aaablog.

 Daredevil, Bendis & Maleev, Panini Comics

Daredevil, le superhéros ambigüe par essence. Un costume de diable rouge, une relation équivoque à la foi chrétienne (le justicier a tué de manière involontaire) sculptent une figure bien moins lisse que celle de ces congénères. Assumée depuis sa création, cette ambigüité revendiquée se caractérise par la mise en avant d'un statut de martyre, avant même celui de justicier. Toute bonne action arrache en contrepartie à cet homme quelques copeaux de son âme, de son humanité ; le sacerdoce a débuté cette matinée ensoleillée de l'enfance où il se jette dans les roues d'un poids lourd pour en écarter un aveugle de sa route. Il en perd lui-même la vue. S'enchaînent depuis, et aujourd'hui encore, deuils et relations amoureuses avortées dans la douleur ; une vie d'horreur.

Ce n'est donc pas un hasard s'il figure parmi les premiers héros de l'écurie Marvel dont les aventures sont rythmées à grands coups d'évènements quotidiens poisseux. Dépressions nerveuses à répétition ou ex-petite amie héroïnomane capable de révéler son identité secrète à la pègre contre une dose, sous-tendent une violence psychologique rare dans le monde des lectures destinées aux enfants (Pour la petite anecdote, les bambins français de Strange n'y auront vu qu'une pauvresse affamée contraint d'échanger le nom de son ancien chéri contre un quignon de pain, merci aux traducteurs attentionnés des éditions Lug de l'époque).

Avec Bendis et Maleev, puisque leur version se destine uniquement aux adultes, les désordres intimes de Daredevil n'ont plus d'entrave. Un choix qui se revendique immédiatement dans l'image : ambiance de polar urbain et graphisme photo réaliste flattent l'horreur des rues américaines, tandis que le trait nerveux instille saleté et instabilité à chaque image. Se détache alors de ce décorum glauque le rouge ardent du costume, lumière éclatante mais dont le problème est qu'on ne sait jamais quelle valeur morale elle va désormais incarner.

Perte de repère, perte des valeurs, autant graphique que dramatique : Daredevil s'est institué chef local de la pègre, dernière solution en date pour tenter de réguler le crime organisé. Selon la coutume, il a cédé un morceau de son être ; cette fois son identité secrète -plus moyen d'être tranquille chez soi et mise en danger des proches- et l'amour du public, dont il n'a plus la confiance. Le Décalogue, nouvel opus qui s'appuie sur une longue tradition, montre la difficulté pour le héros de revendiquer une stabilité morale, de tomber dans un manichéisme rassurant avec échelle de valeurs limpides, avant de mieux conclure qu'il lui sera même désormais impossible d'y arriver. I'am your God titre la couverture, mais qui veut d'un diable aveugle comme Dieu bienveillant ? Personne, pas même à Hell's Kitchen (cuisine de l'enfer, quartier pauvre de New York) où Daredevil opère depuis ces débuts. L'échec de cette nouvelle politique est inévitable et le justicier commence à en prendre la mesure. Que va-t-il perdre ? L'éventail des possibles n'est pas large et glace le dos par avance. Que de sacrifice en perspective.

Eloge de Brian Bendis sur le Aaablog

Daredevil, ange ou demon sur le Aaablog

 
Requiescat in pace
 

Spirou pille en enfer.

       Il y a quelques temps, je faisais un petit laïus sur cette sympathique BD. Nous avons rentré récemment un exemplaire dédicacé par Tarrin. Son dessin est particulièrement remarquable car il touche carrément au sacré! Imaginez, un Spirou tout crevé, bien raide, vautré dans ses fluides ! Rendez-vous compte du tabou :  il s'agit de la mise en scène de la mort d'un héros intemporel de la bande dessinée.

Evidemment tous les amateurs de comics ont vu leurs icônes passer l'arme à gauche un jour ou l'autre, mais pour nous, lecteurs de franco-belge cela parait inconcevable ! D'autant plus que Tarrin a figuré parmis les dessinateurs "officiel" de Spirou avec le one shot Le Tombeau des Champignac.

Bref un dessin collector sur une bonne BD pour 20€ rue Dante.

Les plus imaginatifs peuvent nous proposer d'hypothétiques causes de décès histoire de jouer un peu...

 
The End League de Rick Remender, éditions Akileos
 

La fin des haricots

Après le cataclysme, la planète est ravagée et seul 10% de la population humaine a survécu. Parmi les rescapés, une bonne partie a développé des superpouvoirs... et la plupart d'entre eux ont suivi leur mauvais penchant et sont devenus des Vilains.

Dans un contexte aussi sombre que font les héros ? Quelles questions agitent le cerveau du plus puissant d'entre eux qui est le seul (ou presque) à savoir qu'il est en fait responsable de la grande catastrophe ?

Les grands questionnements moraux sont le piment indispensable des grandes histoires de super-héros. Ils sont le contrepoint cérébral au divertissement bagarreur insufflé par tout rassemblement de superpouvoirs. Il y a trois critères pour juger de la qualité d'un grand raout de surhumains :

1) Le nombre de gugusses en costumes mis en scène, la diversité chatoyante de leurs combinaisons

2) Le caractère impossible de la mission qui est attribuée aux gentils

3) Les choix moraux auquels ils sont confrontés

À l'aune du troisième critère The End League est une grande réussite. En effet qui peut proposer mieux comme crucial dilemne que :

Le sauvetage de l'humanité mérite-t-il le sacrifice d' UN MILLION DE NAZIS ?

Il fallait l'oser ! Franchement je ne vois difficilement mieux. Ce questionnement est le point culminant d'une succession de dilemnes assez foudroyants qui émaillent les péripéties désespérées d'une poignée de justiciers en déroute.

Les fans de comics ne manqueront pas de souligner les nombreux personnages décalqués sur des figures connues des grands éditeurs que sont DC et Marvel, mais ces emprunts, ces hommages, ne sont pas le principal intérêt de l'œuvre de Rick Remender, tout juste un jeu de piste routinier pour geeks. Ce qui étonne ici, c'est la noirceur du postulat de base et les ambiguïtés du final. Je ne peux trop en dire ici, mais il y a des éléments que je n'ai guère compris en conclusion du tome 2, et j'écouterai volontiers quelques éclaircissements de la part d'autres lecteurs.

The End League est une mini-série en 2 tomes, publiée en France par les éditions Akileos et nous avons en ce moment quelques tomes 1, rue Serpente, au prix réduit de 10€ au lieu des 14 initiaux. Cette série n'est pas indispensable, mais elle est plutôt bien dessinée (même si Mat Broome a beaucoup de mal avec les visages féminins) et son déroulement est distrayant et donne à penser. Ce qui n'est pas si mal.