Publications dans Manga
EVERY DAY I'M SHUFFLING
 

Radicale perturbation dans la force cette semaine rue serpente tandis que les rayons de manga fondent et se mélangent pour n'en former plus qu'un! Encore mieux! Nos promotions se digivolvent de concert! Je vous explique.

À l'origine, le rayon manga était constitué de plusieurs catégories, bien éloignées de celles habituelles par genre. Nous rangions les séries par prix: 3.50€, 4€, 5€ et plus. À chaque tranche de prix correspondait une étagère. L'ordre alphabétique de rangement recommençait donc dans chaque bibliothèque. Et pour trouver une série précise, il fallait soit savoir à quel prix nous la mettions, soit nous demander, soit faire le tour de tous les rayons. Nous tenions à développer votre intuition et votre sens de l'orientation mais suite à de récentes affluences de nouveaux titres en rayon, il a été décidé de vous simplifier un tantinet la tache.

Pour ce faire, nous avons regroupé tous les rayons manga auparavant disséminés et les avons fusionné en un seul et unique rayon qui serpente de l'entrée jusqu'au coin opposé de la pièce en passant par la vitrine des BD rares et chères.  Il va vous falloir gambader un peut pour aller de A jusqu'à Z mais au moins, si vous êtes perdu à la recherche d'un titre, il vous suffira de longer les murs jusqu'à ce que vous tombiez sur la bonne lettre.

Dans la même logique, nous avons lissé les diverses promotions qui parsemaient les rayons.

Au lieu d'avoir une promotion pour chaque catégorie de prix, ce qui vous contraignait à piocher spécifiquement dans certains tarifs pour compléter nos offres, nous vous offrons maintenant un manga tous les 6 albums achetés. En d'autres termes, le 7e manga est gratuit. Si vous passez en caisse avec 7 albums de manga, manhua ou manhwa , nous vous offrirons le moins cher de tous. Si vous vous laissez aller à une petite folie et que vous optez pour un multiple de 7, banco, nous multiplions l'offre d'autant. Ça vous autorisera à panacher vos sélections.

Et tant pis pour Alexandre et son petit plan des rayons manga qui en devient caduc et superflu. De toute façon, il l'avait fait sur son temps libre.

 
TANK GIRL CALE À CHNICOV
 

Et à défaut de pruneau vous balance une grenade en pleine poire. Vous êtes un peu marron mais c'est bien, c'est sain. Mangez 5 fruits, BD et légumes par jour.

J'ai attendu de visionner Tank girl the movie pour commencer à formuler cet article, me disant qu'il fallait bien que je parfasse ma connaissance de l'univers de la série. Et puis je me doutais bien que le film serait un bon réservoir à critiques faciles/ blagues d'initiés/ références passablement érudites.  J'en suis sorti tellement abasourdi que je ne peux faire autrement que d'en parler en préambule au lieu de parsemer l'articles de subtiles annotations.

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Je me suis surtout dit en tortillant mon fessier endolori (d'avoir été écrasé sans façons sur un canapé inadéquat. Rien d'autre) qu'il faudrait surement que je relise tous les tank girl avant de me remettre à la rédaction sous peine de ne pas me remémorer les bons aspects des comics... Le film mériterait un article à lui tout seul pour, en vrac, la super bande son qui en fait trop, le sergent Travolta, ice-T -son jeu d'acteur et sa participation musicale qui nous aide à soutenir son choix de carrière-, Tank girl qui ressemble parfois à la nana de Die Antwoord,  NAOMI WATTS  TOTALEMENT DÉNUDÉE -je booste notre référencement sur moteur de recherche, là- de toute sa prestance cinématographique à venir (Mulholland drive n'est qu'à 5 ans d'écart!) , un peu tout le casting en fait, un scénar' qui ménage très peu d'espaces de cohérence (et donc en cela qui reste fidèle à l'esprit du comics, héhé), des passages sympa en dessins animés qui auraient pu faire transiter le film de Waterworld du pauvre/ Mario the movie à quelque-chose de plus Fritz the cat.

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Tank girl the movie (qui date de 1995) est sûrement un film à voir entouré de ses potes, une bière à la pogne et trois dans le gosier après Mario et TMNT. Malheureusement je n'avais que du mauvais vin, deux carlins peu punk et le magicien d'Oz sous la main.

J'adore trop Tank girl, que puis-je lire de plus à Aaapoum Bapoum?

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Ma réponse ne constitue pas une liste exhaustive. Elle se concentre sur des titres que nous avons/ voyons de temps à autre/ aimons récupérer. Plus important, c'est un choix de titres déterminé subjectivement en fonction de similitudes partielles parfois ténues. Bien entendu que vous ne retrouverez jamais vraiment votre Tank girl adorée. C'est une série difficile pour le fan. Protéiforme et non darwinienne. Même les spin-offs récents sont bizarres et différent. C'est dire!

Bambi alternative

 a déjà été chroniqué iciet si vous avez un tant soit peu parcouru le blog, vous connaissez déjà bien l'auteur et son univers. L'article déroule le sommaire du volume d'une façon très posée qui tranche terriblement avec l'ambiance de la série. Et si je vous disais qu'on peux voire ces diverses histoires comme des aventures sous acide qui mènent leurs protagonistes à la mort ou à la folie? Bambi c'est du gunfight halluciné, du manque total de sens moral (ou d'une transcendance perverse de celui ci?) et des protagonistes chtarbés (déglingos) qui s'entrechoquent à toute berzingue. C'est bien plus flagrant dans la série principale mais ce one-shot additionnel est un bon fix.

Sophie

 n'a jamais été chroniqué mais ça ne saurait tarder. Alors sans m'appesantir, je signalerai une évolution narrative similaire à celle de la série tank girl originelle: après quelques aventures qui ancrent le lecteur et les personnages dans des schémas qu'ils finissent par apprécier et chérir, tout bascule. Méchamment. Brutalement. Radicalement. Sans retour.  Comme ce space-cake dosé un peu fort que vous aviez ingéré tout à l'heure puis oublié. Celui qui toque à la porte de votre perception et vous envoi dans un monde tout sauf merveilleux.

Souvenez vous lorsque Tank girl se fait dégager de son propre titre et la rupture violente qui en résulte. Dans Sophie, c'est le même topo. L'histoire vous emmène sur les traces d'une jeune femme révoltée par la société americaine. Une jeune délurée aux opinions tranchées qui glaviote bien volontiers à la face du monde moderne. Puis soudainement, sans autre raison que la magnifique spontanéité de cette femme, vous basculez dans le délire. Celui des hallucinations et de la folie sur terre. Mais la réalité de ce qui semble hallucinatoire au lecteur n'est jamais démentie par la délurée qui surf sur la vague de dinguerie avec flegme, comme par besoin. Et comme il en a été le cas pour Tank girl, les dessins de Muñoz accentuent avec brio la déliquescence globale de tous les éléments du titre. En fin d'album d'ailleurs, vous retrouverez des illustrations représentant Sophie dont la technique pourrait vous rappeler autre chose...

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Strange girl

commence par un pitch dément: c'est l'apocalypse. La bonne vieille apocalypse biblique! Démons sur terre et bons petits croyants aux cieux. Malheureusement, l'héroïne est un peu une mécréante et aura donc le grand plaisir de voir ses bigots de parents monter au ciel en la laissant aux mains des nouveaux maîtres de la planète. Il faut gérer. Pas étonnant qu'elle s'en sorte avec une propension au bris de rotules et une envie de liberté qu'elle n'hésite pas à revendiquer par les armes. Ça ressemble à du Warren Ellis. Peut être même à du Freak angel. Et bien vite on y reconnait du Tank girl. Et notre cœur fait awww devant ce qui aurait pu être sa petite sœur.

Street angel

a déjà été chroniqué auparavant aussi. Par un parpaillot qui finira comme la Strange girl du paragraphe précédent.  Il y cherche des enjeux, moi j'y cherche des dinosaures. Il n'y a ni l'un ni l'autre. Nous voila tous deux déçus.  Ou indifférents à leur absence car lui en profite pour se détourner du titre et moi en revanche j'y découvre beaucoup mieux. Des pirates, des ninjas urbains, des dieux mayas en plein problème sacrificiel , des conquistadors espagnols, l'anté-christ (décidément...), un homme tronc sur un skateboard et tant d'autres choses. Tout ce beau monde s' étripe avec passion d'ailleurs.

Et du sentiment il y en a. Mais il est vrai que les ficelles pour faire pleurer dans les chaumières sont proéminentes et que l'on ne peut s'y faire prendre qu'au détour d'un des bon gros délires narratif  que nous proposent les auteurs, une fois que nous avons relâché notre sens critique.  Street angel est un cocktail. Pas de celui que l'on sirote en réception cossue mais plutôt un cocktail fait maison, reliquat des expériences gustatives adolescentes les plus folles qui marine dans un coin putride oublié de notre pré-puberté et qui ne demande qu'a rejaillir avec force. Et que l'on déguste avec le même plaisir boutonneux. C'est du punk-Tarantino délirant, m'a-t on dit une fois. N'est ce pas tentant?





Enfin rien ne vaut les basiques. Alors si vous aimez Tank girl, et bien vous aimerez

Tank girl bien sur!

Mais la première édition cette fois. Celle que les vrais de vrais ont pu voir passer en 1996. Celle qui affiche une couverture peut être un peu datée mais d'un orange bien vif qui rappelle la chaleur du désert Tank girlien en nous abimant d'entrée de jeu les mirettes. Cette première édition parue chez Vent d'ouest est cartonnée et réveille une légère considération d'oeuvre-objet face aux brochés-consommables d'Ankama. En plus, elle contient tout leur tome 1 suivit de 30 planches du T2. C'est bien mieux pour ceux qui n'aiment pas être interrompu dans leur lecture par un changement de volume, non?

Le détail le plus marquant est celui de la traduction. Je ne sais pas si des hordes de fan se sont livrés à une guerre sans merci sur les forums lorsqu'il s'est agi de comparer la nouvelle traduction à l'ancienne et je le regrette beaucoup. N'ayant pu comparer que quelques pages des deux éditions et surtout n'ayant pu vérifier qu'un nombre minime de dialogues en anglais, je ne saurais déterminer formellement laquelle est la plus fidèle. La plus fun par contre je le sais. C'est l'ancienne. Entre deux Fouyouyou exclamatifs et par exemple la délectable utilisation de l'expression "se viander", l'ancienne traduction (d'une personne se nommant Ange) est bien plus roots. Bien plus fendard. Par exemple on parle de couilles plutôt que de testicules. Ça me semble correct. On parle aussi de Sacha Distel et même si j'ai du mal à trouver ça positif, j'apprécie tout de même pour des raisons de rébellion adolescente (lorsqu'on aimait encore traiter les adultes de vioques avant de finir comme eux) et de cet amour des réminiscences, induites ici par une traduction du type reflet d'époque. Il ne faut pas oublier qu'on ne peux pas faire pire que Spider-man de toute façon.

Nous avons présenté ces titres dans un petit coin de la boutique (cf l'image correspondante dans le présent article) à durée limitée. Lorsque l'opportunité d'une autre thématique se présentera, ces séries reprendront leur marche solitaire à travers nos rayonnages, se séparant peut être à jamais mais cohabitant toujours sous les mêmes cieux. Alors si un jour vous peinez à les retrouver, demandez les nous. 

 
DÉDICACE: MOI, JARDINIER CITADIN
 

Et non pas : dédicace-moi, jardinier citadin !, qui vous en conviendrez transmet un petit côté licencieux qui n'est pas sans rappeler les gauloiseries télévisuelles du samedi soir très tard.

Min-ho Choi, auteur de Moi, jardinier citadin et visiblement... jardinier citadin, nous fait la surprise d'une apparition parisienne après quelques jours dans la capitale des assiettes fragiles (Limoges, aussi connue pour une superbe médiathèque me précise Igor). Il passera un petit moment en notre et votre compagnie lelundi 7 avril de 17h30 à 20h. C'est son unique traversée des environs et il faudra attendre une hypothétique prochaine parution française avant d’espérer pouvoir le croiser à nouveau.

La moitié de l'internet spécialisé a déjà relayé l'information alors il serait temps que nous en parlions aussi.

La première chose que vous apercevez de ce titre en le croisant en librairie, c'est bien entendu sa couverture. Elle donne efficacement le ton de tout le titre. Malgré quelques moments de tourmente — plus météorologique qu'intérieure — l'horizon est définitivement dégagé dans cette bande dessinée. La seconde chose que vous distinguerez, lorsqu'une fois intrigué par la couverture vous retournerez l'album, c'est une mention sur la quatrième de couverture. Une citation. La première parole de Min-ho Choi que vous lirez de tout cet album autobiographique.

Ce livre n'est pas un manuel sur la culture des légumes.

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Et en effet, ce n'en est pas un. C'est tout simplement une transmission de sentiment. Ça n'est pas un almanach à accrocher au dessus des toilettes,  qui réglera la période des moissons et vous enjoindra à scruter l'évolution des lunes. C'est un concentré de plaisir. Le sien. Celui de l'auteur. C'est une graine qu'il essaye doublement de faire germer: dans son livre et dans son lecteur. Moi, jardinier citadin est comme un texto que vous recevriez d'un copain, excité par un événement de sa vie ou prêt à vous raconter une graaaande nouvelle. C'est l'émerveillement juvénile d'un auteur qui se laisse pleinement porter par son enthousiasme. Le compte-rendu d'un pur plaisir qui donne envie de s'y mettre aussi.

De là provient d'ailleurs une triple énonciation de l'enfant: dans un plaisir absolu, libérateur et virginal semblant nécessairement lié à un retour à la terre (ou alors l'auteur a un penchant marqué pour l'exaltation, nous le découvrirons ensemble), dans une considération toute parentale du jardinier vers son potager (volontairement accentuée par les mimiques de Min-ho Choi) puis dans une analogie découlant de la grossesse de la femme de monsieur Choi. Tous ces éléments sont des porteurs de joie et d'excitation poussés à l'extrême.

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Moi, jardinier citadin est un hymne à la joie et aux sentiments les plus vertueux. Une symphonie fantaisiste qui sacre non pas uniquement le printemps mais aussi la beauté de la pousse et de la candeur. Imaginez le titre dans toute sa musicalité. Des flûtes, des instruments à vent légers et enjoués, un coup de cymbale tonitruant de temps à autres et un parfum de printemps continuel dans l'air et les oreilles.

Avant de s'essayer à cette ode, on apprend que l'auteur, qui n'en est d'ailleurs pas à son premier récit, a officié dans le cinéma d'animation. Il en retient un style qui accompagne très bien son histoire, qui permet une adéquation lumineuse. On distingue de ses aquarelles informatiques un fond de retouche photo. Cette façon de travestir le réel est rarement efficiente en bande dessinée (n'en déplaise aux amateurs de Frédéric Boilet) mais concentré sur les légumes, en opposition à des personnages grotesques et rehaussé par des palettes divinement printanières tout au long du récit, sa technique confère beaucoup de complicité, de tendresse et de poésie à un fil de vie que l'on ne peut plus imaginer dans un autre média. Un prisme de plus beau (et non pas de plus belle la vie), qui redonne du grain aux légumes et pourquoi pas carrément de la force vitale.

Moi,  jardinier citadin pour toi, consommateur urbain

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 Min-ho Choi découvre la terre, découvre le labeur et toutes les saveurs que ça engendre, certes. Mais deux autres points de vues sont à prendre en compte.  Le lecteur qui aime déjà la nature, qui a la main verte, un potager ou qui s'intéresse au bio se plongera avec bonheur dans une interconnexion de divers plaisirs qui feront échos à ses pratiques. Le néophyte  conquis, qui découvre tout ça par hasard ou vague intérêt, met le doigt sur  tout un système de potagers partagés bien plus accessibles qu'il n'y parait. Une liste finale post-manhwa  de sites web sur le sujet englobe bien tout ce dont le prosélyte du potager français aurait besoin dans l'optique de se lancer pour de bon dans une aventure de jardinage peut être au bout de sa rue.

Min-ho Choi ne partage que très peu son labeur, préférant s'attarder sur l'évolution de ses plantations et l’interférence humaine inhérente au concept de potager qu'il tente de minimiser au profit d'une gestion biologique, pas encore écologique mais quoi qu'il en soit bien plus saine.   Au final il en ressort une impression de fraîcheur, comme une combinaison diabolo-mentos (kiss cool pour les moins jeunes)-ciel bleu d'un effet revigorant du tonnerre.

Moi, jardinier citadin, T1, Min-ho Choi, Akata, 21,50€

Moi, jardinier citadin, T2, Min-ho Choi, Akata, 21,50€ aussi.

Dédicace, je le rappelle pour tout ceux qui l'avaient progressivement oublié à la lecture de l'article, le lundi 7 avril de 17h30 à 20h. Je ne sais pas encore ce qu'Aaapoum préparera de bio, de rigolo ou de bio-golo pour l'évènement mais nous offrions déjà des plants de tomate en 2009 alors ça devrait couler de source.

Nous préfèrerions que vous achetiez votre tome (1 ou 2) à dédicacer chez nous mais si vous étiez totalement trop excité à la sortie du T2 et que vous avez sauté dessus, nous vous laisserions tout de même intégrer la file de dédicace suite à un achat de valeur pécuniaire équivalente le jour j. Pensez aussi que l'album peut être bon à offrir. Comme une mamie qui offre un bon panier de légume à son petit fils citadin qu'elle ne voit jamais. Ou comme une entité bienveillante offrant ce marchepied graphique à un jeune homme qui à regret n'a encore jamais passé le premier pas du panier bio.

 
SUPER PACK LLAB NOGARD RUE SERPENTE
 

Depuis 5 bonnes minutes, vous pouvez apercevoir une impressionnante série complète Dragon Ball édition coffret, rue Serpente. Impressionnante car il vous faudra un espace vide de 71 cm dans votre étagère pour l'accueillir. Soit deux sandwich et demi à subway (élégamment placés en longueur comme des objets d'ornement) ou 106 jeux de PS3! Les coffrets ont tous un peu vécus. De ce fait, la série est à 170€ (soit seulement 3,4 exemplaires de Dark souls II en pré-commande) au lieu des 325,50€ dans le monde de la BD neuve. Entre la ruine et une vie entière de relecture et d'éclate, vous savez maintenant que choisir.

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Chaque dos forme un petit bout de fresque qui, dans sa totalité, doit surement éveiller de tendre sentiments dans l'âme des amateurs de la série puisqu'elle représente une course effrénée de tous les personnages majeurs.  Il y manque notablement Ten Shin Han tandis que Yajirobé y est présent deux fois mais que voulez vous...

Il est aussi tentant de profiter des couvertures noir et rouges élégantes qu'offre l'autre coté de l'encoffrage mais si par malheur vous retournez la série dans cet état, fresque bien rangée et numéros concomitants, voila ce que vous encourrez:

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 Ce qui a fait dire à un de mes camarades un beau jour qu'il regrettait fort de ne pas pouvoir mettre ses dragonball dans une étagère qu'on peut voir des deux cotés ou dans une vitrine de même sorte. Avouez qu'il avait de drôles d'envies. Je vous sais malin, vous avez déjà deviné qu'il suffira d'intervertir l'ordre des coffrets pour placer les deux premiers tomes dans le dernier coffret, les deux suivants dans l'avant dernier, etc. Nous ne l'avons pas fait pour préserver votre plaisir de manipulation (que celui qui a chuchoté par flemme ou par plaisir sadique se manifeste!) et parce que nous connaissons quelques collectionneurs qui ne permettraient pas que l'on pervertisse le sacro-saint ordre naturel éditorial, aussi mal fait soit il.

Dernier fun fact pour la route, la taille des coffret ne correspondant pas à grand chose dans notre catalogue de pochettes plastiques, il vous faudra dépiauter pas moins de 5 sub-pack pour enfin arriver à lire la série en entier. Promis, ça vaut le coup.

 
Nadashinkage rouillé
 
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 La série Free fight passe de 6€ à 5€  et rejoint à ce prix sa grande sœur Tough.

Venez vite apprendre les arcanes du Nadashinkage Ryu car Stéphane peine à trouver des adversaires...

D'ailleurs il désespère tellement que nous vous proposons un petit pack des dix premiers tomes  à 40€ au lieu des 80 initiaux. Alors go, on s'y met!

 
GUARDIAN DOG
 

Les japonais et la difficulté de l'obligation humoristique

L'auteur l'avoue d'entrée de jeu, son histoire aurait dû être une comédie sentimentale centrée sur le personnage principal. On voit tous ses efforts pour intercaler de l'humour entre les scènes d'action mais on sent aussi que le scénariste s'est assez vite retrouvé emporté par son récit. Dès la jaquette du premier tome il espère "pouvoir revenir au plan initial". Je ne dévoile rien de grave en avouant qu'il n'y arrivera jamais vraiment mais en échange, il nous propose diverses situations qui n'auraient pas forcément trouvé leur place dans une telle comédie.

Genko Kurosaka est un lycéen absolument banal. C'est très important d'être banal dans la vie, ça permet de vivre tout un tas de choses excitantes à la première occasion. D'ailleurs! Un alien en plein délit de fuite décide un beau jour de fusionner avec lui au détour d'une rue. Je vous l'avais dit, soyez banal. Cet alien-là a visiblement fait deux ou trois broutilles pas très nettes car il est poursuivi par une espèce d'agent de police spatial sexy -au statut finalement un peu plus trouble- qui semble prendre la traque très à cœur.  Sans rentrer dans les détails croustillants (qu'il vous faudra découvrir par vous même), je peux vous dire qu'elle fait partie d'une espèce supérieure dont le rôle est de réguler par la violence l'apparition de parasites sub-spatiaux phagocytant agressivement de pauvres autochtones surpris .

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6 yeux, l'alien du début coincé dans le lycéen banal -oui, il n'a pas de nom et la société a basé la construction de son identité sur une particularité physique dont tout le monde a dû se moquer quand il était petit, à l'instar de nos "feuilles de chou" ou "dents de cheval". Ça vous dirait de vous appeler Petites Narines, vous?- et Ishtar, la fliquette (Observer est en fait le terme exact) qui peine à trouver des tenues appropriées, vont finalement cohabiter. Ishtar étant une extraterrestre, elle a comme de juste du mal à s'habituer à nos coutumes et sans surprise  plus spécifiquement à habitudes vestimentaires. 

Quelle est donc cette chose qui point dans les environs du caleçon du héros? C'est le ressort humoristique bien entendu et Genko Kurosaka / 6 yeux devra éviter à tout prix qu'il se tende trop devant cette impudique. Voila de quoi assurer à l'auteur son lot de situations scabreuses et de gêne corporelle. Pourtant, c'est d'un autre personnage que viendront les avances les plus soutenues et si finalement l'auteur ne se prive pas, il n'arrive pas non plus à en faire l'élément prépondérant de son récit. Le cœur de l'histoire est centré sur divers affrontements qui nous préparent tous un peu plus à l'arrivée des grandes révélations. L'auteur alterne entre ces deux types de péripétie de façon très cyclique, faisant apparaître chaque interlude humoristique comme un moment de repos grâce à des changements de rythme très marqués, parfois peu naturels. Une grande constante demeure: le personnage principal profère pas mal d'âneries. Il se place rapidement sous l'égide artificiellement fraternelle d'un inconnu encore pire que lui mais mystérieux et puissant. Et pseudo-pervers. Une figure qui nous manquait.

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J'aurais bien aimé vous parler d'une autre série, Tetsuwan Birdy, en parallèle mais c'est impossible car bien que l'intrigue repose aussi sur la fusion entre une entité extraterrestre et un lycéen, les deux séries n'ont pas grand-chose en commun. Je me contenterai donc de notifier ici que nous profitons de cet article pour passer Tetsuwan Birdy de 5€ à 3.5€ dans nos rayon et que de ce fait, notre pack collection complète de 11 volumes voit aussi son prix diminuer de 50€ à 33.5€. Profitez-en.

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En revanche, je peux vous parler un peu de la série Parasite car un personnage central nous fait le plaisir d'offrir au détour d'une scène d'action une simili réflexion sur la notion d'identité (et la façon dont elle peut perdurer même à travers une assimilation). Cette pensée se retrouve assez promptement remplacée par des révélations musclées de plus grande ampleur mais l'affiliation est palpable. En effet, comme dans Parasite, l'organisme spatial doit en temps normal prendre totalement possession du corps de son hôte, tuant de cette façon sa conscience et ingérant son identité pour mieux l'utiliser. Logiquement, quelques exceptions se présentent. Que faire alors lorsque l'hôte reste conscient ou que les deux esprits se mélangent trop?  Cette ligne scénaristique ne fait pas long feu mais permet à la fin du récit de gagner un tantinet en profondeur narrative.

Cette fin combine encore de nouveaux éléments, qui ont fait le succès de séries comme Fullmetal alchemist ou Mirai nikki, mais je  ne m'appesantirai pas plus sur ses qualités. Pourquoi? Car hélas, vous ne pourrez pas l'obtenir dans le pack que nous vous proposons en ce moment. En effet, la série comprend 4 tomes tandis que notre pack n'en contient que 3, c'est fort ballot. Mais ça ira. Vous ne serez pas plus frustrés que si vous attendez la prochaine saison de votre série télévisuelle favorite. (Ce qui n'est pas rien tout de même, je le concède.) Le récit est justement découpé en trois pseudo-arcs: la résolution de la toute première rencontre qui permet d'asseoir les bases scénaristiques du récit puis les diverses révélations qui, en apothéose, se concluent au bout du tome trois pour aboutir au combat final, conclusif au possible . Donc vous obtenez toutes les réponses. Ne restera plus qu'à constater si le héros arrive à mettre la pâtée à qui de droit, ce qui est plus facile à gérer qu'un cliffhanger  malvenu.

Guardian dog, ki-oon, 3T, 9€! Au lieu de 22,50€ à l'origine ou 5€ par tome en temps normal dans nos rayons.

 
PRI PRI
 

 Princess Princess est un shojo de Mikiyo TSUDA publié en France par feu la maison d'édition Kami en 2007.  L'auteur est tout à fait connu pour sa propension à intriquer des garçons entre eux mais ce coup-ci, la série n'entre pas vraiment dans la catégorie des Boy's love (amour charnel masculin), flirtant à peine avec le genre.

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Lady stardust a feuilleté la série et moi je vais m'y mettre sous peu alors je ne peux pour l'instant vous en donner qu'un résumé sommaire.

"Tooru Kouno a décidé de quitter le foyer de son oncle estimant qu’il était préférable pour lui d'être indépendant. Il s'inscrit alors dans un établissement scolaire réservé aux garçons. Tooru est un très beau garçon. C'est pour ça que des élèves viennent lui demander de se joindre à ce groupe là-bas, qui n'est composé que de beautés... Il apprend que le lycée a un fonctionnement particulier : tout joli garçon doit se travestir en princesse à chaque événement qui s'y passe, pour apporter un soutien à leurs camarades, mais aussi de la beauté à sa vie virile.Au début récalcitrant, il changera vite d'avis en découvrant que les Himes (nom des princesses) ont certains avantages. Il se décidera donc à en devenir une, au même titre que Yuujirou & Mikoto, deux des princesses de établissement avec lesquelles il se liera très vite d'amitié..."

nous dit manga-news.

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Si on élague un peu, on comprend que le héros est un bel éphèbe qui intègre un établissement de garçons. Face à la meute de jeunes hommes - frustrés de ne pas pouvoir délicatement reluquer de fraiches demoiselles - , l'équipe dirigeante a décidé d'institutionnaliser le travestissement de certains lycéens. Ceux-ci sont triés sur le volet en fonction de la délicatesse de leurs traits et bénéficient en échange de certains avantages. Ils subissent toutefois un certain niveau d'attention, pas forcément facile à gérer. D'où le piquant de ce titre, j'imagine, qui est classé en comédie et humour selon le même site web.

Et c'est vrai que même si la source d'humour est tout à fait convenu, ça a l'air suffisamment bien mené pour que ce désagrément s'estompe.

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L'auteur réussit en France à survivre à la chute de Kami car sort chez Kaze (Il a fait Kami- Kaze, héhé) début 2010 le one shot Family complex puis la série the days of revolution en 2T à la fin de la même année. Entre ces séries ont aussi été publiés divers yaoi de son cru. Les deux titres que je viens de citer, que vous pourriez considérer comme des séries dérivées  (camouflées car aucun élément d'affiliation n'est mentionné sur leur couverture) ont en fait été dessiné bien avant Princess Princess et sont même de profondes racines du récit. L'auteur l'avoue bien volontiers: ayant du mal à créer de nouveaux personnages de toutes pièces, il prit le parti d'intégrer son tout nouveau récit dans un univers déjà connu de ses lecteurs. La décision de lire ou ne pas lire ces tomes additionnels  ne chamboulera pas votre appreciation de PRI PRI (petit surnom officieux choupinou donné par les fans)  mais ne vous étonnez pas de constater une dégradation de son style au fil des spin-offs si vous persévérez. Ou un retour aux sources, si vous préférez.

 Princess princess, 6T, Kami, 5€/unité ou 30€ pour la série complète en pack rue Serpente EDIT: Et voila, j'ai lu la série. Son rythme scénaristique est bien géré. Les différentes problématiques posées à ces jeunes gens obligés de se travestir surfent sur les clichés habituels mais l'auteur, en surfer aguerri, ne tombe pas de sa planche narrative et les enchaine sans s'y appesantir, évitant les redondances écœurantes de séries plus longuettes. Il revient peu sur les sujets déjà abordés, préférant en soulever d'autres pour finir avec un panorama assez complet des désagréments qu'auraient pu vivre de réels protagonistes. Et c'est drôle. Le trio principal est suffisamment bigarré pour que les décalages humoristiques fonctionnent régulièrement.  Mikiyo Tsuda profite aussi de ses précédentes séries pour donner une bonne profondeur à ses personnages, subtile grâce aux révélations voilées qui parsèment le récit en faisant référence de façon naturelle aux aventures familiales préalables des personnages.Le tome Princess princess + n'est pas à négliger car poursuit efficacement le récit même après la conclusion de l'histoire principale.

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L'ÉTINCELLE DE PARK TAE-OK ET CHOI HO-CHEOL
 

Une histoire vraie

Quand on parle de la misère et des conditions de vie des classes laborieuses, on évoque souvent Dickens. Moi je n'ai jamais lu Dickens, alors je ne vous dirais pas que L'Étincelle est une histoire à la Dickens. En revanche j'ai vu beaucoup de Ken Loach et j'ai même un peu lu Fredrich Engels, alors je suis en mesure de déclarer que L'Étincelle de Choi Ho-cheol et Park Tae-ok peut s'inscrire dans cette filiation. On y pleure presqu'autant qu'en regardant Princesse Sarah mais on en sort avec une plus grande rage combative.

Jeon Tae-il est né en Corée du sud juste avant la guerre civile qui pérennisa malheureusement les frontières héritées de la Seconde guerre mondiale. Malgré les efforts de ses parents pour faire perdurer leur activité commerciale de tailleurs, la richesse et le confort restent inaccessibles. C'est même la misère totale lorsque le père se fait arnaquer et que la boutique familiale se retrouve en faillite. Le paternel sombre dans l'alcool et la mère tombe malade. Tae-il est alors un jeune adolescent qui doit s'occuper de trouver de quoi nourrir les siens... avec un petit frère et deux petites sœurs, ce n'est pas évident. Ce n'est pas joyeux. Il essaie à peu près tout ce qui est de son ressort : fouiller les poubelles, vendre des journaux à la criée, des parapluies, cirer les chaussures, faire le colporteur de bricoles...

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Les réactions de mépris de ceux qui refusent de voir ses efforts sont assez écœurantes et l'heure n'est pas aux triomphes des organisations syndicales et des organisations de solidarité.  La société sud-coréenne des années soixante est assez marquée par la victoire de l'idéologie capitaliste qui ne fera que s'accentuer par la suite, la dictature militaire qui s'installe durablement à partir de 1961 n'arrangeant évidemment rien. Un féroce anticommunisme d'État, facilité par la menace nord-coréenne, permet d'empêcher toute revendication des travailleurs. Ces derniers ont face à eux des patrons très soudés pour étouffer dans l'œuf toute contestation et qui n'hésitent pas à user de violences avec le soutien total de la police et du gouvernement.

Plus tard Tae-il deviendra en effet syndicaliste et sacrifiera sa vie de manière mémorable pour attirer l'attention sur les conditions de travail déplorables des ouvriers sud-coréens. Mais ce n'est pas cette période qui est retranscrite dans les deux tomes de L'Étincelle. Juste ses jeunes années d'enfant des rues... et c'est déjà bien assez éprouvant.Les détails de la vie quotidienne sont très bien rendus, ainsi que les caractéristiques si particulière de l'urbanisme coréen d'alors, fait d'une infinité de ruelles courant sur les pentes de petites collines. Les couleurs des albums ne sont pas très heureuses, hélas. Informatiques et mollassones, elles ne mettent guère en valeur le dessin, pourtant expressif et sans surcharges.Jeon Tae-il deviendra un figure exemplaire pour les travailleurs coréens en lutte dans les décennies qui vont suivre sa mort. Cette période n'est pas traitée par la bande dessinée, mais si cela vous intéresse, vous saurez vraisemblablement dénicher le film  A Single Spark : Jeon Tae-il que lui consacra  Park Kwang-su en 1995. Très intelligemment, ce film entremêle les cinq dernières années du héros de la classe ouvrière avec la vie d'un intellectuel, opposant au régime, qui cherche justement à écrire un livre sur Tae-il, cinq ans après sa mort, afin que son sacrifice ne soit pas oublié. Presque sans chichis et avec une certaine mesure dans le pathos, ce film est un excellent complément à la bande dessinée.

L'Étincelle ne semble pas avoir rencontrer un grand succès lors de sa parution en France, en 2008 et en 2009, mais ce relatif désaveu ne doit pas vous décourager. Cette lecture est très instructive, notamment grâce aux excellentes préfaces de Robert Chesnais qui présente bien le contexte historique.

Nous avons l'honneur de vous proposer quelques packs regroupant les deux tomes pour la somme de 15 € au lieu des 48 € initiaux en neuf ! Si ce tarif prolétarien vous indiffère et que vous souhaitez uniquement acheter le tome 1, c'est également possible, mais pour 9 € (au lieu de 24 €).

L'Étincelle T.1, L'Enfance de Park Tae-ok et Choi Ho-cheol, Vertige graphic, 2008. EAN : 9782849990551L'Étincelle T.2, L'Ange de la rue de Park Tae-ok et Choi Ho-cheol, Vertige graphic, 2009. EAN : 9782849990674Cet article m'a convaincu, j'ai très envie de m'acheter un pack L'Étincelle à 15 €, mais j'habite assez loin du 6e arrondissement parisien : j'appuie sur le bouton rouge...[button link="http://aaapoum.com/boutique/product.php?id_product=455" color="red"] L'Étincelle[/button]

 
L'ÎLE INFERNALE DE YÛSUKE OCHIAI
 

Une série B concise et efficace qui va droit au but sans abandonner les qualités du manga.

Un grand nombre de clients entrés dans l'âge adulte, voyant leur temps disponible et leur durée de vie restante s'effilocher, nous demande souvent des conseils sur des séries mangas courtes. Nous sommes régulièrement dans l'embarras, car dans le domaine du manga, exceptées les histoires complètes ou les nouvelles du style gegika, nous avons peu de choix en purement distractif, étant donné qu'une série courte signifie souvent une série dont le succès était trop relatif pour que l'éditeur juge opportun de pousser l'auteur à la poursuivre. Cependant nous avons parfois quelques exceptions. Ainsi cette Île infernale d'un inconnu, Yûsuke Ochiai...

Une nouvelle fois le confinement insulaire, motif récurrent dans la fiction d'aventures et particulièrement dans la productiuon nippone, est au cœur de l'intrigue. Sans perdre de temps on apprend que la peine de mort ayant été proscrite la justice japonaise envoie désormais les criminels endurcis dans une île, surnommée "l'Île infernale", où ils se débrouillent tranquillement entre psychopathes. Le héros, Mikoshiba, un colosse ombrageux à la belle chevelure et au visage assez gracieux malgré son air renfrogné, s'y retrouve expédié pour le meurtre de cinq personnes. Il semble qu'il en soit ravi car il cherchait précisément à y aller... pour retrouver quelqu'un. Amitié ? Soif de vengeance ?Nous n'avons pas le temps de nous poser de trop de questions, ni nous, ni son faire-valoir, un petit truand volubile et peureux débarqué en même temps que lui... Ça cartonne assez rapidement dans tous les sens, les autochtones se dévoilant aussi féroces que prévu.

On découvrira bientôt une ville, une organisation ultra-hiérarchisée et sectaire, construite autour d'une figure féminine déifiée et de combats dans une arène (Mikoshiba n'y coupera pas, chic !), mais aussi de mystérieux scintifiques et des manipulations génétiques... Voilà un récit rythmé, construit autour de motifs familier mais qui finit par surprendre par la force de son intrigue et l'habilité de ses rouages. Certes il comporte sa dose d'invraisemblance et de naïveté politique, son final est un peu accéléré et décomplexé, mais tout de même ! Les récits de série B menés avec une telle concision et une telle efficacité sont rares. Car l'auteur boucle tout en trois tomes, là où d'autres auraient délayés pendant des plombes. OCHIAI Yûsuke balance toutes ses idées pour produire une intrigue haletante et inventive, alors qu'il aurait pu les économiser. Contrairement à beaucoup de  séries courtes, celle-ci ne laisse pas un sentiment d'insatisfaction (rappelez-vous le final pourri de Blue Heaven par exemple, pour rester sur des séries de trois tomes !), tout au plus un léger sentiment de frustration devant la fin d'un plaisir. Une telle générosité ne peut être le fruit que d'un jeune auteur, pas encore rendu matois par l'expérience. Bravo et merci aux éditions Komikku d'avoir traduit ce titre.

Mis à part l'unique pack des trois tomes en occasion vu en magasin ce matin (15 € au lieu de 23,70 € en neuf) nous ne disposons d'aucun stock sur cette série. Aussi dépêchez-vous ou achetez-les en neuf dans le circuit habituel, ce qui est toujours bon pour les libraires et les éditeurs.

L'Île infernale de OCHIAI Yûsuke, 3 tomes chez Komikku. 2009-2010 au Japon, 2012-2013 en France.codes EAN :97910916100019791091610094 9791091610131

 
SERAPHIM – '266613336WINGS' de MAMORU OSHII et SATOSHI KON
 

Comme je ne suis pas très érudit en ce qui concerne la production nippone, le premier mérite du livre paru le mois dernier chez IMHO fut, par son existence même, de me faire découvrir que deux pointures de la japanimation, Mamoru OSHII (Patlabor, Ghost in the Shell, Avalon...) et Satoshi KON (Perfect Blue, Tokyo Godfathers, Paranoïa Agent, Paprika...) avaient travaillé ensemble. Non pas sur un film, donc, mais sur une série en BD. Il faut l'écrire tout de suite : cette fiction n'est absolument pas terminée et ne le sera jamais. Les postfaces, instructives, restent cependant peu disertes sur les raisons réelles de la rupture et de l’inachèvement.

D'abord uniquement crédité de la partie graphique, Satoshi Kon finit par signer l'ensemble tout en conservant la mention "sur une idée originale de Mamoru Oshii". L'œuvre fut prépubliée dans le magazine Animage entre mai 1994 et novembre 1995. Éditorialement, le projet semble conçu pour combler le vide laissé par la fin de Nausicaä de Miyazaki, dans le même magazine. De fait Seraphim se situe stylistiquement et thématiquement à l'intersection de Nausicaä et d'une autre série, commencée dans le magazine Afternoon en 1997, c'est-à-dire après l'arrêt de Seraphim : Eden, It's an Endless World ! de Hiroki Endo, éditée en France chez Panini.

De Nausicaä on retrouve un personnage féminin central, situé entre l'enfance et l'âge adulte, au rôle messianique affirmé, et des manifestations incontrôlables de la Nature, semblant réaffirmer ses droits après la dévastation. L'épidémie ravageant l'humanité, le dessin précis, l’atmosphère apocalyptique, les jeux de pouvoirs des triades et une certaine fascination pour les technologies guerrières préfigurent quant à eux l'œuvre de Hiroki Endo.

Le récit met un peu de temps à se mettre en place, démarre de manière un peu ennuyeuse, les informations sur l'univers arrivant plus vite que les actions des protagonistes, et ce n'est que vers la page 120 que l'on se sent réellement entraîné. Sur un récit de 220 planches, ce genre de défaut serait rédhibitoire, mais pas pour le démarrage d'une longue épopée, à laquelle les auteurs nous préparaient. En effet, le parcours des trois Rois mages de service (au rang desquels un basset géant) et de l'Enfant messie devait traverser la Chine, morcelée et en proie aux guerres, et la Sibérie, pour se rendre "au plus profond du continent eurasiatique". Au vu du rythme du récit, de la dose de mystères à exploiter et de diverses intuitions, on peut pronostiquer que l'histoire entière aurait été au moins trois fois plus longue. Au final la frustration du lecteur est bien là, mais pas aussi forte que l'on eût pu s'y attendre. En effet, prévenu dès le départ, on peut se laisser porter par le moment présent du récit avec un certain détachement contemplatif pas du tout désagréable. Le dessin réaliste de Satoshi Kon, tout à fait apte à attirer les non-amateurs de produits japonais préalablement conquis par Otomo, se prête assez bien à ce mode de lecture. Le découpage toutefois est assez inégal: si certains passages sont un régal, le recours à la micro-ellipse nuit parfois à la lisibilité de certaines scènes d'action.

L'objet édité par IMHO est plaisant, notammant grâce au travail de maquette de Vincent Montagnana. Poster, planches de croquis et postfaces, belle prise en main et toucher agréable, on n'a pas à se plaindre.Trois défauts néanmoins sont à signaler, sinon nous ne serions plus les chieurs pointilleux que nous affectionnons paraître :• Si nous sommes ravis d'avoir un poster en encart et des pages couleurs en introduction, il faut bien déplorer que ces dernières moirent, si ce n'est méchamment, du moins de façon gênante.• Une interversion de l'emplacement de deux récitatifs vient gâcher une citation de l'Évangile de Luc en page 018.• L'absence de rabats rend extrêmement fragile le délicat pelliculage mat de la couverture : après quelques manipulations et transports, même soigneux, il a tendance à se décoller aux angles.

Au final, un ouvrage que l'on recommandera aux amateurs de l'un ou l'autre des auteurs et aux maîtres du jeu en recherche d'inspiration pour leur campagne de jeu de rôle futuriste, qui trouveront ici matière à développer leur inspiration et pourront conclure à leur manière cette aventure de fin du monde inachevée.