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Conférence sur le roi Arthur
 

Geste mythique, gestes modernes.

Les références au roi Arthur et à sa clique foisonnent toujours autant dans nos médias favoris. Séries télévisuelles, bandes dessinées, films, comédies musicales (sic), du plus farfelu au plus fantastique, il reste indéniable que nous aimons l'aimons très fort, lui et sa grosse épée. Son image toutefois à fortement évoluée. D'un bouffon du petit écran au toujours noble et fier souverain de la BD, le gouffre est grand et les itérations intrigantes. William Blanc, historien geeko-medievaliste véritable, nous propose un petit panorama de nos perceptions et de nos réutilisations du personnage dans son livre au titre un peu austère: Le Roi Arthur, un mythe contemporain. Richement illustré, complètement en phase avec les gouts du peuple, bardé des meilleurs références et autres anecdotes truculentes, l'album revient sur des décennies de geste arthurienne, oscillant entre rétro touchant et modernité rock-n-roll. Il revient notamment sur l'évolution du mythe, de notre façon de le traiter, de l'assimiler et de lui donner du sens et du sous-texte.

Arthur, une vieille figure toujours aussi vivace qui sera discutée vendredi 9 décembre 2016 au 14 de la rue Serpente (75006) Paris. William Blanc, en plus de nous gratifier d'une conférence interactive probablement passionnante (cette affirmation n'est définitivement pas un pari risqué) dont il a le secret, signera aussi des exemplaires de Le Roi Arthur, un mythe contemporain que vous pourrez acheter sur place.

Il est aussi fort probable que le staff aaapoumien se grime en péon pour l'occasion. N’hésitez pas à  fourbir vos plus belles armes factices, enfiler vos robes de bure et autre plastrons pour siéger avec nous autour de la table pas du tout rond du royaume d'Aaapoum. Il se pourrait que vous en soyez récompensé.

Voici ce que nous raconte la quatrième de couverture, à grand coup de name dropping:

Mark Twain, le rappeur Jay Z, Marion Zimmer Bradley, George Romero, Robert Taylor, Alexandre Astier, John Fitzgerald Kennedy, Jack Kirby, Lawrence d’Arabie, John Boorman, les Kinks, les Who, Jackie Kennedy, Steven Spielberg, John Steinbeck, Terry Gilliam, Winston Churchill, Éric Rohmer ou encore Alan Stivell, tous ont en commun d’avoir été influencés par la légende du roi Arthur.

Inventée au Moyen Âge, celle-ci a longtemps été l’apanage des nobles et des souverains qui s’en servaient comme modèle ou comme justification de leurs conquêtes. En grande partie ignorée aux xviie et xviiie siècles, elle fait un retour fracassant sur le devant de la scène en Angleterre au début de la révolution industrielle. Mais c’est surtout grâce à la culture populaire américaine que se diffuse le mythe de la Table ronde : cinéma, romans illustrés, musiques rock et folk, bande dessinée (notamment les super-héros), et plus récemment jeux de rôles et jeux vidéo.

Ces médias donnent un sens nouveau à la geste arthurienne. On a vu ainsi apparaître des Arthur anticolonialistes, des Lancelot en lutte contre le communisme, des Merlin écologistes, des Morgane féministes.

La légende de Camelot, ici décryptée de façon savante et passionnée, semble en passe de devenir l’un des premiers mythes mondialisés, traversant les continents et les cultures pour mieux questionner les peurs et les espoirs des sociétés contemporaines.

 
BENNES DESSINÉES, ÉDITIONS CARTON
 

Puisqu'à Paris la grève des éboueurs semblent proche de sa fin, il est temps de parler de camions poubelles. Attention c'est un peu dingue ce projet, presque du The Hoochie Coochie.

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En 1986 la ville de Lyon dans une fièvre de communication toute bédéphile fit décorer ses camions poubelles par des affiches réalisées par des dessinateurs de BD. L'agence publicitaire qui monta l'opération pris les éditions Carton, sises à Lyon, comme partenaires pour éditer le livre de la campagne. Quand on s'appelle Carton faut pas trop s'étonner.

Tiré à 1200 ex. numérotés plus quelques hors commerce, l'ouvrage se révéla atteindre un coût de fabrication faramineux en raison de sa découpe audacieuse pour l'époque (les imprimeurs chinois ne faisaient pas encore ça pour une bouchée de pain...), et les éditeurs pensèrent que le prix de vente public seraient trop dissuasif et cherchèrent à ajouter un bonus au livre pour compenser. Ils projetèrent alors d'acheter des petites voitures bennes de chez Majorette™ et de leur coller à la main de petites vignettes reprenant l'affiche de Chaland... Emballé c'est pesé, sauf qu'ils ne trouvèrent que 300 voitures... Pour un tirage de 1200, c'est évidemment trop peu.

Alors ces voiturettes furent offertes aux libraires amis, aux journalistes influençables et aux libraires pas amis mais qui commandaient en ferme 5 exemplaires de Bennes dessinées. Cette Majorette™ (alors fabriquée en France) est donc assez rare et même si elle n'est pas encore mentionnée au BDM, on peut raisonnablement considérer qu'elle double le prix de l'ouvrage lorsqu'elle lui est adjointe. En tous cas c'est ce que nous nous considérons. Nous vendons donc l'ensemble pour 120 €. Excellent état.

Et le contenu alors ?et bien il y a des illustrations malignes et faite exprès pour, il y en a à d'autres qu'ont avait pu voir ailleurs et qui sont bien utilisés dans le cadre, d'autres qui sont dispensables ou peu appropriées, mais l'ensemble est un bel objet, même si sa reliure spiralée en plastique noir fait un peu projet de fin d'études. La benne elle-même et ses employés sont dessinés par Yves Chaland. Pour complaire aux moteurs de recherche nous citerons ci-dessous tous les autres participants :Jano, Floc'h, Loustal, Margerin, Cleet Boris, Avril, Walter Minus, Swarte, Ted benoit, Piccolo, Petit Roulet, Ever Meulen, Jean-Claude Denis, Kent, Masse, Serge Clerc.

Sinon voici quelques photos supplémentaires :

Ah oui, notre exemplaire est un Hors-commerce, ce qui explique en partie que nous ayons la voiture avec et toutes ces bonnes informations. Qui dit Hors-commerce, dit proche collaborateur de l'opération. Bonne soirée.

 
LE PANTALON
 

Le rachat rue Serpente de l'excellent recueil de poésie de Charlie Schlingo "Le Pantalon" nous permet de nous replonger avec délice dans les exubérances musicales et les abstractions poétiques d'un monument du punk.

De L'octosyllabe jusqu'à l'hémistiche

Je fais des rimes riches

Vive la poésiche

Ce recueil édité par Fish & Chips date de 1997. Il contient 19 poèmes quasi dadaistes illustrés par une clique de satyristes au poil: Blanquet, Pascal Doury, Thierry Guitard, Pierre la Police, Vuillemin, Willem et j'en passe. 

Je refrène avec force l'envie de citer ici un grand nombre des poèmes si fendards de l'album. À la place, voici Charlie Schlingo lui même qui déclame.

À noter que l'exemplaire dont nous disposons actuellement est orné de la dédicace aperçue ci-contre, ce qui fait un peu monter un prix dont je ne vous dirais rien de plus.

https://www.youtube.com/watch?v=uUMStHRlp2A 

 
ARRIVAGES RUE DANTE
 

Bonsoir,Depuis la réouverture de la boutique de la rue Dante, je n'ai guère eu le temps de venir ici faire dans le détail de nos arrivages. Il est urgent de faire une petite pause pour vous donner envie de faire un tour par ici.

Tout d'abord, le BDM est arrivé et nous le vendons. 49,50 €. 1184 p. imprimé en Italie. De nombreux chapitres semblent avoir été sacrifiés, mais nous saluons le retour des ouvrages publicitaires.

Franco-belge : quelques belles bandes arrivées aujourd'hui :

Bon il y aurait beaucoup d'autres choses à montrer, mais comme je l'explique souvent, si on devait mentionner tous les livres qui passent entre nos mains, on ne s'occuperait plus jamais des clients qui viennent nous voir !

Bonne soirée.

 
JEUX DE PLATEAU OFFERTS
 

Par un hasard tout à fait cosmique, surtout connaissant notre réserve quant aux produits dérivés, nous sommes dépositaires cette semaine de trois jeux de plateaux ayant de près ou de loin trait au sujet qui nous réuni tous ici: la BD.

Le premier est un jeu édité par Vents d'Ouest en 1995, assez osé  (un de ses slogans: "Préférez vous la gloire, la fortune ou les deux?" On y croit) et très drôle, malgré une mécanique de jeu et une profusion d'éléments en carton assez lourds à gérer.

Remarquez sur l'image de gauche l'incroyable contradiction. Comment diable prévoir une stratégie si tout n'est soumis qu'au hasard?

Il est assez compliqué d'obtenir des infos à son sujet à cause de son nom, d'une simplicité et d'une clarté telle qu'il crée aussi beaucoup d’ambiguïté sur google:

BD le jeu.

De 4 à 6 joueurs, il se joue à l'ancienne façon du Monopoly et dure plus de 2h! Vous y incarnez soit un éditeur soit un dessinateur et vous bataillez pour faire votre trou. Attendez vous à déchanter si vous espériez une vie tranquille. Le jeu, par la vétusté de son rythme, vous enfonce bien dans le terrible quotidien des acteurs du sombre monde de la BD. Le SNAC devrait presque en faire un organe officiel de propagande...

À l'inverse, il révèle toute sa saveur à travers les cartes chances et actions, dont certaines formulations sont très culottées ou décalées, révélant à la fois un second degré très réussi et une vision fantasmée qui participent à la création d'un imaginaire suranné très réjouissant de la profession. C'est terriblement délectable et étonnamment, ça devient rapidement assez trash. Certaines remarques pourraient même passer pour des statuts de Baydayleaks...

Il vous faudra une grande table  pour y jouer car, outre le plateau central, chaque joueur aura un gigantesque plateau personnel sur la table de jeu, ce qui montera le nombre de plaques de cartons à utiliser à minimum 5.

Notre exemplaire du jeu est hélas incomplet. Il ne manque rien d'important mais tout de même. En revérifiant bien la liste des composants et les règles, il s'avère que vous aurez besoin en sus de feutres effaçables (remplaçables par des crayons et du papier), 10 adhésifs (?) à l'utilité douteuse et une enveloppe tout à fait classique.

N'hésitez pas à cliquer sur tous les liens, j'y ai mis discrètement des photos du jeu prises avec mon téléphone miteux qui ne sait pas faire la mise au point...

Ce jeu, nous vous l'offrons à la simple condition que vous nous achetiez un récit en rapport à la création d'une BD. Le gang Mazda, Bakuman, les professionnels, Pauvre Lampil, cimoc, la plume de feu ou pourquoi pas une monographie Hergé ? À vous de voir.

Le second jeu que je vous propose est bien entendu aussi affilié à la bande dessinée mais de façon plus classique. C'est un jeu sous licence, comme tant d'autres.  Un jeu Tintin.

Tintin et le piège du totem dhor.

Sorti en 1991, il est loin d'être le premier jeu du blondinet reporter (j'en vois deux datés de 1969!) et carrément loin hélas d'être le dernier (ils en ont sorti un tiré du film de spielberg en 2011...)

Les remarques sur lesquelles je ne cesse de tomber parlent d'un jeu très réjouissant en famille. Je n'en sais pas plus, au contraire de ces facécieux joueurs filmés qui vous expliqueront tout comme il faut:

Notre exemplaire du jeu semble complet mais je ne m'avance pas trop à ce sujet, les règles parlant d'une plaquette métallique que je n'ai pas réussi à retrouver. Peut être qu'en visionnant à nouveau la vidéo explicative ci-dessus, je parviendrais à comprendre ce qui manque réellement.

Ce jeu aussi vous est offert. Mais uniquement si votre passage à la boutique se conclut par un achat de BD ligne claire franco-belge. Ça tombe bien, nos rayons correspondants à la cave sont bien plein.

Enfin, s'il est possible de faire plus étonnant voici notre dernière suggestion:

Sexy Love

Je peux sentir votre profond désarrois à la lecture de ce titre. Non ce n'est pas tiré d'une bande dessinée pornographique. Ce n'est en fait pas tiré d'une bande dessinée du tout.  Ne criez pas à l'arnaque et attendez que j'y vienne.

Ce jeu, dans lequel vous devez naviguer dans la vie en séduisant des personnages non joueurs pour tacher ensuite de filer la parfaite idylle (avec eux de préférence) tandis que les autres concurrents vous mettent des bâtons dans les roux, est illustré par Wolinski! Libre à vous de ne pas aimer ce gars-là mais il faut avouer qu'en de nombreuses occasions, en dehors de ses BD, il est plutôt drôle. Son livre Le Bécoteur par exemple est génial à mettre dans les mains de tout ado mâle.

Sexy love est l’ancêtre à peine moins trash de Coups d'un soir. À vous de naviguer dans les eaux troubles  de la drague. Coups d'un soir est d'un mauvais gout absolu et éhontément assumé tandis que Wolinski oscille quant à lui toujours entre blagues plus ou moins douteuses et sous-entendus scabreux de bon aloi.  Vous jouerez donc probablement avec un sourire persistant sur le visage et enchainerez les soufflets nasaux qui sont la marque d'un rire qui ne valait pas la peine d'être verbalisé.

Le jeu a l'étonnante particularité de ne pas dissocier son plateau de sa boite. Ça rend le tout très massif mais crée une espèce d'arène de drague pas si désagréable. Dernière information: notre exemplaire est officiellement complet. (enfin un qui l'est!)

Vous vous en doutiez: Sexy love vous est offert... pour la modique somme de 10€ ou pour un achat incluant un titre de Wolinski dépassant cette même somme. Hé oui, le jeu est un peu plus difficile à dégotter que ses confrères.

Sexy love n'est même pas la seule forfaiture de Wolinski dans ce domaine puisqu'il produisit Salut les filles quelques 7 ans plus tard. Slogan du jeu: Avez vous l’âme d'un mateur? Ça fait rêver.

En fait la bande dessinée est très répandue dans les jeux de cartes/plateau. Ce domaine est d'ailleurs très varié et ne contient pas que des oldies.  Par exemple, un jeu de mémory sur Valentina de Crépax a été produit en 2013 et un jeu d'enquête qui reprend l'univers de Blake et Mortimer est en préparation.

 
REVUES DES ÉDITIONS CAMPUS : Fin de stocks !
 

Les éditions Campus dans les années 80 proposèrent au public francophone des traductions du matériel publié dans les revues étatsuniennes des éditions Warren. Au programme de la science-fiction, de la fantasy et du polar, par d'excellents auteurs de bande dessinée des 4 coins du monde : Amérique du Nord et du Sud, Espagne, Philippines, Hollande... Corben, Maroto, Ortiz, Dick Matena, Mandrafina, Trillo, Matena...

La liste est impressionnante et le divertissememt de qualité.Jusqu'à il y a peu nous disposions de piles formidables de ces revues en reliure. Nous les vendions 1€ et nous les avons bien vendues ! Mon devoir est de vous signaler que nous arrivons au bout de nos stocks ! Et que certains titres sont déjà en rupture, notamment dans les Ère comprimée (la traduction du titre américain 1984).

Il vous reste donc très peu de temps pour profiter du tarif de 1€

(3€ sur notre site de vente, parce qu'il faut pas déconner, vu le temps passé à les emballer et à les expédier !)

 
FANTASTIK n°10
 

Éditions Campus, juillet 1984

Dans ce numéro on trouve comme à l'accoutumée de nombreuses planches intéressantes : du Trillo et Mandrafina inédit en album (du moins il me semble), du Luis Bermejo au magnifique dessin charbonneux, du Dick Matena assez en forme, du Milazzo en bichromie noire et bleue (très efficace, on rêve d'un album entier avec ce procédé et ce bleu là, beaucoup plus contrasté et utile que celui de Igort dans 5 est le numéro parfait), du Alex Toth splendide, du Wrightson...

Surtout il y a la couverture, signée Fabá, où je reconnais sans gloire la source photographique. L'artiste espagnol s'est inspiré d'une photo de tournage de Magnum Force, la seconde aventure de l'inspecteur Harry Callahan, que réalisa Ted Post en 1973 sur un scénario de John Milius.

Ceci me permet de glisser que le rayon des revues est particulièrement bien fourni, et bien rangé en ce moment. Outre Fantastik et Ère comprimée des éditions Campus, on trouve aussi de nombreux  Métal Hurlant, des Échos des savanes première et deuxième période et des Spécial USA sous leurs différents avatars. Tout ceci est entre 4 et 6 euros en général, sauf numéros exceptionnels.

 
COMICS REVUE
 

Nous venons malencontreusement de mettre en pochette -puis en rayon rue Serpente-  une bonne centaine de numéros du magazine comics revue. Outre la douleur que ça a occasionné à nos poignets, nous en sommes contrit car cette revue ne révèle sa réelle valeur qu'au feuilleteur curieux qui osera fourrer son nez entre ses pages.

Comics revue est un magazine indépendant américain incroyable à bien des abords. Publié deux fois par mois depuis des décennies, il atteint puis dépasse radicalement son 300e numéro en 2014! Piochant autant dans les 30's que dans les années 70 ou les années 50, la revue se fait fort de republier de nombreux grands classiques d'époques visiblement très variées: Tarzan, Gazoline Alley, Flash Gordon, Little Orphan Annie, Krazy Kat (1934!), The Phantom, Alley Ooop... Mais aussi les tortues ninjas ou Judge Dread! Une grosse sélection d'immanquables dans leur langue d'origine, l'anglais, que vous pouvez retrouver un peu plus en détail sur leur site web. Un petit coup d'œil sur leurs listes vous permettra d'ailleurs de noter l'apparition de Bill Waterson, Charles Schulz, Jack Kirby, Vaugh Bode ou même surprenamment Todd McFarlane dans les pages du 'zine.

Toutes les séries qui cohabitent dans cette revue étaient à l'origine publiées en strips dans la presse. Comics revue est donc majoritairement en noir et blanc et poursuit ce découpage généralement horizontal.

Pour bien présenter tout ça, nous avons accolé un nouveau carton à coté de notre petit rayon Comics in english rempli des Comics revue #174 à #280. Ils sont à 3€ chacun, sauf le numéro 200, qui semble un peu spécial.

 
BAGGI : TRAVAUX ET L'AFFAIRE LORETTA STEVENS
 

Les univers cannibales

À propos de Travaux et de L’affaire Loretta Stevens de Alessandro Baggi.

Alessandro Baggi ne compte guère à son actif qu’une poignée de Dylan Dog et d’albums divers qui n’ont soulevé l’enthousiasme ni en France, ni de l’autre côté des Alpes. L’auteur a pourtant quelques qualités à faire valoir, notamment son dessin soigné. Quand son style ne revisite pas le comics ou l’école française moderne, il s’appuie sur le classicisme italo-argentin, tendance Alberto Breccia ou Dino Battaglia, selon les besoins de l’intrigue. Malgré le faisceau de références qui convergent dans son dessin, le travail de Baggi n’a rien d’un fourre-tout, car l’auteur se réapproprie la technique du patchwork ou du photomontage cher aux surréalistes italiens. Travaux ou L’affaire Loretta Stevens sont en outre hanté par la présence de Buzzati, Lovecraft… ou Steve Gerber (Howard the Duck). Baggi recompose à chaque fois un récit onirique qui glisse immanquablement vers l’horreur la plus noire.

Le héros de Baggi est toujours inaccompli. Sa peur puise son origine dans la certitude qu’il n’y a pas d’issue. Quoi qu’il fasse, il est d’ors et déjà condamné à revenir à l’état primal ; à être happé et ensuite digéré dans quelque chose d’utérin et à la fois intestinal… pour l’éternité.

Les tentatives de Baggi, en dépit de leur manque de reconnaissance, prouvent qu’une bande dessinée transalpine affranchie des canons des fumetti et des récits prattiens existe bel et bien. Nos boutiques proposent chacun de ces deux titres à 9 euros (au lieu de 13).

 
UN ÉTÉ INDIEN DE MANARA : LE PORTFOLIO
 

Chaleur, Amérindiens et incestes...

En 1987, en marge de la sortie de l'album événement qui fut la première collaboration d'Hugo Pratt et de Milo Manara, Un été indien, les Éditions del Grifo proposèrent un portfolio sur le sujet, tiré à 999 ex. Il comprend 10 illustrations couleurs de Manara en grande forme. Chaque planche est numérotée et paraphée par le maître. Une seule porte la signature complète. Cet exemplaire siégeant rue Dante porte le n°338/999. Préface de Hugo Pratt.Nous le vendons 220 €. Ce n'est pas trop.